Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Les Royaumes de Déra


Par : Sevelith
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7 : Voleuse, Imprévus et Affaires Étranges


Publié le 02/12/2014 à 18:36:15 par Sevelith

Quelques jours sont passés depuis que les membres de l'expédition sont revenus. Ils ont immédiatement fait leur rapport à leur maître sur ce qui s'est passé : un piège provoqué par les gardes de la frontière, des rencontres non calmes et un voyage qui s'est révélé pratiquement inutile. Dans la base de l'association d'Haeli, chacun des membres a continué à accomplir ses tâches pendant l'absence des deux lieutenants. Certains sont contents qu'ils soient revenus parfaitement indemne, d'autres se demandent pourquoi Snekor est revenu quelques heures avant tous les autres. Mais il y a Pascal. Cet arbalétrier fait équipe avec cinq archers qui ont été envoyé en missions et qui ne sont toujours pas revenu. Si les envoyés ont eu le temps d'aller à la frontière et de revenir, où sont partis ces amis ? Actuellement, il est assis sur le lit de sa chambre assez décoré : normalement, il n'y a qu'un lit, une fenêtre et une petite table. Pascal a décidé d'accrocher sur les murs de sa chambre la tête de quelques animaux qu'il a tué à la chasse : sangliers, cerfs, ...il est assis sur son lit à tirer de son arbalète des carreaux sur le mur en face. C'est le crépuscule et soudain, quelqu'un vient frapper à la porte.

Pascal : Entrez.

C'est Ragnarok qui ouvre la porte. Avant de parler à l'arbalétrier, il observe un peu la chambre qui, d'après lui, ressemble à celle d'un vrai chasseur.

Pascal : Oh, Ragnarok. Tu n'as pas du boulot ?

Ragnarok : Je ne donne pas de missions à cette heure-ci. Je voulais voir comment tu allais. Le retour des lieutenants semble t'avoir marqué. Pourquoi y'a-t-il autant de gibiers sur tes murs et pourquoi tu tires sur tes murs ?

Pascal : Tu sais, Ragnarok, mes amis sont partis pour leur mission "importante" avant ceux qui viennent de revenir. Alors, réponds-moi, où diable ont-ils pu partir ? Les a-t-il envoyés sur l'autre continent, notre charmant maître ?

Ragnarok : Je n'en sais rien. Mon poste me demande de rester ici tout le temps.

Pascal : Je dois parler au maître. Mais il est tout le temps occupé. Pourquoi donc les envoyer en mission secrète, sans prévenir personne et sans moi, qui dirige ce groupe ? Le maître devient fou.

Ragnarok : Ce ne serait pas toi qui devient un peu fou ? Tu t'inquiètes juste un peu trop !

Pascal : Mais avoue que c'est étrange ! Avoue-le !

Ragnarok : Je ne suis pas là depuis longtemps, mais je pense que certaines missions durent plus longtemps que d'autres.

Pascal : En l'occurence, cette mission dure trop longtemps !

Ragnarok : Tu sais Pascal, il y a aussi une possibilité qu'ils soient...

Pascal : Ne dis rien ! Ne m'oblige pas à entendre cela ! Laisse moi seul, tu as compris ?

Ragnarok : Pascal, tu vas devoir affronter la réalité un jour ou l'autre, c'est moi qui te le dis.

Ragnarok ferme la porte et laisse l'arbalétrier à ses occupations. Il traverse le couloir et rejoint la pièce principale à son rythme. En ouvrant la porte, le vieillard reconnaît quelques personnes dans la pièce. Devant lui, les lieutenants semblent encore se disputer, il se mêle alors à leur conversation.

Soerid : Tu n'étais pas obligé de dire que j'ai fait gicler sa cervelle à ce sale chauve !

Sylvia : J'ai fait mon rapport comme tout bon lieutenant devait le faire. Il fallait tout dire : notre rencontre avec l'autre association, notre combat contre les chevaliers, alors il fallait bien que je dise que tu as changé la tête d'Auloth en compote. Il faut bien que notre maître sache tout cela afin de signaler que la frontière manque d'environ quinze gardes.

Soerid : Mais ce sale type méritait d'être tué, non ? Même si l'autre lieutenant pensait le contraire...

Sylvia : Bien sûr qu'il méritait de mourir. Alors ne t'étonne pas que je le signale à Galao...

Ragnarok : Je voulais savoir si votre mission s'était bien passé, on dirait que j'ai eu un aperçu...

Soerid : Pourquoi tu t'es incrusté dans notre conversation, le vieux ?

Sylvia : Laisse-le, s'il a envie de savoir.

Soerid : Non, moi je n'aime pas qu'on se mêle de ce qui nous regarde pas, surtout lorsqu'on est nouveau. Je n'ai plus rien à faire avec toi, moins je te vois, mieux je me porte.

Le lieutenant s'en va plus loin dans la pièce principale.

Ragnarok : Il y a eu un imprévu dans la mission, d'après ce que j'ai entendu.

Sylvia : Plusieurs même. Il y a eu beaucoup de morts, mais pas forcément ceux qu'on espérait.

Ragnarok : Vous avez rencontré des membres de l'association d'Unukor, n'est-ce pas ?

Sylvia : En effet. Et même ma soeur par adoption. Ce n'est plus un secret, puisqu'elle a raconté notre passé commun devant tout le monde.

Ragnarok : Ah, je vois...Vous avez pris deux chemins différents.

Sylvia : J'ai pris le bon, elle a pris le mauvais. Il n'y a pas à discuter là-dessus. Si tu veux discuter de cette mission avec d'autres personnes, sache que je pense qu'il n'y a que Itard qui parlera. Aero et Snekor ont été très efficace, mais ne sont pas très bavards.

Ragnarok : Et...ne faudrait-il pas faire quelque chose pour Pascal ?

Sylvia : L'arbalétrier ? Que lui arrive-t-il ?

Ragnarok : Ces cinq compagnons sont partis en mission avant vous et ils ne sont toujours pas revenus. Ca l'inquiète au plus haut point. Il ne veut plus faire de missions. Sais-tu, par hasard, quel type de missions Galao leur a-t-il donné ?

Sylvia : Top secret. Il n'y a que eux qui savent ce qu'ils doivent faire. Ils doivent faire leur mission loin d'ici.

Ragnarok : Plus loin que la frontière ?

Sylvia : Possible. Ou alors il faudra que Pascal admette qu'ils ne reviendront pas.

Considérant que la discussion est terminée, Sylvia s'en va. Le vieillard jette alors un coup d'oeil dans la pièce : Snekor est seul et n'a pas l'air de vouloir parler, Aero, quant à lui, bouge mais ne parle avec personne non plus. Finalement, Ragnarok part parler avec Itard, comme le lieutenant lui a conseillé.

Itard : Ragnarok. Ca va ?

Ragnarok : Moi, je vais bien. Ici, nous ne sommes pas vraiment confrontés aux dangers. J'ai entendu dire que votre mission de plusieurs jours a été un fiasco.

Itard : "Tout ça pour ça ?" C'est ce que je me dis. Nous avons voyagé environ une semaine, en comptant l'aller et le retour, nous sommes tombés dans un piège fait par les gardes de la frontière et avons rencontré une unité de l'association d'Unukor avec la même composition que la nôtre : deux lieutenants, trois membres. Tous ces morts...nous ne faisions que nous défendre et avions le droit de les tuer, mais maintenant que va-t-il se passer ? Nous étions en règles. Ils vont être remplacés et puis basta. Des morts inutiles, pour résumer.

Ragnarok : Peut-être que ce voyage a été révélateur de la personnalité de chacun. Après tout, c'était la première mission de Soerid en tant que lieutenant et les espions Aero et Snekor sont nouveaux.

Itard : Soerid a encore plus l'appât du gain que d'habitude : son statut de lieutenant lui a permis de tuer celui qui avait organisé l'attaque sans sommation. Aero est un bon espion et Snekor aussi, sans compter que ce dernier ne manque pas d'audace : il n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.

Ragnarok : J'espère qu'à l'avenir, vous n'aurez plus d'imprévus.

Itard : Les imprévus, ça fait partie de notre boulot. Nous sommes habitués, à présent.

La discussion est terminée et la vie poursuit son cours dans l'association d'Haeli. Une nuit entière s'écoule et le lendemain matin, Brad se réveille en repensant à la mission. L'adolescent pense qu'il n'a le droit à aucune pause. Il se dirige donc vers la salle où il peut recevoir des missions. Il trouve alors divers membres : Elena, Elrond, Yûki, Athalnir, Aureg et Lantan.

Elrond : Alors, Brad, tu t'es remis de cette mission ? On m'a tout raconté, et je sais que les lieutenants sont habitués à ce genre de pièges, mais pour toi je pense que c'était une première !

Brad : Elena et mon frère m'ont bien protégé. Petit à petit, j'apprends à me défendre. D'ailleurs, Elena, où est-il ?

Elena : Si je suis ici, c'est parce qu'il faut que quelqu'un reste pour surveiller, tu ne crois pas ? Pour "fêter" notre retour, Jerrick nous a invités à aller boire dans une taverne au centre-ville. Je ne bois jamais d'alcool, alors j'ai refusé. En revanche, Helmut, Garon et Regnak ont accepté, même si ton grand frère était récitent à cette idée, l'alcool ne lui plaît pas plus que ça non plus. Il a refusé que tu viennes, Helmut pense que tu es trop jeune pour picoler, et je ne lui donne pas tort.

Elrond : Personnellement, je buvais déjà de l'alcool à 14 ans !

Elena : Et tu penses que tu es un exemple ?

Elrond : Ah bah euh non...

Elena : En plus, Percedon a décidé de les accompagner. Cinq mecs qui boivent ensembles, j'aurais fait un peu tâche, n'est-ce pas ?

Brad : Il faut l'admettre Elena, dans cette association, il y a plus d'hommes que des femmes. J'ai appris à l'école que c'était l'association de Graef qui comprenait le plus de femmes.

Elena : Les femmes préfèrent la magie et les hommes les armes, c'est bien connu. Nous sommes peut-être égaux en droit, mais nous avons nos différences.

Brad : Et toi Elrond, tu ne prends pas de missions ?

Elrond : Regarde un peu la foule ! Il y a beaucoup de demandes, aujourd'hui ! Et puis, je suis en train de réfléchir à ce qui s'est passé.

Brad : De quoi est-ce que tu parles ?

Elrond : Avant votre départ, j'ai arrêté un assassin qui disait appartenir à une confrérie qui aurait de l'influence dans les trois royaumes. Il se trouve qu'il a été tué dans sa cellule, pas plus tard qu'avant-hier. Ses compagnons de cellule n'ont pas reconnu le tueur et les autorités ne l'ont pas retrouvé. A tous les coups, c'est un de ses confrères qui a été envoyé pour le tuer, le jugeant inutile puisqu'il ne servait à rien en prison. Je veux en savoir plus.

Brad : Bonne chance. Moi, je vais voir comment se débrouillent ceux qui prennent les mission.

Brad laisse l'archer et les lieutenants à leur place. Il croise quelques membres qui cherchent des missions. Il reconnaît le duo guerrier-archer Aureg et Lantan, sauf qu'aujourd'hui, le guerrier porte une armure plus légère.

Aureg : J'ai pas envie de trop me battre, aujourd'hui, j'espère que tu me comprends, Lantan.

Lantan : Moi, j'ai surtout envie d'un peu d'argent. Je veux une mission qui rapporte bien aujourd'hui.

Aureg : Nous n'avons qu'à faire une mission de capture. Cherchons un criminel qui rapporte beaucoup de pièces d'or.

Pendant que le duo scrute une mission qui pourrait les intéresser, Brad reste derrière eux pour voir ce qu'ils font.

Brad : Vous êtes efficaces. Il paraît que pendant mon absence, vous avez accompli pas mal de missions.

Lantan : En effet. Aureg et moi, sans nous vanter, nous sommes l'un des meilleurs duo de l'association. Nous faisons tout pour être actif, une mission par jour, c'est notre devise !

Aureg : Lantan, je crois avoir trouvé !

Le guerrier tient un papier en main. L'archer le rejoint donc afin de voir si la mission l'intéresse tout autant que son ami.

Aureg : Je lis : "Rytha Voluntiis, une voleuse spécialisé dans le crime féministe. Elle vole l'or et les affaires précieuses de beaucoup de nobles et de riches d'Adroder. Voici son portrait : c'est une femme assez jeune, elle a les cheveux longs et châtains bouclés, les yeux bruns également, son visage est tout de même caché par une capuche, elle porte une cape et une tenue rouge caractéristique d'un tailleur d'Adroder. Elle est douée dans le vol à la tire et dans le braquage, elle vagabonde à travers la ville et sait se faire discrète, mais c'est son caractère particulier qui l'a faite remarquer par beaucoup de personnes qui ont pu dresser son portrait. Actuellement, elle se trouverait dans le sud de la capitale, plus précisément dans le quartier de Dombourg. On la pense aussi armée d'un poignard en argent qu'elle aurait volé à un noble, mais on ne sait pas si elle est capable de s'en servir. Les autorités demandent l'aide de l'association d'Unukor pour la capturer, la récompense est la somme de deux milles pièces d'or". Mission idéale pour nous, et c'est beaucoup d'argent !

Lantan : C'est une bonne idée.

Brad : Elle a l'air d'être vraiment dangereuse, pourtant à première vue c'est une simple voleuse. Une voleuse féministe, d'après la description, était-ce vraiment important de le souligner ?

Lantan : Eh bien, depuis que les femmes ont les mêmes pouvoirs que les hommes, il est possible que le mot "féministe" ait changé de sens. Après tout, il y a des extrémistes des deux côtés. Si elle ne vole qu'aux hommes, elle doit les considérer comme des "êtres inférieurs". Il y a sans doute plusieurs raisons à cela. Il est temps de lui donner une leçon !

Aureg : Allons chercher les menottes et nous pourrons partir !

Aureg et Lantan vont près d'un responsable afin d'acquérir les menottes et commencer une mission. Athalnir et Yûki cherchent également une mission qu'ils pourraient faire à eux deux.

Athalnir : Ca ne te dérange pas de t'associer à moi, Yûki ?

Yûki : Absolument pas. Les patrouilleurs ont des missions qui ne sont pas des plus faciles. Aider ne m'a jamais dérangé !

Athalnir : Alors tu pourras m'aider pour une bête mission.

Le patrouilleur prend un papier et commence à le lire.

Athalnir : "Les fermiers ont signalé, à l'est de la capitale, un changement brutal dans la faune locale. Ils auraient aperçu une meute d'ours, non loin de la rivière Furpuis. C'est une chose anormale car il n'y a pas d'ours dans la région, en principe. Ils demandent l'aide des patrouilleurs de l'association d'Adroder."

Yûki : Tuer des ours...ce n'est pas très intéressant, mais c'est toi qui choisis.

Athalnir : Nous protégeons le royaume de toutes les façons possibles. Chasser des animaux sauvages fait partie de notre travail.

Yûki : Justement. Tu es patrouilleur, pas chasseur.

Athalnir : Les chasseurs locaux ne sont pas habitués aux ours. Mine de rien, c'est un animal dangereux. Allons nous débarrasser de la meute, vite fait bien fait ! Je n'ai pas envie de faire une mission très difficile, aujourd'hui.

Athalnir part pour accomplir sa tâche et l'archer le suit à contrecoeur. Petit à petit, la pièce se vide et Elena décide de la quitter. Il reste Brad, qui hésite encore à prendre une mission et qui, finalement, se décide.

Brad : Je viens de rentrer et j'ai déjà pas mal vécu ces derniers jours. Pas de missions pour aujourd'hui !

Elrond : Je comprends, moi non plus je n'en ai pas l'envie. Je n'ai plus de raisons de rester dans cette pièce !

Elrond et Brad s'en vont en même temps. La capitale, aujourd'hui, est plus animée que d'habitude. L'été touche à sa fin et les marchants veulent écouler leurs derniers produits avant de passer à autre chose. Le lieutenant Jerrick a décidé d'inviter ses amis à boire à l'auberge "La bouteille de rubis", l'une de ses préférées. Tous assis sur une table ronde, ils boivent et discutent en même temps.

Jerrick : Merci d'être venu ! Je ne voulais pas boire la vraie bière brassée d'Adroder tout seul !

Percedon : Je ne veux pas te faire la morale, mais généralement, on ne boit pas d'alcool à cette heure-ci.

Jerrick : Je bois de l'alcool à l'heure que je veux ! Il n'y a aucun règlement à ce sujet. Et puis, je ne sais pas si tu peux me juger, venir dans une taverne pour boire un café !

Percedon : Cette boisson me réveille et elle est délicieuse. S'il y a bien des produits du vieux continent que j'approuve, je le compte dedans !

Garon : Personnellement, je préfère le vin rouge.

Jerrick : Bah, buvez ce que vous voulez, c'est sympa d'être venu ici ! Elena aurait dû venir, ça manque un peu de femmes ! Elle donne une image de femme coincée pour l'association. Tu m'étonnes qu'elle est célibataire !

Helmut : Elle a encore le temps. Et toi aussi tu es célibataire, et plus âgé qu'elle !

Jerrick : Moi je suis pardonné parce que je suis un homme ! Il est beaucoup plus facile pour une femme de trouver quelqu'un que pour un homme !

Regnak : C'est toi qui le dis !

Helmut : Il y a tes désirs, et ce que ton père exige de toi. La succession de maître ne va pas forcément de père en fils, mais tu es tout désigné à être le prochain maître. Tu n'as jamais songé à te marier ?

Jerrick : Et avec qui ? J'ai un devoir ! C'est pour ça que je vais dans des tavernes, ou dans des maisons closes de temps en temps ! En général, ça ne dure qu'un soir, mais des soirs, j'en ai eu beaucoup !

Helmut : Donc pour toi, c'est juste un plaisir personnel ?

Jerrick : Absolument ! Et ça ne devrait pas être autrement ! Se marier, avoir des enfants...à quoi ça sert de suivre un modèle que cette société nous impose ? Je fais ce que je veux de ma vie !

Percedon : En attendant, si ton père ne s'était pas marié, tu ne serais pas là !

Jerrick : Il y a des avantages et des inconvénients d'avoir une famille entière dans une association. Ma mère était une femme bien, tu penses qu'elle méritait de mourir dans une mission que mon père lui a donné ?

Helmut : Chacun connaît les dangers. Ta mère le savait.

Jerrick : Mais elle ne méritait pas ça ! Des fois, je me dis que ma mère aurait dû devenir la maîtresse de notre association et que mon père soit mort à sa place. Elle aurait mieux fait son travail que lui. Je l'ai aimée pendant jusqu'à sa mort, puis-je dire la même chose de mon père ?

Helmut : Ta mère n'aurait pas voulu t'entendre dire des choses pareilles.

Jerrick : Elle n'avait qu'à pas mourir ! Elle me manque, Helmut, toi aussi tu as perdu tes parents en étant adolescents, tu devrais comprendre !

Helmut : J'ai encore mon frère et je ne laisserai rien lui arriver. Toi, tu as encore ton père. Si tu viens à le regretter...

Jerrick : A ce moment-là, je serai maître et je ferai de l'association un endroit meilleur.

Tout le monde reste bouche bée suite à ce que le fils du maître leur a dit. Regnak et Helmut reprennent une gorgée de leur boisson.

Jerrick : Parlons d'autres choses. Les rumeurs courent qu'il y aurait eu plusieurs imprévus lors de cette mission.

Regnak : En effet. Je reste perplexe suite à ce qu'il s'est passé.

Helmut : Un long voyage, un piège tendu par les gardes que nous avons dû tuer...

Garon : Helmut a voulu emmener Auloth, le responsable de ce carnage, à Adroder pour qu'il se fasse juger, mais ce fut impossible.

Jerrick : Pourquoi ?

Helmut : Quelqu'un a eu la magnifique idée de lui fracasser son crâne luisant jusqu'à la mort.

Jerrick : Qui donc ?

Helmut : Eh bien, nous n'avons pas été les seuls demandés pour cette "mission". Le piège consistait à organiser une rencontre entre les deux associations, celles d'Unukor et d'Haeli et de nous donner une leçon avant que les tensions entre nos deux clans provoquent une guerre.

Jerrick : Ce Auloth n'avait plus toute sa tête. Remarque, maintenant, il n'en a plus du tout ! Ils étaient comment, ceux d'Haeli ?

Regnak : Un peu comme on nous les décrivait. Des brutes, des personnes mystérieuses. Leur justice est différent là-bas. C'est pour ça que l'un des berserkers ne voulait pas que le chauve s'en sorte à si bon compte !

Percedon : Brad t'accompagnait ! Il n'a rien eu ?

Helmut : C'est mon petit frère, pas le tien, et il va parfaitement bien puisque c'est mon rôle de le protéger !

Jerrick : Ne le colle pas partout. Je suis sûr qu'il a envie d'avoir un peu de liberté. Ne devrait-il pas goûter aux grands plaisirs de la vie : le sexe, l'alcool et le reste ?

Garon : Pourquoi tu parles comme un habitant d'Haeli ?

Jerrick : Mêle-toi de ce qui te regarde, toi. Mais la chose la plus importante à savoir sur cette rencontre, c'est que le passé d'Elena n'est plus un secret. Pourquoi cette charmante blonde avait-elle cachée qu'elle a une soeur, lieutenant dans l'association d'Haeli ?

Helmut : Une partie sombre de son passé. Son village dans Haeli a été détruire alors qu'elle était encore bébé et elle a grandi avec une mère et une soeur adoptive dans Unukor.

Jerrick : Il n'y a pas honte à cela ! Après tout, nous avons tous des ancêtres qui viennent du vieux continent, après tout !

Helmut soupire, car il trouve que Jerrick est bien bavard. Il se retourne et voit cinq archers qu'il ne connaît pas assis sur une chaise en face du comptoir. Il entend leurs murmures :

Un archer : Trop nombreux. Et pas ici, trop risqué.

Les archers se lèvent et quittent l'auberge en même temps. Le lieutenant reçoit un signe de la main de la part de son ami.

Percedon : Helmut ! Tu es avec nous ?

Le jeune homme se retourne alors et continue de boire.

Jerrick : Bon, maintenant je vous propose juste d'oublier tous vos soucis et de picoler entre potes !

Pendant que le petit groupe continue à boire, Aureg et Lantan sont partis à la recherche de la voleuse dans le quartier de Dombourg. C'est un des quartiers les plus riches de la ville, il est donc normal que cette femme traîne dans ces environs. Ils fouillent toutes les rues possibles, croisent beaucoup de citoyens mais ne trouvent pas leur cible.

Aureg : Elle se cache bien. Ou alors elle est juste assise sur un banc là où on ne pense pas regarder.

Lantan : Lorsqu'on cherche bien, on finit toujours par trouver.

Passant à côté d'une grande maison, un riche, juste en face de la porte d'entrée, leur fait signe, apparemment, il les reconnaît.

Le riche : Vous faites partie de l'association d'Unukor ?

Lantan : En effet. Je suis Lantan, et voici mon compagnon Aureg.

Le riche : Peu importe vos noms. J'ai lancé un avis de recherche sur Rytha Voluntiis. Elle a cambriolé plusieurs de mes amis, elle est passée par chez moi tout à l'heure, mais elle n'a rien volé, puis elle est partie !

Aureg : Et elle est partie où ?

Le riche : Je...je ne sais pas.

Aureg : Donc vous dites qu'elle n'a rien volé chez vous et qu'elle est partie nulle part. Ca veut dire qu'elle est encore ici !

Le riche : Comment ?

Aureg : Suis-moi, Lantan !

Les deux hommes bousculent le riche et rentrent dans la maison. Ils s'arrêtent quelques fois pour essayer d'écouter les bruits, puis ils grimpent les escaliers, passent par les meubles luxueux et s'arrêtent devant une porte, qui est probablement la chambre de l'homme.

Lantan : Elle est sûrement là !

Aureg : Pourquoi notre bonhomme n'a pas pensé à fouiller à l'endroit le plus évident ?

Lantan : Je ne sais pas. Rentrons discrètement et...

N'écoutant pas son ami, Aureg défonce la porte de son pied pour l'ouvrir et aperçoit une voleuse exactement comme le papier l'indiquait : encapuchonnée, portant une cape et une tenue de femme, les cheveux châtains et bouclés, une forte poitrine et de taille moyenne. Elle est en train de voler une coupe d'or pour la ranger dans son sac avec les autres affaires du riche.

Lantan : J'avais raison ! Mais nous aurions pu être plus discrets, non ?

Rytha : Qui êtes-vous ?

Lantan : Peu importe nos noms ! Nous t'avons retrouvé et tu vas te rendre bien genti...

Avant que l'archer ait pu finir sa phrase, la voleuse lui lance la coupe en or en plein sur sa figure.

Lantan : Aïe !

Pendant que l'archer est un peu étourdi, Rytha ouvre la fenêtre et saute sur le toit du bâtiment en face pour s'enfuir. Le toit à côté de cette maison est plat, idéal pour marcher dessus, il est plat par souci de modernité et parce que les riches du quartier ne veulent pas de maisons en pente, et puisque la pluie n'est pas abondante à Adroder, ils ne trouvent pas que ça vaut la peine de construire des toits en pente. Lorsque l'archer est de nouveau en forme, quelques secondes plus tard, il fonce vers la fenêtre encore ouverte et regarde si la voleuse est déjà loin. Pendant ce temps, le guerrier fouille le sac que Rytha a laissé là.

Aureg : Mais c'est plein de richesses ici !

Lantan : Tais-toi et viens ! Nous devons sauter sur le toit d'en face !

Aureg : Tu ne peux pas l'avoir avec ton arc ?

Lantan : Elle est trop loin ! Tu as bien fait de prendre une armure légère, parce que pour sauter, tu vas en avoir besoin !

Lantan bondit sur le toit d'en face qui n'est pas trop loin de là. Aureg y arrive aussi, en retombant sur ses pieds, même s'il n'est pas très loin du rebord.

Lantan : Eh ! Reviens ici !

Aureg : C'est une bonne idée de la poursuivre sur les toits ? C'est idéal pour se faire remarquer par des citoyens lambdas !

Lantan : Ravale ta fierté juste le temps qu'on l'attrape. Elle est très agile

Leurs armes sont toujours rangés et les deux hommes poursuivent la femme de toit en toit. Ces derniers ne sont pas très espacés dans ce quartier, les sauts qu'ils doivent faire ne sont que de un mètre ou deux. Après avoir passé quelques toits, Rytha se retrouvent coincés car le suivant est trop loin, du fait qu'elle commence à quitter le quartier et Aureg et Lantan finissent par la rattraper. Désormais, ils sont tous les trois sur le même toit. Alors, la voleuse se retourne et enlève sa capuche, considérant qu'elle est découverte. Pour une vagabonde, elle est bien coiffée et elle porte même une fleur sur le côté gauche de la tête, certainement par coquetterie.

Lantan : Rytha Voluntiis ! Tu ne peux plus t'enfuir ! Alors, au nom de la loi, je t'arrête ! Enfin, nous t'arrêtons !

Rytha : Donc vous voulez me mettre en prison parce que j'ai volé quelques riches qui ne méritaient pas ce qu'ils possédaient ?

Aureg : Voler, c'est un crime.

Rytha : Crime pour vous, mais pas pour moi ! Je suis libre de faire ce que je désire !

Lantan : Tu te crois au-dessus des lois ! Tu vas voir de quoi je suis capable !

Un peu énervé, Lantan fonce sur la femme. Cette dernière lui donne un croche-pied puis sort son poignard. Couché sur le dos sur le toit, l'archer aperçoit que Rytha le menace d'un poignard qui est au niveau de sa gorge. Pendant cette attaque, Aureg a dégainé son épée.

Rytha : Vous m'énervez. Je n'aime pas que l'on s'en prenne à une femme aussi belle que moi !

Lantan : Quand tu auras fini de raconter n'importe quoi, sache que si tu me tues, tu te seras rendue coupable d'un crime bien plus grave, et là, ce ne sera pas seulement nous deux qui te poursuivront !

Rytha : Alors laissez-moi partir !

Aureg : Notre mission est de t'arrêter, nous allons le faire !

Rytha : Mais arrêtez d'être autant bloqué par vos règlements !

Rytha laisse l'archer à terre et s'approche du guerrier.

Rytha : Vous êtes en position de faiblesse, je vous signale ! Toi qui es beau, je ne voudrais pas te blesser !

Aureg : Je ne sais pas à quoi rime cette flatterie, mais je pense que tu as remarqué que nous sommes à deux contre un, alors ce n'est pas nous qui sommes en position de faiiblesse !

Aureg fonce vers elle pour l'attaquer. La voleuse commence à l'attaquer de son poignard, mais elle tombe à terre et lâche son arme. Au même moment, Lantan se relève et sort son arc.

Aureg : Tu peux rester sérieuse deux minutes ?

Rytha : Je vous ai dit de me laisser tranquille ! Mais à l'endroit où je suis, je peux aisément faire demi-tour et retourner à l'endroit d'où je viens !

Lantan : Je ne pense pas que notre rencontre se fait dans la discrétion. Tu ne peux plus te cacher !

Une voix : En voilà deux. C'est le moment ou jamais, accomplissons notre mission !

Lantan : Qui a parlé ?

Soudain, on entend des flèches qui sont décochées par des arcs. Elles forment une courbe dans l'air et les cibles sont les trois personnes qui sont sur ce toit.

Aureg : Couchez-vous !

Aureg, Lantan et Rytha le font, et cinq flèches tombent sur le toit, mais elles ratent toutes leurs cibles.

Aureg : C'était quoi ça ?

Rytha : Qui a osé m'attaquer ?

Les flèches viennent de leur gauche. C'est le toit de la rue à côté, plus bas et un peu éloigné, mais toujours plat. Cinq archers sont postés là, avec tous leur arc en main.

Un des archers : Hugh ! Lotor ! Vous avez mal visés ! Si notre maître nous a confiés une mission de la première importance, nous a fait voyager jusqu'ici, alors nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer !

Aureg : Mais nous sommes les membres d'une association ! Qui aurait pour mission de nous tuer ! Ca n'a aucun sens !

Rytha : Ce sont des hommes qui nous attaquent ! Vous voyez ? Ce sont des êtres violents et sans coeur, rien de plus !

Lantan : Nous n'avons pas besoin de tes généralisations à deux balles ! Nous sommes déjà attaqués sans raison !

Rytha : C'est bien fait pour vous ! Vous m'avez attaqué, alors vous recevez ce que vous méritez !

Lantan : Aureg, nous aurions dû la faire taire...

Rytha : Mais moi, je n'ai pas envie de mourir, ma vie est trop précieuse !

La voleuse ramasse alors son poignard et saute sur le toit d'en face.

Un archer : C'est qui, elle ?

Rytha rate son coup : elle voulait assassiner un archer après son saut mais elle tombe à plat ventre à côté d'eux.

Un autre archer : Qu'importe. Ce n'est pas elle que nous visons. Notre mission est de tuer au moins un membre de l'association d'Unukor, et il y en a deux.

Lantan : Je ne sais pas ce qu'ils nous veulent, mais nous sommes en droit de nous défendre.

Le duo évite une deuxième salve de flèches puis l'archer d'Unukor envoie une flèche qui ne rate pas sa cible puisqu'elle tue un archer d'une flèche en plein coeur.

Un archer : Non ! Cet enfoiré a tué Kirgho ! Vengeons-le !

Lantan : Kirgho...c'est un prénom souvent donné au royaume d'Haeli, il me semble.

Aureg : Pas le temps de réfléchir !

Le guerrier saute à son tour sur le toit où se trouvent désormais les quatre archers. Ils retombent sur ses pieds puis transperce de son épée le premier archer à sa vue.

Un archer : Tristan est mort aussi ! C'en est trop !

C'est alors que la voleuse se relève et commence à se battre avec ses poings contre un des trois archers restants.

Jack : Toi, la donzelle, tu ne nous intéresses pas !

Jack, l'archer qui a été agressé par Rytha, la pousse hors du toit. Aureg, qui vient de décapiter l'archer Lotor, se précipite alors pour la sauver et attrape sa main pendant qu'elle chute.

Aureg : Ne me lâche pas !

Jack : Hugh ! Occupe-toi de l'archer sur le toit, je vais les faire tomber tous les deux !

Hugh obéit à l'ordre de Jack et vise Lantan, qu'il rate encore. Ensuite, l'archer d'Unukor bondit à son tour sur le toit d'en face, atterrit derrière Jack et lui envoie une flèche sur son dos. A genoux, il prononce ces dernières paroles.

Jack : Nous avons échoué...mais nous serons vengés...il ne faut pas mettre en colère Galao...

Lantan est fatigué de l'entendre et l'archer est achevé d'une flèche dans le cou. Leurs cinq agresseurs sont morts, mais cette attaque est des plus suspectes. Aureg remonte Rytha sur le toit et ils reprennent leur souffle avant de se relever.

Rytha : Tu...tu m'as sauvé la vie...pourquoi ?

Aureg : Eh bien...

Le guerrier regarde les cadavres. Encore une fois, la mission a pris une tournure imprévue.

Aureg : Lantan, tu as compris d'où ils venaient, ces archers ?

Lantan : De l'association d'Haeli. Leur sigle n'est pas trompeur et le dernier archer mort a parlé de Galao, c'est le nom du maître de cette association.

Aureg : Mais que signifie cette attaque ? Pourquoi ils nous en voudraient ?

Lantan : Ils ne sont responsables de rien. Cette attaque est le fruit des ordres de leurs supérieurs.

Aureg : C'est très étrange. Nous ne sommes pas censés nous rencontrer. Que chaque association s'occupe de son royaume, c'est parfait comme ça.

Rytha : Dites, je peux savoir vos noms maintenant ?

Aureg : Comme tu veux. Moi c'est Aureg.

Lantan : Et moi Lantan.

Rytha : Aureg, je ne pourrai jamais te remercier assez de m'avoir sauvé la vie. Sans toi, je serais morte. Je crois que j'ai enfin réalisé qui j'étais réellement. Je...je vais me remettre sur le droit chemin, et je t'en remercie...

Rytha tend alors ses mains pour remercier Aureg, et ce dernier qui possède les menottes, les accroche à ses poignets.

Rytha : Mais...mais...qu'est-ce que tu as fait ?

Aureg : Eh bien...lorsque tu m'as demandé pourquoi je t'ai sauvé la vie...c'est simple. Nous avons pour mission de te capturer vivante. Si tu meurs, notre mission est foutue et nous n'avons pas de récompenses.

Se sentant trahie, la voleuse commence à s'énerver.

Rytha : C'était juste pour ta mission ? Pourquoi tu fais passer tes devoirs avant tes sentiments ?

Aureg : Quels sentiments ? Tu sais, personne ne veut de toi et c'est pas demain la veille que ça va changer...

Rytha : Tu es méchant ! Méchant ! Tu es comme les autres, vous êtes tous les mêmes, je vous déteste !

Rytha se met à genoux puis pleure.

Aureg : C'est bien les féministes, se plaindre que les hommes traitent mal les femmes, faire des généralisations alors que ce sont elles qui traitent mal les hommes. Allons, si tu es sage, tu ne passeras que quelques mois en prison !

Lantan : Nous devons prévenir le maître en vitesse. Ce n'est pas normal, ce qui vient de se passer.

Aureg : Comme tu dis. J'en ai assez de cet endroit. Emmenons-la à la prison puis rentrons.

Lantan : D'accord. Si elle continue de raconter des conneries, je te jure que je l'assomme.

Aureg et Lantan quittent le toit et se dirigent vers la prison en emmenant leur prisonnière. Pendant ce temps, Athalnir et Yûki ont quitté la ville en direction de l'est afin d'apporter de l'aide aux fermiers à l'extérieur de la ville en chassant les ours qui traînent dans la région sans raison.

Athalnir : Nous allons bientôt arriver à la rivière Furpuis. Mets-toi sur tes gardes.

Yûki : Ces pauvres ours n'auront pas le temps de voir qu'ils ont reçu une flèche qu'ils seront déjà morts.

Athalnir : Les ours ne sont pas souvent en meute. Normalement, ce sont des animaux isolés, pas comme les loups. Ils vivent plutôt dans les forêts du royaume de Graef.

Yûki : Nous arrivons au petit bois qui entoure la rivière.

Athalnir : Oui, je connais un peu la région. Continuons tout droit, la rivière sera là.

Le patrouilleur et l'archer marche discrètement à travers le petit bois. Ils marchent sur quelques feuilles mortes mais aucun animal sauvage ne semble les attaquer. Lorsqu'ils aperçoivent enfin les ours, qui sont en fait des grizzlis, animaux du nord, ils se cachent derrière les arbres. Les bêtes à fourrure brune sont assez larges, et ont des griffes et des dents acérées. Ils sont une dizaine, certains boivent l'eau de la rivière ou essaie d'attraper des poissons. En silence, Athalnir dégaine son épée et Yûki sort son arc et prépare ses flèches.

Yûki : Dix ours à tuer, ce ne sera pas de trop, je pense.

Athalnir : Tu peux tous les tuer à distance ?

Yûki : Pour ces bêtes là, une flèche ne suffit pas, je vais tout de même essayer de viser la tête. Mais ne sous-estime pas l'intelligence d'un ours. Ils sont dangereux et malins. Dès que je tirerai une flèche, ils nous trouveront, alors tu devras être prêt.

Athalnir : A les attaquer ? Je vais devoir les attaquer de front ?

Yûki : Oui. Fais attention à toi. Je resterai en arrière pour t'aider et tu devras me couvrir par devant, car n'oublie pas que l'arc est une arme à distance. S'ils sont trop près de moi, je ne donne pas cher de ma peau.

Athalnir : A ton signal, je les attaque.

Yûki : Mon signal, ce sera une flèche plantée sur la tête de l'un d'eux. Compris ?

Athalnir : Compris !

Les deux restent concentrés. Yûki vise alors un ours, le plus proche de lui et vise la tête. En tant que bon archer, il ne rate pas sa cible et un ours est donc mort. Les autres animaux réagissent donc violemment à cette attaque et c'est à ce moment là que Athalnir fonce sur eux, l'épée à la main. D'un coup à la verticale, il enfonce sa lame dans le cou du premier ours qui s'est approché de lui. Le deuxième lui mord la cheville gauche, alors le patrouilleur riposte en donnant un coup de pied à la bestiole et en abattant son épée deux fois sur lui. L'archer toujours caché derrière son arbre blesse ou tue les autres ours et, un par un, Athalnir suite le mouvement et transperce tous les ours qui s'approchent de lui ou de son ami. Quelques fois, il est touché et un peu blessé, mais il se reprend toujours. Lorsque le combat est fini et que tous les ours sont morts, Yûki vérifie le terrain de ses yeux, range son arc et rejoint la patrouilleur en vitesse.

Yûki : Athalnir ! Désolé de t'avoir infligé ça ! Tu vas bien ?

Athalnir : C'était nécessaire. Ce n'est rien, juste quelques petites blessures, ça partira tout seul.

Yûki : C'est fini. Pauvres ours. Tu aurais dû choisir une autre mission.

Athalnir : Ce qui est fait est fait. J'ai assuré ma mission. C'était mon devoir.

Yûki : Tuer des hommes, c'est déjà difficile, alors tuer des animaux innocents ? Ce n'est pas pour la sécurité du royaume, mais pour la sécurité des hommes...

Athalnir : Ces grizzlis ne sont pas originaires d'ici. Ils viennent du nord. De Graef, je pense ?

Yûki : Pourquoi auraient-ils quitté Graef ? Ils ne migrent pas comme les oiseaux, ils hibernent.

Athalnir : Quelque chose a dû se passer dans leur habitat d'origine. Un changement climatique brutal. En général, on migre vers la fin de l'automne, pas à la fin de l'été.

Yûki : Inutile de se poser trop de questions, ce n'est sans doute rien de grave. Rentrons.

Athalnir et Yûki, considérant leur mission comme accomplie, font demi-tour pour rentrer dans leur base.

L'association de Graef semble se porter pour le mieux, hormis l'absence de Ibytrem et de Pilan, puisque ce dernier apprend la magie oubliée à son maître. Ces événements ne plaisent guère à certains membres de l'association et ils ne veulent pas que les choses ses stagnent. Après avoir regardé Cabain et Maria entraîner une nouvelle fois leurs jeunes disciples, Amroth et Angelica quittent la pièce.

Amroth : C'est qu'ils progressent bien, ces jeunes gens ! D'ici quelques jours, je suis sûr qu'ils seront prêts à accomplir leur première mission !

Angelica : Des missions pas trop difficiles. A ce propos, tu vas pouvoir en refaire ?

Amroth : Oui, et Aaron aussi. Nous allons pouvoir reprendre du service. Je suis content de ne plus avoir à utiliser ce maudit bâton pour me déplacer, je ne suis pas un infirme !

Angelica : Autre chose semble te préoccuper, mon chéri.

Amroth : Cette chose, tu la connais très bien. J'ai beaucoup réfléchi, ces derniers temps, et je n'accepte pas trop que Pilan et notre maître s'absente des journées entières pour apprendre une magie dangereuse dans le sous-sol de la base, qu'ils ne reviennent que pour manger et dormir et qu'ils ne nous parlent plus jamais !

Angelica : Oh ? Tu n'as plus envie de laisser les choses se faire ?

Amroth : Plus maintenant, car je pense que ça va trop loin. Toi, tu n'auras pas besoin de prendre de risques.

Angelica : Où veux-tu en venir ?

Amroth : Je suis ici depuis un moment. Je sais dans quelle pièce ils apprennent tous ces sorts. Et je sais que depuis dehors, il y a une petite grille qui me permettra de les voir, et sans me faire repérer, en principe.

Angelica : Tu es curieux toi aussi ? La curiosité est peut-être un défaut, mais c'est toujours mieux que de ne rien faire.

Amroth : Il faut que je sache. Juste quelques minutes, rien de grave...je reviens tout de suite, promis.

Les mariés s'embrassent puis le mage quitte la pièce. Il contourne tout le bâtiment avant d'arriver vers la grille dont il a parlé à sa femme. Lorsqu'il l'atteint, ils se couche à plat ventre et de ces deux yeux regarde la pièce. La salle est assez petite, seulement éclairée par quelques chandelles. Il y a deux tables, quelques armoires remplies de livres de sorts probablement, et Amroth voit le maître et son second en face à face, en train de discuter.

Ibytrem : Pilan, j'ai déjà appris beaucoup de choses. Penses-tu que je suis prêt à passer à la pratique ?

Pilan : Ca dépend quels sorts vous utilisez. Si cette magie a été oubliée, c'est parce que ses premiers utilisateurs l'ont jugé trop dangereux. Il y a, par exemple, un sort qui permet de modifier la météorologie d'une zone restreinte. Pour vaincre Fram et son associée, j'ai utilisé un sortilège qui détruisait les organes de l'intérieur. Je connais également un sort qui permet de se téléporter n'importe où, dans un rayon de cinq kilomètres.

Ibytrem : C'est ce genre de sorts que je veux savoir. Mais j'ai l'impression que tu ne m'as pas tout appris.

Pilan : Un peu normal, les autres sont dans le livre de votre frère. Les sorts qui sont là ne sont pas dangereux en soit, mais une utilisation abusive pourrait détruire la vie de son utilisateur. Moi, je maîtrise la magie oubliée parce que je n'utilise qu'une quantité restreinte de sorts.

Ibytrem : Je comprends. C'est déjà beaucoup Pilan, de pouvoir apprendre tous ces sorts aussi vite.

Pilan : C'est ça la magie oubliée. Un pouvoir tentant, ça s'apprend vite et facilement, mais il faut avoir de bonnes mains et un cerveau qui donne le pouvoir de la maîtriser.

Ibytrem : Mais notre cerveau est limité. J'ai entendu dire que les meilleurs mages n'en utilisent que 15%, pourtant les 85% pourraient s'avérer très utiles.

Pilan : C'est ça la magie ! Ca doit s'apprendre progressivement.

Ibytrem : Mais...n'y a-t-il pas des exceptions. Au plus profond de mon être, je sens qu'il y a des personnes qui naissent avec la magie en eux, qui possèdent un extraordinaire pouvoir. J'en ai cherché pendant toute ma vie, et je n'en ai jamais trouvé. Ils seraient plus puissants que n'importe qui, les plus grands mages que nous pourrions rencontrer.

Pilan : Ah...apprendre la magie vous fait sentir ce ressentiment aussi. Oui c'est exact, il y a bien une personne qui possède ce don.

Ibytrem : Une personne ? Et...sais-tu qui c'est ? Qui, à Graef, posséderait un tel don ?

Pilan : Justement maître, c'est là notre premier souci. Cette personne n'est pas de Graef.


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