-Mais pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ! Dépêchons nous ! s’écria Anthèlme. Pas de temps à perdre !

Anthèlme se releva et se mit à courir vers l’Ouest, slalomant entre les arbres, ne laissant pas de répit à Delphia ni a Ainarïel. Le paladin continua sa course quelques minutes et s’arrêta dans une clairière. Les deux femmes purent le rattraper une fois qu’il se fut arrêté. Anthèlme, quant à lui, se dirigea vers le premier arbre à sa portée et donna un violent coup de pied dedans.

-Où sommes-nous Anthèlme ?
-Perdus ! C’est fini ! On ne la retrouvera jamais !

Delphia jeta un regard dépité à son ancien apprenti, et murmura quelque chose à elle-même. Ainarïel, regarda autour d’elle, cherchant le moindre indice pour trouver quelconque trace de quelconque chose, un sanglier, un homme, un sentier, une route, quoi que ce soit qui aurait pu les aider.

-Anthèlme, veux-tu bien arrêter ce comportement idiot ? Nous ne sommes pas perdus puisqu’il nous suffit de revenir sur nos pas pour trouver la route où nous étions. Cela ne fait que quelques minutes, vingt au maximum, que nous courrons à travers la forêt ! Alors ne dramatise pas. Ce qu’il nous faut c’est un indice.

Anthèlme refrappa dans le même arbre, quand quelque chose le bouscula.

-Eh, calme, ok ? dit-il. Je cherche une solution…
-Anthèlme tu l’as ta solution !
-Pardon ? Qu’est ce que vous me racontez la maîtresse ?
-Regarde derrière toi, en faisant attention…
-En effet, c’est assez intéressant… déclara Ainarïel.

Anthèlme fit volte-face et se retrouva nez à nez avec un homme pendu, en état de décomposition plutôt avancé. Il tomba sur les fesses et poussa un cri, se reculant vivement. En voyant Anthèlme, les deux femmes échangèrent un regard blasé.

-Anthèlme, comment veux-tu devenir un bon Paladin, si tu es si peureux ? Je crois que ton entraînement va reprendre avec moi. Cette fois je serrerais bien plus la bride. Et vous Ainarïel…
-Je reste avec vous, si vous me le permettez, bien sûr. Il n’y a pas plus grand honneur que d’être avec un, ou une, Séraphin/Séraphine.
-Peut être deux Séraphin… déclara Anthèlme. Mais je peux savoir en quoi la découverte de ce pauvre homme est intéressante ? Nous devrions plutôt l’enterrer et prier pour son repos…
-Hélas Anthèlme, ce corps ne recevra pas de sépulture, ni même d’enterrement, déclara Delphia. A en juger par l’état du corps, je dirais que cela fait 2 semaines que cet homme est là.
-J’allais le dire, osa Ainarïel. Les bandits ne sont donc pas très loin… Une affaire de cent mètres environ…

Anthèlme et ses compagnons se remirent en route, cherchant le plus rapidement le camp des bandits. A chaque clairière, Anthèlme donna des coups de pieds dans chaque arbre, afin de voir si des cadavres s’y trouvaient. Certains étaient bien plus vieux que d’autres, et d’autres très frais. En se rapprochant des clairières aux cadavres les plus anciens, Anthèlme, Ainarïel et Delphia trouvèrent rapidement le camp des bandits, d’où montaient bons nombres de cris de joies et musiques.