Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Les Royaumes de Déra


Par : Sevelith
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 9 : La Magie Oubliée


Publié le 15/02/2015 à 20:31:46 par Sevelith

C'est une scène horrible qui s'est déroulée devant plein de membres de l'association d'Haeli, dans la pièce principale de leur base. Certains sont choqués devant ce qui vient de se passer, d'autres ont trouvé l'exécution de Pascal passionnante et pensent que la décision de Galao est juste. Le corps de l'arbalétrier repose à plat ventre, du sang coule de son cou et se répand sur le sol et sa tête s'est posée juste devant lui. C'est à ce moment-là que le vieil homme reprend sa hache ensanglantée.

Galao : Sylvia, nous avons perdu six de nos archers. Il va falloir en trouver d'autres. Pour les prochains recrutements, favorise le recrutement de gens qui se battent à distance.

Sylvia : C'est entendu, maître. En plus, les lieutenants Leonas Droscen et Shanarie Soparan ne sont pas encore rentrés et ils maîtrisent tous les deux l'art du combat à distance.

Galao : Qu'est-ce que vous regardez, vous tous ? L'exécution est terminée, il n'y a plus rien à voir ! Débarrassez-moi de ce corps et donnez-le au corbeau, c'est tout ce qu'il mérite et ça les régalera ! Son carreau m'a bien fait mal...j'espère que les seigneurs comprendront et ne me passeront pas un savon. Il est clair qu'une enquête risque d'être menée, mais j'ai fait le nécessaire !

Galao grimpe les escaliers et s'en va. Petit à petit, le calme revient, les gens se séparent, plongés dans des discussions sur les derniers moments. Ragnarok reste avec Soerid, et voit différentes personnes emporter les restes de Pascal dehors.

Ragnarok : Peut-être que le maître avait raison...

Soerid : Evidemment qu'il avait raison. N'aie aucune compassion pour ce genre de type, Pascal était sectaire et solitaire. Il n'était pas digne d'être parmi nous et nous a trahi en attaquant notre maître. Tant pis pour lui.

Ragnarok : Mais tout de même, comme ça, devant tout le monde ! Et si ses accusation étaient fondées ? Si Galao avait vraiment l'intention de déclencher une guerre ?

Soerid : Tu n'as pas rencontré les membres de l'association d'Unukor dernièrement, tu ne peux pas comprendre. Si guerre il y a, nous gagnerons et nous aurons la domination sur un autre royaume, ce qui n'est pas un mal en soi.

Ragnarok : Au final, il a rejoint ses amis. Galao avait sûrement raison, Pascal ne devait être qu'un pion dans son échiquier.

Soerid : Voilà, ça c'est raisonner correctement ! Tu obéis aux ordres, tu es efficace et tu pourras encore vivre quelques années !

Aero : Que faisons-nous à présent, Ragnarok ?

L'espion les a rejoint dans leur discussion. Il semble bien s'entendre avec le vieillard et il souhaite donner son avis sur l'exécution.

Ragnarok : Je ne sais pas. Il s'est passé suffisamment de choses pour aujourd'hui...

Aero : Pascal était un chic type. Je sais bien qu'après ce qu'il avait fait, il méritait la mort, mais il faut avouer que c'était brutal.

Ragnarok : Je pense la même chose.

Aero : Le maître a fait le nécessaire, mais il ne faudrait pas qu'il nous entraîne vers notre propre perte. Ne soyez pas trop confiant.

Soerid : Il ne faut jamais être trop confiant. Et vous, vous ne devriez pas trop vous attrister. Des morts, on en a eu. Les deux précédents lieutenants, par exemple.

Aero : De qui tu parles ?

Soerid : Leonas et Shanarie.

Ragnarok : On m'a dit qu'ils n'étaient pas revenus de missions, ils sont peut-être toujours vivants.

Soerid : Cela fait onze mois qu'ils sont partis. Peu de mission durent aussi longtemps. Ils sont morts et j'ai pris leur place. Remarque, j'aurais préféré que Sylvia meure à leur place, parce que eux, c'étaient des vrais lieutenants, qui ne reculaient devant rien.

Aero : Pour quelle mission sont-ils partis ?

Soerid : Confidentiel. Et si vous êtes choqués par la mort d'un traître, il ne vaut mieux pas vous raconter.

Le lieutenant baisse la tête et s'en va, laissant Aero et Ragnarok sans apporter de réponses à leurs questions. Pendant ce temps, Itard et Snekor sont allés jeter les différents morceaux du corps en retrait par rapport à la base.

Itard : Quelle mort inutile. Je parle bien sûr de toutes ces morts.

Snekor : C'était un spectacle sublime. J'adore ce genre de morts.

Itard : Etre content de la mort d'autres...certes, je suis berserker et mon devoir m'impose parfois de tuer des gens, mais je n'éprouve aucun plaisir à tuer. Envoyer les archers à la mort...si j'étais Pascal, j'aurais réagi de la même façon.

Snekor : Et tu serais mort.

Itard : Je veux savoir pourquoi le maître a fait ça ! Nous avons perdu six membres importants de notre guilde, et inutilement. Je ne sais pas où Galao veut nous mener, mais je ne suis pas sûr de le suivre partout ! Il n'est pas question de me rebeller, les choses devront se poursuivre plus ou moins comme avant...enfin, je crois. En tout cas, je n'approuve pas ce qui vient de se passer.

Snekor : Moi, je reste partagé, je doute.

Itard : Mais encore ?

Snekor : Tu n'as pas à en savoir plus. Nous nous connaissons à peine.

L'espion retourne à la base, son travail étant fini. Il laisse le berserker sans réponse alors que ce dernier a avoué ses pensées. Personne ne peut dormir tranquille après ce qui s'est passé, mais beaucoup des membres préfèrent garder leurs pensées pour eux.
C'est le matin et la journée est encore bien ensoleillée à Graef. Malgré l'heure, le maître de l'association Ibytrem rejoint directement la salle où il apprend la magie oubliée. Pilan le rejoint peut après, referme la porte derrière lui. Comme c'est l'aube, la pièce est peu éclairée, alors le second utilise un sort qui éclaire la pièce.

Pilan : Simplet, mais toujours aussi utile.

Ibytrem : Où en étions-nous ?

Pilan : Nous avons bien avancé. Néanmoins, comme je vous l'ai dit, maître, je n'ai pas appris tous les sorts, je vous en ai déjà appris une dizaine, les autres se trouvent où vous savez.

Ibytrem : Tu penses que le moment est venu pour moi de partir à Dagoni ?

Pilan : Pas de précipitations ! Si vous y allez trop vite, vous risquerez de finir comme votre défunt frère. Il y a certains précautions à prendre avant d'essayer d'apprendre à utiliser les sorts les plus dangereux.

Ibytrem : Lesquelles ?

Pilan : Eh bien, aujourd'hui, ce que j'ai à vous enseigner, c'est une brève histoire de la magie. J'ai le livre quelque part ici.

Pilan fouille dans l'une de ses commodes, après un petite temps, il sort un livre assez épais, souffle dessus puis le pose sur une table.

Pilan : "Une brève histoire de la magie", c'est bien ce livre-là. 526 pages, raisonnable.

Ibytrem : Où as-tu obtenu ce livre, je ne l'ai jamais vu auparavant !

Pilan : A un vieux marchand à Jeoreg, son dernier exemplaire. C'est lui-même qui l'a écrit il y a environ trois ans, d'après ce qu'il m'a dit. Il m'a raconté aussi qu'après son impression, ce livre a été plutôt bien vendu.

Ibytrem : Je vais devoir lire ce livre de plus de 500 pages ? Il est vrai que j'aime bien lire, mais je dépasse rarement ceux de 300 pages.

Pilan : Non, je ne vais pas vous demander de tout lire ! Je vais juste vous lire les passages les plus importants.

Ibytrem : Vas-y, je veux en savoir plus.

Pilan : "La magie est un phénomène qui a toujours fasciné les humains, et ce, depuis bien avant la découverte de Déra. Avant la deuxième ère, 25% de la population connaissait au moins un sort magique. Mystique, puissant, intéressant, la magie a sa propre histoire et..."

Ibytrem : Non, ce passage ne m'intéresse pas !

Pilan : Je m'en doutais. Ce n'était qu'une introduction que personne connaît. J'avance jusqu'à la page 19.

Ibytrem : J'écoute.

Pilan : "Avant la deuxième ère" c'est le nom du chapitre. "Comme je l'ai déjà dit, la magie est apparue en même temps que les hommes et était déjà utilisée depuis des siècles, voir des millénaires avant la découverte de Déra. Eclairer une pièce sans chandelle, produire du feu par un simple geste de la main, aucun doute, la magie était déjà ancrée dans la vie de tous les jours. Mais il y avait quelque chose de différent par rapport à notre époque. Il fut un temps où il n'y avait pas deux types de magies. En effet, tout le monde à Graef le sait : il existe la magie normale, enseignée dans les écoles à tous les curieux et la magie oubliée, qui porte effectivement ce nom, car dans mon entourage, ceux qui l'utilisent se comptent sur les doigts d'une main. Il faut savoir qu'à l'époque, la magie était en plein essor : des nouveaux sorts étaient créés chaque jour. Mais on ne se rendait pas compte de ce danger à l'époque..."

Après un petit silence, Pilan reprend la parole :

Pilan : Je passe quelques dizaines de pages. "...Ici, la personne la plus connue du vieux continent est sans aucun doute Thaob Pores, inutile de s'attarder sur lui, et tout le monde sait qu'il fut entouré de mages pendant toute sa vie. Mais qui, dans le grand peuple, connaît le nom de ces mages ? L'un d'entre eux fut légendaire, son nom : Furnon Tirk. Pourquoi était-il légendaire ? Mais parce qu'il maîtrisait absolument tous les sorts existants à cette époque. Il voulait aller plus loin. Il avait soif de faire découverte, il avait donc accompagné Thaob dans son expédition où il a découvert Déra. Avant d'arriver à son objectif, il est passé par plusieurs îles, et il y en avait notamment une où Furnon avait décidé de passer à l'action. Il voulait absolument tout savoir. Il a créé le plus puissant des sorts, il l'a même écrit dans un livre pour qu'il soit conservé. Cela a créé une violente dispute entre lui et Thaob, et ce dernier décida de le laisser sur l'île juste avant de repartir. C'est là que le mage a décidé d'utiliser son sort. En quelques minutes, l'île était devenu un trou béant, et il a été complètement désintégré..."

Ibytrem : Ce mage s'est suicidé ?
Pilan : Logique. Abandonné sur une île quasi déserte, il voulait absolument utiliser ce sort. Je continue, avec l'un des passages les plus intéressants : "...Ce sort ? C'est le sortilège de destruction massive. Il désintègre tout sur son passage, ne laissant rien du tout, et il continue jusqu'à ce que son utilisateur lui-même succombe. Oui, vous lisez correctement : ce sort existe et est capable de détruire le monde. Il suffit que l'utilisateur ait une volonté et une résistance hors norme pour que cela arrive. Même si la flotte de Thaob n'eut rien, tout son équipage fut témoin de la scène. Après avoir colonisé Déra et être devenu le seigneur de ces terres, Thaob Pores, qui n'aimait pas la magie à la base, fit un tri parmi tous les sorts connus. Il les divisa en deux catégories : une qui serait autorisée et enseignée, l'autre qui serait interdite et punie de mort."

Ibytrem : Attends un peu...mon frère a utilisé ce sort !

Pilan : C'est fort probable.

Ibytrem : Pourquoi ?

Pilan : Un test, je suppose. Que ce soit Furnon ou lui, ils étaient tous les deux vieux et c'était le moment idéal.

Ibytrem : Continue, je veux entendre la suite !

Pilan : "Du début de la deuxième ère à aujourd'hui." Nouveau chapitre, voyons voir ce qu'il y a d'intéressant : "Je suppose que tout le monde, du moins à Graef, connaît son fondateur et son premier seigneur : Alaok le vert. Nous le connaissons surtout parce qu'il fut le premier mage né à Déra. Il fut aussi le premier mage auquel on enseignait la magie "normale"." "...Après la mort de Thaob et Alaok devenu seigneur de Graef, son royaume fut bâtie à sa manière. C'est de cette manière que la magie oubliée fut oubliée, car les sorts étaient conservés seulement dans quelques livres. A partir de ce moment, nous sommes passés au moment de la magie pure, la vraie magie, d'après les érudits."

Ibytrem : Ton livre révèle beaucoup de choses. Mais y'a-t-il un chapitre spécialisé dans la magie oubliée ?

Pilan : Vers la fin du livre, l'auteur a fait un résumé de la magie oubliée : "Je tiens à parler une dernière fois de la magie oubliée, et je sais que j'en ai déjà plus dit que beaucoup ces dernières décennies. Je vais résumer ma pensée et ce qu'il y a à savoir sur cette magie. C'est une magie qui permet de détenir le pouvoir, avec des sorts beaucoup plus puissants que ceux de base, mais elle est dangereuse et violente pour tout le monde, même pour son utilisateur. En tant que mage de profession, je déconseille à quiconque d'utiliser cette magie car elle pourrait vous détruire. Et si vous avez le courage (ou la stupidité) de l'essayer, voici quelques conseils : D'abord, n'en abusez pas, elle pourrait se révéler dans bien des situations, mais de nombreuses utilisations, ce sera déjà ça qui vous mènera à votre perte. Ensuite, apprenez en priorité les sorts les moins dangereux, utilisez-les au meilleurs moments et sachez exactement ce que produit ce sort avant de l'utiliser. Et enfin, sachez que apprendre la magie oubliée n'est plus interdite aujourd'hui, même si peu de personnes le font, mais sachez que notre civilisation a pu se débrouiller sans depuis des siècles. Je bannis tout utilisation des cinq sorts destructeurs, notamment le sort de Furnon, mais aussi quatre autres tout aussi mortels."

Ibytrem : Pour la magie oubliée, je pense que je détiens suffisamment d'informations. Dit-il quelque chose sur les élus de la magie, comme tu m'as parlé ?

Pilan : J'ai tout lu et non. Rien du tout à ce sujet. Peu de gens le savent, et vous et moi faisons partie des gens qui le savent.

Ibytrem : Merci pour tout, Pilan. Tu es plus que digne d'être mon successeur. Il est temps que je complète mon savoir sur la magie oubliée et que je trouve l'élu de la magie !

Pilan : Ne vous précipitez pas. Votre départ risque d'attirer les soupçons et tout le monde ne me voit pas comme maître.

Ibytrem : Je suis vieux, Pilan et je n'ai plus le temps d'attendre. Les gens devront obéir à tes ordres jusqu'à mon retour.

Pilan : Alors organisez une réunion. Vous devriez demander aussi si des gens de l'association veulent partir avec vous.

Ibytrem : Comment ? Mais ne devrions-nous pas garder tout ce savoir et ce pouvoir pour nous ? Les jeunes gens qui m'entourent doivent rester dans ce type d'ignorance.

Pilan : Je vous comprends. Cependant, pour la pratique, il faut bien des cobayes.

Ibytrem : D'accord. J'organiserai une réunion ce soir et nous partirons demain matin.

Pilan : C'est la bonne décision, maître.

Le sort qu'a envoyé Pilan pour éclairer s'estompe et la pièce se retrouve dans le même état qu'avant.
Adroder, la capitale d'Unukor, est une grande ville contenant une multitude de lieux intéressants à voir. Le lieutenant Jerrick de l'association de Graef, accompagné de Percedon, Garon et Regnak sont partis enquêter sur l'attaque des cinq archers de l'association d'Haeli contre Aureg et Lantan. Après une fouille et des interrogatoires du quartier de Dombourg, ils sont sans information supplémentaire. D'après un des habitants du quartier, seule Rytha Voluntiis, la voleuse ayant participé au combat, peut en savoir plus. Se dirigeant vers la prison d'Adroder, le jour était déjà bien avancé lorsque le petit groupe parcourait le chemin. Ils ont donc décidé de passer la nuit dans une auberge, malgré les réticences de Percedon, afin de poursuivre l'enquête le lendemain, car Jerrick considère qu'une enquête ne doit pas être faite dans la précipitation. C'est le matin lorsque les quatre membres atteignent enfin la prison. C'est un bâtiment assez grand, haut de plusieurs étages et rectangulaire, avec une cour intérieure. Le lieutenant entre en premier et est directement reçu par le responsable de la prison.

Le responsable : Bonjour, membres de la justice ! Que puis-je faire pour vous ?

Jerrick : Nous sommes en mission. Nous souhaiterons interroger un prisonnier.

Le responsable : Qui ? Avez-vous un nom ?

Percedon : Rytha Voluntiis. Celle qui volait aux riches.

Le responsable : Ah oui, la nouvelle. Qu'il en soit ainsi, je vais vous mener à elle.

Le responsable mène les quatre hommes à travers différents couloirs, ils parcourent également quelques escaliers. Chacun d'entre eux peut voir comme chaque incarcéré subit sa peine : certains sont silencieux comme la nuit, d'autres essaient de discuter avec leurs voisins (les cellules sont individuelles), d'autres pleurent, regrettant leurs crimes et leur vie gâchée. Enfin, le responsable les arrête dans un couloir.

Le responsable : Rytha Voluntiis ! Tu as de la visite ! Si vous ne l'avez pas vue vous autres, elle est à votre gauche. Repartez quand vous voulez, les barreaux sont solides !

Le responsable de la prison s'en va assez rapidement pendant que le petit groupe se rapproche de la cellule dite dans le couloir à peine éclairé.

Rytha : Des gens qui s'intéressent à moi ? C'est charmant !

La voleuse regarde les quatre hommes et s'aperçoit que les insignes sont les mêmes que les deux hommes qui l'ont capturé.

Rytha : Encore vous ? Je suis déjà dans cette cellule minuscule, vous voulez quoi de plus ?

Garon : Je ne me souviens pas t'avoir rencontré.

Rytha : Vos deux amis, Aureg et Lantan, m'ont privé de ma liberté dont j'avais parfaitement le droit ! Regardez où je suis, il n'y a qu'un petit lit, une grille minuscule et une petite table, et je suis ici 22 heures sur 24, avec seulement deux rations de nourriture et de l'eau par jour ! Et j'en ai pour six mois dans cet endroit pourri !

Une prisonnière : Oh, ça va ! Moi j'en ai pour 15 ans, et je ne me plains pas à longueur de journées !

Rytha semble démunie. En tenue de prisonnière, elle ne cesse d'exprimer sa colère et de se plaindre. Déjà fatigué par cette femme, Regnak regarde autour de lui et s'aperçoit seulement maintenant que même si la prison est mixte, les femmes et les hommes ne se trouvent jamais dans le même couloir.

Jerrick : Bon, déjà, on n'en a rien à battre de ta vie. Nous, ce qu'on veut, ce sont des informations.

Rytha : Mes mensurations ?

Jerrick : Non ! Je ne veux pas jouer aux devinettes et tu m'énerves déjà ! Parle-moi de ce qui t'est arrivé récemment !

Rytha : Je l'ai déjà expliqué.

Jerrick : Non, avant !

Percedon : Jerrick, ça ne marchera jamais, il faut être plus précis. Tu as été attaqué par cinq archers, l'autre jour. C'est sur ça que nous aimerions avoir des informations.

Rytha : Je n'étais pas visée et j'ai été prise dans ce combat par la faute de vos congénères ! Si ça n'était pas arrivé, j'aurais pu m'enfuir, comme d'habitude ! Mais après le combat, Aureg m'a fait croire que comme nous avions combattu ensemble et qu'il m'avait empêché de tomber du toit, je pourrai devenir son allié, mais c'était du pipeau, il m'a sauvé la vie juste pour accomplir sa mission !

Jerrick : Je ne t'ai pas demandé de raconter ta vie, si tu veux te plaindre je suis sûr que le mur veut t'écouter.

Rytha : Vous vouliez des informations, oui ou non ?

Garon : Mais ce genre d'informations étaient déjà en notre possession, puisque Lantan et Aureg ont participé à cette scène.

Rytha : Y'a rien à savoir de plus ! Si vous voulez m'humilier encore et encore, j'appelle les geôliers !

Regnak : Comme tu veux, mais avant, sache que nous avons interrogé hier le riche chez qui tu as volé. Il a envisagé la possibilité que tu aies engagé ces archers pour te protéger !

Rytha : Mais c'est n'importe quoi ! J'ai été prise dans cette attaque et j'ai failli mourir ! Pourquoi serais-je concernée ? C'est vos copains qu'ils visaient, personne d'autre ! Comme j'étais prise dans le combat, j'ai dû me battre contre ces archers...

Percedon : Nous tournons en rond.

Rytha : Je n'ai plus rien à vous dire, foutez le camp !

Comme la prisonnière est proche des barreaux, Regnak saisit ses deux mains et dégaine son épée qu'il met juste au-dessus de ce qu'il a saisi.
Regnak : Tu sais, il y a quelques siècles, les voleurs, on leur coupait les mains pour qu'ils ne recommencent pas.

Rytha : Lâche-moi, sale brute ! Vous n'avez pas le droit de couper mes précieuses mains !

Jerrick : Si t'avais pas compris, nous sommes des membres de la justice. Dans certaines circonstances, nous sommes au-dessus des lois. Par exemple, je pourrais demander aux geôliers d'ouvrir la cage pour que je puisse passer un bon moment avec toi.

Rytha : Va te faire foutre !

Percedon : Jerrick !

Jerrick : Je rigolais, ça va...Bref, tout ça pour dire : si mon ami te coupait les mains, qui le regretterait ?

Regnak : Maintenant, tu vas dire tout ce que tu sais et tu finiras en un seul morceau !

Rytha : Attendez...c'est vrai que j'avais déjà vu les archers en ville avant, mais je ne pensais pas qu'ils s'intéresseraient à moi ! Je me demandais ce qu'ils faisaient ici, j'ai écouté quelques-unes de leurs conversations, il venaient d'Haeli et leur maître les avait envoyés ici pour tuer l'un d'entre vous pour faire passer un message à vos supérieurs.

Regnak : C'était une provocation ?

Rytha : Voilà, c'est tout ! Je voulais pas me mêler de ces affaires-là, ce serait trop dangereux, je voulais continuer à vivre comme une vraie femme libre, je prends tout ce qui me plaît et je vais où je veux. Que vous creviez, j'en avais rien à foutre, mais je voulais pas être entraînée dans cette histoire ! Tout est de votre faute ! Vous avez ruiné ma vie !

Regnak : Au final, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés, as-tu...

Jerrick, irrité par les provocations et les plaintes de Rytha, l'assomme d'un coup de poing, elle est donc inconsciente, par terre dans sa cellule.

Regnak : Eh ! Tu aurais pu attendre que je finisse !

Jerrick : Je pouvais pas la supporter une minute de plus. Elle ne sait pratiquement rien, inutile d'insister.

Garon : Alors nous rentrons bredouille ?

Percedon : Pas tout à fait. A présent nous pouvons confirmer ce que nous soupçonnions. Nous pouvons rentrer.

Les quatre membres, après cet interrogatoire, reviennent à l'entrée. Ils y retrouvent le responsable de la prison ainsi qu'Elrond, à leur plus grande surprise.

Percedon : Elrond ? Que fais-tu ici ?

Elrond : Je mène une mission d'enquête.

Garon : Nous avons pour ainsi dire terminé cette enquête.

Elrond : Hein ? Non, je mène ma propre enquête. Vous vous souvenez : j'ai arrêté un assassin qui avait tué un noble, et lorsqu'il s'est retrouvé en prison, il a été tué dans sa cellule. Je veux en savoir plus.

Jerrick : Cette mission est-elle consignée sur un papier ?

Elrond : Non, j'ai dit que c'était ma propre enquête.

Jerrick : Donc tu viens d'inventer une mission. Nous sommes certes nombreux, mais ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi !

Elrond : Je ne fais pas n'importe quoi. Je le fais parce que je sais que cette affaire est cruciale pour l'association et que si je la résous, ça en sera bénéfique pour tout le monde.

Jerrick : D'accord, comme tu veux ! Assume jusqu'au bout, alors.

Elrond : J'y compte bien.

Jerrick : Et ne rentre pas trop tard, tu risques d'attraper froid !

L'archer ignore la blague de mauvais goût du lieutenant et pendant que ses quatre compagnons sortent de la prison, Elrond part interroger le responsable pour en savoir plus sur son affaire.

Le responsable : Quoi encore ? Ce n'est pas la première visite que je reçois de votre association aujourd'hui.

Elrond : Elrond Camcacil, je suis archer, serviteur de la justice et protecteur du royaume.

L'homme sert la main du chef de la prison.

Le responsable : Que me vaut l'honneur de votre visite ?

Elrond : Je pense que vous avez deviné pourquoi, mais je peux vous faire un bref rappel. Cela fait plus d'une dizaine de jours que j'ai arrêté un assassin, vous savez, le meurtrier de Claude Victus. Récemment, il a été tué dans sa cellule.

Le responsable : Ne parlez pas de ça, cela porte malheur ! Vous vous rendez compte que cette prison est réputé dans tout le royaume comme un lieu de sécurité pour les prisonniers qui ne sont pas seulement recherchés par la justice ! Et là, un homme froidement assassiné en pleine nuit, certes c'était lui-même un meurtrier, mais tout de même !

Elrond : D'après les rumeurs, c'était un assassinat parfait.

Le responsable : En effet. Le tueur a été extrêmement discret. Il s'est infiltré discrètement et ne s'est pas fait repérer : aucun prisonnier et aucun geôliers tué, personne ne l'a entendu. L'acte s'est déroulé en pleine nuit et nous avons découvert sa mort que le lendemain matin !

Elrond : Surprenant. C'est sûrement un coup de la confrérie des assassins.

Le responsable : De qui ?

Elrond : Quand je le menais en prison, le meurtrier de Claude m'a parlé de qui lui avait donné l'ordre de le tuer. Il fait partie d'une confrérie d'assassins, il me l'a avoué.

Le responsable : Vous en savez plus que moi, c'est à propos du meurtre de ce prisonnier que vous venez ?

Elrond : Exactement.

Le responsable : Cela reste un mystère, et je crains ne pas pouvoir vous aider.

Elrond : C'est déjà suffisant comme ça. Merci à vous.

Le responsable : Au revoir. J'espère que vous éluciderez cette affaire.

Toujours sans informations supplémentaires, l'archer quitte à son tour la prison afin de poursuivre ses recherches.
La journée avance dans la base de l'association d'Haeli et la plaie de la perte de Pascal se renferme petit à petit. Beaucoup ont décidé de ne pas faire de missions, pour que cet événement tragique finisse par être oublié. C'est un jour qui apparaît comme particulier, puisque pour l'heure, la plupart des membres se sont regroupés dans la pièce principale, et même les lieutenants y sont pour le moment. Le responsable Ragnarok, n'ayant pas assez de demandes, a décidé lui aussi de rentrer dans la pièce principale. Et il semblerait que ce soit le moment venu pour un autre évènement. En effet, la porte s'ouvre et le vieil homme aperçoit un homme et une femme qu'il n'a jamais rencontré, ce qui n'est pas le cas de Sylvia qui les appelle immédiatement.

Sylvia : Shanarie ! Leonas ! Vous êtes de retour !

Reconnaissant leur nom, ils s'avancent en direction de la jeune femme. L'homme semble âgé d'une trentaine d'années, il est assez svelte mais son regard et son assurance montre qu'il possède une certaine force. Il est imberbe et il a les cheveux noirs assez courts. Leonas Troks, comme on l'appelle, est un lieutenant de l'association d'Haeli et l'on peut voir que c'est un homme sans pitié qui accomplit ses missions jusqu'au bout, mais que c'est aussi un guerrier aguerri et un redoutable maître d'armes. Il possède un arc, une lance et une hache, avec un carquois et d'autres outils attachés à sa ceinture. Il est assez grand et est borgne : un bandeau couvre son oeil droit. Shanarie Pnow, est également un lieutenant de cette association, et a aussi une trentaine d'années. C'est une maître d'armes très compétente. Elle possède deux yeux brillants, des cheveux clairs mi-longs, a un corps assez mince, des grandes chaussures. Elle est équipée, tout comme Leonas, d'une armure légère, d'un arc long, et enfin elle possède une épée. Elle a elle aussi des marques Les plus anciens membres les fixent, car le retour de deux lieutenants absents depuis si longtemps ne peut être que bon pour la guilde. Les membres les plus récents les regardent également, se demandant pour la plupart qui sont ces deux personnes.

Sylvia : Aero, va prévenir le maître du retour de Leonas et de Shanarie !

Aero : Oui, général !

Le lieutenant n'apprécie pas trop que l'espion lui a faite pour se moquer, mais le jeune homme s'exécute rapidement. Les deux lieutenants retrouvent Sylvia et lui serre la main, contents d'être revenu après des mois d'absence.

Sylvia : Je suis content de vous voir en vie ! Vous avez réussi votre mission ! Combien d'entre nous vous croyait morts ? Moi, je n'ai jamais douté de votre succès ! Mais...vous y avez laissé quelques membres...

Leona : Un vilain coup de poignard, me voilà borgne ! J'y suis habitué, et perdre une partie d'un sens permet de développer les autres.

Shanarie : Moi, j'ai perdu deux doigts, mais aucune importance, c'étaient les moins uties ! Trois doigts de ma main droite suffisent pour envoyer des flèches ! J'espère que tu as bien travaillé, Sylvia, parce que être l'unique lieutenant pendant des mois...ça a dû être difficile.

Sylvia : Eh bien, j'ai été seule pendant un moment, mais je me suis débrouillé. De plus, un autre lieutenant a été nommé pendant votre absence.

Soerid, se sentant appelé, rejoint le groupe pour que les lieutenants soient au complet.

Soerid : Leonas, Shanarie...je vous croyais mort.

Leonas : Tu es devenu lieutenant ? Etonnant.

Soerid : Je suis l'un des plus anciens de l'association.

Leonas : Peut-être, mais as-tu mon niveau, celui de Shanarie ou de Sylvia ? Non, tu es plus faible que nous, et tu as profité de notre absence pour faire ton lèche-cul avec le maître et obtenir du grade.

Soerid : En effet, mais maintenant que je suis à ce poste, j'y reste ! Il s'est passé beaucoup de choses pendant votre absence. Et je suis plus fort que Sylvia !

Shanarie : Bien sûr, toujours aussi prétentieux. Bref, nous avons des personnes à revoir.

Leonas : La moindre des choses, lorsqu'on est lieutenant, c'est d'accomplir ses missions ! Je vois qu'il y a beaucoup de glandeurs, il faut les forcer à faire des missions !

Soerid : Exceptionnellement, ils ont le droit de se reprendre un peu.

Shanarie : Ah bon ? Pourquoi ?

Soerid : Pascal a été exécuté publiquement par le maître hier, parce qu'il a protesté contre la mort de ses cinq amis décédés en mission.

Shanarie : Quel faible.

Soerid : C'est vrai, Pascal a attaqué le maître, il méritait la mort, mais il semble que cette décision ne plaît pas à tout le monde.
Leonas : C'est le maître qui décide et il ne faut pas protester ses décisions. Le voilà, justement.

Galao descend, accompagné d'Aero qui l'a appelé. Il reconnaît immédiatement ses deux plus puissants lieutenants, dont il attendait le retour depuis longtemps.

Galao : Vous revoilà, enfin ! Tous ces mois sans vous ! L'association a perdu en efficacité ! Par contre, vous n'êtes pas revenus indemnes...

Leonas : Eh oui ! Je suis borgne comme vous ! Je peux vivre avec, ça ne me dérange pas plus que ça.

Galao : Moi, je n'ai eu cette blessure il y a seulement une dizaine d'années. Aussi jeune et déjà blessé de la sorte...

Leonas : Après tous les combats auxquels j'ai participé, il fallait bien que cela arrive un jour ou l'autre.

Galao : Et toi Shanarie...vivre avec huit doigts, ça ne va pas être facile non plus.

Shanarie : Je l'ai dit à Sylvia, ce sont les moins utiles. Et à côté de ce que nous leur avons infligé, ce n'est rien !

Galao : Vous n'auriez pas dû partir à vous deux ! J'aurais dû envoyer d'autres personnes avec vous !

Shanarie : Ils nous auraient gênés.

Leonas : Nous sommes le meilleur duo de l'association. Nous faisons nos missions ensembles et vous le savez.

Ragnarok : Et quel était le but de cette mission ?

Itard et Ragnarok ont décidé ensembles de se mêler à la conversation, surtout parce que le vieil homme désire en savoir plus sur les deux plus puissants lieutenants de l'association.

Leonas : Je suppose que tu es nouveau, malgré ton âge.

Ragnarok : Je m'appelle Ragnarok Asthor. Je suis un responsable depuis quelques semaines.

Shanarie : Tu es devenu ami avec Itard, à ce que je vois.

Ragnarok : C'est facile, en tant que responsable.

Itard : Je suis content de vous revoir, vous deux ! Vous avez à peine changé !

Leonas : Tu es toujours un berserker. Tu n'as pas envie de redevenir lieutenant ?

Itard : Ne parlons pas de ça.

Aero : Ragnarok vous a posé une question.

Leonas : Encore un nouveau ? Vous avez beaucoup recruté.

Galao : Plus nous sommes nombreux, plus la guilde est efficace.

Leonas : Soit. Si les deux nouveaux ici présents veulent entendre, nous devons justement faire notre rapport.

Shanarie : Ils sont tous morts. Mission accomplie.

Ragnarok : J'aimerais en savoir un peu plus. Je suis curieux, je sais.

Galao : Je pense que tu mérites que l'on te raconte ce qui s'est passé, pour que tu puisses savoir à quoi ressemblait notre charmante "association".

Soerid : Moi je veux juste savoir comment ça s'est terminé, mais c'est vous qui décidez.

Galao : Cette histoire s'est passée il y a dix mois. Dans les trois royaumes, les associations sont souvent composées d'un maître et de son second. Le second est celui qui est désigné par le maître comme étant son successeur, celui qui prendra sa place. Erkeo était mon cousin et mon second. Mais plus les années avançaient, plus il devenait inefficace. J'ai alors décidé de le destituer de son titre. Il l'a assez mal pris. Il a libéré tous les prisonniers qui étaient enfermés au sous-sol et il s'est enfui. J'ai donc envoyé Leonas et Shanarie pour le retrouver, le tuer, ce sale traître ainsi que tous les prisonniers échappés, car j'estimais qu'ils n'avaient pas le droit à une seconde chance.

Ragnarok : Incroyable !

Shanarie : La poursuite a duré longtemps. Divers indices laissaient penser qu'ils s'étaient réfugier dans les Sitrick comme des lâches. Nous les avons retrouvés et nous les avons tués, un par un, et de toutes les manières possibles.

Galao : Et Erkeo ?

Leonas : Ce vieillard ? A deux sur lui, il ne nous a posé aucun souci. Nous l'avons démembré, castré, puis nous lui avons ouvert le crâne puis écrabouiller sa cervelle. Le reste de sa carcasse a dû être dévore par des animaux de la région.

Shanarie : Un vrai plaisir.

Galao : Merci. J'aurais voulu poursuivre cet enfoiré, une affaire personnelle en tant que maître, ce n'aurait pas été bien.

Shanarie : Nous avons fait le travail à votre place, il n'y a plus de soucis à se faire.

Leonas : Une traque excessivement longue, mais c'est fini.

Galao : Vous êtes des éléments indispensables et vous me serez bien utiles à l'avenir. Dans une guerre, par exemple.

Leonas : Nous reprendrons les missions demain. Ce voyage nous a épuisé, viens Shanarie.

Les deux lieutenants s'en vont, le temps de reprendre leurs marques dans l'association. L'espion Snekor a d'ailleurs écouté discrètement toute la conversation, et il semblerait qu'il partage au moins une chose en commun avec Shanarie et Leonas : le plaisir de tuer.
La fin de la journée avance à grand pas et c'est pourquoi Ibytrem et Pilan de l'association de Graef ont décidé d'organiser une réunion avec les membres présents dans la base. Avant de rentrer dans la salle de réunion, qui se trouve à droite de la pièce principale par rapport à l'entrée. Avant d'y entrer, Amroth, Angelica, Cabain et Maria décident de discuter une dernière fois.

Amroth : Je pense que nous savons tous quelle est la raison de cette réunion.

Cabain : Le maître va partir, c'est sûr.

Maria : Et Pilan va prendre sa place. Que pouvons-nous faire contre ça ?

Cabain : Je sais ce que je vais faire. Nous devons agir pour notre bien à tous.

Angelica : Nous devons continuer à faire de notre mieux pour l'association. Notre maître et Pilan sont devenus différents, c'est certain.

Amroth : Oui, et ce sera en fonction de ce qui se passe, nos actions. Nous pouvons nous faire confiance et je suis sûr que les choses ne vont pas tarder à changer.

Finalement, ils rentrent dans la pièce et s'asseyent ensemble dans les chaises en bois disponibles. Ibytrem et Pilan sont tous les deux sur l'estrade au fond de la salle et attendent que le silence soit complet avant de prendre la parole.

Ibytrem : Avant toute chose, je souhaiterais m'excuser. M'excuser pour mon absence de ces derniers jours. Mais la curiosité d'un homme peut vous pousser à aller loin. C'est pourquoi j'ai décidé de m'absenter. Demain, je pars pour Dagoni.

La nouvelle surprend tous les membres qui n'étaient pas encore au courant de son départ.

Ibytrem : Et là, je suppose que vous me demanderez pourquoi je pars de façon aussi précipitée. Je vais découvrir des choses, que tout le monde dans cette pièce n'est pas prêt à savoir. Mais, je ne peux pas partir seul. C'est pourquoi celui ou celle qui désire m'accompagner le pourra, nous partirons demain matin.

Après un nouveau silence, et une hésitation qui se fait remarquer chez beaucoup, le lieutenant Cabain se lève.

Cabain : Je suis volontaire ! Maître, laissez-moi vous accompagner !

Beaucoup sont choqués par cette nouvelle. Personne ne s'attendait à ce qu'un lieutenant se propose. Alors, Maria lui murmure :

Maria : Mais pourquoi fais-tu ici ?

Cabain : J'agis pour notre bien à tous. Notre maître va aller apprendre la magie oubliée, qui sait ce qu'il risque ? Je l'accompagne pour le surveiller. Toi, tu restes ici pour surveiller Pilan qui est lui aussi devenu étrange.

Cette conversation privée se termine et, pendant ce temps, une autre personne s'est levée.

Odos : Je veux vous accompagner aussi !

Carcia : Odos ! Pourquoi ?

Odos : Parce qu'il y a beaucoup de manière d'apprendre et de découvrir. Il faut que je me rende à l'évidence : je ne suis pas fait pour rester dans une salle à longueur de journées, je veux voir du pays. Prenez soin de vous, je reviendrai, et à ce moment-là, je serai un vrai mage !

Ibytrem : Bien ! Quelqu'un d'autre ?
Le vieil homme attend quelques secondes, le temps de laisser quelqu'un se lever, mais personne ne le fait. Il reprend alors la parole :

Ibytrem : Comme nous démarrons demain, je vous laisse une nuit entière pour méditer là-dessus. Vous pouvez encore décider de nous accompagner avant, et chaque membre de l'association est le bienvenu. Pour ceux qui restent, habituez-vous à Pilan, car je sais qu'à mon âge, la vie ne dure plus trop longtemps...

Pilan : Maître, c'est un grand honneur que vous me faites.

Ibytrem se met face à son second, lève le bras droit et lance un sort qui produit de la lumière bleue. Cabain reconnaît cette lumière, car elle fait partie de la cérémonie de nomination du maître.

Ibytrem : Pilan Cale. Moi, Ibytrem Qurth, maître de l'association de Graef, au nom de tous mes amis, de tous mes frères, de tous mes compagnons, je te nomme maître de l'association de Graef, et tu me succéderas à cette tâche jusqu'à la mort ou jusqu'à ce que tu nommes toi-même ton successeur.

Pilan : Merci, c'est un honneur pour moi. Je remplirai cette tâche pour le plus grand des soins.

Ibytrem : Membres de l'association de Graef ! Saluez notre nouveau maître !

Un tonnerre d’applaudissements résonnent dans la salle. Par politesse ou par joie, les clappements sont exécutés de toutes les personnes présentes dans la pièce. La réunion s'achève à partir de cet instant.
Non loin de la base de l'association d'Unukor, Brad s'entraîne à nouveau avec son épée en exécutant des mouvements dans le vide. Helmut est derrière lui, toujours en train de l'encourager. Après quelques minutes d'entraînement, l'adolescent rejoint son grand frère, prêt à rentrer.

Helmut : Tu as fait d'énormes progrès, Brad ! Ton séjour ici t'a endurci.

Brad : Merci du compliment, grand frère !

Helmut : Brad, te voir grandir est quelque chose de tellement plaisant. Le rêve de notre père et de mon père sont réalisés, puisque tu es désormais parmi nous et tu te débrouilles bien ! Et aussi, je m'excuse.

Brad : Tu t'excuses ? Pourquoi ?

Helmut : Que tu sois arrivé seulement à ce moment. Je n'en reviens pas tout ce qui a pu se passer récemment...je suis désolé que tu aies dû subir tout ça.

Brad : Ce n'est pas ta faute. J'ai été en danger, l'association a été en danger...mais j'ai vécu de formidables aventures et j'ai rencontre des gens formidables ! Tu n'as pas à t'excuser, c'est moi qui te remercie !

Helmut : Je...c'était donc la meilleure décision que de te faire venir ici. Nous deux, nous sommes faits pour ce travail. J'espère que tu vas continuer sur cet élan !

Les deux frères se tournent et voient Jerrick, Percedon, Garon et Regnak qui sont de retour. Ils partent immédiatement les saluer.

Helmut : Vous revoilà ! On peut dire que cette enquête vous a pris du temps !

Percedon : Nous avons un peu traîné en ville.

Garon : Et nous revenons avec peu d'informations, juste avec la confirmation des dires de Aureg et Lantan : l'association d'Haeli nous provoque, ils veulent nous entraîner dans un conflit.

Regnak : Et pourtant nous avons fouillé pendant deux jours, comme quoi...

Brad : Il faut empêcher ce conflit !

Jerrick : Pour cela, il faut voir mon père, s'il daigne bien nous écouter, puisqu'on a dû insister pour qu'il nous envoie enquêter.

Helmut : Elrond n'est pas avec vous ?

Percedon : Nous l'avons croisé à la prison d'Adroder. Il mène sa propre enquête.

Helmut : Si ce n'est pas une mission, il n'a pas le droit de faire ça.

Jerrick : Je lui ai dit la même chose, mais il a prétendu servir l'association. J'espère qu'il dit vrai.

Helmut : S'il ne revient pas avant demain, nous serons obligés d'aller le chercher, car je m'inquiète à son sujet. En attendant, rentrons.

Le groupe traverse quelques chemins puis rentrent à l'intérieur de la base. A l'intérieur, comme chaque fin de journée, les différents membres, comme Athalnir et Yûki qui discutent ensembles, Aureg et Lantan qui font de même et Elena et Rebecca idem. Même Cireg se trouve dans la pièce principale, guettant le retour de son fils et les résultats de son enquête, il les rejoint donc directement.

Cireg : Vous en avez mis du temps. Je sais que Adroder est la plus grande ville du royaume, mais tout de même !

Jerrick : Une enquête, c'est long, et vu les bonnes auberges qu'il y a en ville, nous avons passé une bonne nuit, inutile de t'inquiéter, papa.

Cireg : Ce n'est pas un divertissement ! J'espère que votre enquête a porté ses fruits !

Percedon : Malheureusement, ce n'est pas trop ça. Mais grâce aux témoins, nous avons la confirmation de l'attaque et des intentions de l'association de notre royaume voisin.

Cireg : Si c'était seulement pour savoir ça, ce n'était pas la peine de partir, bande d'incapables !

Regnak : On a fait ce qu'on a pu.

Cireg : Ce n'était pas suffisant !

Garon : Mais nous savons désormais que nous devons prendre les mesures nécessaires.

Cireg : Ah oui ? Lesquelles ? Je t'écoute.

Garon ne répond pas, car en tant que simple archer, il ne sait pas quoi faire.

Helmut : Nous ne pouvons pas rester les bras croisés, maître !

Cireg : Et pourquoi pas ? Nous n'avons rien perdu dans cette histoire !

Helmut : Jusque combien de temps ? La passivité est la pire des solutions, c'est un fait !

Cireg : Tu veux que je fasse quoi ? Que j'envoie la moitié de mes compagnons se faire trucider dans une guerre qui ne leur appartient pas ? Tu es jeune et stupide, Helmut, oui, tu es un grand guerrier, mais tu es une tête brûlée et tu es borné.

Jerrick : C'est toi qui es borné ! Tu te plains que nous n'avons pas bien fait notre travail, mais nous avons tout fait pour !

Cireg : Tu m'as encore déçu, Jerrick.

Jerrick : Comment ça encore ? Tu me reproches le fait que je ne te ressemble pas ?

Cireg : Non, je te reproche le fait que tu négliges ton travail pour boire de l'alcool et coucher avec des filles.

Jerrick : J'exécute bien mon travail et je profite aussi de la vie. Je suis ton héritier et ton successeur ! Mais tu ne comprends pas, il va falloir que tu m'envoies à une mission où je mourrai comme maman que tu vas comprendre.

Cireg se rapproche de son fils et lui donne une gifle, avant de repartir dans son bureau.

Cireg : Ne dis plus jamais des choses pareilles.

Le vieil homme, énervé contre tout le monde, s'isole dans son bureau pour le soir. Pendant quelques secondes, personne ne fait rien, puis tout le monde commence à s'en aller, Jerrick le premier.

Jerrick : Voilà mon père et voilà ce que j'endure.

Avant de retourner à ses occupations, Helmut regarde l'extérieur, se demandant ce qu'Elrond peut bien faire en ce moment.
Au même moment, justement, Elrond parcourt les rues d'Adroder à la recherche d'éventuels indices qui pourrait le mener à cette confrérie des assassins qu'il cherche. Après avoir fouillé pendant plusieurs heures, il abandonne tout espoir.

Elrond : Tant pis. Après tout, est-ce vraiment utile de poursuivre, alors que la nuit tombe ? Je devrais rentrer à la base. Peut-être que cette affaire restera un mystère jusqu'à la fin des temps.

Soudain, il entend un bruit venant d'une ruelle sombre. Il sprinte jusqu'au fond, mais ne voit rien qui puisse l'intéresser. Il est surpris par un homme masqué qui l'agrippe par derrière, met sa main devant sa bouche pour l'empêcher de crier. Ensuite, il assomme l'archer de son coude. Un deuxième homme masqué s'approche du premier.

Le deuxième homme : Nous l'avons eu. Cet homme s'est montré bien trop curieux.

Le premier homme : Que faisons-nous maintenant ? Devons-nous l'achever ?

Le deuxième homme : Non, les ordres sont clairs. Nous devons l'interroger sur ce qu'il sait à propos de nous. Si des informations s'échappent involontairement, ce ne serait pas bon pour nous.

Le premier homme : Bien, emmenons-le dans ce cas.

Les deux hommes prennent Elrond et l'emmènent discrètement ailleurs, qui est un lieu probablement situé quelque part dans le royaume d'Unukor.


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