<h1>Noelfic</h1>

24 heures avant de mourir


Par : Kom_T_Tristounet

Genre : Réaliste , Sentimental

Status : Terminée

Note :


Chapitre 46

Publié le 03/10/12 à 20:22:44 par Kom_T_Tristounet

3h22 




ça n'avait pas été facile de le convaincre... Pas du tout même. Le clodo arguait que l'argent était essentiel dans ce monde, et que Jean ne devait pas tout dépenser comme ça. Jean avait beau lui dire que ça ne lui posait pas de problème, qu'il s'en foutait, que le clochard en avait plus besoin que lui... Rien à faire. Il allait quand même pas lui dire qu'il allait bientôt crever pour le convaincre ? Il s'était juré de ne parler à personne de sa mort, pas même à la fille, il trouvait ça malsain d'obtenir quelque chose des autres en vendant sa propre mort. Bon dans les faits, il l'avait évoqué deux fois , une avec son CPE, une autre avec Antoine. L'un était un inconnu dépressif, l'autre ne l'avait même pas écouté. 

Mais bon, à force d'insistance, le clodo avait finit par céder, et maintenant que JT se trouvait dans sa rue, à deux pas de sa propre maison, il commençait à regretter son choix . Déjà il ne voulait surtout pas rentrer en contact avec ses parents, ce qui impliquait une entrée « furtive ». Sauf que cela s'avérait délicat étant donné la présence de ses deux chiens, qui feraient sûrement un bordel pas possible à peine il aurait mis la clé dans la serrure. Jean resta planté comme un con devant son portail, tentant d'élaborer un plan dans sa tête, à ses côtés, le clochard se faisait étonnement silencieux, lui qui avait passé le trajet à jacter sur sa vie jadis merveilleuse, et aujourd'hui ô combien sinistre. 

La voiture de Ryan n'était pas là, ni celle qu'il avait volée. Il s'était peut être fait serrer alors ? Dans ce cas, il avait eu raison de foutre Jean à la porte... 

« Bah alors petit, tu sais pas comment on fait ? Tiens regarde c'est facile. » 

Alors que Jean ouvrait de grand yeux, le clodo sonna à plusieurs reprise chez lui. Immédiatement, les chiens se mirent à aboyer, la lumière s'alluma, et Jean se cacha derrière sa propre clôture. Le clochard lui, restait stoïquement devant le portail, ignorant les appels de Jean qui l'invitait à dégager promptement. Ce fut le père qui ouvrit, Jean reconnu tout de suite à sa voix qu'il avait l'air pas vraiment de bonne humeur... 

Le clochard, sans se démonter, indiqua aux parents de Jean que ce dernier se trouvait dehors à 3h30 du matin, et que des parents responsables devraient veiller à ce que ce genre d'incident ne se produisent pas. JT était abasourdi par ce qu'il venait d'entendre. Son père sortit, accompagné de ses deux chiens, et engagea une lutte orale avec le clochard qui se tenait à sa porte. Jean, tétanisé, n'osait pas faire un geste, et il écoutait le clochard narrer à son père comment il avait rencontré son fils, que son fils était quelqu'un de bien, mais que son père ne devait sûrement pas l'être pour le négliger à ce point. Le père attrapa le col du clodo à travers la grille du portail et éclata sa face contre la dite grille, avant de lui suggérer de dégager au plus vite s'il ne voulait pas servir de Frolix à ses clébards. Puis il demanda si il connaissait la position actuelle de Jean. Le clochard, bien que la tête collé au portail, parvint à esquisser un oui de la tête, et affirma le plus simplement du monde que Jean était là, à côté, cacher derrière le muret. 

Jean, qui était resté sans bouger, sans même faire un battement de cils reçu comme un électrochoc en entendant les derniers mots du clochard. Le père relâcha le clochard et ouvrit le portail, les chiens accoururent sur Jean, le clodo fut bousculé et tomba à la ramasse. Le père sortit également, jeta un regard noir au clodo, et se tourna vers son fils. 

Leur relation n'avait jamais été placée sous le signe de la bonne entente, et c'est un euphémisme de le dire... Le père reprochait à Jean d'être aussi mou et sans enthousiasme, ainsi que beaucoup d'autres petites choses... Ils se toisèrent longtemps du regard, sans dire un mot, chacun essayant deviner à quoi pouvait bien penser l'autre. 

Par cette nuit particulièrement enneigée, JT fut le premier à briser la glace . 

« Bonsoir Papa... » 
_Ou t'étais ? Là police à appelé ! Qu'est ce t'as foutu encore ? 
_C'est pas tes affaires, plus maintenant :non:
_Qu'est ce que tu racontes ? Et qu'est ce que t'es allé dire à la police hein ? Il paraît t'as été à l'hosto ? T'as essayé de te faire soigner hein ? 
_C'est un peu tard pour t'occuper de moi et de ma vie :ok:
_Comment tu me parles ? Tu oublies que je suis ton père ! 
_Non, non, crois moi j'ai pas oublié que tu l'es, mais j'aurais aimé pouvoir le faire. 
_Retire tout de suite ce que tu viens de dire ! 
_Pourquoi ? Tu veux avoir la conscience tranquille ? Rien à foutre :ok:
_Bon maintenant tu vas rentrer à la maison, et te tenir tranquille jusqu'à demain matin. 
_Non 
_Y a pas de non ! » 

Jean avait beau faire le dur, il était triste au fond de lui. Naïvement, il avait pensé trouvé un peu de pitié, voir de tendresse dans la voix de son père. Mais non, il restait toujours le même, éternel insatisfait, et même à la toute fin, il ne ferait preuve d'aucune compassion. Plus que jamais il se sentait seul, il n'avait pas voulut revenir chez ses parents, parce que inconsciemment, il se disait qu'ils regretteraient peut être leurs actes. Peut être ils éprouveraient de la peine pour lui ? Il savait qu'en rentrant, il risquait de briser ses illusions, ça n'avait pas manqué. N'y aurait il donc personne pour le pleurer ? 

Debout face à son père, il essayait de masquer ses larmes et lui jeta un dernier regard, qu'il voulait sans haine et sans crainte. Juste un regard neutre. Son père ne remarquait pas que ses yeux brillaient. En réalité, il ne remarquait plus son fils depuis un moment, n'attendant de lui que des résultats, tel un chefs d'entreprise attendant les rapports de ses employés. Jean se souvenait encore lorsqu'il arrivait avec son bulletin. Lorsqu'il avait de sale note comme le reste de sa classe, son père ne voulait entendre parler de moyenne général ou des autres. Mais lorsqu'il s'en sortait pas trop mal, son père lui demandait alors pourquoi d'autres avaient de meilleurs résultats. Pourquoi la moyenne de la classe était plus élevé que la sienne ? 

C'était important pour son avenir, parce que trouver un travail se faisait de plus en plus dur... Mais au lieu de toujours lui parler de son sombre destin, pourquoi on n'abordait jamais le présent ? L'avenir incertain était une chose, mais est ce que ça valait le coup de bannir sa vie pour ça ? Vivre dans la crainte du lendemain était une chose désagréable, mais à présent Jean en était débarrassé. 

« je ne te dis pas merci » 

Sur ces mots, Jean tourna le dos à son père, et repris la route machinalement, sans tenir compte de ce qu'on père lui disait, ni du clochard, il pouvait se brosser pour la thune celui-là. Son seul regret était de ne pas pouvoir passé plus de temps avec ses chiens, les seuls être vivants qui lui avaient toujours témoigner de l'affection. 

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