Mh alors, de quoi peut bien parler une fille à un inconnu, surtout si c’est personnel ? Surtout à moi quoi, qui n’ai aucune répartie, qui ne fait jamais la bise à une fille, la dernière fois j’avais trébuché et je me souviens lui avoir fait mal, c’était l’année dernière . Enfin bref oublions le passé. Elle s’était assise sur le bord de mon lit, je lisais dans ses yeux qu’elle était en pleine phase hyper émotive, mais il ne me reste qu’à savoir si elle va faire couler quelques larmes ou plutôt sourire à en faire rougir le Soleil.

- Erf, euh alors ?

J’étais super gêné de prendre la parole, mais après tout elle était venue me voir alors ...

- Ben ...
- Ça va ?

Je voyais ses yeux se noyer, mais elle se retenait encore, pas pour longtemps je pense, quelques secondes tout au plus. Ça m’a fait comme un boum quand je l’ai vue comme ça, et ça y est, elle pleure, elle sanglote même, elle a l’air si fragile, si triste, j’aimerais bien la prendre dans mes bras...

- Marine ? Ben, dis-moi, il t’arrive quoi ?
- Je.... je....

Elle intercalait quelques syllabes entre ses pleurs, mais c’était à peine décelable et cela me pinçait vivement le cœur. Je décide alors de m’approcher, après une hésitation, je décide aussi de m’asseoir à côté d’elle, elle était totalement effondrée. A peine m’étais-je assis qu’elle continue à pleurer en venant dans mes bras, mais je fais comment moi pour gérer ça ? Alors bon, j’essaye de la calmer pour qu’elle m’aligne deux ou trois mots et que j’y vois plus clair dans cette histoire.

- Eh Marine, Marine, chuuuut, ça va aller, respire, inspire, respire...
- Beuheu beuheu beuheu
- Ok ok, bon essaye de me dire ce qui va pas là, c’est si grave que ça ?
- BOoooUUuuuuIiiiiIiiiiiIiii
- D’accord, allez raconte-moi, essaye au moins...
- Snif *essuie la morve qui coule * Tu vas me juger après...
- Non non jamais promis (à peine...)
- Ok, ben, j’ai fugué parce que mes parents me privaient de tout et je voulais partir avec mon copain mais il a pas voulu, et maintenant il a une autre meuf, et mes parents vont me tuer, il m’a brisé le coeur...
- T’étais avec lui depuis combien de temps ?
- Ça faisait 1 mois.
- Tes parents ils t’ont privé de quoi ?
- De sortie pendant 1 mois, mon portable et msn .
- Mais, tu te fous de ma gueule ?
- Hein ?
- Non seulement t’as des parents, mais en plus t’as eu un copain que t’as lâché, et tu viens chialer comme une demeurée dans mes bras ?
- Mais t’es mignon !
- Non allez, dégage, sors de là, fous le camp !
- Mais ? Mais pourquoi ?
- Tu fais pitié, CASSE-TOI BORDEL !

VLAN !

Je viens d’halluciner. Une adolescente en pleine crise, et moi j’ai cru à une jeune demoiselle qui était vraiment en détresse ! Elle a des parents, des amis sans doute puisque je suppose que pour fuguer pour un portable il faut qu’il nous manque un minimum car il nous sert beaucoup, elle a un copain qui l’a trompée mais elle a fugué sans lui dire où aussi, enfin c’est une querelle d’amour de jeunesse ça, pas une tragédie ! Ah c’est clair que ses parents vont l’engueuler... Non, tu parles, ils vont la serrer fort dans leur bras après tout ce temps qu’elle a disparu, et ils auront de meilleures relations qu’avant. J’ai fait une bonne action de la virer alors ? Je n’en suis pas sûr mais, elle se plaignait d’avoir des problèmes avec des personnes proches d’elle, moi je n’ai même pas de personnes proches de moi, comment je pourrais me plaindre ? Mais c’est quand même difficile de supporter quelqu’un qui pleure comme une fontaine pour si peu. On a failli me tuer, m’envoyer en prison et je n’ai pas de vrais parents, et je ne pleure pas. Peut-être que j’ai un vrai cœur de pierre aussi, je ne sais pas.


Maintenant, j’ai vraiment faim. Je rejoins donc les trois personnes de ma génération qu’il reste au foyer, Florian, Marc et sa copine Sabrina. Ils étaient encore à l’entrée, ça va.


- Eh David, encore désolé pour ce matin me fait Florian.
- Non non c’est oublié t’en fais pas.
- Ok, et t’as vu Marine elle est partie en courant là...
- Ouais, elle vient de me révéler qu’elle avait fugué, et que son mec l’avait trompée pfff.
- Ah elle a fugué ici ?
- Ouais, parce que ses parents l’ont privée de MSN, de portable et de sorties pendant 1 mois.
- Non mais n’importe quoi !
Sabrina poursuit
- Ouais encore une ado qui en a trop et qui a soi-disant le cœur brisé alors que c’était pas destiné à durer.
- Clair, répondis-je, bref je l’ai envoyée chier, elle m’a dégoûté. Sinon Hélène est bien partie ?
Marc soupire avant de lâcher un gros « Ouais », et il faisait la tête pour reste poli.


J’ai collé un blanc sans le vouloir, visiblement elle leur manquait déjà beaucoup, mais Sabrina mit fin au silence.

- Elle a dit qu’elle aimerait en savoir plus sur toi si tu allais mal, tu sais elle voulait devenir psy c’est son occupation d’aider les gens.
- Oui ben j’ai son numéro je l’appellerai si jamais je me sens mal.


Non fake, je ne pense pas la rappeler un jour, sauf dans un grand moment de désespoir peut-être, et encore ça m’étonnerait fort que je pense à elle tout de suite, et puis c’est bientôt la reprise des cours je vais rencontrer du monde. Je leur souhaite une bonne nuit et je vais m’enfermer dans ma chambre. Je regarde par curiosité si j’ai des messages sur mon iPhone, mais bon je n’ai qu’un seul contact en même temps (oui j’avais changé de carte sim) et c’est Hélène. A quoi il me sert mon forfait alors . Espérons qu’il me serve un jour. En attendant je vais faire un tour sur le PC, go Facebook.

« Vous avez une invitation pour un groupe » « Si ta mère était un groupe, avec mes potes on serait tous dedans ».

Ok mais je n’ai pas de potes, c’est embêtant, mais pour faire style on va rejoindre. Après toutes les autres notifications c’est des trucs à la con, mis à part une, Laura C****** qui a écrit sur mon mur :

« Coucou ça va ? On part faire du camping avec Elena, Claire, Bastien et Maxou, tu veux venir ? C’est le 29 août normalement, dis le moi bisous =) »

Ouais, VDM, en plus j’étais à l’hôpital le 29 moi, je pensais que ça ne pouvait pas être pire mais je pense vraiment mal ! Bref, deux mecs et trois filles, tous les 5 dans des tentes, inutile de demander une explicitation, ça profite, vu les canons que c’était ces 3 filles, et mes deux seuls potes avaient réussi à se rapprocher d’elles (une fois que je suis parti pas avant, étrange non ?). Ils ont tout compris eux, bien joué les mecs. Bref, ça me rend un peu malheureux tous ces évènements là, il ne s’est rien passé de bien aujourd’hui. Et puis quand je me lèverai demain matin, je me dirai : OMG J-3 !


Les secondes défilent, et je me dirige vers cet évènement qui va peut-être redorer ma vie sociale.


Nous sommes mercredi 4 septembre, 14h...