Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Je suis un ex no-life


Par : Non-Lus
Genre : No-Fake
Statut : C'est compliqué



Chapitre 68


Publié le 15/08/2009 à 16:12:30 par Non-Lus

Une rue isolée, en pleine ville et pourtant si déserte. De belles villas se dévoilant timidement à travers de grands arbres dominant toute cette rue, morte. C’était la première fois que je découvrais cet endroit. Un havre de paix au milieu des embouteillages, des cries et autres bruitages d’une cité habituelle. C’est ici qu’elle m’emmena lors de notre première sortie, nous sortions du cinéma main dans la main, les yeux pétillant de bonheur. Je ne savais pas comment elle connaissait cette rue, son école était proche d’ici, sûrement une planque où elle amenait ses conquêtes des cours. Peu importe, aujourd’hui c’était moi et rien que moi.


La tête sur les épaules, je lui avais donné quelques règles à respecter si elle désirait qu’on sorte ensemble. Je désirais l’authenticité, ce grand mot si imposant et infranchissable pour elle. Cependant, elle clamait haut et fort qu’elle avait changé, qu’elle désirait se soumettre à mes nouvelles volontés, elle semblait sincère. Dans cette rue si froide, je l’embrassais avec ardeur. Tant de mois m’avaient séparés d’elle, que je mystifiais sa présence. Mes mains s’égaraient de plus en plus bas, et elle, gémissait, en redemandait encore. Comme une chose que l’on m’avait enlevée depuis années et qui revenaient dans mes mains désormais. Elle représentait le fruit défendu dans sa plus grande splendeur, tout était si excitant, oui, mais je semblais oublier sa vraie nature, j’avais l’impression au fond de moi de faire une bêtise. Je me sentais pourtant si bien, il fallait attendre que le temps nous donne sa réponse sur le choix que j’avais décidé de faire.


Nos sorties étaient toujours hautement secrètes, le grand acteur que j’étais dans l’évincement de cette fille de notre groupe me portait préjudice si on me voyait à ses cotés, les gens ne comprendraient pas. Malgré le fait que nous soyons en vacance, il était facile de passer inaperçu. C’est tous les jours que nous nous rencontrions, tellement fier de notre couple.


Dans une pizzeria, je profitais de discuter avec elle pour en savoir plus sur ce qu’elle était devenue, sur ses projets et surtout, pour tester si ses dires étaient vraies. Avait-elle réellement changée ? Il fallait que je sache la vérité. Si elle ne disait pas la vérité, alors tout le charme qu’elle avait se dissiperait à mes yeux, je ne vivais que pour ça, l’authenticité. En coupant une tranche de pizza, je la regardais me sourire avec complicité. Ces cheveux si blond, elle avait eu recours à une teinture et cette nouvelle coupe, je ne l’aimais pas, ça lui donnait un air sévère.


- Qu’est-ce qu’il se passe, tu as l’air songeur !

- Je me demandais juste ce que tu devenais, ça fait dix mois tout de même.


Elle tourna les yeux pour se souvenir, planifier ce qu’il fallait dire et filtrer ce qu’il ne fallait pas dire. Mauvaise réaction, j’eu un pincement au cœur de devoir faire le constat qu’elle, consacrait toujours sa vie à paraître.


- Et bien, avec mes nouvelles amies qui sont vraiment trop belle tu devrais les voir ! On va aux meilleures soirées, toujours en boîte et tout et c’est trop l’éclate tu sais.

- …

- Oui et… Tu sais, j’suis assez populaire maintenant. Dans les fêtes les gens me reconnaissent, ils me disent « Hey mais tu es Natalia, la russe là » et moi j’les connais même pas, c’est fou non ?


Interloqué, je ne répondais pas. Ce besoin de toujours se sentir supérieure, cette prétention. Je connais ça, c’est un sentiment qui s’empare de notre esprit lorsqu’on atteint un stade que l’on pensait impossible. Comme quand je revenais d’Allemagne, j’étais si imbu de moi-même… J’ai toujours un peu d’orgueil mais tout cela s’est apaisé maintenant. Je crois que ma réaction était compréhensible vu mon passé. Mais elle ? De quelle droit se sentait-elle si exceptionnelle ?


- Toute la France connaît Natalia alors ?

- Oh arrête c’est bon, toi et ton groupe vous êtes pas mieux


Moi et mon groupe… Je suis arrivé dans sa bande d’amis il y a deux ans. Elle me catégorisait dans ses anciens amis comme si c’était une chose négative alors que parmi ces personnes, certains étaient honnête et généreux, des gens en or qu’il était bien de connaître. Son mécanisme de défense était exécrable.


- Mon « groupe » ne te manque jamais ?

- Non


Je la regardais avec un air sévère, elle n’avait pas changé. J’aurais dut m’y attendre mais pourtant cela me faisait du mal malgré moi.


- Vraiment ?

- Heu… Des fois, mais quand je pense à tout ce qu’ils m’ont fait et bien il ne me manque plus.


Et elle se portait en victime, je lui souris. Sourire qu’elle me rendis, pensant que c’était de la complicité. En fait, je me moquais simplement de moi-même, qui perdais mon temps.


- Alors ce soir je viens chez toi c’est bon ?

- Oui

- Ça va ? J’ai dis un truc qui fallait pas ?

- Nan ça va


Alors tout semblait débile désormais, j’avais l’impression de tomber de très haut. Mais je ne devais pas m’écraser. Mince, tout ce temps perdu à être avec elle au lieu de réviser. Je suis vraiment dans une mauvaise situation et si je ratais mes examens ? Une vague de stress s’empara de moi. Dans ma maison, je ne rigolais plus. Il fallait maintenant prendre les choses au sérieux, prendre ma vie en main et cesser ces enfantillages, ces histoires qui ne valaient rien devaient disparaître.


- Tu n’as pas changée

- Quoi ?

- T’es toujours cette fille à qui j’ai envoyé la lettre


Elle me regarda, faussement choqué. Si avant j’hésitais encore, son regard me donnait confiance dans ma décision finale.

- Quoi ? Tu veux encore me faire passer pour la salope ?

- C’est juste un constat, t’es toujours la même, tu ne te remets pas en question

- J’en ai pas besoin et toi tu te remets en question

- Très souvent


Faussement interloqué, elle s’approcha de moi et approcha sa tête pour m’embrasser.


- Tu n’as pas compris je crois


Elle se releva, déçu visiblement, je crois qu’elle était sincèrement déçue. J’étais content, je n’avais plus besoin d’elle, désormais je pouvais vivre l’esprit tranquille.


- On reste amis au moins ?

- Oui oui


Natalia s’en alla, franchissant lentement le chemin et refermant timidement le portail de l’entrée. Ainsi, nos relations si ambigües étaient enfin définies. Nous étions amis, amis par diplomatie. Nous pouvions nous dire salut dans la rue et nous sourire, à ce stade, c’était la plus belle des alternatives. C’est comme cela que se finit mon périple avec Natalia, par une initiative d’entente cordiale, elle restera dans mes souvenirs. Natalia, une connaissance avec qui j’avais eu plusieurs aventures…


Et dans un mois et demi, les examens finaux. Le dernier obstacle avait la libération, Mince mes amis, je voulais leur raconter ce qui venait de m’arriver. tant pis, je ne peux plus perdre mon temps. Mon nez dans des bouquins je commençais désormais à révisé. Si peu de temps, pourvu que tout cela finisse bien…


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