Espoirs Crépusculaires
Par : Droran
Genre : Polar , Horreur
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 7
Publié le 06/10/15 à 02:39:22 par Droran
— Où ? demanda-t-elle, en cherchant à s’en souvenir.
— Au-dessus du frigo, répondit-il en balayant l’air de sa main gauche, comme pour l’inciter à ne pas traîner.
Elle fila loin de lui, à travers le salon se trouvant à côté, et déposa au passage les billets sur le dessus d’un coussin. Ses pieds foulèrent le carrelage ocre de la cuisine dont l’entrée se dessinant à deux mètres du canapé cachait en son sein une table entourée de quelques chaises, que la demoiselle contourna pour se diriger vers un frigidaire posé contre le cadre d’une fenêtre donnant sur l’extérieur. S’arrêtant face à lui, elle leva les yeux vers une mallette d’acier trônant en son sommet, et tordit ses lèvres fines en une grimace traduisant son mécontentement : l’appareil ménager était trop imposant en comparaison de la petite taille que la nature lui avait octroyée. S’en retournant vers la table, elle tira l’une des chaises métalliques jusqu’au réfrigérateur, s’y percha, et devint dès lors assez grande pour écarter quelques feuilles de papier inutiles et se saisir du nécessaire de secours. Ses bras tremblèrent sous le poids de la boîte, qui devait avoir peu servi. La demoiselle redescendit prudemment de son piédestal et traîna la chaise jusqu’à sa place d’origine, puis revint sur ses pas, fila vers la salle de bains où l’attendait sagement Hoel.
— Heureusement que je ne t’ai pas envoyée plus loin que la cuisine, tu te serais perdue, ponctua-t-il son retour de cette réplique cinglante lorsqu’elle franchit le seuil de la porte.
Estimant avoir été assez aimable pour lui avoir apporté ce qu’il demandait, Cheryl lui lança l’objet, que Hoel réceptionna sans peine.
— J’ai pris mon temps en espérant que tu te vides de ton sang, répondit-elle en venant s’asseoir à sa gauche, sur le bord de la baignoire.
— Sauf que n’est pas mon sang, Cheryl. Enfin… En grande partie.
Il posa le boîtier sur le sol, releva les fermoirs, et l’ouvrit en laissant claquer le couvercle contre le carrelage. À l’intérieur lui apparaissaient un flacon d’antiseptique, quelques compresses, bandes et pansements.
Ne sachant trop comment s’y prendre et par quoi commencer, il baissa les yeux sur la jambe gauche de son jean, au niveau de sa cuisse, qui se retrouvait déchirée et légèrement tachée de liquide de vie. Aussi, il y glissa ses doigts, élargit l’accroc jusqu’à mettre à nu sa blessure : une région enflammée auréolait la hauteur de son membre, où sa peau était percée en plusieurs points.
— Un chien, expliqua-t-il en allongeant son bras vers une bouteille d’alcool médical.
— Énorme et assoiffé de sang ? lui demanda la jeune fille en espérant glaner quelques informations, alors qu’il attrapait maintenant une boule de coton.
— Heureusement non. J’ai beau faire le super-héros, je n’en reste pas moins humain... confia-t-il en tendant le bout de coton à la demoiselle, qui l’imbiba de liquide antiseptique.
Elle appliqua délicatement la solution sur la plaie. Hoel grimaça, mais ne se plaignit pas des picotements qui faisaient chanter ses nerfs.
— Et c’est ta seule blessure ? demanda l’adolescente en laissant courir son regard sur lui.
— J’ai la peau un peu écorchée par endroits, des bleus, peut-être un ou deux hématomes… Rien de grave. Je suis plus mal en point que blessé, Cheryl. Je sais m’entretenir et prendre soin de moi.
La demoiselle ricana.
— Ce n’est pas très viril ce que tu dis là, lui fit-elle savoir.
— Pas très viril ? Tu ne serais pas en train de me prendre pour un homo, par hasard ?
— Exactement, soutint-elle.
— Je ne suis pas de cet avis, répliqua Hoel. Et arrête de tapoter ma cuisse avec ton machin, nettoie mieux la plaie ; de toute façon je ne risque pas de bander.
— Parce que tu es homo, insista la demoiselle en frictionnant le coton contre la peau du jeune homme.
— Des choses que tu t’inventes. Il ne t’est pas venu à l’esprit que tu pouvais être repoussante ?
— Laide, même ?
— Pire encore. On ne voudrait pas de toi pour jouer la sorcière dans un de ces films pour enfants que tu affectionnes tant... Les jeunes spectateurs se mettraient à pleurer.
Cheryl inclina la bouteille d’alcool pour arroser de son contenu la plaie du blessé, qui serra les dents, lui confisqua le flacon pour qu’elle ne récidive pas.
— Figure-toi justement qu’hier Naël m’a dit que j’étais plus belle que Lisa, lui fit-elle savoir.
— Et tu trouves normal qu’il te compare à une autre ? répliqua-t-il en ravalant les picotements qui lui parcouraient la cuisse.
— Tu vois vraiment le mal partout… C’est juste une technique de drague nulle.
— C’est que tu n’es pas aussi stupide que tu en as l’air… Tu sais quoi ? Je m’excuse, puisqu’il a dû dire ça pour ne pas te faire de peine. Maintenant, aide-moi à panser la plaie.
L’adolescente acquiesça. Elle s’agenouilla sur le sol, attrapa une compresse que ses doigts extirpèrent de son emballage stérile. Précautionneusement, le jeune homme posa la bouteille d’alcool sur le sol et défit le bouton de son jean, qu’il fit glisser sur ses genoux afin de dénuder sa cuisse. Cheryl appliqua le pansement sur la morsure, en ajouta même un second, et déroula une bande de gaze par-dessus en serrant assez pour que cela tienne bon au moins quelques heures.
— Je pense que c’est pas mal, lui fit-elle savoir.
Hoel se rhabilla. Il la gratifia d’une tape sur l’épaule, se releva, et plongea son regard dans le sien.
— Maintenant, j’ai deux mots à dire à ton frère.
— Au-dessus du frigo, répondit-il en balayant l’air de sa main gauche, comme pour l’inciter à ne pas traîner.
Elle fila loin de lui, à travers le salon se trouvant à côté, et déposa au passage les billets sur le dessus d’un coussin. Ses pieds foulèrent le carrelage ocre de la cuisine dont l’entrée se dessinant à deux mètres du canapé cachait en son sein une table entourée de quelques chaises, que la demoiselle contourna pour se diriger vers un frigidaire posé contre le cadre d’une fenêtre donnant sur l’extérieur. S’arrêtant face à lui, elle leva les yeux vers une mallette d’acier trônant en son sommet, et tordit ses lèvres fines en une grimace traduisant son mécontentement : l’appareil ménager était trop imposant en comparaison de la petite taille que la nature lui avait octroyée. S’en retournant vers la table, elle tira l’une des chaises métalliques jusqu’au réfrigérateur, s’y percha, et devint dès lors assez grande pour écarter quelques feuilles de papier inutiles et se saisir du nécessaire de secours. Ses bras tremblèrent sous le poids de la boîte, qui devait avoir peu servi. La demoiselle redescendit prudemment de son piédestal et traîna la chaise jusqu’à sa place d’origine, puis revint sur ses pas, fila vers la salle de bains où l’attendait sagement Hoel.
— Heureusement que je ne t’ai pas envoyée plus loin que la cuisine, tu te serais perdue, ponctua-t-il son retour de cette réplique cinglante lorsqu’elle franchit le seuil de la porte.
Estimant avoir été assez aimable pour lui avoir apporté ce qu’il demandait, Cheryl lui lança l’objet, que Hoel réceptionna sans peine.
— J’ai pris mon temps en espérant que tu te vides de ton sang, répondit-elle en venant s’asseoir à sa gauche, sur le bord de la baignoire.
— Sauf que n’est pas mon sang, Cheryl. Enfin… En grande partie.
Il posa le boîtier sur le sol, releva les fermoirs, et l’ouvrit en laissant claquer le couvercle contre le carrelage. À l’intérieur lui apparaissaient un flacon d’antiseptique, quelques compresses, bandes et pansements.
Ne sachant trop comment s’y prendre et par quoi commencer, il baissa les yeux sur la jambe gauche de son jean, au niveau de sa cuisse, qui se retrouvait déchirée et légèrement tachée de liquide de vie. Aussi, il y glissa ses doigts, élargit l’accroc jusqu’à mettre à nu sa blessure : une région enflammée auréolait la hauteur de son membre, où sa peau était percée en plusieurs points.
— Un chien, expliqua-t-il en allongeant son bras vers une bouteille d’alcool médical.
— Énorme et assoiffé de sang ? lui demanda la jeune fille en espérant glaner quelques informations, alors qu’il attrapait maintenant une boule de coton.
— Heureusement non. J’ai beau faire le super-héros, je n’en reste pas moins humain... confia-t-il en tendant le bout de coton à la demoiselle, qui l’imbiba de liquide antiseptique.
Elle appliqua délicatement la solution sur la plaie. Hoel grimaça, mais ne se plaignit pas des picotements qui faisaient chanter ses nerfs.
— Et c’est ta seule blessure ? demanda l’adolescente en laissant courir son regard sur lui.
— J’ai la peau un peu écorchée par endroits, des bleus, peut-être un ou deux hématomes… Rien de grave. Je suis plus mal en point que blessé, Cheryl. Je sais m’entretenir et prendre soin de moi.
La demoiselle ricana.
— Ce n’est pas très viril ce que tu dis là, lui fit-elle savoir.
— Pas très viril ? Tu ne serais pas en train de me prendre pour un homo, par hasard ?
— Exactement, soutint-elle.
— Je ne suis pas de cet avis, répliqua Hoel. Et arrête de tapoter ma cuisse avec ton machin, nettoie mieux la plaie ; de toute façon je ne risque pas de bander.
— Parce que tu es homo, insista la demoiselle en frictionnant le coton contre la peau du jeune homme.
— Des choses que tu t’inventes. Il ne t’est pas venu à l’esprit que tu pouvais être repoussante ?
— Laide, même ?
— Pire encore. On ne voudrait pas de toi pour jouer la sorcière dans un de ces films pour enfants que tu affectionnes tant... Les jeunes spectateurs se mettraient à pleurer.
Cheryl inclina la bouteille d’alcool pour arroser de son contenu la plaie du blessé, qui serra les dents, lui confisqua le flacon pour qu’elle ne récidive pas.
— Figure-toi justement qu’hier Naël m’a dit que j’étais plus belle que Lisa, lui fit-elle savoir.
— Et tu trouves normal qu’il te compare à une autre ? répliqua-t-il en ravalant les picotements qui lui parcouraient la cuisse.
— Tu vois vraiment le mal partout… C’est juste une technique de drague nulle.
— C’est que tu n’es pas aussi stupide que tu en as l’air… Tu sais quoi ? Je m’excuse, puisqu’il a dû dire ça pour ne pas te faire de peine. Maintenant, aide-moi à panser la plaie.
L’adolescente acquiesça. Elle s’agenouilla sur le sol, attrapa une compresse que ses doigts extirpèrent de son emballage stérile. Précautionneusement, le jeune homme posa la bouteille d’alcool sur le sol et défit le bouton de son jean, qu’il fit glisser sur ses genoux afin de dénuder sa cuisse. Cheryl appliqua le pansement sur la morsure, en ajouta même un second, et déroula une bande de gaze par-dessus en serrant assez pour que cela tienne bon au moins quelques heures.
— Je pense que c’est pas mal, lui fit-elle savoir.
Hoel se rhabilla. Il la gratifia d’une tape sur l’épaule, se releva, et plongea son regard dans le sien.
— Maintenant, j’ai deux mots à dire à ton frère.
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