Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Dead Space: L'artefact d'origine


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 19


Publié le 12/02/2012 à 20:09:30 par Spyko

Le bâtiment trembla sur ses bases lorsque les morceaux de pierres le heurtèrent avec force. La bestiole au-dessus ne semblait pas parvenir à décider de si elle me poursuivrait moi ou Dave. Un bloc brisa le plafond et créa un trou de plusieurs mètres dans le salon, avant de poursuivre sa chute à travers les étages. Voilà que l'immeuble n'était même plus capable de résister à ça...
Fixant d'un oeil inquiet le trou béant qui s'ouvrait en-dessous comme au-dessus, je commençai à me dire qu'il valait peut-être mieux se grouiller. Lorsque la créature postée sur le toit d'à coté décida finalement de sauter et d'éclater littéralement le mur, ma décision fut beaucoup plus rapide, et je ne m'attendais pas moi-même à m'échapper comme ça.
En effet, je fis un pas de trop en arrière et me retrouvai finalement deux étages plus bas, complètement sonné. Mon dos avait tout pris et me faisait affreusement mal. Je roulai sur le ventre et entrepris de ramper à l'abri pendant que le nécromorph s'affairait à élargir le trou pour me suivre. En voyant que je laissai de très fines trace de sang, je me rappelai que mon abdomen avait pris quelques morceaux de verre lors de mon saut. Si ces derniers n'étaient pas restés fichés dans la peau, ils avaient quand même fait des marques. La douleur n'était pas vraiment perceptible, juste gênante, et c'était mon dos qui me faisait le plus souffrir.

« Matt, t'es où? »
« Toujours au même endroit, mais deux étages plus bas, répondis-je d'une voix faible. »
« Putain, grouille toi de dégager de là! »
« Qu'est-ce qu'il y a? »
« Y a une dizaine de ces bestioles qu'a atterrit sur le toit et qui s'apprêtent à rejoindre l'autre! continua t-il, sa voix devenant de plus en plus perçante. »
« Quoi!? »
« Je sais pas ce que t'as l'intention de faire mais dépêche toi de quitter cet immeuble! »
« Et toi alors? »
« Je sais pas, elles m'ignorent complètement, ou alors elles sont bigleuses, mais c'est après toi qu'elles en ont! »
« Alors ça continue... Bon, je vais voir ce que je vais faire. »
« Bonne chance Matt, on se retrouve en bas. »

Ainsi j'étais toujours la cible prioritaire des unitologues. Si seulement je n'avais rien su de tout cela...
Plusieurs chocs répétés m'indiquèrent que les renforts venaient d'arriver. Luttant contre les élancements de mon dos, je m'agrippai des deux mains au rebord du trou pour essayer de me laisser tomber à l'étage en dessous. En voyant deux yeux lumineux me fixer au-dessus, je lachai prise.
J'atterris lourdement sur une table qui pendait misérablement, et dus faire une roulade pour m'en extirper lorsque cette dernière bascula sous mon poids. Des morceaux de béton s'effondrèrent lorsque les nécromorphs agrandirent le premier trou à coups de poings. Recommençant le meme manège que précédemment, je me laissai tomber plus bas, m'écrasant lamentablement sur les restes déchiquetés d'un canapé. Avant d'avoir pu réagir, mon support décida d'aller visiter les étages en-dessous et m'embarqua dans sa chute. Nous descendîmes ensemble deux étages avant qu'il ne se lasse de ma compagnie et m'éjecte contre un mur en rebondissant violemment sur le sol.
Tout devint flou pendant un instant, tandis que je glissai mollement jusqu'au parquet. Le bâtiment fut secoué de tremblements de plus en plus puissant, tellement violents que je perdis l'équilibre à deux reprises avant d'atteindre le trou au centre de la pièce. Hélas, il n'y avait pas moyen de me laisser tomber, le point d'accès le plus proche étant trois étages plus bas, du moins si le sous-sol comptait comme un étage supplémentaire.

« Euh... Matt? commença David d'une voix hésitante »
« Quoi encore? »
« Tu ferais mieux de te grouiller. Ces bestioles sont en train de pilonner le bâtiment, et je suis pas sur qu'il tienne longtemps. »
« De là où t'es, t'arrive à voir s'il me reste beaucoup de temps avant que ça lâche? »
« Ben, si ils continuent comme ça, vu l'état des niveaux supérieurs, le haut de l'immeuble va pas tarder à céder. Pour ce qui est d'un délai précis... »
« Ok, ok. Je suis au deuxième étage, mais je vois pas comment descendre plus bas entier. Je te recontacte. »

Au-dessus, les nécromorphs continuaient d'agrandir chaque trous, si bien qu'ils n'étaient plus qu'à trois étages de moi. Un bloc d'acier brisa la fenêtre et tout ce qui l'entourait à ma droite et manqua de me faire connaître le même sort. Par ce hublot improvisé, je pus voir que ce qui venait de percuter le bâtiment n'était qu'un échantillon de ce qu'il pleuvait à l'extérieur. Les roches tombaient de partout, martelant chaque mètre carrés de la façade, emportant des pans entiers de murs dans leur chutes.
Deux étages me séparaient de mes bourreaux, et je ne voyais toujours pas comment descendre. Un craquement retentit au-dessus de ma tête, et je roulai précipitament pour esquiver le plafond qui s'écroulait sur une bonne moitié de la pièce. Deux petites étagères suivirent et manquèrent de m'assommer sur place. Dans un dernier fracas, les créatures arrachèrent le plancher et me fixèrent dans les yeux, prêtes à bondir sur leur proie.
Tout à coup, un craquement tellement sonore qu'il en était surréaliste nous fit tous lever les yeux. De la cendre et de la poussière tombèrent des plus hauts étages, suivis de petits gravats. Une unique chaise traversa tout le bâtiment dans le sens de la hauteur et s'écrasa sur le crane d'une des choses, qui poussa un gémissement sous le choc amplifié par la chute. Un silence de mort emplit la zone alors que les chutes de pierres stoppaient.
Puis, peu à peu, il fut remplacé par de lointain frottements, venant de très haut. Les yeux écarquillés par la terreur, je fixai ce point invisible.

« Oh putain... Matt, hurla le jeune homme d'une voix désormais suraigüe. Le sommet est en train de s'effondrer complètement! Tout l'immeuble va se ramasser sur lui-même! Magnes-toi! »

Les frottements s'amplifièrent, devinrent plus bruyants, puis furent accompagnés d'un immense fracas, qui résonnait comme un coup de tonnerre. Et, très, très loin en haut, on distinguait sans peine une masse qui s'approchaient, emportant tout sur son passage. Les nécromorphs réagirent les premiers. Ils commençèrent à s'affoler, se bousculèrent, chacun s'efforçant de sortir d'ici, oubliant complètement le petit humain qui restait immobile.
Je pris alors réellement conscience de la situation. D'immenses pans de plafond et divers meubles chutaient les uns après les autres, formant un dangereux déluge, qui happait les créatures trop lentes pour l'esquiver. Je me jetai sur le coté pour ne pas être broyé par l'un d'entre eux, puis m'approchai du trou. Les divers gravas formaient une pente instable pour descendre les derniers étages.
Je m'y précipitai.
Je glissai sur un bloc d'acier et me retrouvait au premier étage. Avant de pouvoir aller plus bas, une armoire tout entière s'engouffra dans le trou, le bloquant par la même occasion. Je n'avais plus en tête que le grondement sourd de l'immeuble en train de s'effondrer et les conséquences de cet événement. Laissant ma vie au hasard et à la chance, je jetai une lampe sur une fenêtre et m'y précipitai, entamant une chute de quelques mètres.

Les deux facteurs auxquels je m'étais confiés voulurent que je m'écrase sur un camion retourné, arrêtant mon plongeon un instant plus tôt. Je manquai de me fracasser le crane sur un morceau métallique et roulai malgré moi de mon point d'atterrissage, me rétamant lourdement sur le béton de la route. Complètement sonné et aveuglé par le choc, je me relevai néanmoins et me mis à courir comme un dératé dans une ruelle en face.
Dans mon dos, l'immeuble poursuivait sa chute vertigineuse, broyant ses propres étages sous la masse de ceux du dessus, emportant l'intégralité de son édifice dans un immense nuage de poussières. Et, quelque part en haut, Dave tentait de me voir, et même de me contacter, car j'entendais un bourdonnement dans mon récepteur. A moins que ce ne soit la chute qui l'ait causée?
Enfin, dans un fracas assourdissant et si puissant qu'il me fit tomber en avant, le bâtiment s'écrasa définitivement. Un immense volute de cendre et de poussière grise s'éleva, balayant les environs comme une rafale de vent. Je fermai les yeux pour échapper à ce supplice et m'écroulai sur un tas de carton qui gisait là. La vision brouillée, les jambes en compote et les muscles endoloris, je restait là, suffoquant à cause de la cendre. Le bourdonnement laissa place à un puissant hurlement de désespoir alors que Dave croyait que j'étais toujours à l'intérieur.
Ne pouvant lutter plus longtemps contre la fatigue et la douleur, je me laissai sombrer dans l'inconscience.


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