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Les Royaumes de Déra


Par : Sevelith
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8 : Des Actes Impardonnables


Publié le 12/02/2015 à 19:38:50 par Sevelith

C'est la fin de l'été de l'an 305. De nombreux événements restent à venir. Sur les pieds de l'une des montagnes de la chaîne de Sitrick, une chèvre broute de l'herbe. Elle aurait pu poursuivre sa vie tranquillement si Pascal ne s'était pas retrouver là au même moment. L'arbalétrier, bien décidé à chasser de l'animal, tue la pauvre chèvre d'un carreau. Il range ensuite son arbalète, se rapproche du cadavre de la bête, reprend son carreau, dégaine son couteau et commence à la dépecer. En pleine opération, une voix vient l'interrompre.

La voix : Pascal, tu es bien loin de la capitale. Tu n'as aucune mission à accomplir ?

Pascal : Qui c'est ?

Pascal se relève et menace celui qui lui parle d'un couteau. Il ne connaît pas vraiment cet homme, mais ce dernier est déjà bien connu dans l'association, puisqu'il s'agit de l'espion Snekor.

Pascal : Oh, tu dois être le nouveau. Ici, c'est mon terrain de chasse, lorsque j'ai envie d'oublier un peu tous les problèmes de ce vaste monde, je chasse quelques animaux, parfois pour le plaisir, parfois pour avoir de la viande, ou des belles cornes, tout simplement.

Snekor : Quelle étrange loi, tout de même. Nous ne pouvons pas tuer des hommes par plaisir, mais des animaux sauvages, nous le pouvons.

L'arbalétrier pose son couteau et commence la conversation avec cet homme comme jamais auparavant.

Pascal : Bien, je t'ai dit pourquoi je suis venu ici. Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

Snekor : Je n'ai de compte à rendre à personne. Cependant, parler avec quelques membres, histoire de savoir à qui je peux me fier, ça ne me dérange pas.

Pascal : Je ne suis pas d'humeur à parler aujourd'hui.

Snekor : Alors, tu n'es jamais d'humeur à parler. Tu ne parles que rarement aux autres. Tu t'isoles.

Pascal : Et toi, ce n'est pas ce que tu fais ?

Snekor : J'ai l'habitude de la solitude. J'ai compris qu'il fallait bien choisir ses alliés. Toi, en revanche, je peux voir que tu n'es pas seul depuis très longtemps.

Pascal : Tu ne peux pas comprendre ! Mes amis sont partis en mission avant ton arrivée !

Snekor : S'ils ne sont pas revenus, je pense qu'il va falloir que tu acceptes que tu ne les reverras jamais.

Pascal : Mêle-toi de ce qui te regarde ! Je n'ai pas de compte à te rendre ! Et je suppose que tu n'es pas venu de ton propre chef, n'est-ce pas ?

Snekor : Non, mais ça aurait pu être le cas. Quoique, tuer des hommes est quelque chose de mieux que de tuer des animaux. C'est l'endroit idéal pour ça, un lieu loin de la route, peu fréquenté, ça me plaît.

Pascal : Assez ! Qui t'envoie ?

Snekor : Ragnarok, tu sais, le vieil homme qui est l'une des dernières personnes avec lesquelles tu parles. Il m'a proposé, et j'ai accepté, histoire de bouger un peu.

Pascal : Je vois qu'il s'inquiète encore pour moi. Tu peux lui dire que j'allais revenir, que je ne désertais pas et donc qu'il ne se fasse pas du souci pour moi.

Snekor : Oh, ce n'est pas ça. Comme tu es là depuis un certain temps, je suppose que tu devrais savoir que les responsables de notre association sont au courant avant les autres de ce qui se passe ailleurs. Il a des informations à propos de tes amis partis en mission.

Pascal : C'est vrai ?

Snekor : Pourquoi mentirais-je ? Ce n'est pas dans mon intérêt.

Pascal : Il faut que j'aille voir tout de suite ! Si tu veux chasser, reste ici ! Moi, je m'en vais !

Snekor : Je vais où je veux. Pascal, tu es un honorable membre de l'association d'Haeli, d'après ce que l'on raconte, alors fais honneur à ta réputation. Il va te falloir affronter la réalité, ou sinon cela te mènera à ta propre perte. Chaque homme et chaque femme a perdu des amis pendant sa vie, même moi, et c'est une épreuve à traverser.

Pascal : Je ne veux plus rien entendre.

Pascal s'en va à vitesse, inquiété par la nouvelle qu'on vient de lui annoncer. Il se dirige en courant vers la base de l'association d'Haeli.

Le mage Amroth, de l'association de Graef, est un peu perturbé par ce qu'il a vu la veille. Il voulait absolument savoir ce que faisaient Ibytrem et Pilan depuis des jours, et il a eu sa réponse. Ce qu'il a entendu, il ne peut, bien sûr, ne pas le révéler à tout le monde. Il a donc réuni en secret les lieutenants Cabain et Maria dans une pièce secrète afin de dire à eux deux, et à seulement eux donc, ce qu'il a pu voir.

Cabain : Si j'ai bien compris, tu as regardé hier, discrètement, ce que notre maître et Pilan apprennent, ce qu'est cette magie oubliée. Pourquoi ta femme n'est pas ici ?

Amroth : Je ne veux pas lui dire ce que j'ai vu, car je pense qu'elle n'est pas prête à l'entendre. Je ne peux en parler qu'avec des mages auxquels je fais confiance.

Cabain : Donc tu ne fais pas confiance à Angelica ?

Amroth : Ce n'est pas ça ! C'est une archère, pas une mage ! Si elle en sait trop, elle pourrait se mettre en danger ! Vous êtes des grands mages et j'ai confiance en vous.

Maria : Nous sommes prêts à entendre. Raconte.

Amroth : Apparemment, Pilan a déjà enseigné beaucoup de théories à notre maître. Il a parlé d'un sort capable de changer le climat d'un lieu, un autre capable de détruire les organes de l'intérieur, mais aussi un sort qui permet de se téléporter à quelques kilomètres de sa position.

Cabain : Pourquoi c'est une magie oubliée ? Ces sorts, décrits comme ça, ça donne envie de les apprendre !

Maria : Cabain !

Cabain : Ah...désolé. Poursuis, Amroth.

Amroth : En fait, certains des sorts ne sont pas dangereux comme ça, mais une utilisation abusive pourrait être fatale. J'imagine déjà le sort de téléportation : je suppose que cela nécessite une grande concentration, mais même si on connaît la région, qui sait où on pourrait se retrouver.

Maria : As-tu entendu autre chose ?

Amroth : Pilan a ensuite parlé de la magie au sens éthique. Que cela doit s'apprendre, mais que seuls quelques élus l'ont directement en eux, et sont plus puissants que quiconque.

Cabain : Je ne connais personne comme ceci.

Amroth : Un peu normal, car Pilan a dit qu'il avait trouvé une personne qui correspondait à ce profil, mais que cette personne ne se trouvait pas à Graef.

Maria : Il va vouloir partir à sa recherche. Unukor, Haeli, Dagoni...cela laisse beaucoup de possibilités.

Amroth : Oui, et le temps presse. Dès que Pilan aura appris tout ce qu'il saura sur la magie oubliée, il voudra rejoindre le laboratoire de son frère à Dagoni et apprendre les sorts que son second n'a pas réussi à apprendre, et mon petit doigt me dit que ce sont les sorts les plus puissants.

Cabain : Je sais ce que tu ressens, Amroth. A ce moment-là, nous ne devrons pas laisser les choses se faire. Nous devrons agir en conséquence.

Amroth : Ne l'oubliez pas. Soyez prêts. Continuez comme si de rien n'était : cette réunion n'a jamais eu lieu.

Maria : Nous serons prêts, Amroth.

Les trois amis se séparent et retournent à leurs occupations. Dans la pièce des responsables, beaucoup de membres cherchent à acquérir une mission pour la journée. L'espion Aaron hésite à en prendre une, car il estime que depuis qu'il est arrivé, il a connu pas mal de choses et qu'il ne s'attendait pas à ce que ce soit aussi dangereux. Néanmoins, cette surprise n'est pas négative pour lui, car il sent qu'une grande aventure et une suite de missions épiques l'attendent. Appuyé sur le mur, il voit l'archère Angelica chercher une mission seule, ce qui l'étonne un peu, puisqu'elle a l'habitude d'accomplir des missions avec son mari. Il voit ensuite l'apprenti mage Odos entrer, alors que ce dernier n'est pas censé se retrouver là.

Odos : Il y a bien une mission de mon niveau ici...

Aaron : Tiens, je te reconnais ! Tu ne serais pas l'un des élèves de Cabain et Maria ? Il me semble que pour les nouveaux mages, il faut attendre que votre formation soit terminée pour que vous puissiez faire des mission, je me trompe ?

Odos : Ce ne sont pas tes affaires ! Tu ne peux pas comprendre, puisque tu n'es pas un mage, tu as déjà fait plein de missions alors que tu es là depuis moins longtemps que moi !

Aaron : Je suis espion, tu es mage. Et crois moi, ce n'est pas une partie de plaisir. J'ai une arme pour me défendre. Si tu ne maîtrises pas ta magie, tu es mort, toi.

Odos : Ne dis pas que tu n'as pas eu de chance ! Tu as pu participer à une mission avec Amroth et sa femme Angelica !

Aaron : Et j'ai failli mourir. Heureusement que Pilan est intervenu...

Odos : Tu vois, tu as pu voir la magie du célèbre Pilan Cale ! Ses exploits sont légendaires partout dans le royaume. Il est le digne successeur de notre maître, et tu as pu le rencontrer ! Car depuis qu'il est revenu, on ne le voit pratiquement pas...

Aaron : Ne cherche pas à savoir ce qu'il fait.

Odos : Non, mais revenons à nos moutons. Si je suis venu ici, c'est pour prouver ma valeur à mes camarades !

Aaron : Ah oui ?

Odos : Gorvelin, Carcia, Solenn et Mellissa ! Ils se moquent bien de moi parce que je suis moins bon qu'eux ! Mais ils vont voir ce qu'ils vont voir !

Aaron : Je ne vois pas en quoi faire une mission que tu vas probablement rater les impressionnera. Sans compter que même si tu réussis, tu seras puni.

Odos : Alors, que pourrais-je faire ?

Aaron : Tu n'as qu'à déclarer l'un de tes camarades en duel, afin de lui montrer que tu es plus fort que lui. Un duel de magie, n'est-ce pas une bonne idée ?

Odos : Mais tu as parfaitement raison ! Je vais de ce pas le faire ! Merci Aaron !

Le jeune mage fait demi-tour et referme la porte, laissant Aaron dans ses pensées. Car il sait que pour un nouveau, il en sait déjà beaucoup. L'espion ne veut pas être pris dans ses inquiétudes et essaie de penser à autre chose.

Aaron : J'espère qu'il ne va pas faire de bêtises...


A l'extérieur de la base de l'association d'Unukor, l'archer Elrond contemple un peu l'endroit fortifié avant de faire quelques pas, en ce jour ensoleillé avec un petit vent. Prêt à partir afin de mener son enquête sur l'assassin tué en prison, une voix l'interrompt dans son élan.

Brad : Elrond ! Où vas-tu donc ?

Elrond : Je te l'avais dit hier, il me semble. J'ai une affaire à résoudre, j'aimerais en savoir plus sur cette mystérieuse confrérie d'assassin. Je vais mener mon enquête.

Brad : Et donc, tu serais prêt à abandonner tes fonctions juste pour une affaire personnelle ?

Elrond : Ce n'est pas une affaire personnelle. Je ne sais pas qui sont ces tueurs, mais ils mettent en danger tout le royaume et il est de mon devoir d'agir !

Brad : Est-ce pour cela que tu dois agir seul ?

Elrond : Ma mission doit se faire dans le plus grand des secrets.

Brad : Si je suis venu ici, c'est pour te dire que tu ne vas pas pouvoir faire ta mission maintenant. Le maître appelle tous les membres présents dans la pièce principale. Il a une annonce importante à nous faire part.

Elrond : Puisqu'il y tient, je vais devoir te suivre...

Brad : Oui. Presque tout le monde est déjà là.

Brad mène Elrond vers la pièce principale. Rentrant à l'intérieur, ils voient un afflux de personnes comme jamais. Tous regroupés, ils peuvent apercevoir Cireg ainsi que ses trois lieutenants sur une estrade, un peu en hauteur de tel sorte à ce que tous les membres les voient. Sur cet endroit, il y a également Aureg et Lantan, qui font partie vraisemblablement des gens qui doivent faire leur annonce. Autour de lui, Brad reconnaît Regnak, Athalnir, Yûki, Garon et Percedon.

Jerrick : Père, il me semble qu'ils sont tous là, nous pouvons commencer.

Cireg : Bien ! Si je vous ai tous réunis ici, c'est parce que nous avons une annonce importante à vous communiquer ! Je laisse la parole à Aureg et à Lantan, car ils savent mieux que moi ce qui s'est passé.

Aureg : Ouvrez bien vos oreilles. Cette histoire ne vous intéressera peut-être pas, mais je pense qu'il vous est important de savoir. Hier, mon compagnon Lantan et moi-même, nous avons accompli une mission, comme à notre habitude. Mais il s'est passé un imprévu.

Lantan : Les imprévus, ça arrive souvent, je vous l'accorde. Mais là, c'est tout simplement une situation qui se produit très rarement, nous avons été attaqué par cinq archers...or, il se trouve que les cinq archers se trouvaient être de l'association d'Haeli !

Cette nouvelle interpelle beaucoup de membres, et chacun réagit à sa manière. Pourquoi des personnes qui sont censés s'occuper de la sécurité de leur royaume ont-ils attaqué des gens innocents dans le royaume voisin ?

Jerrick : Je peux confirmer leurs dires, car d'après leur description des archers, nous les avons rencontrés. Regnak, Percedon, Garon, Helmut et moi-même étions...dans une taverne hier. Helmut me dit les avoir aperçu. Nous aurions pu les arrêter, mais nous ne connaissions pas leurs intentions.

Helmut : Je les ai entendu murmurer. Je pense qu'ils voulaient vraiment nous tuer.

Un membre : Où veux-tu en venir ?

Helmut : Qu'ils avaient une mission. Ils n'auraient pas agi comme ça naturellement, c'étaient des ordres bien précis. Je ne sais pas comment marche la justice à Haeli, mais je sais qu'ils sont beaucoup plus sévères, beaucoup de nos prisonniers auraient déjà la tête tranchée là-bas. A mon avis, ils avaient pour mission de tuer un ou plusieurs membres de notre association. Ils auraient pu tuer moi, ou Jerrick, mais ils ont préféré attaquer Aureg et Lantan.

Un silence apparaît donc, laissant le temps aux membres le temps de réfléchir sur la situation. Finalement, c'est Athalnir qui reprend la parole.

Athalnir : Nous avons le droit de donner notre avis ?

Cireg : Bien sûr. Exprime-toi, Athalnir.

Athalnir : Personnellement, je pense que les archers ne sont en aucun cas responsable de leur mort et qu'ils n'ont fait que suivre les ordres. De leurs supérieurs, j'entends. Nous tuer, nous attaquer volontairement, ça ne peut pas venir de n'importe qui. Maître, connaissez-vous le maître de l'association d'Haeli ?

Cireg : Il s'appelle Galao Transko. Les rumeurs disent que c'est un homme impitoyable. C'est un véritable guerrier, mais il donne souvent directement les ordres et n'aime pas qu'on lui désobéisse. Il se bat avec des haches de guerre, il est borgne, mais il est aussi imposant et pour son âge, il a encore la forme. C'est un véritable vétéran et quelqu'un qui représente très bien son association.

Athalnir : L'avez-vous déjà rencontré ?

Cireg : Une fois. Mais c'était il y a une trentaine d'années, il a certainement changé depuis. Mais les rumeurs circulent dans tous les royaumes de Déra. Patrouilleur, poursuis ton histoire à présent.

Athalnir : Si Galao est comme vous l'avez décrit, ce serait donc parfaitement logique qu'il ait décidé de l'attaque. Et un maître d'association qui exagère dans sa justice et qui a des envies de conquérir, ce n'est jamais bon signe. Il faut faire quelque chose.

Regnak : Et que pouvons-nous faire, d'après toi ?

Athalnir : C'est simple. Il faut destituer ce maître et le remplacer. Il est le seul responsable de cela.

Cireg : Ta bonne volonté me plaît, mais hélas, ce n'est pas aussi simple. S'occuper d'un royaume est bien difficile et donc, l'association d'Haeli, ce n'est pas de notre ressort. Un maître est nommé jusqu'à sa mort, et lorsqu'il rend son dernier souffle, il désigne son successeur qui le remplacera jusqu'à la mort à son tour. Bien entendu, les maîtres n'attendent pas le dernier moment pour choisir leur successeur.

Jerrick : Donc, nous ne pouvons rien faire.

Cireg : Quelle importance ? Il a compris qu'il ne fallait pas se frotter à des guerriers comme Aureg et Lantan. Ils ont perdu à cinq contre deux, j'espère qu'ils ont honte !

Aureg : C'était plutôt à trois contre cinq, mais bon, ce n'est qu'un détail...

Helmut : Quoi, vous ne vous inquiétez pas plus que ça, maître ? Nous avons été attaqué et vous réagissez comme si les membres de l'association d'Haeli étaient des mercenaires de bas étage !

Cireg : Tu n'as pas été attaqué, Helmut. Ce sont Aureg et Lantan, et ils se sont très bien défendus.

Helmut : Cette fois-là, oui, mais si jamais ils recommencent ? Nous mettons en danger toutes les personnes ici présentes !

Cireg : Helmut, c'est moi le maître et c'est moi qui prend les décisions ! Je ne veux pas m'engager dans une guerre contre notre royaume voisin, cela n'apportera rien de bon à personne !

Athalnir : Mais maître, Helmut a raison, nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Vous ne remarquez pas que ces derniers temps, des choses mystérieuses se produisent ? Rien que hier, j'étais en mission avec Yûki et...

Jerrick : Nous n'en avons rien à faire de ta bête mission de patrouilleur. Nous n'avons pas réuni tout le monde pour ça.

Elena : Jerrick, sois un peu plus agréable avec les autres ! Il ne t'a rien demandé, et tu l'agresses verbalement !

Jerrick : De la part d'une femme qui massacre et insulte ceux qui pensent différemment d'elle, je prends ça comme un compliment.

Elena : Qu'est-ce que tu as dit ?

Cireg : Assez ! Taisez-vous et laissez le finir !

Athalnir : Donc je disais, j'étais en pleine mission, je devais tuer des ours, et j'étais accompagné par Yûki.

Brad : Tuer des ours ? Mais il n'y a pas d'ours dans la région !

Une responsable : Je confirme ce qu'il a dit. Le papier de cette mission que j'ai possédé mentionnant le témoignage de plusieurs fermiers !

Athalnir : Oui, et c'était ça qui était étrange, pas vrai Yûki ?

Yûki : L'été se termine et l'automne débute dans quelques jours. D'abord, les ours ne migrent pas, ils hibernent. Ensuite, même s'ils migraient, pourquoi le feraient-ils à la fin de l'été ?

Cireg : Ce n'est sans doute qu'un cas isolé. Rien d'inquiétant.

Une responsable : Et si l'attaque d'hier était aussi un cas isolé ?

Cireg : C'est différent, Rebecca. De toute façon, tu n'es pas concerné par ce qui se passe.

Rebecca : Bien sûr que si ! Unukor est ma maison et en tant que responsable, les membres qui prennent des missions sont mes amis ! Comment auriez-vous réagi si Aureg et Lantan avaient été tués par les archers ?

Cireg : Ca ne s'est pas passé comme ça.

Lantan : Et heureusement.

Rebecca : C'est bien pour ça que j'ai dit "et si" ! Donc, si ça s'était passé comme ça, vous auriez voulu en savoir plus ! Alors avant qu'ils prennent de l'avance sur nous, par pitié, réagissez !

Le silence n'est plus et les membres commencent à faire du bruit, en essayant de donner leur avis dans un brouhaha général. Cireg finit par comprendre que les choses n'évolueront pas tant qu'il restera dans sa position et il demande le silence pour parler.

Cireg : Je ne déclarerai aucune guerre ! Mais en effet, nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Pour le moment, je vais me content d'ouvrir une enquête. Quelques-uns parmi vous vont aller à Adroder, pour en savoir plus sur eux.

Percedon : Je me propose pour y aller.

Regnak : Je l'accompagne. Je veux en savoir plus et m'occuper de ce problème-là.

Garon : Je viens avec vous. J'ai aussi envie de régler ce problème.

Rebecca : Enfin de la bonne volonté ! J'aurais bien voulu vous accompagner, mais mon devoir de responsable m'impose de rester ici.

Cireg : Jerrick, tu les accompagnes.

Jerrick : Pourquoi ?

Cireg : Parce que je te le demande. Tu es mon fils et tu dois m'obéir.

Jerrick : Et que fais-tu du libre arbitre ? J'ai le droit de refuser.

Cireg : Tu es un lieutenant et il en faut au moins un pour une mission de cette envergure. Mais si tu veux, je peux te retirer ton titre et nommer Percedon comme lieutenant à ta place...

Jerrick : D'accord, j'irai !


Cireg : La réunion est terminée ! Tous ceux qui n'ont pas été désigné, vous retournez à vos occupations et devoirs ! Cet événement ne doit pas perturber le bon déroulement et l'ambiance du lieu.

Helmut : Bonne chance, Jerrick.

Elena : Et ne reviens pas sans avoir appris quelque chose d'utile.

La pièce principale se vide petit à petit, à cause principalement des responsables qui retournent dans la pièce qui leur est dédié et des membres qui veulent faire une mission. Les quatre désignés pour la mission d'enquête se réunissent.

Jerrick : Partons tout de suite, que l'histoire soit vite réglé.

Percedon : Par où devrions-nous commencer ?

Garon : Aureg et Lantan ont été attaqué au quartier de Dombourg, d'après les témoignages. Je propose que nous commencions à interroger les gens par là.

Regnak : Bonne idée. Allons-y.

Alors que la vie poursuit son cours dans l'association d'Unukor, les quatre personnes vont commencer leur enquête et se dirigent vers l'endroit dont ils ont parlé.
Ce jour-ci, le lieutenant Sylvia de l'association d'Haeli ne semble pas très enthousiaste. A l'écart de la pièce principale, elle se contente de regarder ce que les gens font d'intéressant, et pour elle justement, ce n'est pas intéressant. Les choses changent lorsque quelqu'un ouvre la porte à grande volée, il s'agit de Pascal.

Pascal : Où est Ragnarok ?

Une femme : Dans la pièce où l'on donne des missions, comme d'habitude, pourquoi ?

Pascal : Pas le temps d'expliquer !

Le temps de passage dans cette salle est très court pour l'arbalétrier car il traverse en courant cette même pièce ainsi que le couloir qui mène dans la salle où se trouve le responsable qu'il cherche. C'est à ce moment-là que la jeune femme commence à s'inquiéter au sujet de Pascal, qui devient effectivement très étrange, ces derniers temps. L'homme parvient finalement au lieu dit et aperçoit Ragnarok en train de discuter avec l'espion Aero.

Ragnarok : Tu t'es décidé pour ta mission, Aero ?

Aero : Je ne sais pas. La journée avance. J'aimerais une mission un peu plus tranquille, tu sais, une mission qui convient réellement à un nouveau.

Pascal : Pousse-toi !

L'arbalétrier agrippe l'espion par l'épaule et le fait tomber par terre. Essoufflé par sa course, il reprend son souffle pendant qu'Aero se demande ce qu'il se passe.

Ragnarok : Pascal, tu es finalement venu.

Pascal : Où sont mes amis ? Hugh, Jack, Lotor, Kirgho et Tristan ? Ils ne sont pas revenus ! Pourquoi m'as-tu appelé ?

L'espion se relève et voit de la tristesse dans les yeux du vieillard. Ce dernier se tait pendant quelques secondes avant d'annoncer la triste vérité à Pascal.

Ragnarok : Ils sont morts. Je suis désolé.

Pascal est tout d'abord surpris, bouche bée. Il tombe alors à genoux et pleure, les mains sur ses yeux. C'est le silence complet dans la salle.

Pascal : Cette mission aura donc eu raison d'eux ! Pourquoi ? Ils ne le méritaient pas ! C'étaient mes amis...et ils sont tous morts !

Ragnarok : Il fallait te préparer à ça, Pascal. Il va falloir que tu surmontes l'épreuve.

Passant de la tristesse à la colère, l'homme se relève.

Pascal : As-tu d'autres informations ? Comment sont-ils morts ?

Ragnarok : Ce que je sais, c'est qu'ils sont morts à Unukor.

Pascal : Comment ça à Unukor ? Cela expliquerait qu'ils soient partis aussi longtemps...attends ! Pourquoi étaient-ils là-bas ?

Ragnarok : Probablement parce que la mission importante que leur a confié notre maître devait se dérouler là-bas.

Pascal : Mais c'est insensé ! Nous sommes les membres de l'assocation d'Haeli ! Nous n'avons rien à faire à Unukor ! Notre maître a trahi ses propres règles !

Ragnarok : C'est lui qui décide de tout, je le crains.

Pascal : Ah oui ? Vraiment ? Ah...eh bien, qu'il en soit ainsi.

Ragnarok : Pardon ? Pascal, calme-toi !

Pascal : Voilà comment mes amis meurent. Parce que ce sont des pantins de notre maître "adoré". Je jure que moi, Pascal Corid, je ne laisserai pas cet acte impuni. Car c'est un acte impardonnable !

Sur le coup de la colère, l'arbalétrier se prépare à quitter la pièce. Le vieillard sait qu'il risque de faire quelque chose d'irréversible et essaie de l'arrêter au dernier moment.

Ragnarok : Pascal ! Où vas-tu ?

Pascal : Honorer la mort de mes camarades tombés à cause des ordres d'un vieux fou.

Pascal referme la porte brutalement et laisse tous les membres présents dans cette salle terriblement inquiets par son comportement.

Afin de profiter de la chaleur avant que la température ne se refroidisse suite à l'arrivée de l'automne, beaucoup de membres de l'association de Graef, la plupart de ceux qui ne sont pas partis en mission, sont dans le cour de leur base. La jeune mage Carcia se promène seule, non loin d'elle se trouvent Gorvelin ainsi que Mellissa et Solenn qui s'embrassent. Soudain, elle aperçoit Odos qui s'est mis devant elle.

Odos : Ah, te voilà, Carcia !

Carcia : Tu me cherchais ?

Odos : Oui, tu t'es souvent moqué de moi parce que je suis plus faible que vous, mais je vais te prouver le contraire !

Carcia : Euh, pardon ?

Odos : Je te déclare en duel !

Carcia : Un duel de magie ? Tu n'y penses pas !

Odos : Oh que si ! En garde !

Carcia n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que Odos la soulève de son sort de lévitation. Ensuite, d'un geste brutal et d'un mouvement inverse, le jeune mage la fait retomber par terre.

Carcia : Mais qu'est-ce qui te prend de m'agresser comme ça ?

Odos : Je vais te montrer que je suis le plus fort !

La mage se relève donc et effectue les mêmes gestes sur Odos. Comme elle maîtrise mieux la magie, elle réussit à l'envoyer dix mètres plus loin et son adversaire se cogne sur un arbre.

Carcia : J'y suis allé un peu fort...

Odos tombe alors assommé. Il ne se réveille que quelques heures plus tard à l'intérieur de la base, il est sur son lit, avec un pansement qui couvre sa tête. Ses paupières s'ouvrent lentement et il aperçoit le lieutenant Maria qui lui fait signe ainsi que Aaron et Carcia qui l'accompagne.

Maria : Odos, réveille-toi !

Carcia : Je suis désolée...

Aaron : C'est moi qui suis désolé. Il voulait absolument montrer qu'il n'était pas un faible, alors je lui ai proposé de faire un duel avec l'un d'entre vous. Mauvaise idée je pense...

Maria : C'est de sa propre faute ! Ca aurait pu se terminer de façon bien plus grave !

Carcia : Désolée, lieutenant. Je n'ai pas réfléchi sur le coup, j'ai été trop brutale, ce n'est pas digne d'une mage.

Odos : Ne vous en voulez pas, c'est de ma faute...j'ai été lâche...je voulais montrer que je n'étais pas un faible, car je suis le plus mauvais en magie parmi mes camarades. Ils se moquent de moi.

Carcia : Nous ne nous moquons pas de toi pour te rabaisser ! Nous rigolons juste !

Maria : Il ne faut pas dire que tu es faible. Tu dois connaître tes défauts pour t'améliorer.

Odos : Depuis que je suis né, je suis traité comme un incapable, je voulais que ça change...

Maria : Provoquer un duel contre une amie n'aurait rien changé ! C'est en progressant dans la magie que tu peux devenir meilleur, et tu as du potentiel, Odos, ne l'oublie pas !

Odos : C'est bien de se sentir soutenu.

Carcia : Nous allons travailler ensembles, parce que l'union fait la force et devenir de grands mages ! Oublions cet incident, Odos.

Odos : D'accord...

Aaron : Moi, j'ai compris que je devais me mêler de mes affaires et ne plus donner ce genre de conseils !

Maria : Nous sommes tous sur les nerfs ces derniers temps. Pour tout vous avouer, c'est ce que font notre maître ainsi que Pilan qui m'inquiète. Nous devons nous occuper de beaucoup de personnes et ce n'est pas facile.

Carcia : Tu t'occupes de nous comme personne d'autre, Maria. Nous sommes avec toi, courage.

Maria : Merci. Repose-toi bien Odos, je dois retourner à mes devoirs.

Le lieutenant quitte la chambre tandis que Aaron et Carcia reste près du jeune homme, probablement pour se faire pardonner.
Malgré ce qui s'est passé l'autre jour, le quartier de Dombourg est toujours le même. Le lieu le plus riche d'Adroder reste prospère, avec ces nombreux nobles contents que celle qui les a souvent dépouillés soit derrière les barreaux. Mené par Jerrick, le petit groupe enquête sur l'attaque des archers. Ils savent qu'ils doivent interroger les citoyens de ce quartier, mais ils ne peuvent pas interroger tout le monde un par un.


Percedon : J'espère que tu as un plan, Jerrick.

Jerrick : Je ne fais que vous mener. Tu sais, je n'avais pas envie de faire cette mission, mais j'ai mes obligations de lieutenant, tout comme j'aurai mes obligations de chef quand je serai chef. Ce n'est pas moi qui ai décidé que j'irai ici.

Garon : Le meilleur moyen d'en savoir plus, c'est de savoir qui interroger.

Regnak : Il y a deux gardes là-bas. Je propose d'aller leur parler.

Regnak, sans attendre le consentement de ces camarades, se dirige vers les deux gardes au coin de la rue où ils se trouvent. Ses trois amis le rejoignent peu après.

Regnak : Bonjour, vous auriez des informations ?

Le premier garde : Ca dépend sur quoi. Je t'aurais peut-être répondu si tu étais un pélerin qui découvre la ville, mais tu es de l'association d'Adroder, donc tu dois la connaître.

Garon : Ce n'est pas à propos de ça.

Le deuxième garde : Pour sûr, de toute façon, les riches demandent souvent de l'aide, encore hier il y en avait un qui suppliait à deux de vos camarades de l'aider.

Percedon : Justement, nous venons pour ça.

Le deuxième garde : Quoi, vos copains ont fait une connerie ? Je veux dire, je suis sûr que c'est eux qui ont tué les archers qu'une femme a retrouvés sur son toit, mais bon, je suppose que vos amis n'ont fait que se défendre face à ces types qui les ont agressé comme si de rien n'était.

Jerrick : C'est vous qui avez nettoyé les corps, non ?

Le premier garde : Il fallait bien que quelqu'un le fasse. Par chance, ils ne venaient pas d'ici, ça fait que on n'a eu aucune famille à prévenir, avec l'éternel grand frère qui s'en veut de ne pas avoir été protecteur et de la mère qui tombe en dépression. Remarque, pour un boulot aussi ennuyeux que le nôtre, ça change un peu.

Jerrick : Et ça ne vous étonne pas plus que ça que des étrangers armés attaquent des représentants de la justice sans raison ?

La deuxième garde : Bah écoute, si tu trouves qu'il y a trop d'étrangers, c'est ton problème. Mais nous, on ne s'occupe pas des affaires comme ça.

Regnak : Récapitulons, puisque vous semblez ne pas comprendre. Nous quatre avons été envoyé pour enquêter sur l'attaque qui a eu lieu hier. Avez-vous des informations ?

Le premier garde : Nous avons été de simples témoins. On ne pouvait rien faire devant une bataille sur les toits avec des arcs et des flèches alors que nous sommes équipés d'épées émoussées de l'apprenti forgeron.

Garon : Donc vous avez tout vu mais vous n'avez pas agi. Juste comme ça, vous servez à quoi ?

Le premier garde : En tout cas, nous ne sommes pas payés pour vous écouter vous plaindre. Ecoutez, vous voyez la grande maison là-bas ! Vos deux copains sont passés par là puis ils ont sauté de toit en toit comme si c'était naturel et c'est au bout de la rue qu'ils ont été attaqué ! Interrogez l'homme qui habite là, il en sait sûrement plus que nous.

Le deuxième garde : Et dépêchez-vous ! On a une ronde à faire et on aime pas surveiller trop de personnes à la fois !

Leur nouvel objectif est donc d'interroger le riche qui est chez lui en ce moment. Il traverse la rue, tout en faisant quelques remarques négatives sur les deux gardes qui ne semblent pas prendre leur travail à coeur, puis lorsqu'ils arrivent, frappent à la porte. Un petit temps s'écoule avant que le propriétaire de la maison n'ouvre la porte.

Le riche : Encore vous ? Je n'ai plus besoin de votre aide, je vous jure !

Regnak : Hum...bonjour aussi.

Jerrick : C'est nous qui avons besoin de votre aide ! Parlez !

Le riche : A propos de quoi ? Ce qui s'est passé hier ! J'ai failli perdre de précieux objets, heureusement que vos collègues sont intervenus !

Percedon : Oui, c'est à propos de ça. Si vous les avez correctement vu l'autre jour, vous devriez savoir ce qui s'est passé.

Garon : Nous enquêtons sur ça. Monsieur, nous aimerions savoir ce que vous avez vu. Ils ont été attaqué par des archers et nous aimerions en savoir plus.

Le riche : Ils ont été attaqué ? Mais c'est insensé !

Garon : Eh bien racontez nous ce que vous avez vu.

Le riche : Ils étaient en mission. Aureg et Lantan, qu'ils s'appelaient. Il y avait une voleuse qui cambriolait tous mes amis du quartier, et j'avais de la chance, ils étaient à sa poursuite et avaient pour mission de la capturer ! Ce que je ne savais pas et eux savaient, c'est qu'elle était déjà ici ! Quand je suis monté, j'ai trouvé un sac rempli de mes affaires ainsi que mes deux sauveurs qui poursuivaient cette garce en sautant de toit en toit, je ne serais jamais capable de ça !

Regnak : Et après ?

Le riche : J'ai refermé la fenêtre qu'ils avaient ouverte et j'ai attendu que les choses se passent. Rien de plus.

Jerrick : Donc vous ne savez absolument pas qu'en continuant leur poursuite, ils ont été attaqué par cinq archers qu'ils ont été obligé de tuer !

Le riche : Ah bon ? Paix à leur âme...je suis sûr que c'étaient des alliés de cette voleuse, et dire qu'elle s'en sort avec seulement quelques mois de prison !

Jerrick : Vous savez qu'elle a été mise en prison mais vous ne savez pas qu'il y a eu une bataille dans votre propre quartier ?

Le riche : Il y a des choses que je désire savoir, d'autres que je n'ai pas besoin de savoir. Voilà tout.

Regnak : Eh bien, nous, nous avons besoin de savoir tout. Nous cherchons à savoir ce qui aurait pu motiver ces archers à attaquer nos alliés.

Le riche : J'ai mon hypothèse et j'y crois dur comme fer : la voleuse a engagé des archers pour la protéger au cas où elle serait repérée. Ca n'a visiblement pas marché et ils sont morts pour rien.

Garon : Elle aurait engagé des archers venant de l'association d'Haeli alors que ce n'est ni leur royaume, ni le type de mission qu'ils font ?

Le riche : Vous voyez, vous en savez plus que moi ! Sortez de mon domaine si c'est tout ce que vous avez à dire !

Percedon : Moi je pense que ça vaut quand même le coup d'interroger cette voleuse. Comment s'appelle-t-elle ?

Le riche : Rytha Voluntiis. Et vous pouvez lui dire de ma part que j'espère qu'elle souffre bien dans son trou !

Le riche, un peu énervé par cet interrogatoire qu'il ne voulait pas, referme la porte et laisse les enquêteurs devant sa maison.

Regnak : Tu es sûr que c'est un bon plan, Percedon ?

Percedon : Nous avons interrogé les gardes. Je ne pense pas que les citoyens en savent plus qu'eux. C'est notre dernière piste, je le crains.

Jerrick : J'espère qu'elle sait quelque chose, sinon nous rentrerons bredouille.

Les quatre membres se dirigent vers leur nouvel objectif, qui se trouve dans la prison d'Adroder.

C'est la fin de la journée et pour Ragnarok, c'est une autre journée de remplie. Il quitte alors la pièce où il travaille, il est d'ailleurs l'un des derniers à le faire, puis traverse le couloir. Lorsqu'il atteint la pièce principale, il a l'impression qu'il est dans un autre monde. Tout le monde semble rassemblé, comme s'ils voulaient voir quelque chose au milieu de la pièce. Alors, le vieillard commence à bousculer les gens pour voir plus en détail ce qu'il se passe, mais il est bloqué par Soerid.


Soerid : Ne bouge pas. Je n'autorise personne à agir pour le moment.

Ragnarok : Mais enfin, que se passe-t-il ?

Itard : C'est une dispute entre Sylvia et Pascal.

Ragnarok : Mais que fait-il ? Et si c'est juste ça, pourquoi y'a-t-il autant de personnes qui regardent ?

Itard : C'est...différent. Ce n'est pas comme d'habitude.

Ragnarok est bien placé pour voir à quel genre de dispute ils participent. Sylvia est au milieu de la pièce, en train d'écouter l'arbalétrier qui s'énerve devant elle.

Sylvia : Il va falloir que tu sois un peu plus clair, Pascal. Qu'est-ce que tu veux ?

Pascal : Ce que je veux ? Ces derniers temps, je veux plein de choses, mais ce que je veux par dessus tout, ce sont des explications !

Sylvia : Tes amis sont morts. Qu'est-ce que tu as besoin de savoir de plus ?

Pascal : Ils sont morts à Unukor ! Pourquoi ont-ils quitté ce royaume ?

Sylvia : Probablement parce que la mission que leur a confié notre maître leur demandait d'aller là-bas.

Pascal : Mais pourquoi bon sang ? Je veux des réponses ! Où est Galao ?

Sylvia : Il est occupé et je te déconseille d'aller le déranger, il est de mauvaise humeur.

Pascal : Ca tombe bien, je suis moi aussi de mauvais humeur. Qu'est-ce qu'il l'a mis de mauvais humeur ? Je suppose que ce n'est pas le fait d'avoir envoyé mes amis à la mort !

Sylvia : Ils sont morts de leur propre faute. Ce sont des choses qui arrivent, alors maintenant tu te calmes et tu retournes à tes devoirs, regarde combien de personnes tu as attiré !

Pascal : Rien à foutre ! En revanche, j'aimerais que tu montres un peu plus de compassion !

Sylvia : De la compassion pour quoi ? Ils ont échoué et ils sont morts. Il n'y a rien à ajouter.

Pascal : Mais pourquoi ça ne semble n'affecter que moi ?

Sylvia : Peut-être parce que vous étiez un groupe isolé et que vous restiez entre vous. Honnêtement, je m'en fiche de ça, par contre, nous avons perdu cinq de nos archers, c'est regrettable, et il faudra les remplacer. Merci d'avoir prévenu.

Pascal : Quoi ? Est-ce que vous les considérez juste comme des bras pour tenir les armes à votre place ? Et que faites-vous de la valeur humaine de la chose ? Mes amis ne méritaient pas de mourir !

Sylvia : C'est notre destin à tous, et ne viens pas me plomber avec ton discours moralisateur, si tu n'es pas content, tu prends la porte et tu ne reviens plus !

Pascal : Vous avez entendu tout le monde ? Voilà comment vous êtes considérés par vos supérieurs ! C'est magnifique, n'est-ce pas ?

Sylvia : Tais-toi !

Galao : Que se passe-t-il ?

Venant de son bureau et dérangé par le bruit, le maître de l'association descend et rejoint la pièce principale afin de savoir ce qu'il se passe.

Pascal : Maître adoré, j'ai le regret de vous annoncer que vous avez perdu cinq de "vos" archers !

Galao : J'étais déjà au courant. C'est pour cela que vous vous disputez ? C'est puéril.

Pascal : Vous étiez déjà au courant et vous ne m'avez pas prévenu ?

Galao : Tu préférais faire de la course à pied jusqu'aux Sitrick, c'est ton problème, mon gars.

Pascal : Que vous m'insultiez, je peux encore l'accepter, mais que mes amis meurent de votre faute, je ne l'accepte pas !

Galao : De ma faute ? C'est eux qui ont raté leur mission, pas moi !

Pascal : Mais vous les avez envoyés à Unukor ! Nous sommes les membres de l'associations d'Haeli et nous n'avons rien à faire là-bas ! Quel était cette mission importante ?

Galao : C'est simple. Ils devaient aller à Unukor pour tuer au moins un membre de l'association d'Unukor. A cinq contre un ou contre deux, ils ont échoué. J'espère qu'à l'avenir, tu choisiras mieux tes amis !

Pascal s'énerve encore plus et s'approche de son maître. Sylvia tente de l'empêcher de parvenir à ses fins, mais l'arbalétrier bouscule la jeune femme qui tombe à droite deux mètres plus loin.

Galao : Qu'est-ce qui te prend ?

Pascal : Vous les avez envoyés à la mort ! Vous êtes fous !

Galao : Non, je pensais qu'ils réussiraient leur mission. Mais visiblement, c'étaient des incapables !

Pascal : Nous n'avons à agir à Unukor et nous n'avons pas à tuer les membres de leur association !

Galao : Et depuis quand tu me donnes des ordres ? Je suis le maître et je décide de tout !

Pascal : Vous voulez déclarer une guerre ?

Galao : Pourquoi pas ? Ces prétentieux comprendraient que Thilian était un incapable aveuglé par l'honneur et que Rhemas était le vrai fils de Thaob, qu'il méritait de gouverner sur tout le pays de Déra ! Tuer des leurs leur auraient montré qu'ils n'étaient pas invincibles, c'aurait été une sorte de mise en garde, mais c'était sans compter que ces archers de pacotille n'étaient même pas capables d'atteindre leur cible !

Pascal : Vieux fou !

De son poing droit, Pascal frappe son maître. Ce dernier ne semble pas avoir été affecté par le coupe et riposte en donnant à son tour un coup de poing assez efficace qui fait basculer l'arbalétrier quelques mètres plus loin.

Galao : Recommence une fois un geste du genre et je te bannis, Pascal. Tu n'as pas à remettre en question mon autorité et mes ordres.

Pascal : La valeureuse association d'Haeli...tu parles, oui !

Galao : Désolé de t'avoir déçu, mais c'est moi le maître, et pas toi. Maintenant, tu vas arrêter de t'isoler et reprendre les missions que tu dois faire comme avant !

Le vieil homme fait demi-tour et s'apprête à retourner à son bureau. Mais ce qu'il se passe après se déroule très rapidement : Pascal se relève, sort son arbalète et vise son maître une fois que le carreau est mis.

Sylvia : Non ! Non !

Sylvia s'est relevé et ne veut pas que son maître se fasse attaquer de la sorte. Elle dégaine son épée et fonce vers Pascal, mais ce dernier parvient tout de même à toucher Galao, mais seulement à la cheville droite : le vieil homme tombe à terre, tout de même blessé.

Galao : Aaaaah !!

Sylvia : Espèce de traître !

D'un coup de pied, le lieutenant fait tomber Pascal à terre. Alors, l'arbalétrier perd son arbalète et décide de se battre autrement. Il donne un coup de pied à son tour à Sylvia, se relève et décide de l'attaquer au couteau. Cependant, c'est un coup dans le vide : la jeune femme lui coupe la main à droite et il tombe à genoux, hurlant de douleur et tenant son bras droit désormais incomplet.

Pascal : Aaaaaaaaaah !!!

Sylvia : Ne restez pas là ! Allez voir l'état du maître, vite !

Pendant qu'un homme et une femme de l'association se rapproche de Galao, Sylvia rengaine son épée et agrippe Pascal par la tête pour l'empêcher de bouger. Quelques autres membres veulent agir, notamment Ragnarok, mais ils sont empêchés par d'autres membres qui veulent laisser les choses se faire.

Galao : Je vais bien ! Dégagez !

Galao éjecte de son bras droit la femme et de son bras gauche l'homme. Ensuite, il se relève, se rapproche de Pascal et dégaine sa hache de guerre.

Galao : Tu...tu as essayé de me tuer, misérable traître !

Pascal : Et vous, vous essayez de tous nous tuer !

Galao : Pascal Corid ! Moi, Galao Transko, maître de l'association d'Haeli, pour nous avoir trahi et pour avoir essayé de me tuer, je te condamne à mort ! Je vais te tuer ici et maintenant !

C'est alors que les membres se trouvant dans cette pièce réagissent comme jamais auparavant. Beaucoup sont pour l'exécution, mais beaucoup sont contre aussi, notamment Ragnarok, qui est toujours bloqué par Soerid.

Soerid : Tu restes ici et tu laisses l'exécution se faire !

Pascal lui-même ne veut pas son exécution considérant qu'il est parfaitement en droit, mais rien ne semble empêcher sa mort, par même ses dernières menaces.

Pascal : Vous allez me tuer devant tout le monde ! Vous n'avez aucune dignité ! Vous êtes devenus fous, vous allez déclencher une guerre et vous allez tous nous mener à notre perte ! Soyez maudits !

Sylvia : Meurs en silence, bâtard !

Sylvia lâche la tête de l'arbalétrier pour qu'il se mette bien à genoux et pour qu'il se fasse bien trancher la tête de façon net et direct. La jeune femme recule un peu pendant que Galao se place à sa gauche. Sentant sa fin arriver, Pascal respire lentement et se rend à l'évidence : il n'y a plus rien à faire. Il devient alors calme et accepte sa mort. Son dernier geste est de baisser la tête, car il sait que même s'il n'est plus là, Galao finira par payer pour ses crimes.

Galao : Voilà le sort que je réserve au traître.

Le maître lève sa hache et l'abat sur le cou de Pascal. Le sang gicle, une tête roule par terre : Pascal a été tué sans douleur et du premier coup, condamné à mort par Galao qui le considérait comme un traître. Il a rejoint ses amis dans la mort.


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