Espoirs Crépusculaires
Par : Droran
Genre : Polar , Horreur
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 25
Publié le 13/12/15 à 02:41:03 par Droran
—Ils vont l'emmener en salle d'interrogatoire. Allons-y, nous aussi.
L'agent de police étala les paumes de ses mains sur le dessus de la table, grimaça tout en se relevant. Daniel écarta lui aussi sa chaise, reprit appui sur ses deux jambes. L'un à la suite de l'autre, l'enquêteur devançant son collègue peinant à marcher convenablement. Tous deux quittèrent l'espace clos, se frayèrent un chemin parmi les bureaux et les personnes vaquant de nouveau à leurs occupations.
Au-devant, leurs collègues disparurent dans l'encadrement d'une porte. L'enquêteur les suivit sans grand enthousiasme, s'immisça dans l'espace caché. Un lieu qui se révélait être ce qu'il imaginait : une salle d'interrogatoire, probablement aménagée au dessus de la zone de détention du commissariat. Ou plutôt, sa partie dédiée à l'observation. Ses quatre murs rapprochés ne laissaient guère plus de cinq mètres carrés pour se mouvoir.
Dès son arrivée, Joris prit place sur un siège de cuir synthétique monté sur roulette, se positionna face à un tableau de commande surmonté d'écrans vidéo et d'un micro. Point depuis lequel la vue donnait sur une proéminente vitre donnant sur une large salle meublée d'une simple table et de deux chaises. L'une disposée en face de l'autre autour de la surface plane ; toutes deux inconfortables, à n'en pas douter. Un espace idéalement solitaire, au silence violé par l'irruption de Sven, qui menait de force le prisonnier vers le centre de la pièce.
Daniel s'avança sur le sol carrelé de l'office de surveillance, en direction de son collègue, à côté duquel il s'appuya sur le tableau de bord électronique en prenant garde à n'en pousser aucun bouton. Derrière lui arrivait Valmeiser, le visage crispé et quelque peu éreinté par les efforts que lui demandaient chacun de ses appuis sur sa jambe mal portante.
—Tout d'abord, je n'apprécie pas ce que vous me demandez de faire, fit savoir Daniel en croisant le regard de Joris.
Ce dernier parut gêné, chercha à rassembler quelques mots destinés à répondre sans froisser son collègue.
—Rien ne t'y oblige, et tu le sais. Mais je t'avouerais que je préférerais que tu te charges de faire parler le gosse. Au moins, avec toi, on sera sûr du résultat. Et cela évitera de nombreux problèmes à l'ami Eddie.
Il étendit un bras vers le dernier arrivant, qui jeta sur lui un regard empreint de rancune. Une amitié dont sa jambe se souviendrait un certain moment.
Daniel n'y prêta aucun attention, posa son regard sur la salle s'étendant derrière la surface vitrée. À l'intérieur, Sven força le délinquant à s'asseoir, étendit ses bras sur le dessus du meuble, où courrait une chaîne de métal à laquelle il assembla les menottes cerclant ses poignets. Ainsi attaché, il ne pourrait plus que craindre qu'on le laisse seul un moment. Ce qui arriva sans tarder, puisque ceci fait, son accompagnateur revint sur ses pas, fit claquer la porte recelant l'enquêteur dont l'attention demeurait figée ce jeune prisonnier. Bien étrange chef de gang, qu'il put observer de plus près. Jeune adulte, sapé d'un costume noir contrastant avec des cheveux mi-longs décolorés et un piercing – petit tétraèdre d'argent – ressortant de sa narine gauche.
—Épargne-moi tout remord et explique-moi plutôt à qui je vais avoir affaire, articula Daniel à l'adresse de son ami confortablement assis.
Valmeiser s'approcha, reluqua à travers la transparence du verre le chef de gang impatient.
—Tony Ledgevy ! Le présenta-t-il. Leur bande a deux dirigeants, et comme vous le savez il n'est rien de moins que l'un d'eux.
—Quel est le nom du gang, et ses activités ?
—Oh, ils ne font rien de méchant. (Valmeiser étouffa un léger rire.) De ce que je sais, les Tonythod cambriolent quelques magasins de temps à autre, mais aucun objet de grande valeur. C'est même certainement leur activité première, quand à côté ils ne cherchent pas des crosses aux autres bandes locales... En bref, des voies de fait et du petit banditisme. Ce sont des délinquants comme il y en a partout. Faciles à mater, tout aussi simples à coffrer. Leur but est un peu rasoir.
Daniel demeura perplexe. Tonythod? C'est ainsi qu'ils se font nommer ? D'ordinaire, les noms prisés par ce genre d'organisation se montraient plus barbares, avaient pour vocation d'inspirer la crainte, d'effrayer par le seul acte d'être prononcés.
—Pourquoi un tel nom pour leur petite coterie ? Ne put-il s'empêcher de demander.
Valmeiser ne répondit pas sur l'instant, réfléchit à la manière la moins ridicule d'expliquer la chose.
—Parce que Tony et Toddy Ledgevy, les deux cerveaux de la bande, finit-il par lâcher.
Daniel ferma les yeux un instant, n'en crut pas ses oreilles.
—Quelle bande blaireaux... Laissa échapper l'enquêteur, dépité. Ma parole, ils sont tous logés à la même enseigne. Je vais finir par cesser de me renseigner sur les criminels.
—Pour si peu ?
—C'est déjà bien assez… Écoutez, voilà comment les choses vont se passer : je vais faire ce que je peux pour éclaircir cette affaire, reprit Holden, puis ce sera à vous de vous débrouiller. Tout restera entre nous. (Il allongea son bras gauche, désigna Joris.) Toi, tu restes là, derrière les commandes, et tu coupes toutes les caméras. Valmeiser entrera avec moi. (Son visage se tourna ensuite vers l'officier venant de quitter la salle d’interrogatoire pour les rejoindre.) Sven, quant à lui, prendra le rôle du veilleur et ira se poster à l'extérieur, pour s'assurer que personne ne vienne vous déranger. Entendu ?
Personne n'eut rien à y redire. Il cessa de s'appuyer sur le tableau de commande, contourna Valmeiser, s'approcha de la porte de bois brun renfermant l''impatient délinquant. Laissant pendre le vêtement au bout de sa main droite, il enroula ses doigts libres autour de la poignée circulaire, sans la faire pivoter.
—Une chose, ajouta Daniel avant d'ouvrir l'accès. Aucune menace, bousculade, ou démonstration de force. Pas un mot de travers. Rien sans que je ne donne mon feu vert.
—Et pourquoi ne ferais-je pas le méchant flic, et vous le bon flic ? Lui demanda Valmeiser. Ce pourrait être une bonne idée.
—Uniquement selon le degré de coopération de monsieur Ledgevy. Pour l'heure, ce sera comme je l'ai dit, flic calme et flic muet.
—Ce sera difficile. Je ne promets rien, mais tenterai de m'y tenir. En espérant que vous connaissiez votre métier.
—Oh oui. Sur le bout des doigts, croyez-moi.
Le jeune détenu agita ses bras, gêné dans ses mouvements par les fers enceignant ses poignets. La chaîne tinta contre le dessus de la table. Être forcé à s'asseoir l'insupportait au plus au point, d'autant que les minutes lui paraissaient interminables. Jeune adulte, il n'en perdait pas l'impatience, trait d'une nature infantilisante. Non pas qu'il aurait préféré rester debout, c'était à ne pas croire, mais son support se montrait plus inconfortable encore qu'un strapontin. Son derrière le démangeait si bien qu'il se trémoussait de droite à gauche à intervalle régulier.
La conversation de ses geôliers n'étant pas parvenue jusqu'à lui, c'est avec surprise qu'il vit la porte s'ouvrir subitement ; dévoilant ainsi l'espace recelant l'enquêteur et l'agent en uniforme. Ses menottes claquèrent contre le support. Il tenta de prendre une position confortable sur son siège, mais la qualité de celui-ci rendit cette tentative vaine.
Holden s'avança lentement, d'une démarche décontractée. Ses lèvres closes ne laissant échapper aucun mot. Le gilet pris dans le creux de son poing, bien en évidence, attira le regard du jeune détenu ; qui pourtant ne s'y attarda qu'un bref instant, comme pour mimer une indifférence intervenant bien tard. Oh oui, tu le reconnais, se dit à lui-même l'adulte en s’arrêtant à côté d'une chaise inoccupée faisant face au prisonnier, sur le dossier de laquelle il déposa bien tranquillement – comme s'il s'agissait du sien – le vêtement subtilisé par Valmeiser.
—Quelle curieuse mine surprise, monsieur Ledgevy, finit-il par constater en se débarrassant maintenant de la veste en jeans l'habillant, qu'il arrangea par dessus le gilet. Vous ne vous attendiez pas à vous retrouver si vite ici, peut-être ?
—Quelques-uns de mes potes sont en cellule et je me retrouve là, ouais... À quoi vous jouez, bordel ?
—Nous, jouer ? Vous faîtes erreur, le reprit l'enquêteur. On vous a un peu malmené, mais rassurez-vous, ce mauvais moment est passé.
—Et d'autres vont commencer ? Osa questionner le chef de gang.
L'agent de police étala les paumes de ses mains sur le dessus de la table, grimaça tout en se relevant. Daniel écarta lui aussi sa chaise, reprit appui sur ses deux jambes. L'un à la suite de l'autre, l'enquêteur devançant son collègue peinant à marcher convenablement. Tous deux quittèrent l'espace clos, se frayèrent un chemin parmi les bureaux et les personnes vaquant de nouveau à leurs occupations.
Au-devant, leurs collègues disparurent dans l'encadrement d'une porte. L'enquêteur les suivit sans grand enthousiasme, s'immisça dans l'espace caché. Un lieu qui se révélait être ce qu'il imaginait : une salle d'interrogatoire, probablement aménagée au dessus de la zone de détention du commissariat. Ou plutôt, sa partie dédiée à l'observation. Ses quatre murs rapprochés ne laissaient guère plus de cinq mètres carrés pour se mouvoir.
Dès son arrivée, Joris prit place sur un siège de cuir synthétique monté sur roulette, se positionna face à un tableau de commande surmonté d'écrans vidéo et d'un micro. Point depuis lequel la vue donnait sur une proéminente vitre donnant sur une large salle meublée d'une simple table et de deux chaises. L'une disposée en face de l'autre autour de la surface plane ; toutes deux inconfortables, à n'en pas douter. Un espace idéalement solitaire, au silence violé par l'irruption de Sven, qui menait de force le prisonnier vers le centre de la pièce.
Daniel s'avança sur le sol carrelé de l'office de surveillance, en direction de son collègue, à côté duquel il s'appuya sur le tableau de bord électronique en prenant garde à n'en pousser aucun bouton. Derrière lui arrivait Valmeiser, le visage crispé et quelque peu éreinté par les efforts que lui demandaient chacun de ses appuis sur sa jambe mal portante.
—Tout d'abord, je n'apprécie pas ce que vous me demandez de faire, fit savoir Daniel en croisant le regard de Joris.
Ce dernier parut gêné, chercha à rassembler quelques mots destinés à répondre sans froisser son collègue.
—Rien ne t'y oblige, et tu le sais. Mais je t'avouerais que je préférerais que tu te charges de faire parler le gosse. Au moins, avec toi, on sera sûr du résultat. Et cela évitera de nombreux problèmes à l'ami Eddie.
Il étendit un bras vers le dernier arrivant, qui jeta sur lui un regard empreint de rancune. Une amitié dont sa jambe se souviendrait un certain moment.
Daniel n'y prêta aucun attention, posa son regard sur la salle s'étendant derrière la surface vitrée. À l'intérieur, Sven força le délinquant à s'asseoir, étendit ses bras sur le dessus du meuble, où courrait une chaîne de métal à laquelle il assembla les menottes cerclant ses poignets. Ainsi attaché, il ne pourrait plus que craindre qu'on le laisse seul un moment. Ce qui arriva sans tarder, puisque ceci fait, son accompagnateur revint sur ses pas, fit claquer la porte recelant l'enquêteur dont l'attention demeurait figée ce jeune prisonnier. Bien étrange chef de gang, qu'il put observer de plus près. Jeune adulte, sapé d'un costume noir contrastant avec des cheveux mi-longs décolorés et un piercing – petit tétraèdre d'argent – ressortant de sa narine gauche.
—Épargne-moi tout remord et explique-moi plutôt à qui je vais avoir affaire, articula Daniel à l'adresse de son ami confortablement assis.
Valmeiser s'approcha, reluqua à travers la transparence du verre le chef de gang impatient.
—Tony Ledgevy ! Le présenta-t-il. Leur bande a deux dirigeants, et comme vous le savez il n'est rien de moins que l'un d'eux.
—Quel est le nom du gang, et ses activités ?
—Oh, ils ne font rien de méchant. (Valmeiser étouffa un léger rire.) De ce que je sais, les Tonythod cambriolent quelques magasins de temps à autre, mais aucun objet de grande valeur. C'est même certainement leur activité première, quand à côté ils ne cherchent pas des crosses aux autres bandes locales... En bref, des voies de fait et du petit banditisme. Ce sont des délinquants comme il y en a partout. Faciles à mater, tout aussi simples à coffrer. Leur but est un peu rasoir.
Daniel demeura perplexe. Tonythod? C'est ainsi qu'ils se font nommer ? D'ordinaire, les noms prisés par ce genre d'organisation se montraient plus barbares, avaient pour vocation d'inspirer la crainte, d'effrayer par le seul acte d'être prononcés.
—Pourquoi un tel nom pour leur petite coterie ? Ne put-il s'empêcher de demander.
Valmeiser ne répondit pas sur l'instant, réfléchit à la manière la moins ridicule d'expliquer la chose.
—Parce que Tony et Toddy Ledgevy, les deux cerveaux de la bande, finit-il par lâcher.
Daniel ferma les yeux un instant, n'en crut pas ses oreilles.
—Quelle bande blaireaux... Laissa échapper l'enquêteur, dépité. Ma parole, ils sont tous logés à la même enseigne. Je vais finir par cesser de me renseigner sur les criminels.
—Pour si peu ?
—C'est déjà bien assez… Écoutez, voilà comment les choses vont se passer : je vais faire ce que je peux pour éclaircir cette affaire, reprit Holden, puis ce sera à vous de vous débrouiller. Tout restera entre nous. (Il allongea son bras gauche, désigna Joris.) Toi, tu restes là, derrière les commandes, et tu coupes toutes les caméras. Valmeiser entrera avec moi. (Son visage se tourna ensuite vers l'officier venant de quitter la salle d’interrogatoire pour les rejoindre.) Sven, quant à lui, prendra le rôle du veilleur et ira se poster à l'extérieur, pour s'assurer que personne ne vienne vous déranger. Entendu ?
Personne n'eut rien à y redire. Il cessa de s'appuyer sur le tableau de commande, contourna Valmeiser, s'approcha de la porte de bois brun renfermant l''impatient délinquant. Laissant pendre le vêtement au bout de sa main droite, il enroula ses doigts libres autour de la poignée circulaire, sans la faire pivoter.
—Une chose, ajouta Daniel avant d'ouvrir l'accès. Aucune menace, bousculade, ou démonstration de force. Pas un mot de travers. Rien sans que je ne donne mon feu vert.
—Et pourquoi ne ferais-je pas le méchant flic, et vous le bon flic ? Lui demanda Valmeiser. Ce pourrait être une bonne idée.
—Uniquement selon le degré de coopération de monsieur Ledgevy. Pour l'heure, ce sera comme je l'ai dit, flic calme et flic muet.
—Ce sera difficile. Je ne promets rien, mais tenterai de m'y tenir. En espérant que vous connaissiez votre métier.
—Oh oui. Sur le bout des doigts, croyez-moi.
Le jeune détenu agita ses bras, gêné dans ses mouvements par les fers enceignant ses poignets. La chaîne tinta contre le dessus de la table. Être forcé à s'asseoir l'insupportait au plus au point, d'autant que les minutes lui paraissaient interminables. Jeune adulte, il n'en perdait pas l'impatience, trait d'une nature infantilisante. Non pas qu'il aurait préféré rester debout, c'était à ne pas croire, mais son support se montrait plus inconfortable encore qu'un strapontin. Son derrière le démangeait si bien qu'il se trémoussait de droite à gauche à intervalle régulier.
La conversation de ses geôliers n'étant pas parvenue jusqu'à lui, c'est avec surprise qu'il vit la porte s'ouvrir subitement ; dévoilant ainsi l'espace recelant l'enquêteur et l'agent en uniforme. Ses menottes claquèrent contre le support. Il tenta de prendre une position confortable sur son siège, mais la qualité de celui-ci rendit cette tentative vaine.
Holden s'avança lentement, d'une démarche décontractée. Ses lèvres closes ne laissant échapper aucun mot. Le gilet pris dans le creux de son poing, bien en évidence, attira le regard du jeune détenu ; qui pourtant ne s'y attarda qu'un bref instant, comme pour mimer une indifférence intervenant bien tard. Oh oui, tu le reconnais, se dit à lui-même l'adulte en s’arrêtant à côté d'une chaise inoccupée faisant face au prisonnier, sur le dossier de laquelle il déposa bien tranquillement – comme s'il s'agissait du sien – le vêtement subtilisé par Valmeiser.
—Quelle curieuse mine surprise, monsieur Ledgevy, finit-il par constater en se débarrassant maintenant de la veste en jeans l'habillant, qu'il arrangea par dessus le gilet. Vous ne vous attendiez pas à vous retrouver si vite ici, peut-être ?
—Quelques-uns de mes potes sont en cellule et je me retrouve là, ouais... À quoi vous jouez, bordel ?
—Nous, jouer ? Vous faîtes erreur, le reprit l'enquêteur. On vous a un peu malmené, mais rassurez-vous, ce mauvais moment est passé.
—Et d'autres vont commencer ? Osa questionner le chef de gang.
16/12/15 à 01:32:09
Mais lol, il va appeler son pote flic et lui faire croire que c'est son avocat
Ptain je me suis régalé ! Suite !
Je me demande s'ils arriveront à savoir où est leur planque pour y faire une descente !
:suite:
:sweet:
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