Je me retrouvai face à un bar, où un nombre incroyable d'alcools étaient rangés. Je n'avais jamais vu autant de bouteille regroupées en un même lieu. Sacrés américains...Toujours dans l'excès et la démesure. Je décrochais mon regard de ce spectacle intriguant, et regardais autour de moi. Le restaurant était pratiquement vide.

Un vieux type ronflait sur le comptoir, son verre de whisky à demi entamé dans la main. La musique country ne semblait pas le déranger. Il dormait profondément. Dans le même temps, le barman nettoyait des verres usagers. Il manipulait son torchon avec précision. C'est à peine s'il avait remarqué ma présence.

J'allais m'adresser à lui, lorsqu'il leva les yeux vers moi. C'était un type d'une quarantaine d'année : cheveux courts, barbe de trois jours, clope au bec. Il tira une bouffée sur sa cigarette, et me demanda :

- Do you speak english ?

Je restai sans réaction. Il éclata de rire, et me lança avec un clin d'oeil :

- Ahahahah ! Vous auriez vu votre tête ! C'est normal, il se fait tard pour faire de l'humour. A cette heure, on divague un peu pas vrai ?

Il était sympathique. Je lui répondis avec le sourire :

- A qui le dîtes vous... Est-ce qu'une fille m'a précédé ?

- Ouaip m'sieur ! Elle vous attend... Dernière table, au fond à gauche.

- Thank you dude.

- Ahahahah ! Quel accent ! Contentez-vous du français, ça vaut mieux !



Je lui jetai un regard amusé. Si seulement tout le monde était comme lui. La sympathie était devenue si rare de nos jours. Je me dirigeai vers la direction qu'il m'avait indiqué, là où Sandra était supposée se trouver.

Je ne compris pas instantanément ce que je vis. Sandra était bien là, assise à sa table, mais ligotée et bâillonnée ! Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?

Je me retournai pour demander des explications au barman, quand une main se plaqua violemment sur ma bouche. Je sentis une aiguille s'enfoncer dans ma peau. On me piquait dans le cou. Mes forces m'abandonnèrent petit à petit. Je m'écroulai sur le sol. J'avais mal à la tête. L'image perçue par mes yeux devint de plus en plus floue. Je sombrai peu à peu dans le néant... Et puis plus rien.