Lentement, je me redressais sur mon lit en m’aidant de mes mains. Je scrutais ma chambre sans dire un mot, sans penser à quelque chose de précis et regardais mon portable qui m’annonça la grasse matinée que je venais de passer. J’avais bien dormis malgré tout ce qui s’était passé la veille, j’avais même du mal à croire que cette journée était enfin terminée !

Désormais, le projet avait été remis aux experts, les oraux étaient terminés donc je n’avais plus à faire semblant de m’entendre avec des gens qui n'étaient pas authentique. Comme un soulagement je me laissais tomber sur mon lit et regardais le plafond, il fallait maintenant penser à révisés les prochains examens… Je n’étais pas prêt de sortir ! Soudainement, la soirée du vendredi me vint en tête, je n’y croyais toujours pas tellement cela paraissait paranormal. Étais-ce simplement un rêve ?


Je tournais la tête vers mon bureau, à travers la pénombre et entre les livres posés en désordre autours de mon ordinateur portable, je distinguais ce petit billet complètement ouvert. Alors réellement il existait, je tendis le bras et le saisit un peu intimidé connaissant son message. Peut-être faudrait-il que je le relise histoire d’être vraiment sûr. J’approchais le billet des rares rayons de soleils qui traversaient les stores de ma fenêtre pour relire le message :


« Salut ! »


Quel entrain pour commencer ce genre de message, un salut avec un point d’exclamation comme si la personne savait à quel point tout cela est surprenant, mais qu’est-ce que je dis, elle le sait très bien. Je reposais mes yeux vers le billet pour continuer à lire.


« Ecoute, si ce message te paraît déplacé, n’y réponds pas, mais si t’a envie de me répondre, je recevrai ton message avec plaisir. »


Je décelais tout de même un peu d’hypocrisie dans la phrase comme pour ne pas perdre la face, j’avais l’impression que cette personne avait peur de mes réactions en me demandant de ne pas répondre si je trouverai ça déplacé. Ça l’était dans un sens, mais je n’avais pas de raison de m’énervé. Néanmoins, le fait que je réponde avait l’air de l’intéressée au plus haut point puisqu’elle recevra ma réponse avec plaisir…


« En fait, c’est simple, tu me manques »


Quoi ? Je… Donc je n’avais pas rêvé, il était réellement écrit cela, je survolais le message avec une certaine admiration pour la personne, elle avait eu du courage, sans aucun doutes.


« Natalia »


...Je t’avais presque oublié, presque. Après dix mois où on ne s’était pas parler elle revenait, magistralement. Il est vrai qu’elle n’aurait pas eu grande crédibilité de m’envoyé ça par sms ou msn, de toutes façon elle n’avait plus mon adresse ni mon numéro et c’était réciproque. C’était une bonne idée de passer par ma sœur, finalement.


Il y a dix mois j’avais une haine profonde, je voulais tuer Natalia tellement elle m’était exécrable. Mais le temps, puissant élément, avait dissipé tout cela. C’était plus que par principe que je ne lui parlais plus, car j’avais le souvenir d’avoir été énervé mais je ne l’étais plus c’était évident. Je devais maintenant prendre une décision, il me paraissait impossible de renouer contact avec elle, après tout le mal qu’elle avait fait à tout le monde ce serait se foutre de l’ordre établit que de la revoir simplement pour discuter. L’ordre établit, ce truc qui case tout dans une catégorie « ne pas parlé avec Natalia » par exemple. En même temps il y a trois ans, j’étais dans la case « moche qui ne mérite pas de reconnaissance ». ?.... En fait, l’ordre établit, c’est juste fait pour être brisé… Un jour ou l’autre.


« Salut, écoute c’est un peu surprenant de ta part, je vais y réfléchir… »


Quelques minutes plus tard, j’avais déjà une réponse à mon sms.


« Oui je comprends, merci beaucoup d’avoir répondu !! »


J’étais dans une impasse, je n’arrivais pas à savoir ce que je devais faire. Il fallait que j’en parle à quelqu’un, absolument. Une seule personne pouvait comprendre ma situation, une personne qui me connaissait depuis toujours : Paola. Je saisis mon portable et l’appela, directement disponible nous nous donnions rendez-vous l’après midi dans un bar de la ville.


- Regarde Paola


Paola saisit le billet que j’avais pris avec moi, elle fit de gros yeux et me regarda avec stupéfaction.


- C’est une blague ?

- Non c’est la vérité, je lui ai envoyé un sms aujourd’hui et elle m’a répondu

- Oh putain…

- Je sais pas quoi faire honnêtement

- Va la voire

- QUOI ??

- Tu parles d’elle systématiquement, tu as besoins de lui parler je pense pour qu’enfin tout soit claire entre vous.


Elle n’était pas dans le faux, il est vrai que pendant ces dix moi il m’arrivait de parler de Natalia. Je n’avais pas put lui dire en face ce que je pensais d’elle, cela me manquait alors j’avais besoin que les gens l’insulte devant moi.


- Peut-être oui mais c’est impossible !

- Pourquoi ça ?

- Car si on nous voit dans la rue ensemble, on va me lapider ! C’est moi qui a été l’acteur principal pour qu’elle sorte du groupe. J’ai tout fait pour que tout le monde la déteste

- Oui mais tout le monde avait ses raisons de la détester

- Ouais, enfin… Je peux tout de même pas risquer de la voire en publique.

- … Invite là chez toi

- Ce serait bizarre

- Ce serait parfait


Alors j’allais pouvoir me rattraper, dire à Natalia ce que je pensais d’elle. J’allais pouvoir voir ses réactions en direct. Mon objectif premier était de lui faire un résumé oral de la lettre que je lui avais écrite, je voulais des explications. De plus, chez moi j’étais le maître du jeu, je contrôlais tout et décidais de tout…Paola avait raison, c’était parfait.