Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Cherub Rock


Par : Khamsou
Genre : Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 13 : Disarm


Publié le 17/06/2010 à 23:52:43 par Khamsou

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"BORDEL MAIS TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU AS FAIT ESPÈCE D'IDIOT ?"

Mon père n'arrêtait pas de me hurler dessus depuis quelques heures déjà. L'histoire avait déjà bien tourné. Dès le lendemain, nous faisions la une du journal local, des vidéos de nous circulaient sur Facebook, on avait droit à un commentaire sur nous au JT et à la radio et on était même en Trending Topics sur Twitter alors que ceux-ci ramenaient à une vidéo YouTube vue plus de 100 000 fois !!!

Le plan de Starla avait dépassé toutes nos espérances. Mais il fallait voir les inconvénients maintenant. Nous étions catégorisés. Les gens nous reconnaissaient dans la rue, nous poursuivaient, ne nous laissaient aucun répit. Et bien évidemment, ça n'avait pas plu à nos parents. Les miens en tout cas, vu que ceux de Starla étaient Outre-Manche et ne semblaient avoir aucun contrôle sur elle... J'étais à priori interdit de sortie jusqu'à la rentrée scolaire, mais, encore pire, de guitare jusqu'à nouvel ordre.
Sauf que le nouvel ordre sonna assez rapidement. Un soir mon père avait un peu bu. Alors qu'il regardait la télévision, il vit une fois encore un spot parlant de nous. Je l'entendis hurler de ma chambre puis se diriger à grand pas dans ma direction. Il ouvrit la porte et se remit à me hurler dessus.
Je serrais les poings et essayais de rester passif. Ca m'était déjà arrivé et ça ne serait sûrement pas la dernière. Mais il commit l'irréparable. En voyant mon attitude jemenfoutiste, il me frappa. Pas de quoi en faire un drame, une baffe. Une simple baffe qui fit partir ma tête en arrière et tomber mon corps sur mon bureau, me faisant mal au passage au dos. Mais plutôt que de lui répondre, je me levais et restais stoïque. Il me gueula encore un peu dessus et partit, cédant la place à ma mère en pleurs qui vint me câliner en me demandant des excuses à la place de mon porc de père. Mais c'en était trop. Sous les cris de désespoir de ma mère, je pris mon sac et le vidait des affaires de cours qu'il restait, jetait dedans pêle-mêle quelques affaires, mon PC portable. Je me rendis dans le salon où mon père avait déjà commencé à s'endormir et le regardait brièvement. Puis je sortis de chez moi, alors que le soleil avait déjà disparu entre les hauts-batîments de la ville et que le ciel était d'un rose foncé teinté de pointe orange montrant les dernières luttes de la lumière pour se faire présente.
J'appelais Starla qui m'offrit immédiatement l'hospitalité, pour une durée encore indéterminée.

Mon père n'était pas quelqu'un de mauvais. Ni même ma mère, ils m'adoraient, en tant que fils unique chéri. Lui, il était plombier, passant ses journées dans la merde à déboucher les chiottes des gens, à récurer et s'imprégner d'une odeur à en faire vomir des rats et afin de ne pas perdre ses clients, il devait faire tout ça avec le sourire. Elle fut autrefois secrétaire pour une entreprise miteuse. Son patron lui faisait tout le temps des avances qui la dérangeait et elle profita de ma naissance pour arrêter son travail. De toute façon, la boîte coula quelques semaines après.
Ils avaient tout sacrifiés pour moi, leur fric, leur vacances, leur loisir pour me foutre dans un lycée de bourge afin que j'ai les meilleures professeurs et études possibles et que je finisse par devenir quelqu'un d'important qui gagnerait beaucoup d'argent et qui pourrait les sortir de la misère. Je ne voulais pas de ce futur, mais à chaque fois ils dialoguaient avec moi pour me "remettre dans le droit chemin". Je ne leur en veux pas. Ils voulaient sortir d'un système qui les avait pourri jusqu'à l'os. Eux aussi ils voulaient s'habiller avec des vêtements chers et aller à des expositions intéressantes, et ils avaient besoin de moi. Ils étaient égoïstes, mais je les comprenais. Mais dès lors que mon père (qui s'était mis à la boisson lorsque mes notes avaient doucement commencé à chuter en seconde) m'avait frappé, c'était fini. Je les reniais. Peut-être plus par crise d'adolescence qu'autre chose, mais ça je m'en fichais. Je n'avais pas envie de me retrouver derrière un bureau à mater ma secrétaire et soutirer le fric de quelques pauvres personne. Mais ça, jamais ils ne le comprirent.


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