Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Structure lacunaire


Par : Jean_Qule
Genre : Sentimental
Statut : Abandonnée



Chapitre 8


Publié le 19/03/2011 à 19:21:44 par Jean_Qule

C'est la fête. Personne ne manque à l'appel. Même Henri, la "victime" de la classe est venu fêter les trente ans de Julien. Fidèle à lui-même, certes, mais ça fait plaisir de le voir avec tout ceux qui m'ont fait délirer cette année-là, celle qui a définitivement enterré toute les autres. Fanny et ses amies sont venues également, toujours aussi plantureuses... Nan, rien n'a changé. Tout mes anciens camarades sont tel qu'ils étaient il y a quinze années. Moi aussi.
Canine répond lui aussi à l'appel, caché dans le gros gâteau d'anniversaire, déguisé en prostitué. C'est pas ça qui va me faire rire malheureusement.
Tout le monde a l'air de bien s'éclater. N'ayant pas envie de ternir l'ambiance de la soirée avec ma morosité, je me suis retranché au bar pour boire quelques choppes de bière, St Patrick oblige.
"-Bah dis-moi, dix choppes d'une traîte... Tu cherches le coma éthilique ou quoi?
-Ça me ferait des vacances tiens.
-Bon, et une onzième pour le blasé!"
Depuis le début de la soirée, je guette. Elle peut arriver d'une minute à l'autre. J'espère qu'elle ne viendra pas. Adelle. Je l'aime, mais je ne veux pas la revoir. Putain, mais comment vous expliquez ça, vous?
Je ne veux pas être heureux, apparemment.
Je vois Henri se faire tirer le caleçon par Nick et Loïc, ses anciens tortionnaires. Pourquoi ça ne me fait pas rire? Je ne ris jamais! Ça fait des années que je ne me suis pas esclaffé de rire, je ne me souviens même plus du son que je produis quand je me marre.
Rien ni personne ne me faît rire. Même les gamineries de Canine ne me décroche pas un début de rictus.
Quelle tristesse. Je me lève brusquement de mon tabouret, et je sors. Je n'arrive pas à me divertir. Voir tout mes amis pleins de joie de vivre me rend malade. On fait la fête pour se détendre, et moi je suis juste bon à stresser pour rien.
23h. Il est encore tôt, mais je me félicite intérieurement d'avoir tenu plus de trois heures là-dedans. En récompense, je bois une petite gorgée de vodka.
"-Coucou Andy!

J'ai eu peur. Sa voix est tellement proche de celle d'Adelle, c'est dingue.

-Ah, salut Marine. Pendant un instant, je croyais que c'était...
-Adelle.
-Ouais."

Marine est une amie d'Adelle que je croisais régulièrement pendant mon travail. Je n'avais jamais osé lui demander des nouvelles de ma naine aux cheveux rouges.

"-Toujours amoureux d'elle je suppose.
-Pas faux.
-Alala, t'es vraiment irrécupérable. Une clope?
-Non merci, je préfère quand c'est mon foie qui morfle.
-Je vois ça.
-... Pourquoi tu rentres pas? Tu as fini ta cigarette nan?
-Pas envie de faire la fête. Je suis venue par politesse, mais si ça ne tenait qu'à moi je serais restée chez moi regarder des films à l'eau de rose.
-Moi aussi. Enfin, à quelques détails près.
-Cite-les moi.
-Bah... Je regarde pas de films à l'eau de rose.
-Et...?
-Et...
-... Tu es surtout venu pour voir Adelle, c'est ça?
-... Mouais. Enfin je sais pas, tout est flou pour moi. Je veux la revoir, et en même-temps je redoute cette retrouvaille...
-En gros, t'as peur que la magie ne disparaisse en la revoyant, c'est ça?
-... Peut-être. Je comprends pas trop ce que tu me racontes en fait.
-Ça ne fait rien.

Et là, je sais pas si c'est l'alcool qui me monte à la tête ou autre chose, mais j'ai envie, plus que tout, de lui poser cette question:

-Et... Elle va bien?
-Qui ça?
-Bah Adelle.
-Oh, ouais, elle va bien. Je ne la vois plus trop en ce moment, elle est très occupée en ce moment.
-Ah ouais?
-Oui...
-Quoi?
-Nan, rien, chuis en train de me demander quel sera ta réaction lorsque je t'apprendrais la nouvelle...
-Qu'est-ce qui se passe?

Je commence à paniquer. Je m'imagine les pires scénarios:préparation d'un mariage, grossesse... Elle a fait sa vie de son côté, tout est possible.

-Elle est en train de déménager pour son nouveau travail.

Soulagement.

-Ah, ok... Où ça?
-Au Japon."

Le monde s'écroule autour de moi. Elle va partir loin, très loin. Et je ne la reverrais définitivement plus.

Je n'ai plus qu'une envie: me bourrer la gueule jusqu'à frôler l'état comateux et oublier cette nouvelle.

Et oublier Adelle.


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