Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Cet été.


Par : Deck
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7


Publié le 24/04/2013 à 23:38:11 par Deck

Surpris, je ne dis rien sur le coup mais je me reprends finalement.

" Mais... Lucie, pourquoi tu pleures ? " je commence inquiet.
" Viens. ", me dit-elle en me prenant la main droite.

Elle court presque et elle m'entraine à la sortie sud du camping. Pendant le trajet, elle ne dit rien et se contente d'essuyer ses larmes. J'en profite pour enfin la voir en vrai, à la lumière du jour et je dois dire que son visage en pleurs la rend totalement irrésistible. Elle a effectivement les cheveux bruns, la peau légèrement bronzée, ses cheveux lui tombent dans le dos jusqu'à mi-dos, cheveux qu'elle a lisses et brillants. Elle porte une robe lui arrivant jusqu'aux cuisses et je remarque ses boucles d'oreilles discrètes. Le contact de sa paume et de ses doigts sur ma main est doux et agréable. Sur notre route, nous faisons face au même spectacle auquel j'ai assisté depuis tout petit: des couples de vieux, en dehors de leurs mobilums, lisent leurs journeaux quotidiens, d'autres au coin pétanque lancent leurs boules au ralenti, d'autres encore discutent autour d'un apéro entre anciens résidents ou avec les nouveaux. Bref, le camping dans toute sa splendeur, le tout à imaginer en tongue, en short et en débardeur.

Finalement, elle sort du camping et elle me lâche la main. Je pige toujours pas ce qu'il passe mais je ne dis toujours rien. Et là:

" Ça te dit qu'on aille marcher un peu sur la plage ? " me lance t-elle d'une voix faible et qui me charme directement, avec ses sonorités graves que j'adore. Encore une fois, c'est pour le sans-copines que je suis l'occasion d'imaginer toute sorte de scénario: nous deux arrivant à la plage, là elle m'embrasse puis nous faisons l'amour sur le sable. Je reviens cela dit vite fait à la raison et lui réponds:

" Ouais, bien sûr... "

Nous marchons donc côte à côte jusqu'a à la plage. Quelques oiseaux ponctuent de chants aigus notre avancée. Je la regarde alors et:

" Qu'y a-t-il, Lucie ? " Elle garde la tête fixé sur le chemin mais répond " Je... je suis désolée, je t'ai pas demandé ton avis ni rien mais tu es le seul que je connais ici et je voulais m'en aller. Je me suis disputé avec mes parents... à cause de problèmes familiaux.

Voyant qu'elle ne dit rien de plus, j'enchaine:

" Tu peux m'en parler si tu veux.
- C'est compliqué, écoute, je préfère pas.
- Pourquoi tu m'as amené ici, alors, si tu ne veux pas parler ?

Là, elle me regarde en dégageant une mèche de cheveux de son visage, et elle me sourit. Ce sourire, nom d'un chien... Dans ce sourire qui en lui-même était dévastateur, je voyais de la mélancolie, de la tristesse mais en même temps un "désolée" muet pour le peu de réponse et une réelle reconnaissance envers moi pour ma présence et ma compréhension. Sur le coup, j'avais follement envie de l'embrasser, de faire comme dans les films au moment fort... Mais je ne l'ai pas fait, ayant trop peur de sa réaction et me demandant si c'était le bon moment. Elle réponds:

" Je voulais avoir de la compagnie. Juste un peu de compagnie. Si ça te dérange pas. "

Sans lui répondre, je continue à marcher à ses côtés et prenant tout le courage que j'avais en stock, je lui pris la main. Elle la pris et ressera son étreinte sur la mienne. Nous arrivons à la plage, sans dire un mot, alors que je regarde l'horizon d'un air grave, savourant ce moment ensemble, quel qu'il fût. Sur le sable, elle enlève ses tongues et je peux pas m'empêcher de regarder de temps en temps ses superbes pieds. Nous marchons le long de la plage, toujours en silence, moi en état de béatitude avancé. 15 minutes passent sans qu'aucun de nous ne disent mot. Personnellement, je m'en fous, rien que de tenir sa main chaude me satisfait et rien que pour cet instant, je ne regrette plus ces vacances, je ne regrette plus rien. Soudain, je sens une chaleur se poser sur ma poitrine et j'en reviens pas... Lucie avait posé sa tête contre mon torse et avait mis ses bras autour de ma taille. Quasiment transis de surprise et d'émotions intérieures qui faisait réagir mon z, mais en même temps comblé et plongé dans le bonheur le plus absolu, je lui mis mon bras autour de son dos et nous continuames à avancer.

Bientôt, alors que nous avions marché plus de deux kilomètres le long de l'eau, elle me proposa de rentrer. Nous discutons un peu sur le chemin du retour, il va bientôt être 13h00, et je n'ai pas vu le temps passé. Elle non plus visiblement. Je connais à peine Lucie et malgré tout je me sens très proche pendant ce début d'après-midi. Je lui parle sans bégayer, sans difficulté et j'ai l'impression qu'on a toujours été proches. Probablement d'autres films de mon esprit mais vu les évènements, je me dis que je suis pas si loin du compte. Puis enfin, nous arrivons au camping. Le moment de grâce est terminé. Encore vaporeux, je regarde autour de moi, les barbecues et autres grillades sont de sorties, et tout ça me donne faim. Nous nous approchons de ma rangée et Lucie me dit:

" Bon eh bien... Merci à toi. C'était sympa, ça m'a fait du bien.
- Pas de quoi...
- Je vais manger un bout. On se voit plus tard. Bon ap'.
- Idem, bon ap'. A plus. "

Sur ces derniers mots je la regarde s'éloigner quelques secondes et prenant une grande bouffée d'air aux saveurs de merguez, je me dirige vers notre emplacement. Sur place, je vois un petit attroupement autour de la table. Je reconnais Gégé, sa femme, ses deux filles, en plus de ma soeur et de mes parents. Ouais, le moment de grâce est bel et bien brisé, piétinné en mille morceaux, même. J'arrive devant la tente principale à contre-coeur et j'entends:

" Eh beh regardez qui voilà ! Si c'est pas Alex, c'est qui ce petit loup hein ? " lance Gégé haut et fort en rigolant, portant toujours sa chemise ouverte, son bide biéreux pendouillant contre la table.
" Alors Alex, ça va mieux d'puis hier ? Papa et maman m'ont dit que t'étais mal, hein ! Bon... Ca a l'air d'aller ! Allez viens t'asseoir, on parlait du concours de la semaine prochaine avec tes parents !
- Eh ouais ! Et tu sais de quoi il parle, Alex: le concours de course en sacs sur sable annuel... auquel tu participes ! " enchaine mon père.

Je m'asseois avec les autres et c'est parti pour les discussions et la bière et les charcuteries et les biscuits appéritifs. Mon père et Gégé parlent foot, sa femme parle potins et camping et enfants avec ma mère alors que les trois filles sont en pleine partie de Mario Kart DS. Allez, c'est qu'un mauvais moment à passer. Ma mère nous sert le repas de midi et je me régale, au moins, avec les brochettes et les merguez toutes chaudement sorties du barbec'. Vive le camping.


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