Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

24 heures avant de mourir


Par : Kom_T_Tristounet
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 48


Publié le 03/10/2012 à 20:27:19 par Kom_T_Tristounet

4h00 

La route fut longue jusqu'au cyber, mais étrangement, Jean ne ressentait plus ni fatigue, ni stress durant son trajet. Pourtant jamais journée ne fut si chargé pour lui, mais le simple fait de savoir que bientôt il pourrait confortablement s'asseoir dans un fauteuil devant un écran, dans une salle chauffée, bercé par le doux ronronnement des ordinateurs... Cela l'apaisait plus que n'importe quoi. 

Il poussa la porte du cyber, seul bâtiment ouvert et allumé dans la longue rue où il prenait place, le cyber était là, comme un dernier lieu de vie entouré par l'ombre et l'obscurité. JT ressentait un énorme soulagement d'être arrivé là sans encombre, sans rencontre malencontreuse, sans plongeon dans la neige, sans retard ni retardement... Il éprouvait la même sensation qu'un moine tibétain ayant traversé l'Himalaya jusqu'à son monastère pour y trouver la paix intérieur avant de mourir. 

Le nolife adossé au comptoir qui faisait office de vendeur reconnut bien sûr Jean, après avoir lâché un vague"salut, ça faisait longtemps" il délesta JT de ses derniers euros pour que ce dernier puisse prendre place dans l'anti-chambre du paradis - selon lui bien sûr - et jouir une dernière fois de ce plaisir méconnu qui consiste à rester scotché le nez à un écran des heures durant, et ce même en pleine nuit. 

Il y avait d'autres types dans le cyber, que des mecs, que des mecs dans son genre. Tout les gens "normaux" ceux qui recherchaient un emploi sur les pc près de l'entrée en surfant sur les sites du pôle emploi avaient disparu. Tout ceux qui venait une heure pour consulter leur mails étaient partis. Ne restait que les "true" ceux-là n'étaient ni en soirée, ni en boite, ils étaient là dans leur seconde demeure. 

Un groupe s'exclamait bruyamment , cela déplaisait à Jean qui recherchait un peu de calme et de solitude. Il prit place devant un ordi éloigné, seul, à l'écart, comme dans la vrai vie, mais cette fois c'était voulu, Jean n'avait plus besoin de faire semblant, il n'avait plus besoin du contact des autres pour exister... D'ailleurs il n'alluma même pas MSN, n'alla pas faire un tour sur facebook. Tout ces gens ne faisaient déjà plus parti de sa vie... Encore qu'en avaient-ils fait parti un jour ? 

Jean pris place, calant sa tête sur le dossier, en paix avec lui même, il lança steam et songea avec amertume qu'il ne pourrait jamais jouer à Bad compagny 2, qui ne sortait que dans quelques jours seulement :-( Il avait déjà prévu de faire une team avec sa bande de potes nolifes habituels, plus ceux qu'il avait connu en ligne, sans les avoir jamais rencontrés. 

Peu importe, il lança Left 4 Dead, et s'en alla donner la mort virtuellement. Il ne joua pas avec ses habituels compagnons, préférant la compagnie de parfaits inconnus. Le casque sur ses oreilles l'isolait du monde extérieur, qui lui avait toujours été plus ou moins inconnu et hostile. En ligne, les règles étaient simple, il était facile de briller, et en cas d'échec, il suffisait de changer de serveur, dans le pire des cas, de stopper de play pour un moment... JT appréciait cette simplicité, lui qui passait son temps à se torturer l'esprit en se faisant des films complexes. Il jubilait en semant la mort sur son passage, là il était quelqu'un, là, la frustration accumulée se déversait, les jeux vidéos étaient son exécutoire, il leurs devaient beaucoup, sûrement son isolement également... 

Il avait oublié cette sensation, lui qui avait été obsédé par la fille, par son apparence, par son image pendant des mois. Ici, il était jugé pour ses actes, quand il merdait et qu'un mec se faisait choper par un hunter par sa faute, il se faisait insulter, quand il sauvait un autre type un peu plus loin d'une situation épineuse, on le remerciait , c'était simple et cohérent. Bien sûr, en ligne aussi il y avait un bon paquet d'enculés égoïstes, ou de mauvais joueurs tout simplement, mais il était facile de les contrer, de les éviter. 

Il savait que les heures risquaient de défiler plus vite ici, combien de fois avait il dit " cette fois, je déco à 2h" et à 5h00 du matin, il se retrouvait encore devant l'ordi ? Mais c'était son choix. Il ne se sentait pas assez fort, trop faible, trop lâche pour affronter l'irl cette nuit.


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