24 heures avant de mourir
Par : Kom_T_Tristounet
Genre : Réaliste , Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 45
Publié le 03/10/12 à 20:21:34 par Kom_T_Tristounet
2h55
Malgré la présence de la neige, le choc fut quand même douloureux et rappela à Jean Théopole que tout ceci était bien réel. Il commençait aussi à en avoir marre de toujours se ramasser dans la neige, que se soit en sortant du train, en arrivant à la fête, en escaladant les grilles de l'hôpital... ça en devenait redondant, et son corps déjà fragile à l'origine avait de plus en plus de mal à endurer ses excès. Jean le savait, mais il savait aussi qu'il en avait plus pour très long, alors son corps avait intérêt à tenir le coup. Il était bientôt 3 heures du mat', il vivait là ces derniers instants.
Au moins, la police et son frère disparurent au coin de la rue. Jean avait peur que les flics pilent et s'en prennent à lui plutôt qu'à son frère. Avec sa malchance, ce genre de scénario lui paraissait tout à fait crédible. Ce qui était sûr, c'est que sa chute n'avait pas dû passer inaperçue, il ne fallait pas rester là, se lever encore, et se remettre en route, pour aller ... Où aller ? Jean avait beaucoup cavalé, trop pour quelqu'un comme lui qui cultivait auparavant son attitude de nolife et son mépris pour les yeslifes... Tout en les jalousant secrètement. Mais là, il avait eu une journée bien rempli, ça aurait pu faire la une sur facebook ce genre truc, il pensa en rigolant que quelqu'un devrait en faire un film, ou un livre sur sa vie... Enfin, pas toute sa vie, mais au moins la fin.
Combien de personnes affichaient leurs vies un peu partout en la croyant passionnante ? Pourquoi lui n'aurait-il pas le droit aussi à son quart d'heure de célébrité ? Célébrité posthume, mais célébrité tout de même, c'est le lot des grand artistes après tout se disait-il. Mais était-il vraiment un artiste au moins ? Il n'essayait même pas de se convaincre qu'il avait fait des choses bien, ou de grandes choses dans sa vie, en fait il n'avait rien fait du tout...
La neige, poussée par le vent, se faisait de plus en plus intensive, et venait harceler le pauvre JT qui grelottait de partout, visiblement épuisé aussi bien physiquement que moralement. Il aperçu un abri bus non loin, et décida d'y trouver refuge, histoire de souffler un peu en attendant que la tempête se calme...
Sauf que la place était déjà prise, quelqu'un était allonger sur le banc, pourtant inconfortable, de l'abri, qui n'avait jamais aussi bien porté son nom. A l'odeur, Jean Théopolde su tout de suite que la personne étalé là devait sûrement être un clodo... Les cannettes par terre confirmèrent ce que son odorat avait prédit. Tant pis, il n'avait plus qu'à trouver un autre coin où se poser.
Il allait prendre le large, lorsqu'un grognement se fit entendre derrière lui. Le clochard bougeait, il avait peut-être entendu Jean ? En essayant de bouger, il tomba du banc, et se ramassa lui aussi par terre. Il se réveilla en poussant un juron, et remarqua alors la présence de JT, qui n'avait finalement pas bougé pour assisté à la chute du clochard. Le dit clochard s'apprêta alors à lui demander si il souhaitait une photo de lui, mais s'en s'abstient lorsqu'il reconnu son sauveur de la journée, celui qui lui avait gracieusement offert 20€
Jean le reconnut aussi, il reconnut également que tout comme lui, il ne devait pas lui rester longtemps à tirer. Le clochard se rassit sur le banc, et invita Jean à faire de même. L'odeur le répugnait un peu, mais quelque part, JT était content d'avoir le nez cassé, ça diminuait sûrement les effets... Il hésita, puis alla s'asseoir vite fait, sans trop savoir pourquoi.
"Merci petit, s'pas souvent que des gens lâchent des billets.
_Euh, c'est rien...
_Ah ah ah, c'est moi qui suis rien, je suis plus rien, mais j'ai pas toujours été rien . Tu connais l'amour ? Moi je connais, j'ai connu. La connaissance... On te dit que c'est grâce à ça que tu deviendras quelqu'un... Quelqu'un, c'est ce que je suis devenu quand elle en a aimé un autre. Un autre, c'est que je suis maintenant, au yeux de ma femme et de mes enfants. Enfant ? Enfance, qui aurait cru que je devienne comme ça ? Comme ça la vie est injuste ? ouais elle l'est, ça peut tomber sur tout le monde. Tout le monde passe devant toi mais ne te regarde pas, ne te souris pas, et surtout pas, te donne une pièce. Une pièce, de la thune, c'est ce qui fait tourner le monde, sans ça t'es personne, aujourd'hui je suis personne parce que j'ai plus de compte en banque, donc comme je l'ai dit plus haut, oui je suis rien, non je ne le vis pas bien, mais est ce que j'ai le choix ? On dit qu'on a toujours le choix, moi celui qui me reste, c'est mourir bientôt ou maintenant, tu parles d'un choix..."
Jean ne dit rien, que pouvait il dire ? De toute façon, le clochard n'attendait aucunement une réponse de sa part, il avait juste besoin de parler...Voilà, il avait trouver quoi faire, il y avait déjà pensé beaucoup plus tôt dans la journée, il avait bien envie de faire une bonne action, peut être qu'on lui en tiendrait rigueur là haut au cas où...
"écoute mec, euh, si vous voulez, je peux vous dépanner en argent !
_Pourquoi tu ferais ça ? t'as déjà fait beaucoup. Plus que la plupart.
_Parce que j'ai envie d'être quelqu'un de bien, tenez..."
Jean palpa ses poches à la recherche des billets qu'il avait justement tiré au centre commercial après avoir donné 20€au clodo, et constata avec horreur qu'il les avait sûrement oubliés chez lui quand il était rentré squatter le PC.
Il avait envie de faire une bonne action, mais le prix à payer serait de rentrer chez lui.
Malgré la présence de la neige, le choc fut quand même douloureux et rappela à Jean Théopole que tout ceci était bien réel. Il commençait aussi à en avoir marre de toujours se ramasser dans la neige, que se soit en sortant du train, en arrivant à la fête, en escaladant les grilles de l'hôpital... ça en devenait redondant, et son corps déjà fragile à l'origine avait de plus en plus de mal à endurer ses excès. Jean le savait, mais il savait aussi qu'il en avait plus pour très long, alors son corps avait intérêt à tenir le coup. Il était bientôt 3 heures du mat', il vivait là ces derniers instants.
Au moins, la police et son frère disparurent au coin de la rue. Jean avait peur que les flics pilent et s'en prennent à lui plutôt qu'à son frère. Avec sa malchance, ce genre de scénario lui paraissait tout à fait crédible. Ce qui était sûr, c'est que sa chute n'avait pas dû passer inaperçue, il ne fallait pas rester là, se lever encore, et se remettre en route, pour aller ... Où aller ? Jean avait beaucoup cavalé, trop pour quelqu'un comme lui qui cultivait auparavant son attitude de nolife et son mépris pour les yeslifes... Tout en les jalousant secrètement. Mais là, il avait eu une journée bien rempli, ça aurait pu faire la une sur facebook ce genre truc, il pensa en rigolant que quelqu'un devrait en faire un film, ou un livre sur sa vie... Enfin, pas toute sa vie, mais au moins la fin.
Combien de personnes affichaient leurs vies un peu partout en la croyant passionnante ? Pourquoi lui n'aurait-il pas le droit aussi à son quart d'heure de célébrité ? Célébrité posthume, mais célébrité tout de même, c'est le lot des grand artistes après tout se disait-il. Mais était-il vraiment un artiste au moins ? Il n'essayait même pas de se convaincre qu'il avait fait des choses bien, ou de grandes choses dans sa vie, en fait il n'avait rien fait du tout...
La neige, poussée par le vent, se faisait de plus en plus intensive, et venait harceler le pauvre JT qui grelottait de partout, visiblement épuisé aussi bien physiquement que moralement. Il aperçu un abri bus non loin, et décida d'y trouver refuge, histoire de souffler un peu en attendant que la tempête se calme...
Sauf que la place était déjà prise, quelqu'un était allonger sur le banc, pourtant inconfortable, de l'abri, qui n'avait jamais aussi bien porté son nom. A l'odeur, Jean Théopolde su tout de suite que la personne étalé là devait sûrement être un clodo... Les cannettes par terre confirmèrent ce que son odorat avait prédit. Tant pis, il n'avait plus qu'à trouver un autre coin où se poser.
Il allait prendre le large, lorsqu'un grognement se fit entendre derrière lui. Le clochard bougeait, il avait peut-être entendu Jean ? En essayant de bouger, il tomba du banc, et se ramassa lui aussi par terre. Il se réveilla en poussant un juron, et remarqua alors la présence de JT, qui n'avait finalement pas bougé pour assisté à la chute du clochard. Le dit clochard s'apprêta alors à lui demander si il souhaitait une photo de lui, mais s'en s'abstient lorsqu'il reconnu son sauveur de la journée, celui qui lui avait gracieusement offert 20€
Jean le reconnut aussi, il reconnut également que tout comme lui, il ne devait pas lui rester longtemps à tirer. Le clochard se rassit sur le banc, et invita Jean à faire de même. L'odeur le répugnait un peu, mais quelque part, JT était content d'avoir le nez cassé, ça diminuait sûrement les effets... Il hésita, puis alla s'asseoir vite fait, sans trop savoir pourquoi.
"Merci petit, s'pas souvent que des gens lâchent des billets.
_Euh, c'est rien...
_Ah ah ah, c'est moi qui suis rien, je suis plus rien, mais j'ai pas toujours été rien . Tu connais l'amour ? Moi je connais, j'ai connu. La connaissance... On te dit que c'est grâce à ça que tu deviendras quelqu'un... Quelqu'un, c'est ce que je suis devenu quand elle en a aimé un autre. Un autre, c'est que je suis maintenant, au yeux de ma femme et de mes enfants. Enfant ? Enfance, qui aurait cru que je devienne comme ça ? Comme ça la vie est injuste ? ouais elle l'est, ça peut tomber sur tout le monde. Tout le monde passe devant toi mais ne te regarde pas, ne te souris pas, et surtout pas, te donne une pièce. Une pièce, de la thune, c'est ce qui fait tourner le monde, sans ça t'es personne, aujourd'hui je suis personne parce que j'ai plus de compte en banque, donc comme je l'ai dit plus haut, oui je suis rien, non je ne le vis pas bien, mais est ce que j'ai le choix ? On dit qu'on a toujours le choix, moi celui qui me reste, c'est mourir bientôt ou maintenant, tu parles d'un choix..."
Jean ne dit rien, que pouvait il dire ? De toute façon, le clochard n'attendait aucunement une réponse de sa part, il avait juste besoin de parler...Voilà, il avait trouver quoi faire, il y avait déjà pensé beaucoup plus tôt dans la journée, il avait bien envie de faire une bonne action, peut être qu'on lui en tiendrait rigueur là haut au cas où...
"écoute mec, euh, si vous voulez, je peux vous dépanner en argent !
_Pourquoi tu ferais ça ? t'as déjà fait beaucoup. Plus que la plupart.
_Parce que j'ai envie d'être quelqu'un de bien, tenez..."
Jean palpa ses poches à la recherche des billets qu'il avait justement tiré au centre commercial après avoir donné 20€au clodo, et constata avec horreur qu'il les avait sûrement oubliés chez lui quand il était rentré squatter le PC.
Il avait envie de faire une bonne action, mais le prix à payer serait de rentrer chez lui.
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