Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Les Royaumes de Déra


Par : Sevelith
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 6 : Rencontres violentes


Publié le 26/11/2014 à 18:40:20 par Sevelith

A Unukor, c'est l'aube. Le Soleil se lève doucement, réchauffant la terre de sa chaleur de l'été. Désormais, Percedon est l'ami de Brad et une personne de confiance pour ce dernier. En tenue d'entraînement, l'adolescent s'est levé tôt pour s'entraîner avec lui. Sur la cour de la base, il s'échange des coup, car Percedon veut voir le frère de son vieil ami devenir plus fort, progresser, devenir un vrai membre de l'association. N'ayant rien de mieux à faire, le duo Aureg et Lantan les regardent, afin de s'occuper et de voir comment progresse l'un des plus récents membres de cette guilde.

Percedon : Déplace-toi plus vite, Brad ! Un vrai adversaire ne te fera pas cadeau !

Le guerrier ne se bat qu'avec une seule épée, et il se défend face à Brad qui a décidé que son arme de prédilection serait également une épée. L'adolescent attaque de haut en bas et Percedon bloque le coup en tenant son épée de façon horizontale. Ensuite, il exécute un croche-pied qui fait tomber son adversaire à terre.

Percedon : Voilà, c'est à ce genre de coups qu'il faut faire attention ! Relève-toi, c'est terminé pour aujourd'hui !

Percedon range son arme puis prend la main de Brad afin de l'aider à se relever. Pendant qu'il ramasse sa nouvelle épée et la range dans son fourreau, le guerrier aperçoit Aureg et Lantan en train de rire.

Percedon : Ne riez pas tous les deux ! On a tous débuté ! Il n'y a pas si longtemps que ça, vous étiez comme lui !

Brad : J'ai encore beaucoup à apprendre.

Percedon : Mais Helmut t'a déjà beaucoup appris. Et ça, c'est bien. Tu as beaucoup de chance de l'avoir pour frère. Moi, je n'ai jamais eu ni de frère ni de soeur...

Soudain, la porte qui mène à la base s'ouvre et ils aperçoivent Helmut, Elena, Garon et Regnak venir près d'eux.

Percedon : Helmut, Elena ! Que faites-vous tous ensembles, aujourd'hui ?

Helmut : Je viens voir si tu es prêt, Brad.

Brad : Prêt pour quoi ?

Helmut : Pour une mission qui va nous mener assez loin. Et tu vas m'accompagner.

Garon : Nous accompagner. Helmut et Elena ont besoin de trois personnes pour les accompagner.

Regnak : Je me suis proposé. Je suis le berserker idéal pour cette mission. Et avec Garon, nous avons un marché.

Percedon : Je pense que Brad doit avoir le choix. Où va vous mener cette mission ? Et pourquoi devez-vous partir à cinq, avec deux lieutenants, qui plus est ?

Elena : A la frontière sud-est. Il demande cinq membres de l'association d'Unukor et deux lieutenants, en effet. Ce doit être une mission importante.

Percedon : Et c'est qui, ce "il" ?

Elena : Nous ne savons pas. Nous devrons découvrir sur place.

Percedon : C'est trop dangereux ! Brad n'est pas apte à y aller !

Helmut : C'est mon petit frère et je dois veiller sur lui. Il faut qu'il progresse, et m'accompagner pour cette mission qui durera plusieurs jours est la meilleure des choses à faire pour lui.

Brad : Percedon, ne t'inquiète pas, je suis prêt. J'ai encore des choses à découvrir, je veux devenir un vrai membre de cette association, être à la hauteur de mon frère !

Elena : Alors nous avons nos cinq membres pour cette mission ! Nous terminons nos préparatifs et nous pouvons partir !

Brad rejoint le petit groupe. Avant de partir, Helmut pose sa main sur l'épaule de Percedon et lui dit une dernière phrase.

Helmut : Il ne faut pas que tu prennes l'incident à la ferme en cause. Tu as protégé mon petit frère, mais il va devoir apprendre à se protéger seul. Cette mission sera risquée, mais c'est notre quotidien à tous. Je suis content que tu t'inquiètes pour lui, mais reste tranquille, il est entre de bonnes mains !

Le petit groupe rentre à la base, et Percedon part retrouver. Après qu'ils soient rentrés, le guerrier commence à discuter avec le duo.

Percedon : Que vais-je faire, maintenant ?

Lantan : Accomplir des missions seul, comme à ton habitude !

Percedon : Mais je m'inquiète un peu. Qui demanderait de l'aide à autant de nos membres, et si loin d'ici ? Quelque chose se trame.

Aureg : Tu rêves trop. Lantan, on va faire notre mission quotidienne.

Lantan : Allons-y.

Le duo rentre dans la base à son tour et laisse Percedon dehors seul.

C'est également l'aube et beaucoup de membres dans la base cherchent des missions à faire. Lors du crépuscule de la veille, Sylvia et Soerid se sont séparés afin de chercher quels seraient les membres les plus adéquats à accomplir leur mission avec eux. Maintenant, ils sont placés non loin de la porte d'entrée et attendent leurs camarades.

Sylvia : Tu as bien fait comme c'était convenu ? Tu as recruté deux membres pour la mission ?

Soerid : Mais oui, tu t'inquiètes pour moi maintenant ? Je serai meilleur lieutenant que n'importe qui !

Sylvia : Oui, si tu le dis...de mon côté j'ai parfaitement accompli la tâche qui était de trouver le membre restant.

Soerid : Tiens, les voilà. Ils sont ensembles !

C'est alors que l'espion Aero et le berserker Itard rejoignent les deux lieutenants pour effectuer cette mission.

Aero : Me voilà, prêt pour la mission.

Itard : De même. Je suis préparé à tous les dangers.

Soerid : Un espion et un berserker. Cela fait un groupe polyvalent.

Sylvia : Deux berserkers, n'est-ce pas un peu trop ?

Soerid : Sylvia, je pensais que ta seule qualité était l'intelligence. Je ne suis plus berserker maintenant, je suis un lieutenant, tu es tellement vexée que tu l'aurais oublié ? Et puis, la plupart des archers sont partis tous en même temps pour une mission "importante". Et je ne voulais pas d'un arbalétrier comme Pascal.

Sylvia : Pour moi, tu resteras toujours un berserker. Si ça te fait plaisir d'être lieutenant, tant mieux pour toi. Mais sache que je n'étais pas pour cette idée.

Soerid : Tout ce qui ne te fait pas plaisir, ça me plaît.

Sylvia : Connard !

Pendant que les deux lieutenants se disputent, Aero parle de son côté avec Itard.

Aero : Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée qu'ils soient ensembles pour la même mission...

Itard : Tant pis pour eux. Tant qu'ils ne nous gênent pas. Par contre, voilà notre dernier compagnon.

Le dernier membre, choisi par Sylvia, s'avance et rejoint le groupe. Il s'agit du nouvel espion, Snekor.

Soerid : Mais...pourquoi tu as pris ? Il est nouveau et nous avons déjà un espion !

Sylvia : Et ton espion est lui aussi un nouveau. Deux berserkers, deux espions, tu voulais un groupe polyvalent, n'est-ce pas ?

Soerid : Pourquoi l'as-tu pris ? Tu penses qu'il convient pour cette mission ?

Sylvia : Absolument. Snekor a des talents et comme il vient d'arriver, c'est l'occasion de nous les montrer.

Soerid : Je ne suis pas pour cette idée.

Snekor : Le lieutenant Sylvia a fait le bon choix, cher nouveau lieutenant. Et je pense avoir plus d'expériences que toi dans la découverte de l'inconnu et le mystère. Je vous accompagne, que tu le veuilles ou non.

Itard : Ton arrivée a fait beaucoup de bruits, Snekor. Je suis sûr que tu seras un bon partenaire pour notre groupe.

Aero : Tout le monde est prêt. Je pense que nous pouvons partir.

Sylvia : En effet. Suivez-moi, je vais vous guider car j'ai la carte et que je connais le pays. Le voyage durera plusieurs jours.

Le petit groupe ainsi formé se met donc en marche pour l'ouest, avec comme objectif la frontière, ce qui nécessite plusieurs jours de marche.

Le retour de Pilan à l'association de Graef est un nouveau sujet de discussion parmi ses membres. Après son retour, le second est immédiatement aller voir Ibytrem afin de l'informer concrètement sur ce qui s'est passé. Amroth et Aaron qui ont été blessé suite à leur mission la veille, ont passé la nuit à l'hôpital de Jeoreg. Angelica a décidé d'accompagner son mari à l'hôpital. Dans la pièce principale, le maître a décidé d'aller voir ses membres afin de discuter avec eux. Cabain et Maria ont décidé de prendre congé pour ce jour-ci, pour fêter le retour de Pilan absent depuis un certain temps. Mais ils guettent le retour de Amroth et de Angelica, et ils désirent savoir ce que veut faire leur maître maintenant que son second est revenu. C'est la fin de la matinée lorsque Cabain et Maria boivent encore ensembles. La porte s'ouvre et Angelica s'avance, suivi de derrière par Aaron qui porte un pansement à son épaule suite à la blessure qu'il a reçu la veille et son mari Amroth, qui porte un pansement à son genou, et qui s'aide d'un bâton pour marcher, car la douleur à sa jambe l'empêche de tenir droit.

Angelica : Je vois que tu es bien rentré, Pilan. Merci de m'avoir laissé hier toute seule à l'hôpital avec deux blessés.

Pilan : Les médecins ont dit qu'ils s'occuperaient d'eux, je ne voulais pas les déranger. La science, le savoir, tout cela combiné à la magie, vous n'aviez aucun risque. Cela fait des semaines que je ne suis plus venu ici, je voulais rentrer, tu comprends !

Angelica : Un choix bien égoïste.

Amroth : Angelica, il nous a suffisamment aidé hier. Il ne nous doit plus rien ! Aaron, ça va aller ?

Aaron : Eh bien, je suis en pleine forme, mais je vais devoir attendre quelques jours avant de pouvoir faire une autre mission. Quelle première mission, d'ailleurs ! On ne plaisante pas dans cette association !

Cabain : Maître ! Quelle est votre décision à présent ?

Pendant que Angelica interpellait Pilan, les lieutenants Maria et Cabain sont allés voir Ibytrem pour savoir quelle est sa décision à propos de son départ, maintenant que son second est revenu.

Ibytrem : Ma décision sur quoi ?

Maria : Pilan est revenu. Allez-vous partir ? Si je devais donner mon avis, je vous suggérerai de rester encore un peu. Pilan n'est pas prêt pour devenir le maître.

Pilan : Maria, tu plaisantes ou quoi ? Je suis le plus apte à lui succéder !

Maria : Tant que notre maître est apte à exercer cette fonction, je ne vois pas pourquoi il céderait sa place !

Pilan : Tu n'as pas à douter de moi. Je suis un mage plus puissant que vous, surtout depuis que j'ai appris des nouveaux sorts très puissants.

Cabain : La puissance ne fait pas tout. Diriger n'est pas chose aisée que tu ne maîtrises peut-être pas.

Pilan : Tu es juste jaloux parce que je suis son successeur et que toi, tu resteras toujours en dessous du sommet.

Ibytrem : Assez ! Arrêtez de vous disputer pour un quelconque grade. Ma décision est prise. Je reste maître pour le moment, car avant d'apprendre les sorts que mon frère a essayé d'apprendre, je vais apprendre ceux que Pilan a appris.

Les deux autres lieutenants sont surpris d'entendre une telle révélation. Etant contre la magie oubliée, ils ne peuvent admettre que leur coéquipier puisse utiliser une telle magie.

Cabain : Qu'as-tu dit ? Tu as appris la magie oubliée ? C'est ça qui a causé la mort du frère de notre maître !

Pilan : Je le sais plus que tout, puisque c'est avec lui que je l'ai apprise. Oh, je n'étais pas avec lui lorsqu'il a lancé le sort qui a provoqué sa mort, et heureusement.

Cabain : Je refuse que l'on utilise une telle magie ! Cette magie est maudite, elle détruit la vie de son utilisateur !

Pilan : Je ne suis pas comme ce vieillard. Moi, je sais la maîtriser. Comment quelqu'un comme toi pourrait comprendre ? Tu maîtrises bien la magie, mais tu as encore des choses à apprendre.

Ibytrem : Laisse, Pilan. Ils ne peuvent pas comprendre, ça. Le fait qu'un vrai mage doit découvrir tous les types de magies, même quand ces dernières sont dangereuses. Je ne veux plus les voir. Peux-tu m'enseigner déjà quelques sorts maintenant en privé ?

Pilan : Avec plaisir ! Pour une fois, c'est moi qui vais vous apprendre des choses !

Le maître et son second empruntent une porte pour s'éloigner des gens et apprendre ces sorts en toute discrétion. Le retour de Pilan était censé les calmer, mais ce qui se produit ne fait que les inquiéter plus. Bouches bées et incapables de bouger, c'est Amroth qui vient pour les calmer.

Amroth : Ca va aller.

Maria : Et comment ça pourrait aller ? Les deux membres les plus importants de notre association veulent apprendre la magie oubliée !

Amroth : Et nous ne pouvons pas aller contre leur volonté. Laissons-les faire pour le moment.

Cabain : Jusque quand ? Jusqu'à ce qu'ils provoquent un incident qui mettrait la vie de tous en péril ?

Amroth : Ils savent ce qu'ils font.

Cabain : Je pense que non, et c'est ça qui m'inquiète.

Amroth : Nous pouvons les surveiller, mais qui sait comment ils réagiraient si on se mettait en travers de leur route ?

Maria : Les choses sont ce qu'elles sont. Nous ne pouvons rien faire d'autre que de regarder pour le moment, sur ce point-là, Amroth a raison.

Amroth : Je pense que je vais me retirer. Je ne peux rien faire de très physique pour le moment.

Angelica : Oui. Tu as besoin de repos.

Amroth : Tu m'accompagnes, ma chérie ? J'ai envie d'aller quelque part plus loin.

Angelica : Bien sûr.

Angelica prend la main de son mari afin de l'aider à marcher. Toujours au même endroit, Maria et Cabain se rendent compte que Aaron a tout entendu.

Aaron : J'ai tout entendu, c'est grave ?

Maria : Eh bien, il vaut mieux que tu gardes ça pour toi et que tu fasses semblant de rien, si ce n'est pas trop te demander.

Aaron : Je vous aurais bien dit que je veux faire quelques missions pour oublier tout ça, mais je suis dans l'incapacité d'en faire pour le moment.

Cabain : Fais connaissance avec d'autres gens. Les mages que Maria et moi formons, par exemple. Ils sont jeunes et sympathiques, ils ne te rejetteront pas parce que tu n'es pas un mage ! Bonne journée !

Chacun se sépare afin de faire autre chose. Mais après ces événements, l'association de Graef ne peut pas rester la même.

Après le départ du groupe, les autres membres de l'association d'Haeli ont continué à faire ce qu'il y avait à faire. Ragnarok est dans la pièce des responsables et il trie les différents papiers de missions qu'il possède. Le Soleil est au zénith et à ce moment-là, il y a peu de demandes de missions. Soudain, l'arbalétrier Pascal s'approche de lui pour lui parler.

Ragnarok : Pascal ! Tu es venu faire une mission ? Je suis à toi dans une minute !

Pascal : Non, je suis juste venu pour discuter. C'est le moment idéal, non ? Il n'y a pratiquement personne ici pour le moment.

Ragnarok : Et de quoi tu voudrais parler ?

Pascal : De beaucoup de choses. En tout cas, je ne suis pas d'humeur à faire une mission aujourd'hui.

Ragnarok : Pour quelle raison ?

Pascal : Sylvia n'est pas là, alors je peux te le dire. Je t'avais déjà dit que je formais une équipe d'archers au sein de cette association. Je suis le chef de cette équipe avec cinq amis : Tristan, Hugh, Lotor, Kirgho et Jack. Or, il se trouve qu'ils ont été tous été pris pour une mission importante, mais pas moi.

Ragnarok : Où veux-tu en venir ?

Pascal : Le maître devient étrange, c'est ce que je veux dire.

Ragnarok : Je n'en sais rien moi, je te signale que je viens d'arriver.

Pascal : Eh bien, on ne confie pas des missions importantes comme ça, à l'improviste. Pourquoi prendre cinq archers ? Et pourquoi ne pas me prendre moi, parce que je préfère l'arbalète ? Ils sont partis comme ça, sans rien me dire, ce n'est pas habituel.

Ragnarok : Attends qu'ils reviennent pour leur demander ce qu'ils ont fait. Il y a certainement une raison qui a poussé Galao à choisir eux et pas toi pour cette mission.

Pascal : En attendant, je suis tout seul ! Alors, moi qui ai l'habitude du travail en équipe, je ne suis plus motivé à faire des missions, tu comprends ?

Ragnarok : Ce n'est pas mon problème.

Pascal : Peut-être, mais il fallait que je le dise à quelqu'un. Et comme tu viens d'arriver, tu n'es ni corrompu, ni mauvais. Je pense que tu es digne de confiance.

Ragnarok : Ce sont juste des spéculations. Ils reviendront et tout redeviendra comme avant.

Pascal : J'espère que tu dis vrai. Je te laisse, tu dois avoir du travail, contrairement à moi.

L'arbalétrier quitte la pièce aussi rapidement qu'il en est venu et le vieil homme continue de trier les papiers.

Pour les membres de l'association d'Unukor, cela fait plusieurs heures que le petit groupe est parti pour la mission importante. Sur la cour, les archers Yûki et Elrond s'entraînent au tir à l'arc sur des cibles, sous le regard du lieutenant Jerrick.

Jerrick : Vous savez, vous deux, vous pourriez faire autre chose que ça, parce que là, c'est vraiment une occupation de fainéant.

Yûki : Qu'est-ce que t'en sais ? Tu ne maîtrises pas l'arc.

Jerrick : Mais pour ce que j'en sais, vos ennemis ne seront pas des cibles immobiles.

Elrond : Je le sais mieux que toi. Pas plus tard que l'autre jour, j'ai arrêté un dangereux assassin. Je maîtrise l'arc mieux que toi, je pense.

Yûki : Nous ne nous entraînons pas à nous battre, mais à viser. C'est différent.

Elrond : Et toi alors, tu ne fais que nous regarder depuis tout à l'heure !

Jerrick : Crois-moi, ça ne me plaît pas plus que ça. Mes amis Helmut et Elena sont partis pour une mission "urgente", alors mon père m'a demandé de rester ici pour surveiller les membres qui ne sont pas partis en mission, comme vous. C'est vrai que j'avais décidé de ne plus partir en mission ces prochains jours, mais j'aurais espéré pouvoir boire dans une taverne en ville !

Elrond : On sert à boire dans la pièce principale. Certains responsables, anciens taverniers, s'occupent de ça, tu devrais le savoir.

Jerrick : Ce n'est pas de l'alcool de qualité.

Elrond : Ce n'est pas la fonction première de la base. Sais-tu faire autre chose que te plaindre ?

Jerrick : Bah, j'ai compris, vous ne voulez plus me voir. Je suis le plus ancien des actuels lieutenants et on dirait que ce n'est pas rentré dans la tête de certains. Mais un jour viendra où je serai chef, et ce jour-là, vous me devrez le respect. Est-ce compris ?

Elrond : Oui oui, on a compris. A plus tard.

Jerrick, un peu irrité par le comportement de Elrond vis à vis de lui, rentre à l'intérieur de la base pour surveiller les autres membres. Au fond de lui, il espère que les autres lieutenants reviendront assez vite.

Deux groupes. Le groupe d'Unukor et le groupe d'Haeli. Tous deux doivent aller au même endroit : l'une des frontières qui séparent leur royaume. Les lieutenants de chaque équipe les mène à travers différentes villes, villages, champs, plaines, collines, bois, en fonction de l'endroit où il se trouvent. Chaque capitale se trouve à environ 150 kilomètres de ses frontières avec les autres royaumes. Il faut environ quatre jours, avec un bon rythme de marche, pour atteindre la frontière. Ils préfèrent y aller à pied, car chacun pense que sa mission doit se faire dans la plus grande des discrétions. Evidemment, chaque membre porte dans sa tenue un sigle qui permet de reconnaître à quelle association il appartient. Il s'agit d'une vraie expédition où chacun a pris le nécessaire : armes, provisions, ...Après quatre jours de marche, le petit groupe de l'association d'Unukor parvient à un poste situé dans une colline à environ cent mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer. Là-bas, ils aperçoivent une dizaine de chevaliers équipés soit de lances, soit d'épées, soit de haches de guerre, en sachant qu'ils portent tous une armure en acier et un heaume qui couvre leur tête. Ils ont chacun un cheval qui sont accrochés près d'un petit bâtiment Surpris de voir autant de gardes surveiller la frontière, Helmut parle d'abord à ses coéquipiers.

Helmut : Autant de gardes qui protègent la frontière, et regardez les armures qu'ils portent ! Ils donneraient l'impression que c'est la guerre. Qu'en penses-tu, Elena ?

Elena : Je ne peux rien rajouter. Ca fait dix ans que je ne suis pas venu à la frontière.

Regnak : Moi, je sais que les frontières sont bien gardées. Passer d'un royaume à l'autre, ce n'est pas facile.

Helmut : Bref, inutile de s'attarder. Il est temps de découvrir quel va être l'objectif de notre mission.

Helmut mène son groupe jusqu'à un des gardes. Il l'interpelle pour lui parler et lui demander si il sait quelque chose à propos de leur mission.

Le chevalier : Bonjour, qui que vous soyez.

Brad : Vous ne nous reconnaissez pas ?

Le chevalier : Non, désolé, je n'ai jamais vu vos visages.

Garon : Pourtant, nous sommes des membres de l'association d'Unukor. Vous pouvez nous reconnaître à notre sigle.

Le chevalier : Que faites-vous si loin de la capitale ? Ce n'est pas là que vous travaillez ?

Elena : Nous travaillons dans tout le royaume, vous savez. Nous venons rarement ici, mais là, c'est une mission de la première importance, d'après celui qui nous a demandé de venir. Alors, je suppose qu'il y a quelque chose qui ne va pas ici, donnez nous donc plus d'informations.

Le chevalier : Notre chef a bien demandé d'accueillir certaines personnes. Mais on a déjà reçu des membres d'une association, mais elle venait de l'autre royaume...Haeli, si je ne me trompe pas.

Regnak : Comment ? Répétez ce que vous venez de dire !

Le chevalier : Bah, je pense que vous avez bien entendu ce que j'ai dit. Je vais vous mener à l'endroit où vous les retrouverez et mon chef vous trouvera là-bas.

Helmut : Attendez, vous voulez dire que des membres de l'association d'Haeli ont également été demandé ?

Le chevalier : C'est ça. Pourquoi, ça vous dérange ? Pour ce que j'en sais, vous avez le même travail, mais pas dans le même royaume. Qu'est-ce qui vous préoccupe ?

Helmut : Le truc, c'est que demander cinq membres avec deux lieutenants c'est rare, surtout sans donner d'informations, mais en plus, il y en aurait d'autres, de notre royaume voisin ? C'est absurde !

Le chevalier : Ouais ouais. Je sais bien qu'il y a des tensions entre vous, et que vous vous aimez pas, mais ne vous bagarrez pas devant moi et mes copains, d'accord ? Je vais vous mener à eux et vous attendrez mon chef là. Et un conseil, quand on veut être des agents de la paix et de la justice, on met au minimum un casque pour se protéger. Bon, on y va.

Le groupe est un peu froissé par la remarque du chevalier, car ils ne se considèrent pas comme tel et ne désirent pas porter de heaumes. Un peu plus loin attend le groupe d'Haeli : ils veulent avoir des informations supplémentaires sur leur mission. Aero et Soerid se sont assis à terre, car l'impatience les gagne, tandis que Sylvia, Snekor et Itard restent debout, voulant eux aussi en savoir plus.

Snekor : L'endroit ne me plaît déjà pas. Ce chevalier qui ose nous faire la morale à propos de heaumes, alors qu'il porte une armure de cinquante kilos, ce qui ne doit être pratique pour rien, sauf pour le combat de front, que je ne pratique jamais.

Itard : Nous avons marché pendant des jours. J'espère que ce voyage servira à quelque chose.

Soerid : Nous sommes arrivés et nous ne savons toujours rien. Qu'est-ce qu'ils préparent ?

Sylvia : Voilà quelques personnes. Les choses vont peut-être évoluer.

Ils reconnaissent le chevalier qui les a conduit là un peu plus tôt. Cinq personnes l'accompagnent, et apparemment ils ne les connaissent pas. Sauf une, pour Sylvia.

Sylvia : Mais c'est...

Le chevalier : Vous voilà. Je vais aller appeler mon chef maintenant. Bonne chance.

Le garde s'en va et les dix personnes se regardent, s'interrogent et même certains semblent se reconnaître.

Helmut : Elena, ça ne va pas ?

Elena : Cette femme devant moi. Je pense la connaître.

Puisqu'ils savent désormais que les choses vont évoluer, Aero et Soerid se relèvent. Les deux groupes se font face à face.

Sylvia : Vous êtes des envoyés d'Unukor ! De cette association à la justice molle et laxiste ! Ca veut dire que...

Elena : Sylvia ! Ne me dis pas que c'est toi !

Soerid : Eh, Sylvia, on dirait que cette blonde te connaît.

Sylvia : Je la connais aussi. J'avais espéré ne plus la revoir !

La jeune femme dégaine son épée et se rapproche de sa connaissance qui sort sa masse d'armes.

Elena : Si vous êtes bien de l'association d'Haeli, ça veut dire que tu les a rejoint ! Tu...tu as trahit le souhait de notre mère, Sylvia !

Helmut : Euh...attendez ! Vous êtes...soeurs ? Elena, il va falloir que tu m'expliques ! Tu as une soeur dans l'association d'Haeli ! Dis moi que c'est pas vrai !

Itard : Lieutenant Sylvia ? Vous aviez une soeur ? Vous pouviez m'en parler vous savez !

Sylvia : Non. Avoir une soeur qui prend parti pour Unukor, je ne dois pas le dire à tout le monde. C'est une honte. Elena, combien de fois vais-je devoir te dire que notre mère n'a jamais été pour Unukor ? Nous avons juste vécu là, près de la frontière !

Elena : Elle n'a jamais dit qu'elle tenait pour Haeli non plus !

Helmut : Ce n'est pas une guerre, arrêtez de vous emporter !

Elena : Sinon, tu les a payés combien pour qu'ils te nomment "lieutenant" ?

Sylvia : Rien du tout. Je suis juste devenu une femme avec des vrais compétences, des vrais talents. Toi qui rêvais de les rejoindre, je suppose que tu es encore en train de balayer le bureau de ton vieux maître ?

Elena : Non, figure-toi que moi aussi je suis lieutenant.

Sylvia : Vraiment ? Je suis sûre qu'ils t'ont pris parce qu'il fallait une femme chez les lieutenants, pour redorer leur image, parce que tu es bonne, rien de plus !

Elena : Je pourrais dire la même chose pour toi !

Soerid : Et je serais d'accord.

Sylvia : Toi, n'en rajoute pas !

Elena : Tu n'as pas l'air de t'entendre avec tes congénères. Un vrai lieutenant sait se faire aimer par ses semblables.

Sylvia : Je suis sûr qu'ils t'aiment. Ils ont dû te le montrer plusieurs fois au lit. T'en a baisé combien, sale pute !

Elena : Je suis une femme d'honneur, pas comme toi !

Pendant que les deux femmes se disputent, les autres regardent sans réagir. Certains ont honte de tant d'immaturité et tant de grossièretés.

Snekor : Je ne suis pas venu ici pour entendre une querelle de deux femmes histériques. J'ai bien envie de partir.

Aero : Non, il y a juste un peu de tensions suite à une rencontre ! Je pense qu'on va bientôt avoir besoin de nous.

C'est à ce moment là que les deux femmes commencent à se bagarrer, car Elena lance une attaque de sa masse d'armes que Sylvia bloque de son épée. Cependant, Helmut arrête immédiatement le combat et la ramène de son côté.

Helmut : Ne vous battez pas ! Nous ne sommes pas alliés, mais nous ne sommes pas ennemis non plus ! Elena, tu vas tout m'expliquer sur cette histoire puis nous passerons à autre chose !

Sylvia : Méfie toi, beau gosse, elle risque de raconter sa version des faits.

Helmut : Elena ! Où étais-tu avant de venir dans notre association ? Tu peux me le dire, je ne t'ai jamais caché mon passé.

Elena soupire et Sylvia est prêt à écouter de nouveau ce que sa soeur a à dire, elle croise les bras et regarde quels sont les nouveaux amis de la blonde.

Elena : Je n'ai jamais eu de vrai mère, ni de vrai soeur. Quand j'étais bébé, il y avait eu une terrible bataille dans le village où je vivais. C'est là qu'une femme célibataire, une guerrière, qui avait participé à la bataille, m'a recueillie, moi, ainsi qu'un autre bébé, Sylvia. Cette femme, nous l'avons toutes deux considérées comme notre mère, Sylvia est donc ma soeur par adoption.

Garon : Une bataille dans la région. D'après ce que j'ai vu à l'école quand j'étais petit, l'histoire raconte que dans un petit village nommé Lakar, à l'ouest du royaume d'Haeli, les seigneurs ont dû faire face à une révolte. Ils ont envoyé des chevaliers de leur armée combattre ces rebelles. Le village fut entièrement détruit et les citoyens innocents furent pris dans la bataille. Ca s'est passé en l'an 282, d'après mes souvenirs.

Brad : Tu as une bonne mémoire, Garon !

Sylvia : Tu dis juste, archer. Ma mère m'a raconté qu'à l'époque, elle était chevalier qui travaillait pour les seigneurs d'Haeli. Après cette bataille, elle a juré de ne plus participer à aucune bataille de sa vie, c'est pourquoi elle a décidé de nous élever, nos parents devaient être morts, et qu'elle est allée s'installer dans un village à Unukor, près de la frontière.

Elena : Alors, tu vois ! Notre mère était vraiment pour Unukor !

Sylvia : Elle vient d'Haeli ! Elle n'a jamais renié sa patrie !

Elena : Les combats sanglants et les nombreux morts par la violence, c'est ce qui caractérise le royaume que tu chéris tant. Si elle avait pu naître à Unukor, elle aurait été plus heureuse !

Helmut : Il suffit ! Elena, termine ton histoire !

Elena : Nous avons grandi ensembles, mais très vite, nous nous sommes rendues compte que nous étions très différentes. Notre mère nous avait élevé de la même façon, mais il se trouvait sûrement que la différence était dans le sang. Nous avions toutes deux le goût pour le combat, moi pour le combat loyal, le combat d'honneur et elle pour le combat sanglant, le combat "pour tuer". Nous étions tellement différentes que nous nous bagarrions souvent. Plus les années avançaient, plus nous nous battions avec des armes dangereuses. Notre mère n'aimait pas ses bagarres qui n'avaient pas de sens, c'est alors qu'elle nous a parlé des associations de défense des royaumes. Ca n'a pas arrangé les choses, bien au contraire.

Sylvia : C'est normal. Moi, je suis restée fidèle à Haeli, mon devoir était de protéger ce royaume ! Toi, tu as préféré choisir de protéger Unukor !

Elena : Parce que j'ai grandi là et que c'est ma patrie. Cela fait dix ans que notre mère est morte et dès que c'est arrivé, nous nous sommes séparés et avons juré de ne plus jamais nous revoir. Voyez le résultat.

Brad : Je ne savais pas que l'on pouvait se détester. Tu imagines, Helmut, si je te détestais ?

Helmut : Bien, l'histoire est réglé. Nous savons que vous avez un passé commun, alors maintenant vous vous taisez et vous attendez que l'on vienne nous dire à quoi tout cela rime !

Itard : Justement, nous sommes arrivés avant vous, et nous n'avons toujours aucune information. C'est très étrange.

A ce moment-là, Regnak s'avance et dégaine son épée. Visiblement, il ne fait pas confiance aux membres de l'association d'Haeli.

Regnak : Maintenant que cette histoire qui ne m'intéresse pas plus que ça est terminée, vous allez m'expliquer qui vous êtes, car je n'aime pas être avec des inconnus.

Helmut : Ce n'est pas la peine de les menacer avec ton épée ! Nous ne sommes pas comme ça !

Soerid : Et toi qui es-tu ? Vu ton armure lourde en bronze, tu dois être l'un de leurs berserkers, mais tu n'es pas plus musclé que les nôtres ! Je suis un lieutenant à présent, si tu essaies de me faire peur, c'est raté !

Regnak : Tu ne connais pas Regnak, le guerrier de bronze ?

Soerid : Je suis sûr que tu es connu dans ton royaume pourri. Mais en attendant, à Haeli, tu n'arrives pas à la cheville de nos meilleurs berserkers !

Regnak : Si tu me provoques, ta tête ne restera pas longtemps avec le reste de ton corps.

Soerid : C'est toi qui me fais des menaces pour le moment. Si ça te fait plaisir, je vais te révéler nos noms. Moi c'est Soerid, le berserker le plus fort de l'association d'Haeli. Le lieutenant qui m'accompagne est Sylvia, que tu as sûrement assez entendu, puisqu'elle se permet de parler à la place de toute le monde, comme si c'était elle la chef du groupe. Il y a également Itard, un autre berserker et nos deux nouveaux espions, Aero et Snekor.

Helmut : Si c'est l'heure des présentations, alors je suis le lieutenant Helmut. Voici mon petit frère Brad.

Garon : Moi c'est Garon.

Soerid : Bien, tout le monde est présenté, puisqu'un minimum de courtoisie était nécessaire. Que fait-on, maintenant ?

Regnak : Moi, je vous observe tout à l'heure et vous m'avez l'air tout sauf amical. Il est hors de questions que je coopère avec des brutes comme vous. Nous ne sommes pas du même royaume, nous n'avons pas la même idéologie et nos modes de vies sont différents. Dégagez et laissez nous accomplir cette mission.

Soerid : Juger les gens d'un simple regard. Si tu veux te battre, je n'ai rien contre, mais tu y laisseras ta vie, le guerrier de bronze !

Soerid dégaine son marteau de guerre. Itard suit le mouvement et dégaine le mouvement au cas où un combat se déclencherait. Pour se préparer à une telle éventualité, Garon sort son arc et, regardant tout le monde sortir son arme, Brad dégaine son épée.

Garon : Vous touchez à Regnak, je vous bute !

Soerid : Approchez donc !

Snekor : Un combat contre les membres de l'association d'Unukor ? Un acte qui causerait bien des conséquences.

Aero : Non, je ne suis pas pour un tel combat ! Quoi qu'on en dise, nos associations sont censés maintenir la paix entre les trois royaumes. Si nous nous battons, nous serons tout sauf un exemple !

Les deux groupes s'approche petit à petit, chacun est prêt à se battre, mais ils hésitent encore. C'est à ce moment-là qu'un homme chauve vêtu de vêtements simples se met au milieu.

Helmut : Qui êtes-vous ?

L'homme : Une chose à la fois, je vous prie. Je m'appelle Auloth Draen. C'est moi qui vous ai demandé pour cette mission.

Elena : Et quelle est cette mission ? Cela fait des jours que nous aimerons le savoir ! Pourquoi avoir envoyé deux associations à la fois ?

Auloth : Mais pour vous juger, tout simplement. Voir votre valeur. Me mettre un peu dans l'actualité, vous savez, ce qu'il se passerait si cinq membres d'une association rencontraient cinq membres d'une autre.

Brad : Vous avez tout manigancé ?

Auloth : Ca a marché, et parfaitement. Je vous ai regardé, de loin, pendant tout ce temps. Vous êtes comme des enfants, à vous disputer de la sorte. C'est ridicule.

Helmut : C'est pour ça que vous nous avez envoyé à l'autre bout de notre royaume ? Vous saviez qu'il y avait des tensions entre nous !

Auloth : C'est ce que les rumeurs disent, en effet. C'est là que je me suis dit qu'il fallait vérifier.

Regnak : Et pour quelle raison ?

Auloth : Vous connaissez déjà la réponse. Nous sommes en paix depuis plus de 200 ans. Pour combien de temps encore ? Si les associations se mettent à se battre entre eux, qui pourrait maintenir la paix dans les trois royaumes ? Ca donnerait presque envie de quitter Déra pour rejoindre le vrai continent !

Snekor : Nous ne vous empêchons pas d'agir comme vous le dites. Vous ne manquerez à personne.

Auloth : Quelle arrogance ! Je n'ai pas organisé ça en tant que simple citoyen ! C'est moi qui ai la tâche ingrate de surveiller les frontières, cela veut dire que je serai le premier à être touché si une guerre éclate, moi et mes chevaliers !

Sylvia : Et où voulez-vous en venir ? Vous tournez autour du pot ! Voyager autant ne plaît à personne ici, si c'était juste un test, il suffit qu'on prévienne les autorités de notre capitale et vous serez relevés de vos fonctions, une chose qui ne vous dérangera pas, je suppose !

Auloth : Non, ce n'est pas aussi simple. Regardez ce qui s'est passé lorsque vous vous êtes rencontrés.

Helmut : C'est de votre faute, je vous signale !

Auloth : Il fallait bien quelqu'un pour le faire. Et ce genre de situation risque d'arriver à nouveau. Sauf si j'agis en conséquence.

Regnak : Et comment comptez-vous agir ?

Auloth continue de parler, mais s'éloigne du groupe en même temps.

Auloth : C'est simple. Comme vous avez pu remarquer, mes chevaliers sont lourdement équipés. Et je leur ai tous donnés l'ordres de venir ici. Ce sera une occasion de voir vos aptitudes au combat et votre aptitude à vous entraider. Ne vous inquiétez pas, vous n'allez pas tous mourir, je laisserai deux d'entre vous en vie, un de chaque association, pour qu'il puisse prévenir son maître que des mesures s'imposent.

Sylvia : Espèce de...

Elena : Vous vous prenez à des membres de l'ordre ! Vous n'avez pas le droit de faire ça !

Auloth : J'ai tous les droits. Puisque c'est à moi de contrôler ce qu'il se passe ici. Je décide qui passe, et qui ne passe pas !

Certains ont pu remarquer que pendant que le chauve leur parlait, une quinzaine de chevalier, ceux qui gardent la frontière, ont formé un cercle autour d'eux. Désormais, ils savent qu'ils vont devoir se battre contre eux. Helmut est le dernier à dégainer son arme. Tous en position de combat, ils font face à l'ennemi.

Auloth : Tuez-les !

Le combat commence, et les membres combattent les chevaliers avec intensité. Brad commence à en affronter un de son épée. Helmut décide d'aller se battre avec lui et donne un coup de pied à l'adversaire de son petit frère, puis transperce son dos. Evitant un coup de lance, Regnak se jette sur l'adversaire qui lui a jeté son arme et le décapite. Un autre chevalier, équipé d'une longue épée, attaque à son tour le berserker et commence à croiser le fer avec lui. Ils passent de phases d'attaque à des phase de défense, car chaque fois qu'un veut attaquer son ennemi, le coup est bloqué, puis il riposte. Le duel se termine par le chevalier qui se fait empaler par le dos. Lorsque son meurtrier retire sa lame, Rek s'aperçoit que c'est Itard qui l'a aidé.

Itard : Ne me remercie pas. Nous avons les mêmes ennemis.

Les berserkers partent chacun de leur côté. Les espions d'Haeli se sont séparés également, Snekor cherche une cible en se déplaçant furtivement. Soudain, un chevalier le repère et l'attaque.

Le chevalier : On ne tourne jamais le dos à l'adversaire !

En moins d'une seconde, la dague de l'espion est planté dans le cou de son adversaire derrière lui.

Snekor : Je n'ai pas besoin d'être de face pour tuer quelqu'un. Vous êtes tellement bruyants que c'est impossible de vous rater.

Pendant qu'il retire sa dague du cou de son adversaire qui rend son dernier souffle, Snekor aperçoit le deuxième chevalier le plus proche de lui : il est tué par une flèche planté de son oeil gauche. Garon cherche alors une autre cible, mais un de ses ennemis l'attaque par derrière de sa hache de guerre. L'archer esquive en effectuant une roulade. Avant que le chevalier ait pu ramasser sa grosse hache, Elena le choisit pour adversaire : elle passe en dessous de ses bras puis perce l'armure de son ennemi grâce à sa masse d'armes. Lorsque la blonde se relève, elle aperçoit que son adversaire a perdu son heaume et l'achève en lui brisant le crâne. Elle part ensuite rapidement vers d'autres adversaires, tout en voyant que Garon a eu le temps de tuer un autre de ces chevaliers. Dans la mêlée, l'espion Aero pense que ce n'est pas la peine de sortir son arbalète. Lorsqu'un chevalier fait face à lui pour le tuer, il bondit et effectue un coup de pied en sautant. Il retombe sur ses pieds et sort sa dague. Avec que l'homme ait pu se relever, l'espion lui a planté sa dague dans son coup. Pendant ce temps, les lieutenants Sylvia et Soerid affrontent presque côte à côte quelques chevaliers. La jeune femme échange quelques coups avec le premier avant de l'empaler par le torse et continue son combat avec le deuxième avant de le tuer quelques secondes après. Le berserker lieutenant affronte son adversaire en face, pour que le duel ne dure pas, il lui écrase le pied avant d'abattre son marteau sur son crâne. Pour être sûr de le tuer, il lui fracasse le crâne à plusieurs reprise puis se retourne afin de bloquer le coup qu'un autre chevalier lui porte. Ce duel ne dure pas non plus car une main saisit l'épaule du chevalier et il se fait trancher la gorge, mourant sur le coup.

Snekor : Voilà ce que j'appelle un assassinat efficace.

Soerid grogne et cherche d'autres adversaires. Les deux frères Brad et Helmut combattent ensembles, puis ils tombent sur un chevalier qu'ils ont déjà rencontré.

Brad : On fonce et on se débarrasse de celui-là aussi !

Helmut : Attends, Brad ! Ne te précipite pas !

Le chevalier croise sa lame avec Brad puis l'éjecte de son bras sur le côté. Etourdi, le petit frère d'Helmut ne parvient pas à se relever.

Le chevalier : Je veux un combat sérieux. Toi, jeune homme, tu n'es pas n'importe qui.

Helmut : Si tu veux te battre contre moi, aucun souci ! Je suis ton adversaire !

Les deux combattants combattent en même temps. Helmut n'éprouve aucune pitié envers cette personne qui a attaqué son petit frère, même si dix minutes plus tôt ils étaient amis. Immobilisés lorsque leurs deux lames sont côte à côte, le chevalier tente de déstabiliser Helmut pour le tuer.

Le chevalier : Je vais te montrer que tu as fait une grossière erreur en ne portant pas de casque !

Le chevalier lève sa lame pour l'abattre sur la tête du lieutenant, mais ce dernier attaque juste avant : il transperce le cou de son adversaire.

Helmut : Ton casque ne t'a pas protégé, bâtard.

Helmut retire son épée du cou du chevalier. Celui-ci tombe d'abord à genoux, puis à terre, et dans ses dernières souffrances, il ne parvient qu'à murmurer quelques mots inaudibles avant de rendre l'âme. C'est alors que le jeune homme rengaine sa lame et va voir Brad qui ne semble avoir aucune blessure grave. Auloth, qui a regardé tout le combat, est surpris de voir un tel combat : tous ses chevaliers sont morts, malgré leur nombre supérieur, et il n'a donc réussi à tuer aucun des membres qu'il voulait voir mourir.

Auloth : Non, c'est impossible ! Vous ne pouvez pas être aussi puissants !

Elena : Que faisons-nous de lui, Helmut ?

Helmut : Je m'en charge.

Le lieutenant fonce alors vers le chauve qui essaie de suivre et, dans sa course, plaque au sol sa cible. Pendant ce temps, tous ceux qui ont participé au combat reprennent leur souffle et cherchent d'éventuelles blessures. Bien entendu, ils regardent la scène qui va suivre.

Helmut : Auloth Draen, au nom des crimes que vous avez commis, pour avoir attaqué des membres d'une association qui sont protégés par les seigneurs du royaume auquel ils appartiennent, vous allez être amené à Adroder et jugé pour vos crimes !

Soerid : Ce n'est pas comme ça que ça marche, chez nous.

Alors que Helmut tient Auloth par le col, le berserker lieutenant s'est rapproché de leur position car son envie d'agir l'a poussé à venir. Lorsque Helmut se retourne, Soerid lui donne un coup de poing qui le fait valser et tomber à terre. Ensuite, il dégaine de nouveau son marteau de guerre et fracasse plusieurs fois la tête de Auloth. Lorsque Helmut se relève, il est déjà mort et Soerid fait demi-tour afin de rejoindre les siens.

Soerid : Un homme qui essaie de me tuer, je ne lui laisse pas la vie. On ne joue pas comme ça avec moi.

Garon : Quel massacre. Et inutile en plus.

Brad : Tant de violence...pourquoi ?

Itard : Simplement pour nous défendre. Ils ont décidé de nous attaquer, à leurs risques et périls.

Regnak : La mission tant secrète était juste un piège. Tout ça pour ça. Que faisons-nous maintenant ?

Helmut : Nous n'avons plus rien à faire ici. Nous pouvons repartir.

Soerid : Bonne idée. J'ai plus envie de revoir vos sales gueules.

Regnak : Je peux te crever les yeux pour que tu n'aies plus à nous voir.

Soerid : Oh, tu me menaces encore ? Je ne serai pas aussi clément la prochaine fois ! On se reverra, et j'espère pas tout de suite.

Le berserker s'éloigne de cette montagne de cadavres. Les membres de l'association d'Unukor rejoignent Helmut près du cadavre de Auloth.

Sylvia : Elena, maintenant que je connais ta position, c'est la dernière fois que nous sommes alliées. Si je dois te tuer dans le futur, sache que je n'hésiterai pas. Avoir grandi avec toi ne me donnera aucune pitié.

Elena : Je n'en aurai pas non plus. J'espère pour toi que ce sera dans un futur lointain.

Elena est la dernière à rejoindre Helmut. Lorsque Sylvia revient près de son groupe, Snekor est déjà devant.

Snekor : Nous nous retrouverons à la base.

Aero : Pardon ? Nous ne rentrons pas en groupe ,

Snekor : A l'allée, je ne connaissais pas le chemin et vous n'avez fait que me ralentir, surtout toi, Soerid. Pour le retour, je veux aller à mon rythme. Nous savons tous où aller, alors inutile de rester ensembles. Rendez-vous à la base, par contre, c'est à vous les lieutenants, de faire le rapport.

Snekor s'en va assez rapidement, ce qui irrite un peu Soerid qui l'apprécie de moins en moins.

Soerid : A tous les coups, il va nous déserter ! S'il le fait, je le traquerai moi-même !

Sylvia : Il s'est révélé bien utile aujourd'hui. Il sera un allié conséquent, maintenant, j'en suis convaincue.

Soerid : En tout cas, j'espère que tu as retenu la leçon, Sylvia. Se faire emporter ainsi par ses sentiments, ce n'est pas digne d'un lieutenant.

Sylvia : La prochaine fois, je la tuerai direct et il n'y aura pas de souci à se faire.

Soerid : Mais si elle te tue, ça me ferait plaisir.

Soerid commence à avancer, comme s'il voulait absolument avoir le dernier mot.

Sylvia : L'idée de Snekor n'était pas mauvaise, finalement.

Aero : Et tu dois supporter ce type tous les jours ?

Sylvia : Oui, hélas. Surtout depuis qu'il est devenu lieutenant, au fait.

Itard : Cette mission fut un fiasco de bout en bout. Mais la plus grosse surprise a été sûrement de devoir se battre avec l'association d'Unukor !

Sylvia : Arrêtons de parler de ça et allons-y.

Sylvia, Aero et Itard suivent alors Soerid pour rentrer à Keinnor, à la base et ainsi compléter leur mission. Sur la route du retour, le groupe d'Unukor médite un peu sur ce qui s'est passé. Helmut prend la parole pour donner ses impressions.

Helmut : Auloth méritait d'avoir un jugement correct. Pas de se faire fracasser le crâne ainsi.

Regnak : Il méritait de mourir après ce qu'il nous avait fait. Alors que ce soit par pendaison ou par le marteau d'un berserker frustré, c'est du pareil au même...

Brad : Moi, je pense que tout le monde a droit à une seconde chance.

Elena : C'est pour ça que j'ai épargné Sylvia aujourd'hui.

Helmut : Ne reparle pas de ça ! Moi, je repense surtout à ce qu'Auloth.

Elena : Et à quoi penses-tu en particulier ?

Helmut : C'est quand il a dit qu'il risque d'y avoir une guerre entre deux associations. Je ne sais pas lesquels vont s'affronter, mais les tensions finiront par aboutir à quelque chose.

Sur ces mots, ils continuent leur traversée du pays vers Adroder.


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