Nous sommes leur pire cauchemar
Par : Conan
Genre : Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 13
Conclure l'affaire
Publié le 19/08/13 à 01:14:01 par Conan
Le jour s'est levé depuis maintenant une heure, révélant un ciel gris, froid et imprégné de pollution. Doc est tombé raide hier soir, juste après que je l'ai ramené, et ce matin il n'a toujours pas émergé.
Je me rends à la pharmacie à la demande de Misty pour chercher de la morphine prescrite par un médecin véreux du quartier. La pharmacienne me tend le petit sac en me regardant avec un certain mépris, ce qui me rend assez mal à l'aise. Vu ma dégaine et la réputation que se paye le toubib, elle a compris que ce n'était pas pour calmer la douleur, mais plutôt combler le manque de came de la petite bande. J'en profite pour prendre des anti-douleurs et de l'arnica.
Hier, les flics sont intervenus plus de dix minutes après la bagarre. Trois cars entiers des compagnies de sécurisation et une demie douzaine de voitures de patrouilles sont arrivés en trombe et ont bouclé le quartier de la Bastille. J'ai juste eu le temps de porter Doc jusqu'au squat avant que la police ne prenne position. C'est à ce moment là qu'ils est tombé dans les vapes.
La voix criarde de Misty résonne dans le bâtiment.
-Doc se réveille! Doc se réveille!
J'accoure, accompagné d'une quinzaine d'autres personnes, au chevet de Doc. Je fait déguerpir tout le monde :
-Allez, reculez, reculez bordel! Laissez le respirer. Tiens Doc, j'suis passé à la pharmacie.
Je lui tends un antidouleur qu'il rejette violemment.
-J'en ai rien à branler de tes conneries. J'ai besoin de me faire un shoot.
-C'est pas bon ces saloperies, surtout après ce que tu viens de subir.
-Putain mais file lui la morphine bordel! Crie Misty.
Je leur jette le sachet à la gueule et sort du squat en grommelant sous le regard ahuri des autres personnes présentes.
Je me dirige vers la station de métro alors que tout autours subsistent les traces de la bataille d'hier. Une fois dans les tunnels froids et déjà bondés, je mets quelques pièces dans une cabine téléphonique et compose le numéro du bureau de Bernard qui est chargé de me couvrir sur cette opération
-Allô?
-Bernard, c'est moi, Conan.
-Tu veux dire Francis, alias Franckie le keupon?
-Non! Ni Francis, ni Franckie ni personne! J'en ai plein le cul de cette mission à la mord moi le nœud, cette bande de marioles ont l'air de tout sauf d'un putain de groupuscule terroriste! Je porte les mêmes fringues depuis des jours, je pue la mort, je vis dans un taudis rongé par les parasites, et encore je préfère la compagnie des rats que celle de ces putains de pue la pisse!
-Ho! Calme toi! Me dit-il fermement, mais sans crier, un peu comme le ferait un père qui tente de remettre son gosse dans le droit chemin.
-Je peux plus, Bernard, y'a rien à faire ici, c'est qu'une bande d'abrutis finis à la pisse et à la bière.
-Est-ce que tu sais qui est le chef du clan?
-Ouais, un certain Doc, un peu plus jeune que moi.
-Attends deux minutes.
Je n'attendrais qu'une courte minute.
-Ton Doc, il s'agit en réalité de Romain Fabrice, un ancien étudiant anar de Rennes. Il y a cinq ans on l'a soupçonné d'être derrière un attentat à la bombe ayant blessé huit personnes à proximité d'un laboratoire pharmaceutique. L'ordre vient de tomber, Francis : tu dois l'arrêter au plus vite.
-Comment?
-Écoute moi bien. Rends toi à la station de métro Faidherbe. Là bas, tu sortiras du coté du Faubourg Saint Antoine. Près de la bouche de métro, tu trouveras une cabine de toilettes publiques. Il y a, planqué dans un faux plafond, un revolver. Tu dois absolument nous ramener ce taré en vie, compris?
-Et après?
-Comment ça, "et après"?
-Après, je devrais infiltrer une autre bande à la con, faire le sale boulot, nettoyer des lieux où les Services Secrets ont fait du grabuge, buter des mecs qui dérangent le président? Quoi d'autres après cette merde?!
Bruit de l'autre coté du fil. Une autre voix me parle, c'est celle de Ciskovitch :
-Francis, nom de Dieu, quand-est-ce que tu vas arrêter de gémir? Tu fais ton boulot, un point c'est tout!
Il raccroche.
Je repose le combiné et m'appuie contre le mur. Je suis vidé, lessivé. Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais plus qui je suis. Je marche lentement vers la rame de métro qui m'amènera à Faidherbe. Une fois arrivé, je sort en trainant le pas et monte une à une les marches qui me mèneront à l'extérieur. J'entre dans la cabine des toilettes en retenant ma respiration et essayant de ne pas marcher dans la merde et les tampax un peu partout par terre. Je dois monter sur la cuvette dégueulasse pour fracasser le plafond en placo et récupérer le 357 et les cartouches qui y sont planqués. Putain, c'est un six pouces, ils avaient pas plus discret? Si ça se trouve, cette bande d'enflures de la SOSC ont récupéré ce flingue sur les lieux d'un massacre pour me foutre tout un tas de meurtres sur le dos et m'envoyer en prison pour le restant de mes jours sans être inquiétés par ce que je pourrais révéler.
Tant pis. De toutes manières, je n'ai plus rien à perdre.
En retournant dans le métro finir ma mission, je croise une petite bande de loubards en blouson de cuir. L'un d'entre eux attire mon attention. Il est retourné et je crois reconnaître la silhouette massive de Ritchie. Je m'approche un peu. Un des types me désigne d'un mouvement de tête et tous ses amis se retournent.
-Ritchie?
-Conan, c'est toi?
Il avance vite vers moi tandis que sa petite bande s'interroge.
-Qu'est ce que c'est que cette dégaine? Me demande-t-il.
-J'pourrais te retourner la question.
-Toi aussi t'es en infiltration?
-Ouais. SOSC? Ciskovitch?
-Ouais...
-Écoute. Ne me demande pas pourquoi, mais je sais qu'on va se faire niquer. Une fois le boulot terminé ils vont se débarrasser de nous. T'as un numéro de téléphone, ou une adresse sure pour que je puisse te joindre?
-Pas de téléphone, on est sûrement pisté. Je suis dans le quartier presque toute la journée. Viens ici quand tu veux.
-Ok. Fais gaffe à toi.
-T'inquiètes pas.
Je me rends à la pharmacie à la demande de Misty pour chercher de la morphine prescrite par un médecin véreux du quartier. La pharmacienne me tend le petit sac en me regardant avec un certain mépris, ce qui me rend assez mal à l'aise. Vu ma dégaine et la réputation que se paye le toubib, elle a compris que ce n'était pas pour calmer la douleur, mais plutôt combler le manque de came de la petite bande. J'en profite pour prendre des anti-douleurs et de l'arnica.
Hier, les flics sont intervenus plus de dix minutes après la bagarre. Trois cars entiers des compagnies de sécurisation et une demie douzaine de voitures de patrouilles sont arrivés en trombe et ont bouclé le quartier de la Bastille. J'ai juste eu le temps de porter Doc jusqu'au squat avant que la police ne prenne position. C'est à ce moment là qu'ils est tombé dans les vapes.
La voix criarde de Misty résonne dans le bâtiment.
-Doc se réveille! Doc se réveille!
J'accoure, accompagné d'une quinzaine d'autres personnes, au chevet de Doc. Je fait déguerpir tout le monde :
-Allez, reculez, reculez bordel! Laissez le respirer. Tiens Doc, j'suis passé à la pharmacie.
Je lui tends un antidouleur qu'il rejette violemment.
-J'en ai rien à branler de tes conneries. J'ai besoin de me faire un shoot.
-C'est pas bon ces saloperies, surtout après ce que tu viens de subir.
-Putain mais file lui la morphine bordel! Crie Misty.
Je leur jette le sachet à la gueule et sort du squat en grommelant sous le regard ahuri des autres personnes présentes.
Je me dirige vers la station de métro alors que tout autours subsistent les traces de la bataille d'hier. Une fois dans les tunnels froids et déjà bondés, je mets quelques pièces dans une cabine téléphonique et compose le numéro du bureau de Bernard qui est chargé de me couvrir sur cette opération
-Allô?
-Bernard, c'est moi, Conan.
-Tu veux dire Francis, alias Franckie le keupon?
-Non! Ni Francis, ni Franckie ni personne! J'en ai plein le cul de cette mission à la mord moi le nœud, cette bande de marioles ont l'air de tout sauf d'un putain de groupuscule terroriste! Je porte les mêmes fringues depuis des jours, je pue la mort, je vis dans un taudis rongé par les parasites, et encore je préfère la compagnie des rats que celle de ces putains de pue la pisse!
-Ho! Calme toi! Me dit-il fermement, mais sans crier, un peu comme le ferait un père qui tente de remettre son gosse dans le droit chemin.
-Je peux plus, Bernard, y'a rien à faire ici, c'est qu'une bande d'abrutis finis à la pisse et à la bière.
-Est-ce que tu sais qui est le chef du clan?
-Ouais, un certain Doc, un peu plus jeune que moi.
-Attends deux minutes.
Je n'attendrais qu'une courte minute.
-Ton Doc, il s'agit en réalité de Romain Fabrice, un ancien étudiant anar de Rennes. Il y a cinq ans on l'a soupçonné d'être derrière un attentat à la bombe ayant blessé huit personnes à proximité d'un laboratoire pharmaceutique. L'ordre vient de tomber, Francis : tu dois l'arrêter au plus vite.
-Comment?
-Écoute moi bien. Rends toi à la station de métro Faidherbe. Là bas, tu sortiras du coté du Faubourg Saint Antoine. Près de la bouche de métro, tu trouveras une cabine de toilettes publiques. Il y a, planqué dans un faux plafond, un revolver. Tu dois absolument nous ramener ce taré en vie, compris?
-Et après?
-Comment ça, "et après"?
-Après, je devrais infiltrer une autre bande à la con, faire le sale boulot, nettoyer des lieux où les Services Secrets ont fait du grabuge, buter des mecs qui dérangent le président? Quoi d'autres après cette merde?!
Bruit de l'autre coté du fil. Une autre voix me parle, c'est celle de Ciskovitch :
-Francis, nom de Dieu, quand-est-ce que tu vas arrêter de gémir? Tu fais ton boulot, un point c'est tout!
Il raccroche.
Je repose le combiné et m'appuie contre le mur. Je suis vidé, lessivé. Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais plus qui je suis. Je marche lentement vers la rame de métro qui m'amènera à Faidherbe. Une fois arrivé, je sort en trainant le pas et monte une à une les marches qui me mèneront à l'extérieur. J'entre dans la cabine des toilettes en retenant ma respiration et essayant de ne pas marcher dans la merde et les tampax un peu partout par terre. Je dois monter sur la cuvette dégueulasse pour fracasser le plafond en placo et récupérer le 357 et les cartouches qui y sont planqués. Putain, c'est un six pouces, ils avaient pas plus discret? Si ça se trouve, cette bande d'enflures de la SOSC ont récupéré ce flingue sur les lieux d'un massacre pour me foutre tout un tas de meurtres sur le dos et m'envoyer en prison pour le restant de mes jours sans être inquiétés par ce que je pourrais révéler.
Tant pis. De toutes manières, je n'ai plus rien à perdre.
En retournant dans le métro finir ma mission, je croise une petite bande de loubards en blouson de cuir. L'un d'entre eux attire mon attention. Il est retourné et je crois reconnaître la silhouette massive de Ritchie. Je m'approche un peu. Un des types me désigne d'un mouvement de tête et tous ses amis se retournent.
-Ritchie?
-Conan, c'est toi?
Il avance vite vers moi tandis que sa petite bande s'interroge.
-Qu'est ce que c'est que cette dégaine? Me demande-t-il.
-J'pourrais te retourner la question.
-Toi aussi t'es en infiltration?
-Ouais. SOSC? Ciskovitch?
-Ouais...
-Écoute. Ne me demande pas pourquoi, mais je sais qu'on va se faire niquer. Une fois le boulot terminé ils vont se débarrasser de nous. T'as un numéro de téléphone, ou une adresse sure pour que je puisse te joindre?
-Pas de téléphone, on est sûrement pisté. Je suis dans le quartier presque toute la journée. Viens ici quand tu veux.
-Ok. Fais gaffe à toi.
-T'inquiètes pas.
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