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Dead Space: L'artefact d'origine


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 23


Publié le 14/02/2012 à 18:32:32 par Spyko

C'était tellement... excessif...
Pleurer après tous ce que j'avais enduré. Que nous avions endurés. Et pourtant... Il me fallus un petit moment avant de pouvoir me relever et que je suive David à travers la ville. Pendant notre marche, je ne voyais rien d'autre que les centaines de cadavres rencontrés auparavant. Ils s'imposaient dans mon esprit, apparaissant plus vrai que nature.
C'est ainsi que je ne vis pas réellement la nuit tomber. Je sortis de ma «rêverie » lorsque Dave me tira le bras pour me prévenir que nous devions nous arrêter là. Traverser la dernière parcelle de la ville de nuit n'était pas une très bonne solution, avec les nécromorphs à proximité. Cependant, je n'appréciais pas non plus de rester fixe. Nous débattîmes un moment sur le sujet, puis décidâmes finalement de poursuivre notre trajet, en étant aussi vigilant que possible. Notre route se poursuivit donc dans les ténèbres, seulement éclairés par la faible lueur d'une lune à demi-cachée et de quelques lampadaires survivants.
Ce fut dans ces conditions que les nécros retrouvèrent notre trace. Sans que nous ayons pu réagir de quelque manière que ce soit, il nous encerclèrent. Et ils savaient que nous étions là, et vice-versa. Pendant une vingtaine de minutes, le silence fut seulement troublé par des hurlements retentissants aléatoirement devant, derrière ou à coté de nous et les frappements sourds de leurs pas.
Pourtant, ils ne semblaient pas spécialement décidés à attaquer. Et, à chaque seconde, je sentais que la tension montait d'un cran en plus. Dave parla d'une toute petite voix.

« Ils jouent avec nous. Ils jouent avec nos nerfs, j'en suis sur. »
« Je comprend pas.... C'est pas dans leur nature de rester à l'écart... »
« Tu vas voir, ils vont attendre qu'on se sente en sécurité pour nous tomber dessus, c'est obligé! »
« Du calme. Tiens toi prêt à tirer, c'est tout. On peut rien faire contre eux tant qu'ils se montrent pas. »
« J'aime pas ça... »
« Moi non plus... »

Tout autour de nous, les ruelles étaient sans cesse traversées par des ombres, un manège qui semblait ne jamais vouloir cesser. Nous n'étions plus que terreur, braquant nos armes dans toutes les directions pour ne pas nous faire surprendre. Il me semblait que chaque seconde durant laquelle je ne visais pas un endroit précis offrait une opportunité à nos adversaires d'attaquer. Je ne parvins bientôt plus à savoir quel son provenait de quoi, et d'où.
Chose totalement inattendue, nous aperçûmes un véhicule avec les phares allumés. Dave se mit à courir dans sa direction, indifférent aux ombres qui s'étaient rapprochés à la suite de ce mouvement. Lorsque j'arrivai à sa hauteur, il indiqua le cadavre encore frais de son précédent propriétaire, dont la cervelle avait entièrement repeint les sièges. Un coup d'oeil dans mon dos me permis de voir que les créatures s'étaient suffisament approchées pour que l'on distingue sans effort les contours de leurs silhouettes.

« Dave... J'ai pas l'impression qu'ils veulent nous attaquer... »
« Je sais pas ce qu'ils veulent, ni pourquoi ils font ça, répliqua t-il d'un ton sec. Tout ce qui compte, c'est qu'on a trouvé un moyen de transport. »
« Tu crois vraiment qu'ils vont nous laisser partir tranquillement? »
« On a le choix. Continuer à avancer en attendant qu'ils nous sautent dessus, ou tenter le coup. Alors? »
« Compris, mais va falloir faire vite, finis-je par dire. Je le sens vraiment pas. »

Cette fois ci, ce fut lui qui se mit au volant. Je balayai avec dégout les restes crâniens et m'installai à côté. A la lueur des phares, nous vîmes des dizaines de paires d'yeux rouges et jaunes qui nous fixaient depuis la pénombre. Ils étaient absolument partout. Quelques minuscules cailloux tombèrent sur l'avant du véhicule quand Dave commença à démarrer.
Brutalement, le toit s'enfonça de plusieurs centimètres avec un bruit sourd, secouant entièrement l'habitacle. Sans chercher à comprendre davantage, David enclencha l'accélérateur et s'élança dans la rue. Une gigantesque bras frappa la vitre et une gueule hideuse apparut sur le pare-brise. Je tirai quelques balles dessus pour la dégager de notre champ de vision et la créature poussa un grognement de douleur avant de basculer en arrière, s'écrasant avec fracas sur le béton. Un autre projectile organique percuta la portière arrière de plein fouet, manquant de nous envoyer à la rencontre d'une benne à ordure. Quelques débris volèrent pour bloquer la route, mais notre conducteur parvint à les éviter au prix de quelques éraflures.
Les nécromorphs ne semblaient pas avoir d'ambition nette, sinon celle de nous ralentir autant que possible. Une série de petites images me revinrent en mémoire.

« David! Va aussi vite que possible! Je crois qu'il veulent juste nous retenir dans cette zone! »
« Ah ouais? Et pourquoi ils voudraient fair... »

Un tremblement surpuissant stoppa sa phrase. Devant nous, éclairée par une enseigne lumineuse, une gigantesque brèche s'ouvrit au milieu de la route. Et dans l'obscurité, une masse noire s'éleva, haut, très haut au-dessus de la voie.

« Oh non, pas encore toi! gémit mon coéquipier. »
« On dois atteindre l'aéroport, c'est notre seul moyen de fuir la zone! »
« Quand je pense que c'est après toi que ces bestioles en ont... »
« Tais-toi et roule! »

Le ver jaillit du sol, flotta dans les airs pendant quelques secondes, puis recommença à plonger vers le béton. L'impact fut aussi bref que puissant. Notre véhicule manqua de faire un tonneau et les bâtiments autour de nous vacillèrent sur leur base, les plus fragiles abandonnant la lutte pour s'effondrer sur leurs voisins.

« A droite! Tourne à droite! »

Dave s'engouffra dans une rue adjacente, évitant ainsi les mâchoires béantes qui sortaient du trou créé par la créature. Telle un monstrueux requin de terre, la bestiole brisait le béton comme un bateau fendrait une vague, se lançant à notre poursuite. Je détournai les yeux des rétroviseurs pour ne plus voir les dents dégoulinantes de bave s'approcher peu à peu. Les yeux fixés sur la route, nous vîmes que nous approchions enfin de la sortie de la ville. Il ne resterait alors plus qu'à faire quelques kilomètres supplémentaires. A condition d'arriver entiers.
La gueule claqua à seulement un mètre du coffre, faisant faire un dérapage à la voiture, qui s'enfonça dans un mur, nous faisant débarquer au milieu du luxueux salon d'un couple de cadavres.


Emporté par son élan, le monstre ne s'arrêta pas à temps et poursuivit sa route sur une bonne centaine de mètre, divisant le route en deux fragiles sentiers de béton. David fit marche arrière et repartit, en essayant de rester sur la terre ferme. La créature avait totalement disparue. Un abysse terrifiant marquait l'endroit où elle s'était à nouveau enfoncée dans les profondeurs de la Terre, abandonnant sa cible.
Je n'en croyais pas mes yeux. C'était tout simplement impossible! Elle n'avait pas pu partir comme ça, sans nous tuer! Et pourtant, c'était le cas. J'étais aussi effrayé que soulagé par ce retournement de situation. Le véhicule contourna prudemment l'abîme, étendue si noire qu'il ne nous était pas possible de distinguer quoi que ce soit.
Alors que nous repartions, un hurlement surpuissant, qui ressemblait plus à une plainte de douleur qu'à un cri de guerre, jaillit du précipice. Ce gémissement me glaça le sang et me fit frissonner des pied à la tête. Non pas à cause de sa puissance, mais de ce qu'il pouvait signifier. Quelque chose capable de faire hurler cette créature à ce point ne pouvait qu'être soit une bête plus grande encore, soit une mutation brutale. L'un comme l'autre pouvait expliquer pourquoi elle avait abandonné la poursuite, mais introduisaient également un problème plus grand encore.
Le reste du chemin se passa tellement paisiblement que je me demandai quand nous avions connu un tel repos. Puis, après un quart d'heure de route, nous arrivâmes en vue de l'aéroport militaire. L'état déplorable des lieux nous laissa imaginer qu'il n'avait pas été épargné.

« Enfin. Tu sais conduire un de ces engins toi? demandais-je, bien que connaissant la réponse. »
« Absolument pas. »

Nous nous arrêtâmes devant l'entrée du bâtiment principal, surtout dans le but de nous reposer et de chercher des vivres. Les couloirs étaient maculés de sang, et quelques cadavres gisaient ça et là.
En passant devant une porte, un objet envahit entièrement mon champ de vision et me projeta en arrière, me faisant ressentir une vive douleur à l'avant du crâne, surtout au niveau du nez. Je restai allongé sur le dos quelques secondes, quelque peu désorienté. Lorsque je me redressai un peu, je vis David, l'arme braquée vers une jeune femme qui tenait une chaise en bois levée au-dessus de sa tête comme une batte. Ils commençèrent à parler un peu, mais le choc m'avait assourdi et je ne comprenais que des bourdonnements inintelligibles. Mon sang coulait lentement sur le sol, et je me plaquais une main sur le nez pour essayer d'arrêter la coulée.
Finalement, Dave baissa son pistolet, et la femme posa son arme improvisée au sol. Il m'aida ensuite à me relever, bien que je dus garder une main posée contre le mur pour ne pas retomber.

« Bon, Matt, fit-il, je te présente Nathalie. »
« Ouaille... Enchanté... »
« Désolé pour le coup, je.. je pensais que vous étiez autre chose, s'excusa t-elle d'une voix mal assurée. »
« Je devrais m'en remettre... je vais finir par être habitué... »

Je m'appuyais le dos contre le mur, laissant le soin à Dave de poursuivre la conversation. Elle était plutot menue, et vêtue d'une combinaison légèrement renforcée. Un casque pendait à sa ceinture. Elle avait des cheveux noirs mi-longs, et des yeux marrons qui semblait nous traverser de part en part au milieu de son visage assez fin. On devinais aisément qu'elle avait du caractère.

« Bon, et comment tu es arrivée ici? demanda David. »
« J'y travaille. Je suis pilote. »


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