Les rayons du soleil s'introduisirent par la lucarne et me tirèrent de mon sommeil. Je me redressai difficilement. Je n'avais pas dormi beaucoup... Deux ou trois heures tout au plus... Et mon corps me le faisait payer.

Cette nuit, j'avais pris une grande décision. Une décision qui allait peut-être conduire à ma perte... Mais peut importe. Au point où j'en étais...

J'avais décidé de jouer carte sur table et de laisser tomber tous mes plans foireux.

Mais avant toute chose, je devais parler à Sandra. De mon côté, mon choix était fait. Restait à savoir ce qu'elle comptait faire...

La journée fut longue. Très longue...

Le soleil commençait à se coucher quand Sandra pointa enfin le bout de son nez et entra discrètement dans la cave. Elle s'approcha et s'assis juste à côté de moi. Je me tournai vers elle. Sandra me regarda dans les yeux. D'une voix sincère, je brisai le silence pesant qui s'était installé depuis son arrivée :

- Sandra, il faut qu'on parle. Sérieusement.

Elle ne détacha pas son regard du mien, et me répondit :

- Je t'écoute.

Après un petit instant à demeurer silencieux, j'inspirai profondément, puis je repris la parole :

- Voilà... J'ai beaucoup réfléchi cette nuit. Je vais te dire ce que j'ai sur le cœur. J'en ai marre de toute cette hypocrisie. N'y vois aucune tentative de manipulation de ma part. Je suis sincère avec toi. Je veux partir d'ici. Partir loin. Refaire ma vie quelque part mais pas seul. Je veux que tu m'accompagnes. Je veux que tu viennes avec moi. Malgré tout ce qui s'est passé, je suis prêt à tourner la page et à t'ouvrir mon cœur. A toi... et à notre enfant.

J'avais étouffé un sanglot sur ces derniers mots. L'émotion me prenait à la gorge. Je vis des larmes s'accumuler dans les yeux de Sandra. Elle murmura :

- C'est mon souhait le plus cher...

Elle me prit la main et la serra fort. Pour la première fois depuis que je là connaissais, je sentais qu'elle était sincère. Elle ne jouait plus aucun rôle. Elle laissait simplement son cœur parler. Elle approcha ses lèvres des miennes, et m'embrassa tendrement. Cela dura plusieurs secondes, puis elle essuya une larme qui coulait sur sa joue, et reprit :

- Tu sais, tout ce que je t'ai dit... Je regrette tellement...

Ne pouvant plus retenir son émotion, elle éclata en sanglot. Je la pris délicatement dans mes bras pour la réconforter. Elle releva son visage et me planta ses yeux verts dans les miens :

- J'ai tellement de choses à te dire. Je ne sais pas par où commencer...

- On a tout notre temps pour ça...

Elle me coupa la parole, et s'écria :

- Je n'ai jamais voulu rejoindre cette bande de tarés !!!

Je plaquai ma main sur sa bouche, de peur qu'un garde ne l'entende :

- Chuuuuuuut !

Il lui fallut quelques instants pour se calmer... Et c'est là qu'elle commença à tout me dire.

La vérité à propos d'elle.

De la mafia.

Et de son père.