Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Je m'appelle Eleanor


Par : Hold-em
Genre : Science-Fiction, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3


Publié le 19/12/2010 à 13:35:26 par Hold-em

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Cela fait quelques années qu’Eleanor est née. Elle avait désormais cinq ans, le même âge que la nouvelle vie de Sofia. Elles vivaient, heureuses, près de la Place Apollon. C’était en 1956, et la ville n’avait guère changé, si ce n’est que les rapturiens grandissaient peu à peu et ces enfants découvrant le monde ne s’étonnaient plus vraiment. Etaient-ils blasés par cette vie de luxe scientifique et de progrès au point de ne plus voir à quel point Rapture était moderne? Ou alors était-ce simplement l’habitude? C’est vrai, après tout, ils devaient devenir des adultes, et Sofia s’en rendait compte.

Dans quelques années, Eleanor allait elle aussi grandir… Cela fait déjà bien cinq ans qu’elle est née, et déjà, Sofia avait posé les bases de son éducation. Elle l’avait fait comme elle le pensait, et écoutait dans ses moments de doute ce très ancien enregistrement, ce "premier avis". Sofia avait accouché au Pavillon Medical, et ses premiers pour Eleanor furent "Ma fille… Tu vas changer le monde" toute haletante, cependant, elle ne regrettait rien.
Elle ne devait pas laisser Eleanor exposée au peuple et à la philosophie de Ryan, ne pas l’exposer aux "corrompus", comme elle le disait.
Eleanor vivait ici, à Rapture, le paradis de l’ego fondé par un égoïste capitaliste, et il n’était pas question de repartir là-haut. Rapture a beau ne pas être ce que Sofia espérait pour sa fille, mais c’était toujours mieux que la surface. Elle devait éviter la surface, mais aussi l’esprit même de Rapture. Sofia mit quelques jours à réfléchir sur l’enfance que devra mener son miracle…
Puis, finalement, elle trouva LA solution. Elle était très radicale, elle pouvait même mettre en danger son projet, mais au moins, elle serait tout à fait sûre que Ryan n’irait pas corrompre sa fille. C’était un choix difficile à prendre, mais finalement, en y repensant, c’était peut-être la meilleure solution: Sofia décida que plus jamais Eleanor ne sortirait de leur maison…

Evidemment, elle était vraiment peinée que sa fille ne puisse vivre une enfance normale au sein des autres enfants. C’était assez paradoxal en fait: Isoler celle qui sauvera le peuple et l’unira. Sofia espérait surtout, et priait chaque soir pour que sa fille la comprenne une fois qu’elle aura gagner en maturité.
Sofia devait trouver un logement isolé du reste de Rapture. Les appartements Mercure avait beau être luxueux, mais isolés de la société, non… Elle chercherait plus tard. Pour l’instant, elle devait préparer Rapture à l’arrivée d’Eleanor.

Rapture, oui, avait vraiment besoin d’Eleanor. Un lieu où l’égoïsme règnerait n’est pas un lieu sain, quelle que soit ceux qui le peuple. Si tout le monde ne pense qu’à soi, juste à soi, et laisser les autres, ça revient à creuser les inégalités. Or, les inégalités, c’est justement le principal maux de société que Sofia essaie de combattre et qu’Eleanor combattra. Les inégalités sociales, ça revient à laisser les plus pauvres seuls. Personne ne mérite d’être seul… Non, vraiment, même les criminels ne devraient pas être seuls. Les corrompus, par contre… Sofia devait réfléchir à l’attitude à adopter par rapport à eux.
Ryan était un de ces corrompus, et la pire chose que le monde moderne a pu offrir: le capitalisme…

Depuis la fondation de Rapture, un transport était monté en flèche: les bathysphères personnelles, commercialisées par Austen Bathysphère et le réseau public par Ryan Industries, le Rapture Metro.
Sofia ne comprenait pas le réel intérêt d’avoir une bathysphère personnelle: c’est vrai, comme elle le pensait, le fait d’avoir des possessions exclusives alors que le même voire meilleur moyen était publique n’était pour elle qu’une affirmation de sa pseudo-supérioté, et par extension un complexe d’infériorité et donc un besoin d’attirer l’intention de chacun et attiser la jalousie. Elle n’était pas psychiatre pour rien, après tout.

Donc, Sofia Lamb prit une bathysphère publique pour se rendre au trésor de Neptune. Elle avait eu vent de cet homme, cet irlandais barbu, qui de nombreuses fois avait raisonné Ryan, et l’a sûrement de nombreuses fois empêché de commettre encore des folies… En cela, Sofia lui portait du respect.
Arrivé à la taverne locale, remplis d’ivrogne et de gens fort peu fréquentable et se rendit au bar. Elle tomba directement sur lui. Qui aurait cru que le bras droit de Ryan serait barman?

"-Bill McDonagh?
-M’oui, qu’est-ce que vous lui voulez?
-J’ai besoin de vous parler.
-Madame, vous êtes bien gentille, mais j’ai un bar à gérer!
-Bon… Je vous prends une Ryan’s Club…
-Ah ah ah! Ca me plait bien, ça! s’exclama Bill en sortant de sous le bar une bouteille qui gonflerais un peu plus la caisse.
-Ecoutez, je ne suis pas là pour boire, ni quoi que ce soit de ce genre. Croyez-vous aux valeurs de Rapture?
-Je vois pas vraiment ce que ça vient faire là mais oui. V’pensez bien que je serais pas devenu l’entrepreneur de Monsieur Ryan si je ne croyais pas à ce qu’il dit. Je crois en lui, et je crois en Rapture.
-Je n’en doute pas. Mais… Il y a encore des choses à éclaircir selon moi sur ses idéologies. Bon, je vous le dis franchement: je ne suis pas totalement d’accord avec lui, et je pense qu’il ne conduit pas Rapture dans la voie qu’elle devrait suivre.
-Et qu’est-ce que je peux faire pour vous?"

Là, Sofia Lamb a été obligé de réfléchir avant de répondre: C’est vrai, qu’est-ce qu’elle attendait de lui, exactement? Elle fit mine de boire un peu de cet alcool hors de prix et reprit enfin:
"-Hum… Et si je le rencontrais? Si il pense avoir réellement raison, alors il n’aurait pas de mal à me contredire et me prouver que j’ai tort, n’est-ce pas?
-C’t’exact, et vous verrez que Monsieur Ryan s’occupe bien de Rapture. Je vais voir ce que je peux faire… Bonne soirée, madame…?
-Je m’appelle Sofia Lamb. Rappelez-vous de ce nom, vous l’entendrez probablement dans les prochaines années." acheva-t-elle.
Sans même le laisser répondre, elle tourna les talons, laissa sa bière sur le comptoir, et s’en alla avec un sourire de satisfaction.

En espérant que ça vous a plu :)


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