Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Red Light Story


Par : King_Yugo
Genre : Sayks, Polar
Statut : Terminée



Chapitre 18 : Dans les Griffes des Gagneuses


Publié le 05/07/2011 à 12:39:26 par King_Yugo

J'avais raison. Ce moment était le pire que j'avais jamais vécu. J'aurais préféré ne jamais voir le jour, rester un électron libre perdu dans l'univers. J'aurais bien aimé être un chien, ou un chat, ou n'importe quel animal. Une tortue, c'est sympa, tu peux rentrer ta tête dans ton corps. Mais ça ne suffit pas. Un animal de compagnie, pas un truc qui se fait bouffer. Je supporterais pas d'être une biche, ou un écureuil.

Après quelques blagues douteuses, Ruxanda invita ses adeptes à s'emparer de moi et on me détacha. Je tentais de me débattre mais le black avec sa perruque m'en empêchait, penchant son bassin en avant afin de mettre en valeur l'immense anaconda qui grouillait entre ses cuisses boudinées. Je hurlais comme un damné mais personne ne m'entendait. Avant même le supplice que j'imaginais terrible, je souffrais. Des ongles me griffaient de toute part, je me prenais des coups de talons dans le ventre et entre les jambes, je pleurais. Je fermais les yeux pour ne pas assister à ce spectacle atroce mais à cause de la douleur, je ne pouvais pas m'évader. Avec un geste théâtral, deux filles retirèrent la couverture recouvrant la masse solide inconnue. Mon taux d'adrénaline explosa alors tous les records. Devant moi, une foutu machine à supplice, certies par deux lames circulaires à rotation. Deux filles blondes qui portaient des flingues coincés entre leur ventre et leur braguette se chargèrent d'accrocher mes quatre membres à des pylônes positionnés aux quatre coins d'une table en bois rejointe par un circuit mécanique métallique. Au bout de ce circuit de fortune, cinq fines planches d'aciers acérées, présentées comme les lames d'une tondeuse géante.

- Tu croyais vraiment que toi me berner comme ça ?
- Je suis innocent !

Je ne vis pas arriver un violent crochet du droit, ma mâchoire vibra. J'avais des étoiles dans les yeux et une trouille d'enfoiré. Ses mains étaient squelettiques mais robustes, certainement à force de d'astiquer ses clients.

****
Au dessus de ma tête, des dizaines de regards revanchards et haineux. Des putes révoltées, prêtes à en découdre. Prêtes à assister à ma mort, sous la torture, mon corps découpé en lambeaux. Ruxanda avait tout prévu depuis le début. Elle se tient à quelques centimètre de mon visage et me tire les cheveux, fixant le fond de mes yeux. Je sens son haleine de désinfectant, elle a la gueule d'un taureau excité par un drap rouge. Elle est aussi brûlante qu'un volcan en éruption, mon dos est glacé. Une belle gitane à la peau cannelle actionne un levier et les cinq dents tranchantes se mettent en marche dans un bordel pas possible. Cette jeune prostituée est aussi maléfique que belle, elle porte une plume indienne sur son oreille gauche, genre Pocahantas. Les lames tournent dans un bruit plus lourd encore que celui généré par le décollage d'un avion. Je pense que je vais clamser prochainement et cette idée me fait vomir. Le jet marron tâche le jean de Ruxanda. D'un coup de poing, elle me casse le nez, ce qui provoque l'hilarité générale alors que moi, j'ai mal. La gitane passe devant moi en soignant son déhanché et attrape une perceuse électrique. Alors que le sang coule dans ma bouche et l'imprègne d'un infect goût de fer, elle retire mes baskets, colle le canon contre ma plante de pied et appuie sur la gâchette, transperce mon pied. Je veux exploser mais je peux pas bouger. Je chiale quand la douleur irradie mon corps dans son ensemble et paralyse ma jambe droite. Mon sang s'écoule comme l'eau d'un tuyau d'arrosage percé, je me demande ce que fout mon acolyte et je l'imagine fumant un joint chez les rastas, tranquille, ça me rend de plus en plus mal. Une couche luisante sur mon visage est composé d'un mélange de bave, de morve et de sueur.

- Ce sont les enveloppes de Gjelb que tu me refiles : couleur vert pomme. Toi avoir gros problème maintenant. Je les connais aussi, qu'est-ce que toi croire ? Gjelb t'a prit pour un con, comme les autres.
- J'ai été embauché par un mec moustachu, le teint jaunâtre, vous savez, avec plein de tiques.
- Varid, le larbin de Gjelb.

Son visage s'éclaircit. Elle tente de garder son air impitoyable mais je vois que quelque chose la chiffonne. Elle essaye de comprendre l'intérêt de son souteneur dans une telle affaire. Et si elle était prise au piège, elle aussi ? Un sifflement mortuaire s'immisce dans ma tête, les lames tournent et râpent la planche en bois. Le mécanisme vrombit et tremble dans un vacarme assourdissant. Il devait savoir que cette cinglée connaissait sa couleur fétiche. Ruxanda traduit cette hypothèse albanaise et cela consterne les autres putes.

- Zvetlana !

La gitane à plume indienne appuie une seconde fois sur la manivelle et les lames entament leur course jusqu'à mon corps mou et offert. Je vomis encore, me prend des claques. Je vais crever. Aie. Ça fait mal. Douleur. Je prie alors Bouddah, Jah et Jeovah avec l'espoir incertain que l'un d'eux me répondent. C'est vrai, ils ont l'air cool et les lames dévorent le vide en attendant de m'atteindre, alors, je prie. Je regrette amèrement toutes ces années de mépris envers le catéchisme et envers toute forme de religion en général parce que c'est quand même bien quand l'espoir est mort. Je pleure, bave et la faucheuse rôde, encouragée par une tribu de putes assoiffées de vengeance. Des traces de sang séchés sur la table m'indique que je ne suis pas le premier micheton à passer sur ce billard mortel.

****
L'esprit revanchard propagé par Ruxanda irradiait cet asile aménagé, détruisait chacune de mes cellules petit à petit. Ces filles étaient des êtres humains,. Elles avaient consciemment abandonnée leur rôle de poupée gonflable, probablement révoltée par leurs conditions de travail, leurs horaires épuisant et les autres problèmes intolérable face auxquels tout bon syndicat se doit de réagir. A part ça, le crissement du circuit qui supporte mal le poids de la tondeuse géante s'intensifie et rebondit entre mes tempes comme un écho éternel tandis que le mouvement des putes se fait de plus en plus violent. Elle se bousculent, jurent et postillonnent, j'ai l'impression d'avoir autour de moi une bande de hooligan anglais déchirés à la mauvaise bière.

Tout à coup, les Dieux que j'implorais quelques minutes plus tôt me firent un signe : La planche d'entrée fut pulvérisée et les bouts de bois qui la composait volèrent en éclat dans l'asile. Seul un artiste en Ninjutsu tel que mon acolyte pouvait réaliser un tel coup. Durant dix ans, il avait pratiqué les arts martiaux à très haut niveau, avant de se lancer à corps perdu dans la défonce. Et c'était bien lui. Il surgit dans l'encadrement, déterminé, alors qu'un nuage de poussière s'élevait dans l'atmosphère étouffante jusqu'à le faire tousser. D'un coup de génie, il propulsa des étoiles de Ninja vers Zvetlana. Les étoiles métalliques se fichèrent dans le front de la belle gitane. Son expression se figea instantanément, ses yeux s'écarquillèrent et un fil rouge vient rayer son visage, pourtant si harmonieux. Morte, elle relâcha la pression sur la manivelle et le mécanisme s'arrêta. Les lames continuèrent de tourner pendant quelques secondes dans le vide, inoffensives. J'expirais, soufflais en remerciant le ciel et transpirais tellement que ma sueur commençais à me piquer les yeux. Ruxanda dirigea ses putes vers mon acolyte en hurlant à s'en décrocher la mâchoire. D'un bond prodigieux il esquiva le tsunami de garces et parvint à atteindre la voûte de brique qui parcourait le plafond de long en large. Perché comme un singe, il constata ma position, cherchant un moyen de me sortir de ce pétrin. Ruxanda ordonna au travelo black de l'arroser avec sa kalachnikov. Bruit de rafales, nuage de fumées, la voûte s'écroule, L'acolyte est emporté dans la chute. Heureusement, le travelo ne savait pas se servir de l'arme et la force de propulsion de la balle le fit chanceler, l'empêchant de viser correctement.

Tu aurais pu avoir de la chance, micheton. Si ton ami avait été plus intelligent.

- S'il vous plaît, madame.

Impassible à ma diplomatie, elle activa la manivelle. Dans un grincement strident, les cinq lames allaient me transformer en steak haché, je recommençais à pleurer. La poussière se dissipa et j'aperçus Mikael en étoile de mer sur le sol glacial, hors d'état de nuire. Un cercle de femelles enragées se forma autour de lui : Elles allaient lui filer des tas de coups de talons et il subirait probablement le même cas que moi, me rejoindrais au purgatoire quelques minutes plus tard, pour un ultime pétard. Je l'entendais hurler et j'en fis de même : les lames me faisaient face, j'allais me faire découper en rondelle. Adieu ma vie, ma famille, mes vrais amis et toutes celles que j'ai voulu aimer sans jamais y parvenir franchement.

- RUXANDA. STOP.

C'était une voix lourde et robotique, qui couvrit le bordel. Ruxanda perdit de sa superbe : Son visage se décomposait comme une statue de cire soumise à forte température. Elle abandonna la manivelle et la tondeuse se tut encore, je remerciais Krishna au hasard. Je découvris Gjelb, aka Pull Vert, marchant d'un pas décidé, un démon dans les yeux, perçant le rideau des filles en colère, qui passèrent de la haine à l'effroi en un quart de seconde. Il saisit Ruxanda par les cheveux, lui arracha une touffe et brisa son tibias d'un coup de pied bien placé. L'os ressortait, elle faisait pression pour empêcher le sang de s'échapper, ses traits n'avaient plus rien à voir avec ceux d'une femme. Elle implorait ses putes de l'aider mais celles-ci restaient blême, et pour cause : Moustache-Farine et l'Homme de l'Ombre les braquait avec des AK bien luisants. Le travelo voulut se rebeller mais Moustache-Farine, d'une balle entre les deux yeux, l'en empêcha. La correction infligé à Ruxanda par Gjelb l'albanais taré resterait à jamais graver dans les anales de la correction de pute, c'était certain. Iceberg Slim pouvait aller se rhabiller. Après lui avoir cassé la jambe, il lui ordonna de se mettre à quatre pattes comme une chienne et lui défonça le crâne d'un coup de pied. Sa face tapa le béton, elle cracha deux dents. Le pull de l'albanais était souillé de sang. Elle rampait, vaincue, tentant d'échapper à son destin tragique de pute révolutionnaire. Son souteneur lui hurlait dans les oreilles, et lui explosa la tête par terre en la tenant par les cheveux. Le faciès de Ruxanda était ruiné, ensanglanté. Elle n'était même plus baisable, la fin de sa carrière de gagneuse résonnait comme ses supplications


Commentaires

Aucun commentaire pour ce chapitre.