J’ai évité de prendre un menu Maxi Best of Plus, j’en foutais toujours partout avec le Big Mac, je devais paraître propre et avoir l’air d’avoir de bonnes manières. Bon quand j’ai vu Bertrand et Laurie manger, je me suis senti tout de suite mieux dans ma peau, des gros porcs, ils faisaient la course ces idiots ! Bref, je prends un Royal Cheese, une grande frite, un Orangina et ça ira. Pendant le repas, tout le monde observe les deux rigolos entrain de se ridiculiser, alors que Stacie mange sa salade composée . Exagéré non ? Je n’aimais pas les végétariennes, mais après tout elle faisait ce qu’elle voulait. Bref, 25/30 minutes plus tard nous ressortions généreusement gavés, il était 21h30, autrement dit trop tôt pour aller en « discothèque » comme disait Laurie.


Vincent : OMG, discothèque . Attends, c ‘est ta première sortie en boîte ?
Laurie : Oui, et j’ai pas honte ! Y a toujours une première fois à tout !
Elise : Je confirme héhé (ah, pas pucelle visiblement ).
Valentine : Bon les jeunes, on fait quoi ?
Bertrand : Quelle question, hem Vincent...
Vincent : On va s’entamer au bar, histoire d’entrer en boîte en bon état pour s’éclater !
Moi : Déjà ?
Justine : Bah ouais attends ! Mais avant, faut appeler les autres.


J’avais omis ce détail, on était que 8, or j’avais entendu une douzaine environ, apparemment, 3 filles et 2 mecs vont nous rejoindre, dont 2 couples et une seule célibataire que je connaissais, enfin de vue, c’était Amandine, la kiffeuse des poneys. On les attend aux abords d’un parc, tout en discutant de tout et de rien et en délirant plein pot ! Sauf Elise qui se forçait, mais au fond elle se sentait mal ça se lisait sur son visage, Valentine la regardait de temps à autre en cherchant son regard, mais en vain, rien. C’était bien dommage, il fallait s’éclater ce soir, même moi j’étais prêt et décomplexé ! Je décide alors de lui parler, je suis fou, je sais, moi qui n’ai jamais abordé une fille comme ça, mais bon, j’en avais envie et elle en avait besoin.


Moi : C’est tes parents ?
Elise : Oui... Mais c’est pas grave t’inquiète.
Moi : Bah ça fait 17 ans que tu les supportes quand même.
Elise : Je sais, mais d’ici quelques mois on sera coloc ‘ avec Valentine.
Moi : Ah ouais pas mal ça.
Elise : Toi tu le vis comment maintenant?
Moi : Je suis soulagé, je peux redémarrer ma vie comme tout a changé, et j’espère que ça va bien commencer.
Elise : Mais oui, pourquoi ça irait pas ?
Moi : Bah, on sait jamais, mais je garde la déception de ne pas les avoir retrouvés.
Elise : Tu crois que je peux les retrouver moi ?
Moi : Ben, si tu retrouves ton nom d’origine ou qu’ils ont laissé une trace, c’est pas impossible.
Elise : Je pourrais aller à la maternité comme toi non ?
Moi : Si tu veux oui ;
Elise : Ouais, j’irai demain alors, cool, merci *bisou*
Moi : Eh, de rien...


J’ai rougi, j’ai reçu un bisou sur la joue d’une charmante jeune fille, un bisou sincère en plus, elle avait retrouvé le sourire ! Le temps passait doucement quand les autres arrivèrent, je n’ai pas retenu leurs noms, mis à part celui des deux gars, Etienne le tecktonik killer et Bastien le mec plutôt babacool qui était tout à fait du genre à avoir une plantation de cannabis dans son appart. Enfin c’est bien joli tout ça, mais il était maintenant presque 22h30 et on ne va visiblement pas aller au bar pour picoler un peu. Si on partait maintenant, à pied, on serait en boîte vers 23h d’après les estimations de Valentine, c’est parti. Pendant le trajet, rien de bien exceptionnel, juste un délire profond avec Bertrand qui avait une tache de sang sur le pantalon, pas loin de l’entrejambe...


Bastien : Oooooh, les filles qui a ses règles ici ?
Justine : Le vicieux ! Nan mais tu sais, le sang ne passe pas à travers les fringues teubé !
Bertrand : C’est du ketchup...
Bastien : C’est ça ouais .
Vincent : Non c’est vrai, attends mec, avant qu’une fille l’approche d’aussi près, t’as le temps de te payer ta retraite à l’aise !
Bertrand : Tssss.


Ça clash sévère ! Elise a l’air d’aller mieux en tout cas, elle me sourit de temps en temps, ça me fait plaisir que sa soirée ne soit pas gâchée, elle va pouvoir s’amuser ce soir. Enfin, je commence à entendre la musique, il est 23h, on arrive enfin.

Vincent : Bon, 6€50 l’entrée, faut qu’on squatte des places assises aussi, à cette heure-ci j’espère qu’il y en aura !
Bastien : Ouais pour se poser et fumer un bédo mon frère !
Sa meuf : On fumera dehors bebeyyy, t’as pas le droit dedans !
Bastien : Ah ouais merde...


Bref, on rentre tranquillement, on trouve un coin pour s’asseoir, la musique donnait envie de bouger je dois l’admettre, et je ne savais pas vraiment danser, mais il fallait juste bouger, se dandiner, je vais copier les autres, on verra bien. Je prends ma conso gratuite, une Tequila . Bah non en fait je n’en avais jamais bu, mais tout le monde a pris ça, donc je suis le pas, je n’allais quand même pas demander une Vittel ou un chocolat chaud. Et les filles commencent à se bouger et à aller sur la piste, Amandine et Valentine me tirent illico de mon fauteuil pour les rejoindre, j’étais dans l’ambiance, je n’étais même plus stressé.


Voilà, on a dansé pendant plusieurs heures, on a évidemment coupé avec des pauses assises ou dehors pour prendre un peu l’air. Toutes les filles étaient déchainées, les couples dansaient essentiellement ensemble, Bertrand était proche de Stacie surtout, et Vincent... il cramait des fortunes au bar, il se saoulait à mort, un véritable ivrogne ce mec, il avait pris 3 verres de vodka pure après sa tequila et deux bières, et il commençait juste.


La soirée se déroula sans encombre, dans la joie et la bonne humeur, je n’ai en aucun cas été gêné ou humilié, le rêve cette première soirée, tout simplement parfaite ! Je rentre chez moi à 3h, je fais la bise à Elise, Valentine et Amandine, les deux dernières entrain de fumer. Et je rentre, seul, j’étais un peu lessivé, il ne restait que Vincent entrain de se saouler, ainsi que Bertrand qui l’avait rejoint avec Stacie, il comptait se la faire sans doute, il avait ses chances je pense. Les filles allaient partir aussi, mais je n’habitais pas dans la même direction alors, tant pis...


Une demi-heure de marche pour m’étaler violemment contre mon matelas, et pioncer comme un ours en pleine hibernation, jusqu’à 12h. Tiens, d’ailleurs en regardant l’heure sur mon iPhone, j’ai remarqué quelque chose : j’ai pleins de messages ! 14 ! OMG, je rêve encore ? Attendez, je m’éclate la tête contre le sol... Ouais non, je me souviens vaguement avoir donné mon numéro hier, à Valentine, Vincent et Bertrand. Je reçois des messages incompréhensibles des deux abrutis qu’ils ont sans doute écris pendant qu’ils étaient déchirés. Quant à ceux de Valentine :


« Coucou, on a passé une super soirée, contente de t’avoir rencontrée, voilà bisous ! »
A 4h30

« David, Elise va super mal, elle revient de la maternité là... »

11h45

J’avais oublié, la maternité ! Argh, mais je n’avais pas son numéro, je décide alors d’appeler Valentine.

Tuuuuuuuuuuuuut tuuuuuuuuuuuut tuuuuuuuuuuuuut

Valentine : Allô ?
Moi : Coucou ça va ? Je te dérange pas au moins ?
Valentine : Oui ça va, un peu la tête dans le cul mais bon tu me déranges pas ! Elise est allée à la maternité, elle a rien trouvé... Elle pleurait au téléphone tout à l’heure !
Moi : Merde... C’était quelle maternité ?
Valentine : Euh, D*** je crois, pas trop loin d’ici.
Moi : Ah, la même que moi...
Valentine : Mh, David, tu es né quand ?
Moi : Le 1er février pourquoi ?
Valentine : Non, putain, tu déconnes ?
Moi : Toi aussi ?
Valentine : Pas moi non, Elise.
Moi : Ah, mais, mais, attends...
Valentine : Ça fait beaucoup de coïncidences là, un peu trop même.
Moi : Mais ?
Valentine : David, c’est, ce, c’est dingue, mais, je crois que vous êtes frère et sœur.
Moi : Je... euh...

Tuuut tuuut tuuut

Non, impossible...