Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Les Royaumes de Déra


Par : Sevelith
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 11


Publié le 02/04/2015 à 20:59:33 par Sevelith

En ce début d'automne, les association d'Unukor et d'Haeli sont boulversées. Galao semble prêt à déclencher un conflit entre ces deux associations. L'enquête des membres d'Unukor ne semble pas avoir abouti, contrairement à celle d'Elrond qui a mené à sa capture par la confrérie des assassins, puis à celle de quelques-uns de ses compagnons. Cette mystérieuse confrérie semble avoir de l'influence partout et est par exemple responsable de la mort du père d'Itard de l'association d'Haeli. En poursuivant un de leur membre, le berserker a également été capturé. Inconscient, il finit par se réveiller et il se demande où il est. La première chose que l'homme aperçoit, c'est qu'il se trouve dans une salle sombre, dans un endroit où il n'était jamais allé auparavant. Mais ce qu'il voit lui suffit pour lui donner envie de partir de là : autour de lui se trouve des piles de cadavre, la plupart nus, du sang, des instruments de torture, il est lui-même accroché à une planche de torture. Itard n'est pas déshabillé mais est privé de toutes ses armes et de ses autres affaires. Il est déjà un peu blessé, ce sont certainement les coups que lui ont porté les assassins pendant qu'il était inconscient. Le berserker se rend alors compte qu'il se trouve dans la base de la confrérie des assassins, probablement celle d'Haeli. Il lève un peu la tête afin de garder un minimum de dignité : les murs sont humides et la salle est éclairée par une petite torche. C'est à ce moment-là qu'un assassin masqué, un homme d'une trentaine d'années environ, se rapproche de lui en entrant dans cette pièce.

L'assassin : Nous n'aimons pas les gens qui se montrent trop curieux. Tu as tué un des nôtres et tu as essayé d'en assassiner un autre. C'est notre travail de tuer.

Itard : Vous avez tué mon père !

L'assassin : Je ne sais pas qui tu es ni qui il était, mais il l'avait sans doute mérité. Ce n'est pas à moi de juger, après tout, j'obéis seulement aux ordres.

Itard : Tu es juste un pantin qui tue juste parce que tes supérieurs te le demandent ?

L'assassin : Non, je tue par plaisir. Et je ne pense pas que tu sois bien placé pour dire ça, nous savons qui tu es. Nos motivations, tu ne dois pas les connaître, mais nous n'aimons pas les gens qui font partie de l'association d'Haeli.

Itard : Vous m'avez mené jusqu'ici sans me tuer. Pourquoi ?

L'assassin : Nous voulions savoir tes motivations. Apparemment, tu voulais venger ton père, c'est une passion triste et une motivation que je n'approuve point. Nous sommes censés rester discrets et ne jamais nous faire repérer. Et tu es une complication dans nos affaires.

Itard : Si tu veux me tuer, arrête de discuter et finis-en.

L'assassin : Je ne vais pas accomplir tes volontés. Regarde les cadavres autour de toi : nous sommes dans la salle de torture de notre base. Tous nos otages ont fini ici et nous les avons bien fait souffrir avant de les tuer. Certains ont même fini en plusieurs morceaux.

Itard : Tu veux me faire perdre ma dignité en me torturant et en me tuant juste à la fin ?

L'assassin : Rassure-toi, personne n'en saura jamais rien et personne ne nous découvrira, car nous restons dans l'ombre.

L'assassin rejoint l'atelier ou divers instruments de tortures sont posés. Il hésite quelques secondes puis prend un petit couteau puis se place à proximité de Itard.

L'assassin : Le petit doigt n'est pas très utile mais il est très sensible.

L'homme enfonce son instrument au bout du petit doigt du berserker. Ce dernier exprime sa douleur en criant :

Itard : Aaaaaaaaaaaah !!!!

Le sang coule de son doigt lorsque l'assassin retire le couteau et cherche un autre instrument. Il cherche mais ne prend rien, car il décide de faire autre chose.

L'assassin : Allons, ne crie pas, ce n'est rien, ça. Juste un peu de sang. J'ai une meilleure idée.

L'assassin quitte la salle et laisse Itard souffrir encore. Celui-ci essaie de se libérer, en vain, il ne trouve pas la force pour. Quelques minutes s'écoulent avant que l'homme revienne et il a apporté, d'une autre salle, des griffes acérées avec un crâne comme motif.

L'assassin : J'adore cette arme. La proie souffre bien et ça laisse des marques.

L'assassin se rapproche de nouveau de Itard, accroche ses griffes à ses poignets et commence à attaquer le berserker de nouveau. Ce dernier exprime encore une fois sa douleur en criant. Il souffre et il essaie de se libérer, il y met toute sa force, mais en vain.

L'assassin : Ne bouge pas, c'est inutile. Tu vas voir, avec ça, je peux te transpercer.

Avant de pouvoir faire quoi que ce soit, l'assassin est surpris par ce que fait Itard. En effet, le berserker commence à entrer dans une grande colère, sa rage augmente. Il finit par briser ce qui le retient et retombe au sol debout.

L'assassin : Mais c'est quoi ça ? Des dizaines de personnes sont passées par ici et personne n'a réussi à briser ça !

L'assassin attaque Itard avec ses griffes, mais le berserker riposte et lui donne un coup de genoux, puis un coup de poing dans le ventre, ce qui les griffes et lui-même tombent par terre. La force du berserker semble décuplée et il attaque son ennemi au sol avant de ramasser les griffes, de l'immobiliser avec son pied et de lui transpercer le crâne avec, à deux reprises.

Itard : Je dois...partir d'ici....

Le berserker ne réfléchit plus à ce qu'il fait : il quitte la salle, court partout dans ce qui semble être la base des assassins. Etrangement, il ne croise personne et trouve assez facilement la sortie. Le problème est qu'il ne sait pas où il est, il se déplace seulement à l'instinct. Itard est devenu quelqu'un d'autre, il est plus fort et plus rapide, mais sa rage semble permanente. Il a plus le goût de tuer qu'avant et la colère est ancré en lui de tel sorte à ce qu'aucune émotion ne transparaisse. Il se dirige à présent vers son association, encore une fois à l'instinct, mais il aura oublié une bonne partie de ce qui s'est passé.
Maria, lieutenant de l'association de Graef, est désormais la seul à enseigner la magie aux jeunes élèves Gorvelin, Carcia, Sollen et Mellissa. C'est une leçon de plus qui se déroule dans la plus grande des sérénités. Les quatre apprentis apprennent et appliquent les derniers sortilèges que tout bon mage doit connaître. Une fois que le cours est terminé, Maria prend une dernière fois la parole :

Maria : Vous m'avez tous rendu fière. Je le dis clairement : vous êtes prêts à faire des missions, vous êtes des vrais mages, vous pouvez aller sur le terrain. Vous quatre, vous avez été d'excellents élèves.

Carcia : Merci, et Odos l'a été aussi, n'est-ce pas ?

Maria : Bien sûr. Tête brûlée, certes, mais un très bon mage. Lui aussi, il m'a impressionné. Accompagner Cabain lui permettra de connaître et de découvrir les plus grandes choses.

Sollen : Oui, notre autre maître. Vous pensez qu'il a bien fait, je veux dire, était-ce une bonne idée d'accompagner Ibytrem ?

Maria : Ne parlons pas de ça.

Mellissa : Mais il aurait voulu nous voir achever notre formation, voir ce que nous sommes devenus.

Maria : Il a déjà vu ce que vous êtes devenus. Là où il est, il est fier de vous. Je vous souhaite à tous un avenir brillant et un excellent service dans l'association de Graef. Vous avez appris tous les sorts élémentaires, je n'ai rien à vous apprendre de plus. A bientôt.

Les quatre élèves, leur formation terminée, s'en vont, et forcément, Sollenn et Mellissa repartent ensembles. Ces jeunes gens sont impatients de faire leurs premières missions. Maria s'apprête également à s'en aller, puis elle voit Amroth qui a assisté à toute la leçon sans faire de démonstrations, accompagné de sa femme Angelica. Afin d'avoir l'avis de son amie sur cette dernière leçon, le mage commence à lui parler.

Amroth : Tu t'es très bien débrouillé, Maria. Même toute seule, tu es une excellente maîtresse.

Maria : Merci.

Angelica : Mais c'était tout de même mieux quand Cabain était là.

Maria : Je me débrouille.

Amroth : Ca va, Maria ? Tu es un peu pâle.

Maria : Les leçons d'aujourd'hui m'ont épuisées.

Angelica : C'est autre chose.

Maria : On peut reparler de ça une autre fois ? Je suis désormais l'unique lieutenant, j'ai d'autres tâches qui m'attendent. Si vous me permettez...

Le lieutenant quitte la salle à son tour, laissant le couple assez dubitatif. Ils voient que le maître lui-même a regardé cette leçon, le dos sur le mur et les bras croisés, il regardait tout le monde.

Pilan : Amroth, Angelica, venez, je dois vous parler.

Les deux amoureux exécutent l'ordre de leur maître et le rejoignent assez rapidement.

Amroth : Tu as pris le temps de nous regarder ?

Pilan : En effet. Ces jeunes mages sont promis à un avenir brillant. Il vaut mieux ne pas leur parler de la magie oubliée.

Angelica : Ce n'était pas notre intention.

Pilan : Angelica ? Ah, je m'en doutais...Amroth, je comprends, c'est ton épouse, et tu ne peux pas tenir ta langue.

Amroth : A propos de la magie oubliée, il faut...

Pilan : Tu veux sans doute parler d'Elbonur ? Je suis au courant, j'ai lu votre rapport. Vous avez été un peu incompétent sur cette mission, vous ne trouvez pas ?

Angelica : C'est vrai, nous avons échoué.

Amroth : Nous n'avons pas eu le temps de voir ce qui nous arrivait ! Il utilisait des sorts que nous n'avions jamais vu auparavant !

Pilan : J'appelle ça une bête excuse. Tu es un bon mage, Amroth, mais arrêter un mage de la trempe de Elbonur, tu n'aurais pas dû le faire avec ta femme.

Angelica : Quoi ?

Pilan : Angelica, je ne remets pas tes talents d'archère en question. Mais Graef est le royaume il y a le plus de mages.

Angelica : Chaque association a besoin de personnes occupant chaque poste disponible.
Pilan : Je n'en doute pas. Je dis juste que pour tuer un mage, qui maîtrise tout comme moi les sorts les plus puissants, il ne suffit pas d'un mage et d'une archère.

Amroth : Je ne toucherai jamais à la magie oubliée ! Nous avons mis Ibytrem en garde et il a quand même été tenté par ce pouvoir ! C'est ridicule !

Pilan : Vous ne pouvez pas comprendre. Avoir le pouvoir, c'est ça être un vrai mage.

Amroth : Non ! Un mage doit utiliser sa magie pour faire le bien, rien d'autre !

Pilan : C'est ta vision faible et humaniste des choses. Je suis le maître, et je décide de ce qui est bon ou non. Me juger, tu peux le faire, mais vous croyez que je n'ai pas vu que vous me surveillez ? Je parle de vous deux, ainsi que de Maria et de Cabain. Heureusement, Cabain est parti et j'ai convaincu Maria de ne plus tenter quoi que ce soit contre moi.

Angelica : Nous ne cherchons pas à vous nuire.

Pilan : Vous vous parlez souvent entre vous et vous croyez que je ne vous entends pas. Vous essayez de me faire tomber, je le sais !

Amroth : Pas du tout ! Nous cherchons juste à vous convaincre qu'apprendre la magie oubliée vous conduira à votre perte ? Combien d'hommes et de femmes sont morts à cause de ça ?

Pilan : Je...je ne suis pas comme eux ! Je suis spécial, moi je la maîtrise. Je mérite mon titre de maître de l'association.

Amroth : Et pendant combien de temps ?

Pilan : Silence ! Je vous ordonne de partir ! Ne m'adressez plus la parole, j'ai mes responsabilités de maître qui m'attendent !

Amroth : Et que faisons-nous pour Elbonur ?

Pilan : A l'heure qu'il est, il a sûrement déjà quitté le royaume, puisqu'il est recherché uniquement à Graef. Ce n'est plus notre problème. S'il revient par ici, je serai le premier à le buter.

Amroth et Angelica quittent la salle en même temps. Ils reviennent dans la pièce principale et observent les différents membres qui s'occupent de leur façon. C'est là que l'archère décide d'aller voir Aaron qui se promène dans la salle.

Angelica : Pilan n'est pas ici ?

Amroth : Non, pourquoi ?

Angelica : Notre dernier espoir est Aaron. Suis-moi.

Du coin de la pièce, l'espion les voit arriver. Il leur adresse directement la parole :

Aaron : Vous avez l'air inquiet. Que se passe-t-il ?

Angelica : Allons droit au but. En tant que nouveau, tu sais beaucoup de choses.

Aaron : Je sais, mais je garde tout pour moi-même.

Amroth : Pilan ne se méfie pas des nouveaux. Mais nous, il sait que nous observons ce qu'il fait, il vient de nous le dire. Dès à présent, il se méfie de nous.

Aaron : En quoi suis-je concerné ?

Amroth : C'est simple, ta tâche d'espion est d'espionner. Nous te demandons d'espionner Pilan, car nous savons que tu es bon pour ça.

Aaron : Et qu'est-ce que j'y gagne ?

Angelica : Notre confiance.

Aaron : Est-ce que ça vaut le coût ?

Amroth : Je suis mage et je suis sincère. Si je te dis que Pilan pourrait nous mettre en péril avec la magie oubliée qu'il maîtrise, tu dois me croire.

Angelica : Acceptes-tu ?

Aaron réfléchit à cette proposition qui lui demandera de prendre des risques à l'avenir. Il donne sa réponse après quelques instants.

Aaron : Je vais y réfléchir. En attendant, cette discussion n'a jamais eu lieu.

L'espion salue le couple puis il s'en va afin de faire autre chose que cela. Amroth et Angelica s'embrassent de nouveau, car ils s'aiment et ils savent qu'ils peuvent se faire confiance. L'avenir de l'association de Graef dépend de quelques gestes et de quelques décisions.
Si Itard est parvenu à s'échapper des assassins d'Haeli, on ne peut pas dire que ce soit le cas des agents de l'association d'Unukor. Ses mains attachés par une corde et sa tête couverte d'une cagoule pour qu'il ne puisse rien voir, Elrond marche dans un couloir sombre, mené par Leorine.

Elrond : Ce n'est pas la peine de me couvrir le visage, il fait tellement sombre dans votre trou que je ne verrais de toute façon de rien.

Leorine : Je ne sais pas quelle valeur tu accordes à ta vie, mais je sais que tes compagnons te sont chers. Nous te menons à eux. Mon oncle les a capturés.

Elrond : Qui a été capturé ?

Leorine : Je ne sais pas, probablement tes amis qui sont partis à ton secours, ils sont partis droit au piège. Ils ne se doutaient pas que le responsable de la prison d'Adroder, mon oncle, faisait partie de notre confrérie.

Elrond : Je comprends, c'est à cause de lui que je me suis fait avoir aussi, mais maintenant son identité va être connue.

Leorine : Il n'a pas fait dans la finesse. Tes amis étaient accompagnés des gardes d'Adroder, notamment de Fornandos et au lieu de tous les tuer, il en a enlevé certains. S'ils étaient tous morts, les pistes auraient été brouillés, mais enlevés, il y aura forcément quelqu'un qui remontera à leur piste. Il est vrai que je dois tout à Erdon, puisque c'est lui qui m'a recueilli et emmené ici après la mort de mes parents, mais là il a mal agi.

Elrond : Quelle est cette tendance à tous me confier ? Je te connais à peine !

Leorine : J'aime discuter avec des inconnus, c'est quelque chose qui me caractérise.

Elrond : Si tu parles trop, certaines informations pourraient s'échapper.

Leorine : Aucun risque, puisque aucun de nos otages n'est ressorti d'ici vivant. Quelque chose qui risque de changer avec l'intervention stupide de mon oncle. C'est pourquoi je ne serai pas clément ni avec toi, ni avec tes amis. Je demanderai à mon mari de te tuer.

Elrond : Dans ce cas, heureux d'avoir fait ta connaissance.

Leorine : Fais silence, nous arrivons.

Leorine qui mène l'archer ouvre la porte et il jette son otage à terre. Cette salle rectangulaire assez grande et bien éclairée par de nombreuses torches est probablement une salle de torture. Erdon et quelques autres assassins sont présents, ils surveillent leurs otages qui sont Brad, Regnak, Garon, Athalnir et Fornandos, qui sont enchaîné à une planche de torture. Leorine retire la cagoule d'Elrond pour qu'ils puissent apercevoir ses amis prisonniers.

Athalnir : Elrond ! Tu es toujours vivant !

Elrond : Je suis désolé...tout ce qui vous est arrivé, c'est de ma faute. Si je n'avais pas fait cette stupide enquête, vous ne seriez pas tous prisonniers.

Garon : Ce n'est pas ta faute. C'était un sacrifice nécessaire. Maintenant, nous savons qu'il y a des assassins organisés qui tuent qui bon leur semble.

Fornandos : Je menais ma propre enquête, jeune homme. Tôt ou tard, ils savaient qu'ils allaient être repérés.

Erdon : Cela ne fait pas si longtemps que ça que cette confrérie existe. Et quand bien même vous réussissez à nous démanteler, notre idéologie survivra et nous sommes partout dans Déra.

Leorine : Assez de bavardages, mon oncle ! Quels étaient vos raisons de les épargner, à part nous faire repérer ?

Erdon : Si nous les tuons ici, je ne vois pas en quoi ça changerait énormément les choses. Je suis ici depuis plus longtemps que toi, ma chère, et tu n'as pas de leçons à ma donner, que je sache.

Leorine : Nous n'avons jamais pris autant d'otages à la fois ! Tu prends trop de risques !

Erdon : Allons, allons, avant de les tuer, ils pourraient nous être utiles. Fornandos est chef de la garde et donc un homme proche des seigneurs. Notre tentative de tuer leur fils a échoué, mais un homme comme lui pourrait nous donner des informations !

Fornandos : Je préfère mourir plutôt que de mettre en péril la vie de ceux que je sers !

Erdon : Et ceux-là, ils peuvent également nous être utiles. Les tuer enverrait un message à leur association, mais nous pourrions également les faire parler. S'ils nous donnent assez d'informations, nous pourrons infiltrer leur association et assassiner leur maître, envoyant un grand coup à la justice d'Unukor !

Regnak : Nous sommes des simples membres, pas assez proche de notre maître, je le crains. Vous n'obtiendrez rien de nous !

Brad : Vous ne ferez aucun mal à maître Cireg !

Erdon : C'est charmant, un vétéran prêt à donner sa vie pour ses seigneurs et un gamin qui ne connaît rien à la vie dévoué à son maître. Dans le fond, vous vous ressemblez assez.

Fornandos : Où voulez-vous en venir ?

Erdon : J'ai déjà une idée de ce que je vais faire de vous.

Leorine appuie son pied sur le dos d'Elrond à plat ventre sur le sol pour qu'il ne puisse pas s'échapper. De l'autre côté de la salle, et Percedon, ligoté également et les vêtements en lambeaux, est jeté à terre. Deux femmes masquées le suivent, elles referment la porte puis saluent leur supérieur.

Percedon : Ah...j'ai mal...

Elrond : Percedon ! Toi aussi !

Erdon : C'est bien. Vous avez réussi votre rituel de passage.

Brad : Quel est ce rituel de passage ?

Leorine : Ces jeunes demoiselles sont nouvelles parmi nous. Elles doivent être capables d'assassiner, mais également capable d'accomplir d'autres actes illégaux. Elles ont choisi le plus beau des otages et ils l'ont violé.

Brad : C'est atroce ! Percedon ne méritait pas ça !

Percedon : Ca ira Brad, nous allons tous mal, mais nous pouvons nous en sortir. Pendant ma vie, je me suis sorti de pas mal de situation délicate. Mais là, je n'ai plus de forces.

Leorine : Vous avez réussi, vous pouvez disposer.

Les jeunes femmes saluent de nouveau Erdon et Leorine, puis elles quittent la pièce par le même porte par laquelle elles sont venues. Un autre assassin ramasse Percedon qui souffre et l'attache à une planche de torture.

Leorine : A présent, je le répète, mon oncle, nous devons les tuer maintenant.

Erdon : Attends. Je sens une présence. C'est notre maître qui arrive.
C'est effectivement le cas. Un nouvel homme entre dans la pièce, et il s'agit bien du maître de cette confrérie. C'est un homme d'assez grande taille et plutôt mince, il dégage une certaine domination sur autrui. Il est entièrement vêtu de noir et son visage est recouvert par une capuche, de tel sorte à ce que l'on ne sache pas qui il est. Il est équipé de différentes armes d'assassinats, principalement de dagues, mais il porte également un petit couteau. Il se promène un peu dans la pièce, embrasse sa femme, regarde les otages puis seulement après s'être placé au milieu se met à parler.

Le maître : Des membres de l'association d'Unukor et un garde d'Adroder. Intéressant. Vous êtes des proies que l'on peut voir en plein jour, faciles à tuer.

Erdon : J'ai déjà une idée de qui on va tuer en premier.

Le maître : Tu n'as pas à décider. Seul moi le peut.

Erdon : J'en conviens, mais je peux vous conseiller. Ce vieux garde et cet adolescent ont l'air d'avoir de la volonté et de l'ambition. Je propose de leur faire faire un duel à mort.

Le maître : Ma foi, c'est une bonne idée. Libérez-les et donnez-leur une arme.

Fornandos : Si vous faites ça, vous serez les premiers que je tuerai.

Le maître : Ah oui ?

Les assassins présents dans la salle, équipés d'arc, le sortent et encochent une flèche.

Le maître : Battez-vous entre vous ou vous mourrez tous.

Deux assassins s'approchent des planches où sont accrochés Brad et Fornandos et chacun d'entre eux est libéré. Ensuite, le maître regarde la table derrière lui, choisit deux épées et les lance aux deux combattants. Ces derniers les ramassent et se mettent face à face.

Elrond : Non, c'est injuste ! Ne les laissez pas s'entre-tuer !

Leorine : Toi, tu restes là et tu admires le spectacle, couché à terre.

Percedon : Brad, s'il t'arrive quelque chose...

Le maître : A présent, battez-vous ou vous serez tous criblés de flèches.

Brad et Fornandos, au milieu de la salle, lèvent leur épée et s'apprêtent à s'affronter.

Brad : Je ne veux pas vous tuer.

Fornandos : Moi non plus, mais c'est un duel à mort et nous n'avons pas le choix. Je suis désolé.

Erdon : Qui va gagner ? Le vieillard qui a de l'expérience, ou le jeune encore fougueux ?

Brad et Fornandos commencent à croiser le fer. L'adolescent attaque de tous les côtes, tandis que le vieillard se contente de bloquer les coups. Le garde esquive également toutes les attaques portés à son encontre, il recule et il voit que les assassins le suivent toujours des yeux. Il commence alors à attaquer Brad et ce dernier recule et se défend comme il peut, c'est là que le duel prend une tournure différente. Cependant, Fornandos exécute des mouvements assez prévisibles qui permettent au jeune homme de se défendre correctement. Brad finit par riposter et ils s'immobilisent tous les deux, leur épée en plein choc.

Le maître : J'espérais un combat plus sérieux que celui-là. Maintenant nous allons changer les règles : si aucun de vous deux n'est mort d'ici une minute, mes assassins tueront vous ainsi que tous vos amis.

Regnak : Quelle importance ? Vous avez déjà prévu de tous nous tuer !

Un assassin envoie sa flèche à ras du visage de Regnak, puis il encoche une nouvelle flèche sur son arc.

Le maître : Parce que pour celui qui la porte, une vie est si précieuse que survivre quelques minutes de plus ne peut faire que du bien.

Brad : Nous devons en finir, Fornandos.

Fornandos : Oui. Prépare-toi à mourir !

Fornandos fait de nouveau reculer Brad. Désormais, plus personne ne se défend : les deux adversaires s'attaquent, d'abord à droite, puis à gauche, en bas et enfin en haut. Le vieil homme finit par exécuter un mouvement long qui désarme Brad et qui le fait tomber à terre.

Fornandos : Adieu, mon garçon !

Le garde lève de nouveau son épée et l'abat sur le sol. Brad a eu le temps d'exécuter une roulade à gauche, de ramasser son épée et de l'abattre sur la jambe gauche de Fornandos, le faisant tomber à terre. Finalement, l'adolescent se relève et il place son arme au-dessus du cou de son adversaire, il a gagné le combat et il peut l'achever, mais les secondes avancent et il ne fait rien.

Fornandos : Tue-moi. Si tu ne le fais pas, ils nous tueront tous.

Brad : Que je le fasse ou pas, c'est leur intention. Tu ne mérites pas de mourir.

Fornandos : Mes compagnons ne méritaient pas de mourir et pourtant ils sont morts. Il n'y a pas de place pour la morale ici.

Erdon : Quelle défaite pitoyable ! Ce vieux garde aurait pu largement gagner, mais il a laissé sa pitié prendre le pas sur sa force ! C'est ce qui causera sa perte.

Le maître : Tu as trois secondes pour le tuer. Sinon, tous tes amis meurent. Tu viens à peine de le rencontrer, qu'est-ce que cela peut te faire qu'il meure ?

Brad : Je ne suis pas un meurtrier.

Le maître : Un...deux...

Brad : Je ne vais pas vous laisser vous en tirer à si bon compte !

Pendant que les assassins ciblent les membres de l'association d'Unukor, Brad est pris par la colère et tente de tuer le maître de la confrérie. Avant qu'il ne puisse terminer son geste qui aurait abouti à sa mort ainsi qu'à celle de tous ses amis, la porte de la salle vole en éclat et une femme s'approche.

Garon : Elena ?

Leorine : Nous avons été suivi !

Brad est immobilisé pendant que le maître fait signe à ses archers de viser Elena qui vient d'arriver. Le lieutenant, qui pistait certainement ses amis et qui n'a pas dégainé son arme, attaque Leorine en premier. La femme abandonne Elrond et commence à affronter l'autre au corps à corps. Elena finit par lui donner un coup de poing au visage, la saisir par le cou et dégainer sa masse d'armes. Elle prend Leorine comme otage et la place devant elle pour se protéger des flèches.

Elena : Vous n'avez pas été assez rapides et vous n'avez pas été discrets ! Vous avez l'air de tenir à cette femme ! Tuez-moi et vous la tuerez aussi !

Leorine : Ne l'écoutez pas ! Je suis prête à me sacrifier pour que notre mission aboutisse !

Le maître : Ce n'était pas prévu. Cette histoire va finir par un combat de front, pour lequel je ne suis pas très doué.

Erdon : Maître ! Ils sont en train de libérer les prisonniers !

Pendant que Elena fait pression à son groupe d'ennemis, Brad et Fornandos libèrent de leurs chaînes d'abord Percedon, puis Athalnir. Elrond, libéré, les rejoint puis libère les autres.

Erdon : Que faisons-nous ?

Le maître : Essaie de les arrêter.

Erdon mène les assassins vers les membres de l'association qui viennent d'être libérés les uns après les autres. Le lieutenant s'aperçoit qu'elle n'exerce plus aucune pression alors elle assomme Leorine en fracassant son crâne contre le mur derrière elle. Pendant que les prisonniers essaient de s'enfuir en même temps que de se protéger des assassins, ces derniers envoient des flèches : Garon est blessé par une d'entre elles à l'épaule, mais heureusement les autres ne sont pas touchés.

Garon : Ah ! Aaah !!

Regnak : Ne bouge pas, je vais extraire cette flèche !

Le berserker extrait la flèche de l'épaule de l'archer pendant qu'Erdon donne de nouvelles directives à ses hommes.

Erdon : Ils sont trop près pour les avoir à l'arc ! Utilisez vos dagues et ne les laissez pas s'échapper !

Les assassins exécutent les ordres de leurs supérieurs et commencent à attaquer les membres au corps à corps. Fornandos, toujours équipé de son épée, se place devant pour les attaquer, Brad est juste derrière lui. Un premier homme fonce vers le vieillard : il riposte en l'empalant. De la gauche, l'adolescent est attaqué : dans un réflexe de défense, il transperce de son épée l'assassin et le tue.

Brad : Mon épée est tâchée de sang...

Fornandos : C'est la première fois que tu tues un homme ?

Brad : Oui...

Fornandos : C'était de la légitime défense, et puisque tu fais partie de cette association, il y en aura beaucoup d'autres.

Elena, de son côté, tue les assassins qui s'approchent d'elle, son avantage de la surprise s'estompe petit à petit. Le vieux garde, toujours blessé à la jambe, a du mal à avancer, mais il parvient à s'approcher du maître de la confrérie.

Fornandos : C'est toi qui a organisé tout ça ?

Le maître : En quelque sorte.

Fornandos : Et tu restes comme ça pendant que les hommes et les femmes à tes ordres se font massacrer ?

Le maître : C'est un spectacle délicieux. Et je ne suis pas responsable de leur sort.

Erdon : Maître ! Ne dites pas n'importe quoi !

Le maître : Ce n'est pas n'importe quoi. Tu as agi comme un imbécile, de façon imprudente. Cette femme n'aurait pas retrouvé notre base si tu n'avais pas vérifié les alentours.

Erdon : Ce n'est pas ma faute ! Elle sait se faire discrète. Sinon, je l'aurais repéré.

Le maître : A cause de toi, nous allons devoir changer de base. Comme punition, je te laisse te débrouiller.

Erdon : Non ! Vous ne pouvez pas faire ça !

Fornandos : Je ne vais pas te laisser t'en tirer à si bon compte !

Fornandos abat son épée sur le maître. Mais avant que le coup ait pu être porté, son adversaire disparaît sans laisser de trace.

Fornandos : Quoi ? Qu'est-ce que c'était que ça ?

Elena : De la magie, sans doute.

Pendant que le vieil homme est surpris par ce qu'il vient de voir, Erdon dégaine son épée et décide de l'attaquer.

Elena : Derrière moi !

Elena bloque le coup de sa masse d'armes et engage un duel contre celui qui lui fait face. Les assassins de la salle, quant à eux, tombent les uns après les autres, car ceux d'Unukor sont les plus faibles et parce qu'ils ne sont pas bien entraînés au combat de front. Après quelques coups, le lieutenant prend l'avantage et abat sa masse sur l'épaule d'Erdon, elle remporte le duel.

Percedon : Elena, je ne sais pas comment te remercier...
Elena : Je me doutais que cette mission serait dangereuse. Helmut était pour partir à la recherche d'Elrond, mais moi je me doutais d'un piège. Quand vous êtes partis, je vous ai suivi de tel sorte à ne pas me faire repérer, et quand vous avez été capturés, je suis remonté à votre trace. Ici, nous sommes à l'ouest du royaume, non loin du lac Richemont.

Athalnir : Qu'allons-nous faire à présent ?

Elena : D'abord, regardez sur cette table, quelques armes à vous ont été conservées.

Elena saisit une épée et la lance à Regnak. Elle trouve également un arc et un carquois qu'elle donne immédiatement à Elrond qui s'est regroupé avec les autres.

Elena : Désolé pour les autres, vos armes ont disparu.

Regnak : Mon épée en bronze ! Je ne voulais pas la perdre.

Elrond : Merci, c'est plus que ce que je mérite.

Fornandos : Nous devons partir et annoncer aux seigneurs d'arrêter tous ces criminels.

Elena : Il y a déjà deux blessés parmi vous. Nous devons vite partir avant que des renforts n'arrivent.

Fornandos : Lieutenant de l'association d'Unukor, je vous dois la vie. Sans votre intervention, nous serions tous morts.

Elena : Merci, mais je n'ai fait que mon devoir.

Leorine se réveille, assise contre le mur, elle tente de se relever, mais elle n'en trouve pas la force. Elrond s'approche d'elle et encoche une flèche.

Leorine : La situation s'est retournée contre moi. Dommage que je ne maîtrise pas cette magie comme mon mari...

Elrond : Pour tous tes crimes, tu dois payer.

Leorine : Vas-y, fais ce que tu as à faire.

Elrond détend son doigt et la flèche perce le mur, à ras de la femme.

Elrond : Tu vas être puni pour tes crimes, mais pas de cette façon. Tu ne m'as pas tué, alors je ne vois pas pourquoi je te tuerai. Je ne suis pas comme ça.

Leorine : Tu le regretteras.

Brad : Elrond ?

Elrond : Nous allons partir d'ici et les seigneurs enverront des hommes pour vous retrouver. Vous avez un peu de répit.

Leorine : Nous nous retrouverons, Elrond Camcacil.

Elrond : Un autre jour. Moi, je pars d'ici. J'en ai assez de cet endroit.

Percedon : Elena ! Où est la sortie ?

Elena : Je vais vous mener. Suivez-moi. Nous avons plusieurs heures de marches devant nous.

Elena mène Brad, Percedon, Regnak, Garon, Athalnir, Elrond et Fornandos hors de la base et de nouveau à la surface. Les assassins de cette salle sont soit morts, soit blessés et personne ne semble vouloir les poursuivre. Mais ces événements en ont sûrement marqué plus d'un.
Dagoni. C'est le nom donné à la première ville que le conquérant Thaob Pores fonda. C'est la plus grande et le plus vieille ville de Déra. Elle n'est affiliée à aucun des trois royaumes et est restée indépendante et est toujours restée indépendante après les morts de Thilian, Rhemas et Alaok. Cette cité apparaît comme un lieu rêvé pour y vivre et un endroit très moderne. Peuplée d'environ cinquante mille habitants, Dagoni est une ville multiculturelle, partageant les cultures des trois royaumes. Elle a une frontière naturelle avec Haeli, la chaîne de montagnes de Rochamrord. A l'est, Graef fait frontière avec la forêt de Savauses. Il y a également un fleuve qui prend sa source à Unukor, Le Sentreo, qui vient se jetter dans la mer au nord de cette cité.
Ibytrem est bien décidé à rejoindre l'ancien laboratoire de son frère. Accompagné de Cabain et d'Odos et après plusieurs jours de marche, ils parviennent à Dagoni après plusieurs jours de marche et après avoir traversé la forêt. Dès qu'ils passent la frontière et qu'ils découvrent la ville, le lieutenant et l'apprenti découvre une ville qu'ils n'avaient jamais vu auparavant. Ibytrem, lui, a déjà eu l'occasion d'y aller pendant sa jeunesse.
Pour commencer, Dagoni est une démocratie. Toutes les cinq années, un homme et une femme sont choisis comme seigneur par vote et leurs conseillers qui possèdent le pouvoir sont également nommés par le peuple. Ils vivent dans un château au centre de la ville et déjà là, de nombreux bâtiments l'entourent. Il existe de nombreux quartiers très différents les uns des autres, tirant leur origine des anciens immigrants des royaumes. Le Quartier des Fleurs, à l'est de la ville, est un quartier essentiellement composé de descendants d'immigrants de Graef. C'est là que les trois nouveaux venus s'y sentent le mieux, car cela leur rappelle leur royaume d'origine. Il y a de nombreux autres quartiers : Le Quartier du Sang, réputé pour ses nombreuses bagarres, le Quartier des Femmes, c'est dans ce quartier où la révolution féministe de l'an 142 avait commencé, le Quartier des Chevaliers, qui est, comme son nom l'indique, le lieu où vivent le plus de chevaliers, le Quartier Marchand, où beaucoup de marchands se sont installés, où ils vendent leurs produits chaque jour et beaucoup d'autres. Pour résumer, c'est le lieu rêvé pour s'installer, c'est un lieu qui est à la fois ressemblant et différent des trois royaumes.

Odos : Où est le laboratoire de votre frère ?

Ibytrem : Au Quartier de Dolan le fondateur, à l'ouest de la ville. Nous allons devoir marcher un peu, cela vous donnera une occasion de visiter un peu Dagoni.

Cabain : C'est une bien charmante ville. Je comprends pourquoi ils ont proclamé leur indépendance. J'aime les lieux multiculturels comme celui-là.

Ibytrem : Ne discutons pas de politique, ce ne sont pas nos affaires.

Les trois hommes se baladent à travers la ville, d'ouest en est et rencontrent diverses personnes et diverses situations. En passant par le Quartier du sang, ils tombent sur une bagarre : deux hommes, à côté d'une auberge, se battent à coup de poing.

Odos : C'est autorisé les bagarres publiques, ici ?

Cabain : Il y en a partout, c'est quelque chose qui fait partie de nos vies.

Odos : Il ne faut pas les laisser se battre !

Cabain : Mais où vas-tu malheureux ?

Odos se dresse entre les deux hommes qui se bagarrent.

Odos : Pas de bagarre ! La violence ne résout rien !

Un des bagarreurs : Dégage, toi !

Un des deux hommes l'éjecte de sa main droite et ils continuent de se battre, jusqu'à ce que deux gardes, qui ont aperçu la bagarre, viennent les arrêter.

Un garde : Vous avez perturbé l'ordre publique ! Je ne connais pas la raison de votre bagarre, mais vous allez nous suivre à la prison !

Les gardes se saisissent des deux bagarreurs et les conduisent vers la prison de Dagoni où ils seront surveillés. Pendant ce temps, Ibytrem et Cabain sont allés voir l'état d'Odos.

Ibytrem : Tu n'as rien ? Tu n'as pas besoin d'un sort de soin de blessures légères.

Odos : Ca ira...

Cabain : La sécurité est renforcée. Ils n'ont pas d'association ici, pour une ville, ça ne servirait à rien...

Odos se relève et fait semblant d'être en pleine forme.

Ibytrem : Qu'est-ce qui t'a pris, gamin ?

Odos : Je pensais pouvoir les arrêter.

Cabain : Ce n'est pas ton devoir.

Odos : Bien sûr que si ! Je suis un membre d'une association de justice !

Cabain : Oui, et cette association se trouve à Graef, pas ici. De plus, nous n'avons pas à intervenir pour ça.

Ibytrem : Tu es jeune et naïf. J'étais comme toi à ton âge, je pensais que les humains étaient bons et s'entraidaient, je croyais que la paix dans le monde était possible...maintenant, je crois en des choses vraies et j'agis de façon raisonnable.

Odos : Nous sommes encore loin ?

Ibytrem : Oui. Alors ne traînons pas.

Ibytrem et les deux autres continuent leur traversée de la ville. En passant par de nombreux quartiers, ils observent le différent mode de vie de la population. Ils passent notamment par une plaine à l'écart de la ville, où a lieu un tournoi entre différents chevaliers originaires d'Unukor, d'Haeli, de Graef ou tout simplement des chevaliers de Dagoni. En marchant dans le quartier marchand, ils peuvent apercevoir quel type de produits sont vendus à Dagoni : il y a des livres de magie, des éléments de décoration de maisons comme les tapis, mais également de la nourriture provenant des différents royaumes. En général, les établis où les marchands vendent leur produits sont petits alors ils crient beaucoup pour se faire remarquer et vendre leurs affaires. Les trois hommes passent aussi par un quartier malfamé, il y a notamment une maison close où des hommes et des femmes sont payés pour faire l'amour à d'autres hommes et femmes, mais il n'y traînent pas. Enfin, ils parviennent au Quartier de Dolan et il leur faut peu de temps avant d'atteindre la laboratoire du frère d'Ibytrem et à leur plus grande surprise, cette maison est surveillée par trois gardes armés d'épées.

Un garde : Que voulez-vous ?

Ibytrem : Pourquoi gardez-vous cette maison ?

Le garde : Un vieil homme est mort en faisant une expérience étrange. Nous pensons l'endroit hors de danger, mais nous le surveillons car nous craignons que ce qu'il y a à l'intérieur est trop dangereux pour être connu du grand public.

Un autre garde : Eh ! Mais tu ne les reconnais pas ? Ces trois hommes font partie de l'association de Graef ?

Le garde : Est-ce vraiment important ?

Le troisième garde : Mais bien sûr ! C'est un lieu où la magie doit être utilisé ! Ces gars-là savent ce qu'ils font !

Le deuxième garde : Vous connaissiez Thosur Qurth ?

Ibytrem : Oui, c'était mon frère.

Le deuxième garde : Ah, je suis désolé, c'est celui qui est mort.

Ibytrem : J'étais déjà au courant. C'est pour ça que je suis venu ici.

Le troisième garde : Attendez ! Vous êtes Ibytrem Qurth, le maître de l'association de Graef ?

Ibytrem : En effet.

Le deuxième garde : Vous venez de loin ! Nous vous devons le plus grand des respects !

Ibytrem : Content de vous rencontrer. Je suis accompagné de Cabain, un des lieutenants ainsi que d'Odos, un jeune mage cherchant à en savoir plus sur la magie. A savoir que j'ai abandonné mon poste de maître et que je l'ai confié à quelqu'un de responsable, je ne suis plus que le régent, à présent.
Le premier garde : Que pouvons-nous faire pour vous ?

Ibytrem : Nous désirons simplement entrer dans cette maison.

Le deuxième garde : Aucun souci ! Nous vous laissons entrer et nous partons prévenir nos supérieurs qu'il n'y a plus besoin de surveiller l'endroit ! Un petit conseil tout de même : le laboratoire n'est pas en parfait état, ne faites pas les mêmes erreurs que votre frère.

Ibytrem : Je ne les ferai pas.

Le troisième garde : Bien. Nous vous laissons.

Les trois gardes saluent les trois hommes puis ils s'en vont. Ibytrem ouvre la porte et entre dans la maison. Suivi par Cabain et Odos, il prend la parole :

Ibytrem : Le laboratoire est dans la pièce d'à côté, je le sens.

Le vieil homme ouvre la porte et entre dans une grande salle carrelée et entourée par de nombreuses fenêtres. Il y a quelques tables pour faire de l'alchimie, de nombreux meubles pour ranger les livres et un espace assez grand pour faire des expériences grandeur nature.

Odos : C'est beau ! C'est le lieu rêvé pour tous les mages ! Si les autres voyaient ça !

Cabain : Ils seraient impressionnés, en effet.

Cependant, il semblerait que quelques livres aient été perdus et que le bâtiment ne soit pas entièrement stable : c'est l'effet du passage de Thosur. Ibytrem fouille les tables et finit par attraper un gros livre poussiéreux ouvert à la moitié. Cabain et Odos le rejoignent immédiatement.

Cabain : "La magie oubliée" Tel est son nom.

Odos : Quelle est cette magie oubliée ?

Ibytrem : La raison de ma venue ici. Tous les sorts interdits y sont consignés.

Odos : Mais, maître ! N'est-ce pas un peu dangereux ?

Ibytrem : Il est vrai que les sorts les plus dangereux figurent dans ce livre. Mais n'est-ce pas tentant de les connaître ? Il y en a des dizaines, voir des centaines, un vrai mage doit tous les maîtriser ! Et je les maîtriserai !

Cabain : Nous suivons toujours vos ordres. Quand commençons-nous ?

Ibytrem : Nous commençons tout de suite.

Les trois hommes vont désormais entrer dans les profondeurs et connaître les secrets de la magie oubliée, qu'ils le veuillent ou non...
Snekor a parfaitement réussi sa mission. Après avoir passé une nuit blanche pour rentrer dans la base de l'association d'Haeli, il décide de faire une petite pause et se retrouve le dos contre le mur, histoire de voir tout le monde. Surveillant les alentours, il voit Soerid s'approcher de lui, certainement pour lui parler.

Soerid : Snekor, je t'ai souvent critiqué, mais là, tu as fait du bon boulot.

Snekor : Tu me donnes des compliments, maintenant ? Etrange.

Soerid : Sois plutôt content au lieu de t'interroger encore et toujours ! Je dois dire que ton arrivée ici a bouleversé pas mal de choses. Quel est ton secret ?

Snekor : C'est toi qui m'as recruté, tu devrais le savoir.

Soerid : Tu caches bien ton jeu. Tu as un but caché, j'en suis certain ! En tout cas, tu as réussi à impressionner Leonas ! Il paraît que tu le connais.

Snekor : Ca se pourrait, mais ça ne regarde que moi.

Soerid : Leonas est craint de tous et sera très certainement le prochain maître. Toi et moi, notre point commun, c'est que nous l'impressionnons tous les deux !

Snekor : Tu ne l'impressionnes pas le moins du monde. Il te considère comme inférieur à lui, ce qui est normal.

Soerid : Espèce de...bref, tu es toujours aussi arrogant. De toute façon, il est déjà reparti en missions de plusieurs jours avec sa copine, ils ne restent jamais longtemps ici, ces deux-là. Encore une mission de première importance que Galao lui-même leur a confié.

Snekor : Tu n'as plus rien à me dire ? Je n'aime pas ta présence ici.

Soerid : Bien, je pars, puisque tu l'exiges !

Soerid, de nouveau irrité par ce que Snekor lui a dit, s'en va rapidement retourner à ses tâches. Maintenant, c'est Aero qui rejoint Snekor, désirant également engager la conversation avec lui.

Aero : Snekor, t'a-t-on déjà félicité pour tes exploits de ta dernière mission ?

Snekor : On m'a trop félicité. Je n'aime pas les louanges.

Aero : Tu n'es pas quelqu'un comme les autres. Je suis arrivé ici plus ou moins en même temps que toi, mais tu es désormais bien plus connu que moi ici !

Snekor : Tu es jaloux ?

Aero : Pas du tout ! Nous sommes tous les deux espions, et notre travail est pratiquement le même ! Tu es mon modèle !

Snekor : Tant mieux alors, puisque tu es l'un des seuls dignes de confiance ici. Je suis ici depuis un certain temps et j'ai appris à qui je devais me fier et de qui je devais me méfier.

Aero : Ah bon ?

Snekor : Oui. Par exemple, il y a ce roux en train de boire là-bas, celui avec une espadon et une armure de plates. Je sais qu'il s'appelle Zaran, que c'est un guerrier et que c'est une véritable brute. Ce n'est pas le genre de personnes avec qui j'aime parler. Sur le coin là-bas, il y a une patrouilleuse, celle armée d'une tenue noire et d'une épée. Je sais qu'elle s'appelle Loka et qu'elle accomplit bien son travail, mais elle ne parle pratiquement avec personne, c'est une solitaire. Finalement, ce n'est pas si difficile de connaître les gens.

Aero : Je vois...

En pleine discussion, la porte s'ouvre violemment et c'est Itard qui revient à la base, il n'est pas le même que d'habitude.

Aero : Itard ! Tu es de retour !

Snekor : Il a de nouvelles armes ? Où les a-t-il obtenu ?

Aero s'approche du berserker. Ce dernier, qui contient toujours sa rage permanente, grogne.

Itard : Tu es...un allié. Je suis en sécurité ici...

Itard s'en va faire autre chose, malgré le fait qu'il semble toujours en position de départ et qu'il ressente plus que de la colère.

Aero : Que lui est-il arrivé ?

Snekor : Je crois que je sais...

Et pendant que de nouvelles choses se préparent à Haeli, le retour des membres enlevés d'Unukor attirent la foule. Dans la pièce principale, Elrond, Percedon, Regnak, Brad, Athalnir et Garon sont entourés de bon nombre de leurs amis : Yûki, Aureg, Lantan, Helmut, Jerrick et même le maître Cireg est présent.

Brad : Désolé d'avoir été absent, Helmut.

Helmut : Il est vrai que tu as été en danger. Mais tu t'en es bien sorti.

Brad : Sans Elena, nous serions morts.

Jerrick : Content qu'elle ait décidé de vous suivre, je n'aurai pas pris cette décision. D'ailleurs, où est-elle ?

Garon : Elle a raccompagné Fornandos au château des seigneurs d'Adroder. Elle pourra en profiter pour dire aux seigneurs où se trouve la base de cette confrérie d'assassins.

Elrond : Je ne pensais pas que cette histoire me mènerait si loin. Désolé de vous avoir entraîné là-dedans.

Cireg : C'était nécessaire. A présent, nous savons où se trouvent ces criminels. A présent, c'est aux chevaliers d'Adroder d'aller les trouver et les arrêter, j'aurais bien envoyé quelques-uns parmi vous, mais après ce qui s'est passé, ce serait tout de même trop dangereux.

Helmut : Garon, Percedon ! Vous allez vous en sortir ?

Garon : Ce n'est qu'une égratignure.

Percedon : J'ai perdu ma dignité, mais je suis un membre de l'association d'Unukor, je la récupérerai très vite.

Regnak : Qui aurait pu penser que le responsable de la prison de notre capitale était un assassin infiltré ?

Elrond : Pour moi, ça expliquait pas mal de choses, mais bon, j'étais prisonnier...

Cireg : Ils vont devoir le remplacer. Ca me fait penser que demain, quelque chose d'important va se passer.

Athalnir : Laquelle ?


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