Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le prince de lumière


Par : darkthrak
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 44


Publié le 28/04/2013 à 01:53:53 par darkthrak

Aunareth et Nylrillar étaient déjà au porte du palais avant même que la nuit ne soit tombée.
"Un mage dans notre enceinte !" Pensa Aunareth.
"C'est absolument intolérable ! C'est exactement ce que je désirais ne pas voir. Qu'est-ce que cette magicienne fait ici ?!"
Aunareth n'était pas seulement en colère pour ce manquement aux règles de la part de Greliath. Il était surtout en colère contre lui-même. Il n'avait pas su deviner que la dragonne était une magicienne et cela faisait maintenant des semaines qu'il aurait dû ressentir de la magie en elle. Greliath avait bien monté son coup. Elle ne prononçait pas une seule parole. Aucune personne ne s'intéressait à elle puisqu'elle était inconnue de tous. Et pourtant, c'était ce manque d'attention qui l'avait permis de rester si longtemps dans le royaume de Varìannor.

Aunareth était frustré car il aurait dû s'intéresser à son cas et vérifier son identité. Qui sait ce qu'elle faisait depuis tout ce temps ? Nylrillar lui disait qu'elle se servait de ses pouvoirs mais Aunareth ne pouvait pas croire qu'il n'ait pas découvert cela plus tôt. En outre, Dremth devait être mis au courant sans attente. Lui seul pouvait décider de la marche à suivre. Il connaissait bien mieux Greliath que lui et pourrait sûrement gérer... ce problème.

Sans même adresser la parole aux gardes qui l'observaient avec un regard haineux, lui qui amenait l'un des deux démons qui vivait dans ce royaume, Aunareth arriva en trombe dans les appartements royaux. Là, une troupe de cinq dragons, les gardes du corps du roi, montait la garde. L'un d'eux, plus grand que les autres et sûrement le capitaine, lança avec dédain.
-Que venez-vous faire ici ?
-Je viens voir le roi. J'ai une affaire importante dont il doit être mis au courant dans les plus brefs délais. Répondit Aunareth en ignorant le ton du garde.
-Il est dans ses appartements et ne reçoit personne la nuit. Repassez plus tard.
-Il faut que je lui parle maintenant. Dit Aunareth en essayant de rester calme.
-T'es sourd ou quoi ? Il est dans ses appartements et ne reçoit personne la nuit. Repassez plus tard.

Aunareth soupira de colère. Il était incroyable d'être buté ainsi et d'être capable de répéter une phrase tel un perroquet. Il répliqua néanmoins.
-Avez-vous un problème avec moi, capitaine ?
-Je ne parle pas à un banni. Et encore moins à un banni accompagné d'un monstre.
C'était donc ça. Certains dragons n'avaient probablement pas digéré son retour alors qu'il avait été plus que suspect du meurtre de son père. Comme une cicatrice, cet évènement le marquait encore et toujours à en juger par le mépris de ces gardes. Mais ce n'est pas pour cela qu'il allait se faire insulter sans broncher.
-Dis-moi, quel est ton nom ? Demanda Aunareth en le tutoyant ouvertement.
-Je ne parle pas à un ba...
-Je me fiche de ta pensée sur moi et je me fiche encore plus de ta misérable existence.
Non, ne parle pas, tu souilles déjà trop l'air que nous sommes en train de respirer pour poursuivre ton acharnement à me faire connaître le fond de ta pensée. Pour la dernière fois, quel est ton nom ?
Le capitaine montra les crocs et grogna mais ses camarades eurent la décence de lui parler pour le faire revenir à la raison.
-Je m'appelle Vratbor. Annonça le capitaine à contrecœur.
-Ecoute-moi bien, cher Vratbor. Je vais compter jusqu'à... disons quatre, pour changer. Si à quatre, tu ne m'as toujours pas laissé entrer dans ces appartements, tu vas faire connaissance avec l'abîme. En bref la mort, la chose dont il ne faut "jamais" s'approcher pour peu que tu veuilles rester en vie.
-Comment oses-tu sale...
-Un...
Le capitaine le fixa sans comprendre.
-Quoi ?
-Deux...

Un garde s'avança, l'air de plus en plus effrayé.
-Il faudrait peut être le laisser passer. C'est le frère de la reine après tout.
-Une minute! Répliqua le capitaine. Je ne vais pas me laisser insulter par...
-Trois...
-D'accord, tu veux te battre, banni ? Je t'attends et...
-QUATRE! Rugit Aunareth en illuminant son corps de lumière.
Bien heureusement, les gardes paniquèrent suffisamment vite pour que l'un d'eux ouvre la porte rapidement et Aunareth abaissa le niveau d'énergie qui refluait de son organisme.
-Merci. Répondit-il simplement.

Puis il s'engouffra dans l'ouverture, laissant les gardes bouche bée et incapable de faire le moindre geste.
Lorsque Nylrillar le rattrapa, celui-ci dit.
-Et ça se dit garde... Je ne suis pas sûr que ton roi devrait se sentir en sécurité vue l'incroyable et l'inégalable efficacité des soldats que je viens de voir. Moi, en tout cas, je penserais à mettre des pièges dans ma demeure.
-Ils ne sont pas habitués à ce genre de magie, tout simplement. Déclara Aunareth.
-Alors ils ont intérêt à s'habituer vite. Bon où se trouve le roi ?

En effet, l'entrée des appartements royaux ouvrait sur... plusieurs appartements. Ils y avaient les logements de plusieurs dragons haut placés de la cour du roi ainsi que le roi lui-même. Aunareth ne fut néanmoins pas long à se rappeler cette zone du palais et ils furent vite arrivés à destination. Là deux autres gardes restaient près de l'entrée mais ils furent bien plus accueillant en reconnaissant Aunareth, "le tueur de démons" comme ils l'appelèrent. Quand Aunareth demanda à voir le roi, l'un d'eux ouvrit la porte et entra pour demander audience au roi. Plusieurs minutes après, il revint et signala qu'ils pouvaient rencontrer Sa Majesté dès à présent.

Ils s'engouffrèrent dans l'embrasure de la porte, faite en ivoire.
Ils purent alors avoir une vue épatante de l'extérieur du palais.
A quoi bon placer des gardes près des portes du palais ! La chambre du roi comportait une immense fenêtre pour observer l'horizon lointain au dehors. Elle donnait sur une vue du royaume presque tout entier et ils purent voir la lune au loin se dessiner dans le ciel.
Les murs étaient faits en ivoire et des décorations, pour la plupart des montagnes et des paysages immenses, se trouvaient sur le métal. On aurait dit qu'une région tout entière du monde se trouvait dans cet endroit pourtant si restreint en comparaison. La taille de la chambre était néanmoins étonnante même pour un palais. Il semblait y avoir un deuxième hall et le bruit des pattes de dragons marchant sur le sol en marbre résonnait dans toute la demeure et revenait presque en écho.

C'est alors que Dremth se présenta à eux. Visiblement tirés du sommeil, ce dernier reconnut Nylrillar et ne fut pas spécialement heureux de le revoir.
-Aunareth, te rends-tu compte que j'ai eu une dure journée et que j'ai autre chose à faire que de toujours avoir une conversation avec toi.
Aunareth voulut s'expliquer mais Dremth poursuivit.
-Je sais ce que tu vas me dire et je le comprends. Tu as envie de t'occuper de la sécurité de ce royaume et je suis heureux de ton intérêt. Mais combien de fois faudra-t-il que je te le demande ? Ne viens pas nous réveiller, ta sœur et moi, aussi tard. J'ai déjà eu assez de travail pendant la journée sans compter celui que j'aurais demain. Diantre, en plus ta sœur attend une couvée! S'il te plaît, ne pourrions-nous pas remettre à demain cette affaire ?
-Je peux parler. Demanda humblement Aunareth.
-Tu ne m'as pas écouté visiblement... Oui puisque tu es là... et que lui est là aussi. Dit Dremth en fixant Nylrillar avec un soupçon de méfiance. Que vous arrive-t-il ?

En reprenant depuis le début, Aunareth conta à Dremth la découverte de Nylrillar. Dremth écouta soudain avec une attention redoublée et finit par être parfaitement lucide à la fin du récit de son beau-frère. Lucide et furieux.
-Si j'ai bien compris, Greliath a amené dans MON royaume une magicienne sans ME demander mon autorisation?!

Il se leva alors, en pleine forme.
-Cela ne se passera pas comme ça. Ah, il m'en a fait voir de toutes les couleurs, ce foutu roi de Kramoor et il a l'insolence de venir comploter contre moi !
Il se dirigea à l'entrée de ses appartements et dit aux gardes.
-Allez me chercher trois troupes de gardes.
Puis il se retourna et dit à Nylrillar.
-Si tes dires sont fondés, alors tu auras gagné mon respect et ma gratitude.
-Votre altesse, je vous remercie.
-Hum, ta sœur aussi me dit votre altesse. Pourquoi ne pouvez-vous pas m'appeler roi comme tout le monde ? Enfin cela n'a aucune importance.

Alors que Dremth se préparait à partir, Drésiala entra, les yeux encore fermés et appela son compagnon alors qu'elle était à demi-éveillée.
-Dremth, reviens s'il te plaît, il est tard.
-Plus tard chéri, je dois aller réveiller la garde, la rallier, enfermer une magicienne au cachot et gueuler sur un roi.
-Oui, enfin c'est la routine quoi, on la déjà fait ce matin. Mais tu ne peux pas simplement le faire demain ?
-Non ça ne peut pas attendre.
-Bon alors je vais me coucher. Hurle bien sur Greliath de ma part, hein ?
-Promis, maintenant va te recoucher mon petit nuage.
-Bonne nuit Dremth.
Et elle repartit, la tête basse et prête à tomber sur le sol.

-Aunareth, Nylrillar, je me charge des festivités de ce soir. Faites comme Drésiala et repartez chez vous. Demain, vous viendrez et je vous raconterai la nuit. Cela ne vous concerne plus maintenant.
-Nous serons là Dremth. Répondit Aunareth. Bonne chance.
-Oui, je vais sûrement en avoir besoin.

Aunareth et Nylrillar sortirent par là où ils étaient entrés, c'est-à-dire par le hall du palais. La nuit fraîche et accueillante faisait place à la lune qui n'avait pas changé depuis que Aunareth l'avait quitté... à quelques dizaines de mètres plus hauts.
-Espérons que ton roi traitera cette affaire comme il se doit. Dit Nylrillar.
-Comment voudrais-tu qu'il la traite ?
-C'est bien simple. Le roi Greliath a enfreint volontairement les règles. Pour moi, il devrait être punit de mort.
-Quel justice terrible ! Tu voudrais éteindre une vie simplement parce qu'il a commis une faute.
-C'est comme cela que ça marche dans mon monde.
-Mais pas ici Nylrillar, souviens-toi de ne jamais laissé ta haine s'emparer de toi.
-Aunareth, depuis que je vis, je ne laisse jamais la haine s'emparer de moi. C'est mon frère qui est une bête sans âme et simple d'esprit. Moi, je la combats de toutes mes forces.
-C'est très bien ainsi.
-Mais je pense que quand quelqu'un commet une faute dont il a conscience, il met en danger l'équilibre de la société et doit en être chassé. Il y a un moyen simple de chasser les récalcitrants.
-C'est expéditif et barbare. Mais néanmoins, certaines personnes méritent vraiment la mort, c'est vrai.
-Ah, tu vois que j'ai raison.
-Mais pas dans tous les cas.
-Dans la plupart.
-Peut être, ça fait longtemps que je n'avais pas vécu avec mes semblables. Je ne sais plus comment la justice se fait exactement. On m'a banni pour un crime. Ce doit être le châtiment de prédilection actuelle.
-Alors nous sommes tous des étrangers ici.


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