Au lieu d'exprimer ma joie, je fis semblant d'être gêné pour elle :

- Allez viens, on s'en fout. On bouge.

Nous avions pris nos affaires, et étions en train de nous éloigner de la plage, quand Sandra me lança :

- Putain, la hooonte !

- Mais non, qu'est-ce que tu racontes...

- Mais si Valentin ! Ils me regardaient tous comme si j'étais un monstre !

Mais tu l'es ma chère Sandra, tu l'es...

- T'inquiètes pas. C'était des touristes. On les recroisera plus jamais de notre vie...

- J'espère que t'as raison...

On parcourut le chemin du retour en silence. Elle était sûrement perdue dans ses pensées. Moi, je réfléchissais. Alors comme ça, elle prêtait une grande attention à ce que les autres pensaient d'elle. C'était intéressant...pour moi. Je voulais la ridiculiser mais je ne pensais pas que ça l'affecterait autant. Sa réputation là préoccupait tant...

Arrivé à la réception, je l'embrassais le plus sensuellement possible. J'allais partir quand elle me retins par le bras. Elle me lança un regard coquin. Je lui souris et lui montrai mon portable. Elle rigola puis s'éloigna vers sa chambre.


Lorsque je rentrais à mon appartement, la nuit était tombé depuis longtemps. Je me fis un café. La soirée allait être longue. Je m'installai confortablement sur le divan, mon téléphone dans une main, la tasse de café dans l'autre. Je commençai à envoyer une déclaration enflammée à Sandra, histoire de là chauffer un peu : « J'ai envie de toi ce soir...Dommage que tu ne sois pas là. Tu n'imagines pas les choses que j'ai envie de te faire... » Je relus mon texto et un sourire se dessina peu à peu sur mes lèvres. Je devenais un véritable menteur professionnel. J'enfonçai la touche ENVOYER.

Je bus une gorgée de café. Le liquide brûlant s'écoula lentement dans ma gorge. Je humais la fumée qui s'échappait de la tasse. C'était un moment tellement paisible et agréable.

La vibration de mon téléphone interrompit mon petit plaisir.

« Qu'est-ce que tu me ferais si j'étais nue en face de toi Valentin? »

Je murmurai :

- Sûrement pas quelque chose qui te ferait plaisir biatch.

J'éclatais de rire. J'avais furieusement envie de lui envoyer cette phrase mais je fus raisonnable. Au lieu de ça, je lui décrivis toutes les positions coquines qui me venaient à l'esprit. Elle me répondit quelques minutes plus tard :

« Arrêtes j'en peux plus... Demain, tu es à moi ! »

Pas de problème chérie. C'est exactement ce que je voulais. Ça avait été tellement facile de là manipuler. Il suffisait de savoir là prendre par le bon bout. Notre discussion par SMS interposés avait duré deux bonnes heures. En plus de la fatigue, j'en avais plein les bottes d'être en contact avec Sandra. Elle croyait vraiment que j'étais passé à autre chose... C'était mal me connaître. Toutefois, j'avais besoin de déconnecter mon cerveau le temps du nuit. Je devais recharger les batteries. Je m'allongeai sur le divan et m'endormis quelques secondes après.


Je me réveillais le lendemain vers midi. J'avais rendez-vous avec Sandra à 16h. Elle n'avait pas résisté à mes sons de cloche, et m'avait invité dans son appartement pour des activités plus... intimes. Je me sentais encore capable de coucher avec elle. Il fallait avouer qu'elle était toujours attirante physiquement.

Mais outre le sexe, j'avais une autre idée beaucoup plus intéressante derrière la tête... Finis de jouer maintenant.