Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Je m'appelle Eleanor


Par : Hold-em
Genre : Science-Fiction, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 6


Publié le 01/01/2011 à 22:44:17 par Hold-em




Bonjour.
Je m'appelle Sofia Lamb, et j'habite avec ma fille aux appartements Mercure. Selon ma fille, je serais la "plus gentille du monde". En tant que seule figure parental du fait de... l'absence d'Edward, je suis sa seule entité autoritaire et aimante, alors je suppose qu'il est normal qu'elle pense ça.
Aujourd'hui, alors que je me promenais avec Eleanor pour ce qui allait être probablement sa dernière sortie, un pauvre marginal était assis par terre, et par pitié, je lui ai donné quelques dollars. Il en avait plus besoin que moi, et Eleanor avait besoin d'exemples de bonté. En petite fille curieuse qu'elle est, elle m'a demandé l'intérêt de faire ça.
"Eleanor, tu es comme cet homme, là-bas, tu ne vaux pas plus, et tu ne vaux pas moins. En fait, lui, toi, chaque être humain est complètement égal à un autre. C'est pour ça qu'il faut être gentil avec eux, comme tu le ferait avec un de frère ou une de tes soeurs."
Elle semblait pensive. Comme si elle n'était pas convaincue. Du moins c'est ce que je pensais. Elle m'a lâché la main, et non sans fierté, je l'ai vu aller parler à cet homme, comme peu de gens l'auraient fait. Eleanor est une bonne fille. Je l'ai éduqué comme il faut, apparemment. Après tout, on n'est pas forcément frère par le sang. La cause, le mode de pensé, ça suffit, et cela qu'importe la race, les différences sociales et dans ce cas-là l'aisance.

Je suis rentrée à la maison avec elle, j'ai sortis ma vieille recette de cuisine et avec Eleanor, nous avons fait un cake aux noisettes. Cette recette n'était pas comme les autres en fait, car au-delà des ustensiles, des ingrédients et des techniques de cuisine, c'était une vraie leçon de vie qu'il y avait dedans. Mais je ne vais pas m'étendre sur le sujet.
Après que le gâteau soit sorti du four et qu'il a refroidis, on s'en est coupé une part et on a savouré ces doux instants de bonheur...
Mais Eleanor, elle, ne pensait apparemment pas seulement à notre bonheur. Elle est sortit de la maison, sans crainte et sans peur de l'extérieur, et a donné un bout de cake à ce pauvre homme. Au début, j'avais un peu peur pour elle, toute seule dehors, mais j'étais tellement fière quand j'ai appris qu'elle avait été si généreuse. Elle me surpassera un jour, j'en suis certaine...

J'ai été parlé avec Mme Englert, et maintenant, ça ne fais aucun doute qu'elle ment délibérément aux enfants. Oui, je parle bien de mensonges, car dire que l'altruisme est une mauvaise chose et que l'individualisme est la base de la société ne peux être que ça. Ce n'est pas comme si elle l'enseignait sans réellement y croire, mais elle en est convaincue. Cette femme est vraiment butée, au moins autant que Ryan.

Ce que j'apprends à Eleanor, moi, c'est être généreuse et c'est ce qui est juste. Ce qu'elle apprendrait à l'école serait le mal. Elle n'y va donc plus.
Alors oui, c'est triste qu'Eleanor ne rencontre plus d'autres enfants et se fassent des amis, mais au vu de ma décision, c'est bien la meilleure chose à faire. Eleanor n'ira plus à l'école et ne sortira plus, ou alors seulement en ma compagnie et de manière exceptionnelle. Comme je l'ai déjà dit, la philosophie de Ryan la corromprait, alors je pense que c'est la meilleure chose à faire, et les bonnes mères cherchent toujours le meilleur pour leurs enfants, quels que soient les sacrifices à faire.
Je me contente de lui faire les cours à la maison. Je lui enregistre ses cours pour qu'elle puisse les réécouter, les réétudier, et finalement les comprendre.
"En psychiatrie éthique, nous ne pouvons ignorer le rôle de l'évolution. Les dépressions, les crises d'angoisse, les pathologies sexuelles, toutes ces névroses ne sont que des réactions à la pression qu'exerce sur nous la sélection naturelle. L'ironie de cette histoire, c'est que c'est au nom de cette théorie que les hommes de Ryan m'ont invitée ici, interprétant l'intérêt que je lui portais comme un acte de foi envers le sacro-saint concept de compétition. La vérité, Eleanor, c'est qu'il vaut mieux apprendre à connaître la Bête avant de l'affronter."
En effet, l'évolution, aussi bien individuelle que sur l'espèce entière est à prendre en compte en psychiatrie. Les plus faibles subissent ces maux, tandis que les plus forts n'ont pas ces problèmes, et parfois profitent de ceux qui les ont. Ryan m'a fait venir à Rapture car il voulait que je vienne en aide à ces faibles, qui en auraient assez de cette ville, galvanisant ainsi les maillons de la Grande Chaîne. Il a confondu mon désir d'étudier son capitalisme extrême comme une acceptation, voire même une fanatisation de ses principes.
Oui, Eleanor... Il vaut mieux connaître la Bête avant de l'affronter, quitte à profiter de cette confusion.

Bill McDonagh m'a recontacté. Je rencontrerais Andrew Ryan cet après-midi.
Avec Eleanor, nous avons encore pris le train, et comme à chaque fois que je le prends, je constate l'évolution de ces enfants... Maintenant, ils sont adultes, et peut-être un jour prendront-ils conscience des mensonges de Ryan, et peut-être que nos enfants aussi, un jour, ne croiront aux fadaises de Mme Englert.

J'arrivais avec ma fille au point de rendez-vous, une simple petite salle au détour d'un labyrinthe de bureaux, et déjà, les journalistes de toutes sortes de journaux étaient là. Il paraissait même que ce débat serait retransmis à la radio. Alors c'est aussi improbable que ça, une opposante de Ryan?
Beaucoup m'ont pris en photo. J'ai pensé bon qu'ils devaient voir le miracle que j'allais offrir à Rapture, aussi, je pris Eleanor dans mes bras, devant les flashs.

Elle s'assit sur une chaise, sans bouger, et ne parla plus. Elle avait bien l'enjeu de cette journée. Ou simplement elle ne savait pas quoi faire, perdue dans cette cohue. Je préférais me dire qu'elle pensait à la première option.
Tout ces journalistes m'ont collés leurs micros sous le nez et mitraillé de questions, mais d'un signe de main, je leurs ai fait poliment comprendre que je ne répondrais pas.
Je pris place devant Ryan, et nous avons échangé une poignée de main symbolique. J'espère que le peuple n?interprétera pas cet acte comme un accord, ou quoi que ce soit de ce genre. De toute façon, dans quelques minutes, j'allais leur prouver le contraire.
"-A vous écoutez Docteur Lamb, le noir, c'est le blanc, le haut, c'est le bas, et tout ce qui brille, c'est de l'or. Mais regardez autour de vous. Rapture n'a rien d'un miracle, Rapture est née de la raison, et c'est la raison qui nous dit que 1+1 égale 2, et que A ne peut s'écrire B !"
Là, la foule s'est mises à chuchoter, murmurer, comme si elle doutait. Je risquais un regard vers elle, et c'est avec un sourire en coin que j'ai répondu:
"Et pourtant ... pris dans son individualité, l'homme seul est prisonnier de sa subjectivité. Le rêve, l'illusion ... ou la douleur d'un membre jadis amputé ... pour un homme seul, ils sont aussi vrais que la pluie.
Le consensus, voilà la réalité ... Les gens perdent la foi. Sortez donc dans la rue, Andrew. Il pleut a Rapture ... mais vous avez "choisi" de fermer les yeux."

Là, je fus réellement surprise: Jétais acclamée!!
Je ne dois pas arrêter le combat. Il ne fait que commencer.

En espérant que ça vous a plu :)


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