EPISODE 19 : DIE HARD ( 3/5)

( Mettez cette musique s'il vous plait )

Sami: Alexandre ? Alexandre !!!

Je me suis mis à courir partout dans la piscine, je ne le trouvais pas puis avec l'eau sur le sol, j'ai glissé et me suis fait mal... Enfin mal, sur le coup, la douleur était bénine comparé à celle que j'ai vécu en perdant mon oeil et mon bras. Mais je me suis mis à chialer de nouveau...
J'ai tellement chialé que j'aurais pu remplir la piscine avec mes larmes.

Alexandre était toujours à côté de moi et là d'un coup il est parti, cela voulait dire que mes hallucinations étaient terminées mais ce n'était pas une bonne nouvelle.
Je réalisais maintenant que j'étais seul. Seul !
Cela faisait 2 mois que tout le monde avait quitté la capitale et moi je n'ai rien fait d'autre que de rester ici et tuer des zombies.
Il fallait que je m'en aille oui.. Mais je ne pouvais pas, j'en étais incapable. Je ne pouvais pas quitter Paris...

Sami: Oh pourquoi ? Pourquoi ma vie est-elle si dure ? Marion...

Oui Marion, voilà pourquoi je ne pouvais pas quitter Paris. J'espérais secrètement qu'Alexis la retrouverait et viendrait avec elle.
Non ! Marion était enceinte et j'espérais pouvoir la voir avec son ventre, toucher mon enfant...
Non ! Toujours pas, je dois remonter à plus loin...

Marion et moi avions vécu ensemble pendant plus de 3 mois, nous avions partagé le même appartement à Marseille, nous avions quitté le train ensemble, affronter les terreurs de Disneyland ensemble, échapper aux patrouilleurs ensemble, nous étions cloitrés dans ce cabinet médical ensemble, nous avions failli perdre la vie en boîte de nuit ensemble et nous avons continué notre chemin jusqu'à la Tour Eiffel...
Nous nous sommes promis de vivre heureux à Paris depuis toujours.
Et quand j'y pense, je l'ai abandonné le jour même où elle m'a appris qu'elle était enceinte.

En fait, je ne suis qu'un salaud, un lâche. Si je suis incapable de tuer un être humain, ce n'est pas que je suis pacifiste comme Andry mais que je suis trop lâche pour le faire.

J'étais trop lâche pour rejoindre mon père quand ma mère est morte...
J'étais trop lâche pour aider Alexandre, James et Will à aller mieux et je suis le seul des 4 lycéens encore en vie...
J'étais trop lâche pour faire la guerre et maintenant je ne sais pas si Shane et les autres sont encore en vie...
Et surtout je suis trop lâche pour quitter Paris, car je suis incapable de faire mon deuil.

Mais bon... Marion est morte, mon enfant est mort avant d'avoir pu naître alors il n'y a rien pour moi ailleurs. Même si je quittais Paris, les autres villes où j'irais seraient anéanties...
Je vais rester ! Je vais rester à Paris et mourir ici...

Je m'allongeais par terre, de longues heures passèrent. Je ne quittais pas aquaboulevard, je n'en ressentais pas la nécessité, j'avais tout amené toute la bouffe, toutes les armes et tout le matériel médical nécessaire avec moi...

Les jours passèrent à une vitesse, les semaines aussi, les mois aussi... Bien que restant à Paris, je refusais de me laisser mourir. Il n'y avait plus de zombies à tuer mais il fallait que je m'entraine. Je n'avais que mon bras droit alors il faut que je me muscle, que je devienne plus fort.
J'ai enchainé les pompes à une main, les abdos, les tractions, les joggings, la nage, la boxe, le maniement des lames et des armes à feu...
Je me suis entrainé seul mais je n'avais plus que ça à faire, rien d'autre ne m'intéressait maintenant. M'entrainer, m'entrainer toujours m'entrainer. Jusqu'à ce que je puisse faire mon deuil.

***

4 mois se sont écoulés encore , avec cette solitude, j'ai eu l'impression que cela faisait 4 ans.
J'avais plus de 18 ans maintenant mais mon visage entièrement barbu... On pouvait me donner facile 5 ans voire 10 ans de plus...
Mon corps s'était transformé, j'avais senti que j'avais progressé en seulement 4 mois certes mais avec un entrainement draconien. J'avais enfilé de nouveaux vêtements, les anciens ne m'allaient plus. J'avais changé, je n'étais plus le même Sami qu'au début... J'étais devenu un dur à cuire, un die-hard à la Bruce Willis, comme disent les américains...

4 mois que je m'entraine, 6 mois que la guerre est terminée et que je vis seul ici, 9 mois que je suis arrivé ici, 10 mois jour pour jour que tout a commencé.
Marion me manquait toujours énormément, pas un jour sans que je ne pense à elle, et à la vie qu'on aurait pu mener. Mais c'est du passé...
Si elle était encore vivante, notre enfant serait sur le point de naître...

C'est dur de se dire ça mais maintenant il est temps que je quitte la capitale.