Peu de temps après, la cavalerie arrivait. Le légiste confirma que, à première vue, c'était bel et bien un traumatisme crânien et qu'elle n'avait pas été violée, mais il devrait faire une analyse plus complète pour en être sûr.

- Inspecteur, je crois qu'on a l'arme du crime.

Vraiment ? Il avait laissé l'arme dans l'appartement ? Quelle sorte d'imitateur était-il, au juste ? Je me dirigeai alors vers l'expert qui se trouvait dans la cuisine. Là, je vis dans l'évier un seul et unique couteau.

- Il a nettoyé le couteau, mais pas suffisamment pour tromper la science, il reste des traces de sang.

Je regardai alors la lame. C'était ridicule. Comment pouvait-on retrouver un indice pareil alors qu'auparavant, nous n'avions absolument rien ? Je savais très bien qu'il s'agissait d'un imitateur, mais, tout de même. Était-il idiot à ce point ? Je me méfiais beaucoup de cela. Était-ce un piège ? Un piège pour m'attirer, Samran et moi, dans un endroit particulier ? Les questions s'enchaînaient dans ma tête, j'avais l'impression qu'un congrès avait prit place dans mon crâne. Je posai une main sur l'évier et l'autre sur mon œil. Une voix retentit dans ma tête.

- Alors, prêt à perdre ta femme à tout jamais ?

Je me retins de hurler.

- Hé... Tu peux le faire.

La voix était différente. Hein ? Quelle était cette voix ?

- Hé...

J'étais troublé. J'avais la tête qui tournait. Pourquoi la voix était-elle... Différente ? Je ne connaissais pas cette voix et je la connaissais en même temps. Je sentis alors une main se poser sur mon épaule et je retrouvai alors mes esprits.

- Hé, inspecteur, vous allez bien ?
- Hum, oui, désolé, j'ai un peu mal au crâne, rien de grave.

Ce qui venait de se passer était très étrange. Avais-je tellement réfléchi que j'en eus les idées brouillées ? Sur le moment, je décidai de me concentrer sur mon travail plutôt que sur ces mauvaises pensées.

- Emmenez ce couteau au labo et faites analysez les traces de sang. Je veux être le premier informé des résultats.

Le scientifique ne se fit pas prier et s'exécuta. Je rejoignais alors mon collègue.

- Il va falloir fouiller cet appartement de fond en comble.

- Ouai'p. Et on n'est pas sortis, Baile, moi j'te le dis, parce que c'est un sacré foutoir ici.

Il avait raison. On aurait dit qu'une tempête s'était produite ici. Il y avait des affaires partout étalées sur le sol, des restes de nourriture un peu partout, des assiettes sales... Et pourtant, pas un instant je crus à un cambriolage.

- Toi aussi tu penses qu'elle n'était pas partisane du ménage, Sam ?

- Même le pire des voleurs n'aurait pas fait ça. Si elle était encore en vie, je lui paierai une femme de ménage.

- Tu risquerais d'en avoir pour une fortune.

- Ça c'est clair. Je suis sûr qu'on pourrait retrouver l'Atlantide là-dessous.

Samran se mit alors à rire. Mais je n'étais pas de cette humeur. Je reniflai, en enfonçant mes mains dans mes poches.

- Les intellos en ont pour longtemps encore ?

- Je dirai une petite demi-heure, après on aura le feu vert pour toucher à tout.

- Qu'ils se grouillent, j'ai bien l'intention de mettre la main sur ce petit enfoiré.