Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Cet été.


Par : Deck
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5


Publié le 24/04/2013 à 23:36:11 par Deck

Je fixe les étoiles. L'immensité du ciel et de ses astres m'envahit. Je ne pense plus à rien. Ni au camping, ni à la soirée, ni à Amsterdam, ni à Lucie. Il n'y a que le ciel et moi. Même pas. Il n'y a que le ciel. J'oublie tout, le temps semble se figer et je ne ressens ni ennui, ni envie, ni faim, ni soif. Ça doit bien faire une heure que je suis couché, aspiré par ce spectacle muet dans lequel mon regard se perd. Je regarde ma montre. 23h30. Woaw. On aurait dit que 10 minutes s'étaient écoulées depuis que j'étais allongé. Je ferme les yeux. Tant pis si je m'endors, tant pis pour mes parents, je veux tout sauf me lever.

Je sens quelque chose sur mon épaule. Ça tapote. Par réflexe, j'avance ma main et je "balaye" pour chasser je ne sais quel crabe venu escalader mon corps immobile. Sauf que je finis par sentir et attraper un doigt dans mon manège. Ne comprenant pas, je caresse le doigt entre deux de mes doigts et soudain, je réalise, alors qu'ils ne bougent plus. Je regarde avec appréhension sur ma droite et:

"Nom d'un chien ! " je fais en me redressant et en me reculant un peu, les yeux grands ouverts.

Une fille est là, accroupie, juste où j'étais il y a une minute, un sourire amusé pouvant se distinguer malgré l'obscurité ambiante.

" Woaw, Lucie ? C'est toi ?
- Et ouais !
- Que... Comment tu m'as trouvé ?
- Oh, ça n'a pas été trop difficile. Un certain mot posé une certaine table... " me répond t-elle d'un ton mystérieux.

Arf, c'est vrai, le mot. Je suis encore tout étonné mais je commence à la distinguer de mieux en mieux. Elle a l'air brune, c'est tout ce que je peux certifier. Elle porte un haut blanc, une sorte de débardeur frippé et un petit short noir. Et des tongs. Pour le peu que j'en vois, je la trouve jolie.

" Ouais, le mot... Mais pourquoi tu m'as cherché ?
- Car j'ai déjà vu mieux comme soirée et que ça traine en longueur.
- C'est pas fini ?
- Nop, tout le monde danse à côté de l'estrade. Sur du Francky Vincent" conclut-elle avec un petit rire.
" Effectivement...
- Et toi ? Tu fais quoi ici, tout seul ?
- La même chose que toi en gros, je fuis la soirée. " dis-je, un peu plus assuré.
"Je peux comprendre. Je peux m'asseoir ?
- Fais comme chez toi. "

Lucie s'installe à quelques centimètres de moi, les jambes tendues devant elle, face à la mer. Et quelles jambes, woaw... En même temps que je les regarde, je les trouve vraiment grande et j'ai peur qu'elle soit au final plus grande que moi. Alors qu'elle s'installe, je laisse un moment de silence et je relance:

" T'as quel âge ?
- 18 ans, et toi ?
- Idem, 18. Je t'ai jamais vu au camping. Première fois que tes parents viennent ?
- Oui ", répond t-elle. " On est arrivé il y a 2 semaines, avant la fin des cours. C'est plutôt sympa.
- Au début, peut-être. Au bout de 18 ans de camping chez les mouettes, j'ai un avis légèrement différent.
- Ahah... C'est sûr. Pourquoi tu suis tes parents ? T'as pas d'autres projets pendant les vacances ?
- Bah... "

Oh que si, j'ai envie de lui balancer. J'hésite quelques secondes à lui en parler puis finalement, je me lance:

" J'ai pas le choix. C'est pas glorieux mais en quelques mots, c'est soit je les suis au camping, soit je me retrouve à la rue.
- Comment ça ?
- Je suis désco. depuis un an à cause d'un problème au lycée. Du coup, pas le bac en poche, je trouve pas de travail depuis 8 mois que j'en cherche, mes parents en ont marre, ils pensent que je cherche mal, que je fiche rien. Enfin voilà, je préfère pas développer plus.
- Oh. C'est pas la joie...
- À toi. Pourquoi tu as arrêté les cours 2 semaines avant ? "

Elle baisse alors la tête et ne me regarde plus. Elle a l'air de se mordre les lèvres mais difficile de juger. En même temps, elle prends du sable dans sa main droite et elle le roule à l'intérieur. Je fais tout de suite le rapprochement avec mon Z. Heureusement que j'ai un jean car je sens un début d'érection se profiler, ça plus ses jambes interminables et la plante de ses pieds, woaw... Ceci dit, elle finit par lâcher:

" Je suis désolé, je préfère pas en parler du tout. M'en veux pas.
- Y'a pas de soucis.
- Tu veux pas rentrer au camping ? Il doit être minuit et demi, nos parents sont peut-être en train de paniquer, les miens surtout, les connaissant.
- Je te suis. "

Il m'en aura fallu peu pour changer mes plans. Des pensées pas très jolies me traversent l'esprit alors qu'elle se relève et que je vois ses fesses qu'elle époussette. On rentre côte à côte, en parlant un peu. Je la raccompagne même à son mobilum en évitant soigneusement ma rangée.

" On se voit demain, j'imagine. ", me lance t-elle.
" Ouais, sûrement, bonne nuit... ", je lui réponds.

En rentrant dans le mobilum, elle me fait un dernier sourire qui me fait chavirer intérieurement. Arf. Je lui fais un signe de la main et je rejoins doucement nos tentes. Toutes les lumières sont éteintes, mais j'entends ronfler, probablement mon père. Je parie qu'il s'est torché comme un curé avec les autres. je rejoins ma tente, je me couche et je pense à Lucie. Je vais enfin voir comment elle est réellement. Va falloir que j'assure. Comme d'habitude, je m'endors au gré de Fear Not This Night, les premières notes au piano me faisant sombrer.


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