Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Tout blanc tout noir


Par : Ploumi
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8


Publié le 12/01/2010 à 00:15:38 par Ploumi

Je ne sais pas ce qui m’a pris de me précipiter autant pour aller chercher une foutue piste à une maternité dans la minute où j’ai lu cette lettre. Mais, j’ai eu un déclic, je me suis dit qu’il fallait absolument que je les retrouve, mes vrais parents, la femme qui m’a porté et qui aurait dû m’élever, j’aurais sans doute eu une meilleure vie.


Je me réveille, j’étais sur un banc, je ne m’en étais même pas rendu compte, je suis passé pour un SDF pendant... OMG, il est 4h du matin, j’ai dormi dehors. Au moins ça m’aura apaisé l’esprit, j’étais en folie hier, mais il m’arrive quelque chose tous les jours en ce moment aussi, mes parents veulent m’envoyer en prison, finalement c’est moi qui les envoie en prison, puis je feins de mourir et me retrouve à l’hôpital 3 jours, et maintenant j’apprends que j’ai grandi avec mes faux parents et que je ne retrouverai pas mes vrais parents. Et je peux respirer quand moi ? Dans 5 jours c’est la rentrée, psychologiquement je ne suis pas prêt à travailler comme il le faudrait, c’est clair. Ni même prêt à rencontrer d’autres personnes en fait :


- Alors, parle-moi un peu de toi, dit-elle avec le plus éblouissant de tous les sourires aperçus par le commun des mortels.
- Ben ...


Ben non, non tu n’as rien à répondre David, sinon tu effaceras ce sourire, et elle n’aura que de la pitié pour toi, est-ce que c’est ce que je cherche ? Susciter la pitié des gens qui m’entourent et à qui je parle ? Non, j’aimerais être considéré comme... Comme quelqu’un que je ne suis pas.


Dans cette tourmente, j’avais commencé à rentrer instinctivement au foyer, j’avais, instinctivement aussi, vérifié si on ne m’avait rien volé dans mes affaires, et ça avait l’air bon. Les rues de Paris étaient désertes à 4h du matin, et je dois avouer qu’il faisait un peu frisquet pour une fin de mois d’août. Mon ventre grognait au moins autant que le Rottweiler attaché au balcon du 3ème étage d’un immeuble devant lequel je suis passé, d’ailleurs il s’est tût comme s’il avait eu peur de moi :oui: . Mais je ne pouvais aller manger nulle part à cette heure ci, sauf peut-être partager le casse croûte d’un vrai SDF mais je n’en n’étais pas encore arrivé là. C’est vrai, j’avais de l’argent, la sécurité d’un toit, et peut-être quelques nouvelles rencontres enrichissantes pour ma « nouvelle vie ». C’est de l’espoir ça ? Bref, j’atteins rapidement le foyer, je rentre sans faire de bruit, je rejoins ma chambre, et première chose que je fais : je déchire la lettre. Et pas grossièrement, je la découpe en confettis, afin d’oublier, j’ai envie que tout ça n’ait jamais existé, je parle bien sûr de la vérité, j’aimerais tellement que tout soit faux. On dirait un adolescent en pleine crise parfois quand je me plains j’ai l’impression.


Bon 4h15, et je n’ai rien envie de faire, mis à part dormir, alors j’y vais, je me doucherai au réveil désormais.
Wouuuaaah... Mais quelle nuit ! J’ai l’impression d’avoir dormi 12 heures ! Ah non, il est 7h, là c’est hard, je commence à me régler aux journées de cours sans le vouloir, arf, et puis J-5, c’est dur là, mais j’attends la rentrée avec impatience car je n’ai rien d’autre à faire de mes journées.


Bref je go au self, tiens il y avait plus de monde qu’à 10h30 la veille en tout cas. Je voyais Marine à une table, Sabrina et Hélène à une autre table, le dilemme ... je vais où ? Marine se lève, ouf, comme ça je n’ai pas à choisir, je vois Florian et Marc arriver derrière moi en plus. Je ne fais cependant pas la bise, je fais mine d’avoir oublié quelque chose pour juste dire « salut » et revenir quand les deux autres seraient assis, pourquoi je fais ça ? Je redoute l’haleine matinale désagréable je crois, au pire elles ont 19 et 18 ans et une est déjà prise donc je me sens idiot pour ne pas changer. Bref on déjeune sans que je n’ose demander pourquoi Marine a mangé seule et est partie sans dire un mot, ils ne l’aimaient sans doute pas. Mais moi, ils me parlent...


- Alors t’étais où hier avec ton plâtre ? En boîte de nuit ? me demande Marc.
- Ouais non je suis parti voir un vieux pote.
- En taxi ? Il habite loin ?
- Euh ...
Florian insiste
- Allez, dis nous t’as fait quoi ?
- Bon ok j’ai menti, mais j’peux pas le dire désolé.
- Tu peux nous le confier tu sais, tu dois pas avoir grand monde avec qui parler...
- Comment vous le savez ?
- Tu sais, me dit Hélène, moi j’ai été comme toi, et ça se voit partout, dans l’expression de ton visage, dans tes yeux, t’es même super mal à l’aise devant une fille !
Spotted ...
- Oui c’est vrai mais ça vous regarde pas trop, c’est mes parents ils... enfin non rien.
- T’es allé les voir en prison c’est ça ?
- Non ça risque pas ça.
- Ben alors quoi ? Ils sont libérés ?
- Mais, c’est pas mes parents !
- Ben tu viens de dire que c’était tes parents !
Florian insistait bien...
- Oui mais pas eux !
- Hein ? Quoi ?
- Pas ces parents là !
- Ah, c’était tes beaux parents ?
- Non, juste des faux.
- Ah, t’es adopté ?
Ça me fait mal d’entendre ça ...

- Florian, tu pourrais y aller plus doucement non ?

Hélène avait compris avec le blanc, je n’ai pas répondu, je ne voulais pas leur dire, mais maintenant ils le savaient c’était trop tard, je suis un enfant abandonné, adopté et rejeté, là j’ai honte.

- Ouais désolé vieux, j’me suis pas maîtrisé, mais voilà tu peux nous faire confiance tu sais ?
- J’ai jamais dit le contraire, mais j’vous connais même pas !
- C’est pas faux, excuse...


Marc avait observé toute la scène sans dire un mot, et Sabrina gardait les yeux baissés, ils avaient pitié de moi alors ? Ça me pinçait le coeur, j’ai l’impression d’avoir fait des confidences, mais à des inconnus, mais ce n’était pas volontaire là. Ils m’ont forcé la main, enfin surtout Florian en fait. Je sors de table, Hélène me suit, je devine qu’elle en veut à Florian et qu’elle va venir me parler, c’est sûr.


Effectivement, à peine sorti du self, elle me rattrape...

- David, faut que t’excuses Florian, il a tendance à être impulsif et à toujours vouloir tout savoir tu sais.
- J’ai cru comprendre mais je lui en veux pas il ne pouvait pas savoir après tout.
- Ouais ... tu veux en parler un peu ou pas ?
- Franchement je sais pas, c’est tout frais en plus là, et je vous connais pas trop.
- Mais tu connais quelqu’un à qui tu peux en parler ?
- Ben... Ben non.
- Mais t’es pas du genre à aller te confier aussi.
- Non...
- Ok, si tu veux je suis là on peut aller faire un tour et parler un peu, j’ai rien à faire de mes journées moi en ce moment.
- Pourquoi ça t’intéresse autant ?
- T’as besoin d’aide, moi j’ai perdu ma mère entre autres et je sais ce que c’est de souffrir seul dans son coin.
- Ben, ok, si tu veux alors.


Est-ce que j’allais le regretter, ou allais-je être soulagé ? Il faut dire que je n’ai jamais raconté ma vie à personne, et là je m’apprêtais à le faire, avec une inconnue dont je ne sais presque rien, elle avait l’air sincère et moi je n’avais pas grand chose à perdre.


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