Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le prince de lumière


Par : darkthrak
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 43


Publié le 21/04/2013 à 11:04:09 par darkthrak

Aunareth atterrit à quelques mètres de lui mais celui-ci n'esquissa pas le moindre geste à son encontre. En fait, il semblait l'ignorer plus qu'autre chose, se préoccupant visiblement davantage de sa toilette que de son visiteur. Aunareth ne sut comment démarrer une conversation avec lui, aussi déclara-t-il simplement afin d'attirer son attention.
-Nylrillar?
Il ne reçut aucune réponse. Le dragon restait de marbre. Du coin de l'œil, Aunareth put voir la cicatrice que portait Nylrillar, signe de son terrible combat contre Thamarat, son frère, où il avait dû lui-même s'infliger cette blessure pour éloigner son adversaire.
-Ecoute-moi. Tenta alors Aunareth. Je sais que tu refuses de parler à ta sœur et je ne peux rien faire pour ça. En revanche, il est temps que tu acceptes les évènements qui se sont passés. Ton père t'a trahi. Il a choisi de te sacrifier pour poursuivre son but, ne te jugeant pas indispensable pour l'avenir de son monde...

Soudain, Nylrillar se leva, plein de rage.
-Ne parle pas de mon père, ni de moi comme si tu nous connaissais. Tu ne sais rien de moi, ni de lui, ni même de ma sœur. Ne croie pas la connaître parce que tu vis avec elle depuis tout ce temps. Elle sait très bien cacher son jeu et notre monde, nos traditions, nos vies... tout t'es inconnu!
Aunareth se mordilla la langue pour éviter de lâcher une phrase qu'il regretterait plus tard. Il avait effectivement décidé de vivre avec Namira mais Nylrillar en parlait comme d'une abomination ce que Aunareth haïssait plus que tout.
-Peut être... Ou peut être que tu te trompes ? Qui sait ? J'ai déjà rencontré ton père. Je ne l'ai vu que quelques minutes mais je sais déjà ce qu'il est. C'est un monstre assoiffé de sang et avide de pouvoir. Tuer importe peu pour lui, c'est même un besoin qui ne le dérange pas plus que notre besoin de nous nourrir. Tu croies à la possibilité de changer les choses mais la réalité est que ton avenir n'existe plus dans le monde des démons. Mais tu as une alternative. Tu peux changer ton destin, tu n'es pas condamné à vivre seul et reclus pour peu que tu acceptes la vie avec des dragons.

Nylrillar regarda Aunareth pendant un instant puis se retourna et observa au loin l'horizon qui s'étendait devant sa caverne. Aunareth devait bien avouer que cet endroit était magnifique. Le soleil illuminait les arbres et leurs feuillages vert apportaient une incroyable touche de beauté dans le décor. C'était un endroit paisible où aucun son ne s'échappait. Comme pour lui donner raison, Nylrillar dit alors.
-Ce lieu est merveilleux. Je n'ai jamais connu pareille chose dans le monde de mon père. Là-bas, le monde est vaste mais avec une immense sensation de vide et les rares couleurs qui y sont présentes n'apportent jamais le charme de cet endroit. Je pourrais sûrement y passer ma vie toute entière rien que pour admirer le soleil se coucher au loin.
-Tout dépend de ce que tu souhaites. C'est ton monde Nylrillar, au même titre que nous et personne n'a le droit de contester cela.
-Dis-moi Aunareth, quand penses-tu que quelqu'un doit se remettre en question ?
-Que veux-tu dire ?
-Certains dragons pensent que le mal est une vérité absolue. J'ai eu le temps de regarder des livres de bibliothèques draconiques. Certains dragons pensent que le mal vit en chacun de nous, qu'il touche chaque dragon, dragonne et êtres vivants qui vit. Il s'insinue en nous et plante dans le cœur et l'esprit les germes de la haine, de la cupidité et de la jalousie. Pour eux, le mal est dans l'air. Pourtant, les démons ne pensent jamais comme ça. On ne m'a pas appris à regretter mes actes, seulement à les faire. D'ailleurs pour les démons, le mal et le bien sont des concepts qui leur sont totalement étrangers. Ce qui est considéré par les uns comme maléfiques, peut être considéré comme bénéfique par les autres.

Aunareth réfléchit aux paroles de Nylrillar et répondit.
-Je suppose que tout dépend du code moral qui gouverne chaque société.
-Alors dans ce cas, quels crimes les démons ont-ils commis ? Pourquoi sont-ils mauvais ? Eux ne pensent même pas avoir commis de crimes. Leur code moral, qui est également le mien, n'a jamais dit de ne pas faire le mal puisque le mal n'existe pas.
-C'est bien le moment de philosopher, Nylrillar! Déclara Aunareth en riant.
Sache que tant que les démons vivent chez eux, leur code moral ne nous concerne en rien. C'est pourquoi jamais nous n'irions dans leur monde, tout simplement car il n'est pas fait pour nous. Mais quand les démons viennent chez nous avec leurs traditions et pensées, celle-ci se doivent de respecter le lieu où elles entrent. Or, c'est là où les démons deviennent nos ennemis. C'est parce que de leur haine et de leur désir de mort naît un déséquilibre dans un monde qu'il ne possède pas et ainsi, c'est aux habitants de ce monde de défendre leur pensée.
-On appelle ça le choc des cultures non ? Dit Nylrillar avec un sourire ironique.
-Pour répondre à ta première question, je ne pense pas que tu aie à te remettre en cause, si c'est là le sens caché de ta question. Tu n'as jamais causé de tord à un dragon...
-J'ai failli tuer trois gardes et une dragonne, rappelle-toi.
-Oui, en effet. Se reprit Aunareth. Mais ce que je veux dire, c'est que si tu penses pouvoir vivre avec nous, alors tu es prêt à accepter de vivre avec nos traditions et non pas celles des démons. Un changement de vie appelle à un changement de règle. Si tu acceptes cela alors il n'est nullement nécessaire de se demander si ce que l'on a fait est mal ou non. Fais en sorte de ne pas apporter la destruction sur notre monde et je t'assure que nous accepterons ta venue avec joie.
-Je vais y réfléchir Aunareth, c'est promis.
-C'est tout ce que je voulais entendre.

Aunareth décida que Nyrillar avait suffisamment de matières à réfléchir pour le laisser tranquille pour le moment.
"Il est seul maître de son avenir et c'est à lui de choisir quel voie il suivra." Pensa Aunareth.
Sur le point de partir, Nylrillar l'interrompit.
-Dis-moi Aunareth, j'ai été curieux de connaître vos lois afin de ne pas avoir à encore répondre de crime dont je ne connaissais pas l'existence. J'en ai profité pour tout connaître du thème juridique de tous les royaumes draconiques.
-C'est une bonne chose pour prendre un nouveau départ, en effet. Répondit Aunareth.
-J'ai lu aussi tout ce qui est en rapport avec les coutumes de la cour ainsi que la diplomatie et le code de respect entre tous... même pour les monarques.
-Mmh... où veux-tu en venir?
-Est-ce vrai que quand un roi rencontre un autre roi, ils doivent se rencontrer en des termes respectueux et de manière présentable ?

Aunareth soupira en se remémorant les maintes conduites désobligeantes de Greliath au réunion auquel il avait participé.
-Normalement ce devrait être le cas, oui.
-Et est-ce vrai que les rois ne doivent pas se rencontrer avec une délégation armée autre que des gardes du corps ? Que les dragons-guerriers ou mages ne doivent en aucun participer à ce genre de réunion ?
-En théorie oui. Malheureusement, il est difficile de savoir qui est qui. Un dragon peut facilement cacher son potentiel, surtout magique, face à d'autres dragons.
-Moi je suis capable de reconnaître ce fameux potentiel magique dont tu parles. Et j'ai déjà aperçu le roi Greliath de Kramoor et sa suite. Te souviens-tu d'une jeune dragonne ?
Aunareth réfléchit et se souvint en effet, d'une dragonne bleu-verte à la première réunion où il avait rencontré le roi. Elle avait baissé la tête et n'avait pas prononcé une seule parole à chaque fois que Aunareth la voyait.
-Oui je m'en souviens.
-Et bien je peux te certifier que cette petite dragonne bleu-verte, inconnue est une magicienne des arcanes de l'illusion et que, de façon infime mais perceptible, elle utilise en ce moment même une partie de ses pouvoirs.


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