Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

The Red Day


Par : Bronks
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8 : La fleur du Mal


Publié le 16/10/2011 à 15:23:35 par Bronks

1995... France...

La ville, grouillante de gens bien différents semblait totalement étouffer, camoufler la personnalité, le petit bout d'être attachant mais bouillonnant de cette femme qui était vêtue de sa veste de cuir, ses cheveux coiffé à la manière d'une déesse déchue. Elle tenait sur ses talons hauts, de couleur noire, cette couleur sombre reflétant la lourdeur de son passé. Sa journée de travail au bureau l'avait achevée, elle attendait que le moment d'enfin rentré chez elle arrive et de se détendre dans son bain moussant ; bonne récompense d'une journée de dur labeur. Mais il lui fallait attendre une bonne heure avant ce délice ; le temps de trajet nécessaire depuis l'endroit où elle se trouvait, marchant alors sur un trottoir bondé d'individus la regardant, s'imaginant bien quelques situations assez sexy, ou même certainement au-delà du respectable pour une pensée pure... Mais elle marchait, et ce que les autres pouvaient s'imaginer était le cadet de ses soucis. Elle se savait belle ; un fruit mur cueilli mais lâcher au milieu de raisins secs.

Elle était de couleur métisse, un mi blanc, mi noir exquis, narguant les laids osant la dévisager, car aucun homme n'était digne de la regarder comme il se devait. Cette femme était une énigme, un bouquin dans lequel il fallait lire.

La gare Saint-Lazare accueillait là sa plus belle fleur, son pétale parfumant le quartier d'une odeur de Jasmin, une centaine de nez renifleurs se faisaient entendre. Nul parmi ce monde ne pouvait se douter du passé qu'elle voulait cacher. Elle n'en était pas fière, son corps ayant été salie par des mains baladeuses, et des membres de diamètre parfois grand, parfois moins... D'autres n’étaient vraiment pas beau à voir, mais elle ne refusait rien en ces temps. Elle ne pouvait se résoudre à laisser pourrir son corps dans la rue, à la merci de tous. Alors oui, Melissa ne cachait pas sa beauté extérieure (s'exhibant même) mais son âme n'était pas à montrer ; emprisonnée dans un esprit fort en apparence. Souvent elle y pensait, passant outre les détails, mais elle savait que son passé n'était pas de ceux que l'on vante. "Tic, tac, tic, tac,…" : son horloge lui rappelait que ça l'a rattraperai un jour ou l'autre.

Elle marchait donc, s'éloignant du beau bâtiment de la gare. À chaque pas résonnait un : "toc, toc, toc, toc,…" Mais le son de ses talons allait être remplacé par celui de son mobile, qu'elle prit dans son sac.

- "Oui, allo ?" Sa voix était douce, innocente à cet instant...

Une autre voix bien différente répondit :

- "Je ne vois qu'une femme depuis dix minutes...votre démarche est..."
La voix ne continua pas.

Melissa ne reconnaissait pas le numéro, un appel en masqué, mais elle n’y avait prêté aucune attention. La voix lui était aussi étrangère.

- "Euh...On se connait ?" continua-t-elle alors, étonnée.

- "Nous sommes pendant l’été 1992, et que vois-je ? Un chat traversé la route dans une belle zone pavillonnaire. Je vois aussi... oui, je vous vois vous, mademoiselle..."

Melissa étais intriguée par son interlocuteur, mais voulait-elle vraiment en savoir plus ? Elle aurait pu couper son téléphone et continuer sa route, et parcourir le bout de chemin qui lui manquait pour arriver chez elle. Elle aurait même dû, car avant qu'elle ne puisse répondre...

- "Arrêtez-vous à présent Melissa, à moins que vous teniez à prendre une balle dans la tête ou d'être enlevée et emmenée dans une cave pour y être violée !"

Melissa s'arrêta net, en fin de trottoir à la limite de la route, les voitures passaient alors et l’une d'elle manqua de la percuter. Son klaxon la fit réagir, elle répondit :

- "Vous devez faire une erreur ! Je raccroche, laissez-moi tranquille !"

- "Non, non, non, Melissa, je ne vous le conseille pas… Ecoutez-moi bien : je suis un homme de culture, mais certaines choses me dépassent totalement. Vous étiez une femme respectable, quelle image laissez-vous à votre fille Judie ? Celle d'une mère qui baise dix hommes chaque jour ? Prenez-vous votre pied au moins ? Je doute que vous soyez aussi fraîche qu'une rose. Il y a des individus qui me dégoutent, et vous m'avez assez dégouté comme ça ! Vous aller faire ce que je vous dis."

La voix ne tremblait pas, l'homme au téléphone n'était pas un débutant. On pourrait même croire que ce genre de pratique était une chose banale pour lui. Il savait mettre la pression.

Melissa cachait aussi un sacré tempérament, elle n'hésita pas à répondre :

- "Espèce de malade… Je vais aux flics si vous continuez à me harceler ! Je vous conseille, moi, d'aller vous faire soigner !"

Les passants n'osaient la regarder, un comble pour la fleur de Jasmin...

- "Tss, tss, tss, calmez-vous. Vous n'êtes pas en mesure de me menacer de quoi que ce soit. Il serait dommage de tâcher votre belle veste en cuir. Combien de clients vous ete vous tapé pour vous l'offrir ?"

- "C'est du passé..." Melissa semblait maintenant perdue. Elle se demandait où cette discussion allait la mener. Et son horloge lui faisait : "Tic, tac, tic, tac,…"

- "Le passé hein ? Pourtant pour quelques billets de plus, vous ne refusez pas de passer sous le bureau de votre porc de patron. Il aura son compte lui aussi, si ce n'est déjà fait… J'ai beaucoup d'amis qui pensent à peu près comme moi... Nous allons en venir au fait à présent !"

- "Laissez-moi tranquille !" Melissa était dépitée. Elle restait plantée là en fin de trottoir mais plus éloignée de la route à présent. Elle regardait autour d'elle, mais rien de suspect n'était visible, à part peut-être une enfant seule sur sa droite, un paquet cadeau dans les mains.

- "Vous l'avez vue ? Elle s'appelle Caroline, elle a onze ans, et elle meurt d'envie de vous offrir ce cadeau. Allez donc la voir, mais ne dites rien. Je vous surveille !"

"Toc, toc, toc,…" faisaient ses talons. Sa marche était moins sûre, moins élégante. Les gens ne la regardaient plus. Elle était presque au niveau de la jeune fille, habillée chiquement, mais pas coiffée. Son visage était triste, elle avait froid ; le soleil avais laissé place à la nuit depuis deux heures maintenant. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait ici, ni même ce qui se trouvait dans ce beau paquet cadeau...

- "Parfait, maintenant vous allez regarder cette enfant, en pensant à votre propre fille ! Ne lui parlez pas… de toute façon elle est sourde et muette."

Melissa regardait cette jeune fille, les larmes aux yeux. Elle n'avait pas vu sa fille depuis trois ans, et Caroline lui ressemblait fortement : le même air gentillet, elle serait plus coquette si seulement il faisait moins froid, et aussi dans d’autres circonstances. Caroline leva la tête, regardant à son tour Melissa. Elle se mit à sourire, elle était magnifique, Melissa ne tenait plus et dit à son bourreau :

- "Bon, que voulez-vous ? Si vous souhaitiez me faire du mal c'est réussi, vous avez gagné…"

Un léger silence, avant d'entendre quelque chose qui l'a choquera à vie.

- "Melissa, voyons, je ne veux pas votre malheur, vous êtes assez tourmentée comme ça. Il faut me voir comme un sauveur, je suis destiné à faire de grandes choses disait mon padre. Maintenant il reste à savoir quelles seront ce genres de choses. Dans ce paquet cadeau il y a plusieurs objets, et derrière vous ; la porte du bâtiment est ouverte. Vous allez prendre le paquet, et entrer dans le bâtiment avec la fille."

- "Pour y faire quoi ?" répondit Melissa, la voix tremblante. Elle espérait ne pas entendre le pire.

- "Laissez-moi terminer ! Vous y trouverez une clé. J'ai tout préparé depuis longtemps, et trouver certains gadgets n'a pas été facile pour moi. Je n'aime pas ce genres de choses dégueulasses, ça me répugne au plus haut point !"

Melissa regardait Caroline, essayant de lui dire de courir en mimant la phrase avec ses lèvres. Mais malgré ses efforts, la petite ne comprenait pas… D'ailleurs elle semblait shootée.

- "Inutile, inutile ma belle ! Je l'ai droguée il y a quelques minutes. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Elle est peut-être sourde et muette, mais elle n'est pas stupide, ni orpheline… Elle manque à ses parents, comme vous manquez à votre fille et vice-versa. Mais je dois vous faire vivre quelque chose de nécessaire à la purification de votre âme souillée !"

Melissa commençait à pleurer. L'épreuve - qu'elle savait qu'elle allait vivre - était trop inhumaine pour elle. Elle ne pouvait pas faire ça...

- "S'il vous plait, quoi que j'ai pu faire, je vous en prie pas ça ! Je ferai ce que vous voulez, mais pas ça."

- "Vous n'avez pas le choix Melissa… J'en suis désolé, et le temps nous est compté, et il passe vite. N'ayez pas peur de la prendre par la main, entrez et montez à l'étage et installez-vous. Vous vous êtes prostituée pendant des années, à présent vous aller être la cliente… J'ai mis de l'argent dans le paquet, vous allez lui faire des attouchements. Et je veux qu'autant vous que la gamine soit en extase. Je vous surveille ! Je n'entrerai pas dans les détails, vous savez vous y prendre, c'est vous l'experte !"

L'homme au téléphone était atteint de plusieurs problèmes mentaux, c'est certains. Melissa n'avait pas le choix ; Caroline allait être victime d'une victime persécutée par un obsédé. Les gens aux pensées impures n'étaient pas aussi tordus, mais pour un homme n'aimant ni les homosexuels, ni les obeses, ni les prostitués, rien ne semblais exagéré. Il avait des comptes à régler avec les parasites de ce monde… sur le paquet cadeau se trouvait un bout de papier blanc neige, seulement une phrase écrite à la plume dessus : "Journée rouge pour vous ?!" Rouge, surement. Caroline était une jeune pucelle, son hymen allait hélas être déchiré par une femme torturée, à vie. Le sang coulera de son organe sexuel, à vie elle restera muette, à vie, elle maudira les prostitués...

Melissa elle, ne se disait pas "à vie" son horloge lui faisait : "tic, tac, tic, tac, tic, tac,…" Mais elle s'arrêta net, au moment où la clé ouvra la porte de la chambre qui allait être le lieu d'une scène atroce...


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