Une semaine.

Une semaine que je n'avais pas pu respirer de l'air frais.

Une semaine que je croupissais dans cette cave.

Emprisonné ici, chaque minute semblait durer des heures. J'avais eu tout mon temps pour réfléchir. Un nombre incroyable d'idées, toutes plus farfelues les unes que les autres, m'avaient traversé l'esprit.

La solitude nous amène à nous questionner sur beaucoup de choses.

Sandra passait régulièrement me voir. Elle m'apportait de l'eau et quelques trucs à grignoter. A chaque fois, on discutait de tout et de rien. Je sentais qu'elle avait besoin de me voir, de me parler. Plus les jours passaient, plus Sandra avait du mal à m'abandonner dans ce lieu sordide.

Pas plus tard qu'hier, Sandra m'avait avoué ressentir quelque chose pour moi. Quelque chose de sincère. Puis elle était partie, sans un mot de plus. Je n'en croyais rien. Je ne croyais plus en elle. Sandra avait perdu ma confiance depuis bien longtemps déjà.

Alors que je me remémorai ces petits moments passés ensemble, j'entendis la porte de la cave s'ouvrir dans un long grincement. Sandra apparut dans l'entrebâillement de la porte. Elle me sourit et se dirigea vers moi.

Elle planta son visage à quelques centimètres du mien, et me murmura :

- Je peux pas te laisser comme ça. J'ai décidé de te libérer.

J'écarquillai les yeux de surprise. Je ne m'attendais pas à ça. Du moins pas si rapidement ! Elle avait craqué bien plus vite que prévu...

- Mais... Et ton père ?

- Il est parti pour affaires.

Sandra sortit une petite clé, et la rentra sans hésitation dans la serrure de la chaîne qui me retenait prisonnier.

Un flot d'excitation et d'adrénaline déferla en moi. Dès que j'aurais le poignet libre, je devrai agir vite. Ne pas lui laisser le temps de comprendre ce qui se passe. Le plan que j'avais peaufiné toute la semaine était infaillible. J'avais vu et revu chaque détail. Chaque étape.

Tout allait se passer comme prévu.

J'attendis quelques instants, prêt à bondir sur Sandra et à m'échapper d'ici. Mais rien ne se passa. J'étais toujours prisonnier. Je fixai Sandra dans les yeux. Elle me regardait attentivement. Surpris, je lui lançai :

- Qu'est-ce qui se passe ?

Elle avait marqué un temps d'arrêt avant de tourner la clé dans la serrure.

Sandra respira un bon coup, et s'adressa à moi :

- Valentin, j'ai quelque chose à t'avouer...

Je sentais qu'elle était nerveuse. Ce n'était pas dans son habitude.

- Quoi ?

Pour toute réponse, Sandra tourna la clé dans la serrure. L'entrave qui me torturait le poignet depuis une semaine sauta enfin. J'étais libre ! J'allais mettre mon plan à exécution, quand elle prononça une phrase qui me stoppa net dans mon élan.

- Je suis enceinte... de toi.