Je regardai ma montre : 23h50. Je sortis de l'hôtel en silence. L'air était encore chaud et lourd. Il faisait nuit noire.


Je parcourus la centaine de mètres qui me séparaient de la plage d'un bon pas. Sur le chemin, je songeais à nos retrouvailles, et j'appréhendais quelque peu notre rencontre. Un an, ça avait été long.

Enfin surtout pour moi. Même si nous avions échangés nos numéros de téléphone, elle ne m'avait pas sollicité une seule fois. C'est toujours moi qui avait fait le premier pas. Certes, je suis quelqu'un qui m'attache vite.

Mais la dernière fille qui a joué avec mes sentiments avait passé un sale quart d'heure par la suite. J'espérais seulement qu'il n'en serait pas de même avec Sandra... Sans quoi je serais obligé d'agir en conséquences.

J'avais de plus en plus de doutes vis-à-vis de sa démarche... Mais je devais oublier ces craintes dans un coin de ma tête pour l'instant.

Je transpirais déjà. Je débarquai sur la plage. Il faisait tellement sombre qu'on avait même du mal à distinguer la mer.
Malgré mes efforts, je ne vis personne. Seulement le bruit des vagues qui venaient s'échouer sur la plage.

J'essayai d'appeler Sandra mais il n'y avait aucun réseau par ici. J'allais repartir quand je vis une silhouette à une trentaine de mètres.

Je me rapprochai à vive allure. C'était une allure féminine, et à cette heure, cela ne pouvait qu'être Sandra ! Mon cœur se mit à battre à tout rompre. Je la revoyais enfin ! Elle était assise sur le sable, les jambes rabattues contre elle. Elle semblait m'attendre. J'allais là surprendre ! Et pourquoi pas passer une folle nuit sur la plage ? Mon Z frétilla à cette idée.

Je fis le tour, de manière à arriver dans son dos. Je m'approchai silencieusement, et lorsque je fus à portée, je pris ses épaules et la fit basculer en arrière.

Je l'embrassai alors à pleine bouche. J'étais satisfait de mon coup jusqu'à ce que je me ramasse une baffe retentissante en pleine figure.

Sous l'effet de la surprise, je roulais sur le côté. Sandra me cria :

- Putain mais vous êtes qui ?!

Ce n'était pas la voix de Sandra. Ce n'était pas Sandra. Bordel qu'est-ce que je venais de faire ?

Pris de panique, je me relevai et parti précipitamment dans la pénombre.

Quelques cris de la jeune femme retentirent à mes oreilles malgré la distance qui nous séparait :

- JE...... PORTER PLAINTE......... AGRESSION......... PERVERS........ !!!