Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

24 heures avant de mourir


Par : Kom_T_Tristounet
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 23 : 23


Publié le 21/09/2012 à 23:03:44 par Kom_T_Tristounet

18h50 


Si Jean Théopolde avait eu l'occasion de vivre plus longtemps, il se serait juré de ne plus jamais boire une seule goute d'alcool. Il avait eu pas mal de coup dur ces derniers temps, mais son rêve, c'était probablement le pire. Il émergeait douloureusement de son sommeil alcoolisé. Ses yeux encore brumeux avaient du mal à distinguer le type assis juste en face de lui qui lui demandait l'heure depuis un moment. A côté, ils entendaient des gens rire, ça lui explosait les tympans, il avait envie de vomir encore, un putain de mal au crâne... 

Une main s'accrocha à son épaule et le secoua comme un prunier. Cette tentative pour le ramener à la réalité eut été louable dans d'autres circonstances, mais là, Jean Théopolde était à deux doigt d'exploser. Il ne prêtait aucune attention à ses nouveaux compagnon de route, il voyait, et revoyait, son rêve comme une cassette que l'on rembobine à l'infini. C'était un rêve alors ? Il ne l'avait pas croisé sur le quai ? Il n'était même pas arrivé en fait... mais ça lui paraissait si réel... Elle l'aimait en plus ! Si ça se trouve il était en train de rêver maintenant, et s'était évanouie tant le bonheur l'avait transporté ? Ça ne pouvait pas être juste un rêve ! Bien sûr, Jean avait souvent rêvé d'elle, très souvent même, à tel point qu'il en osait plus dormir pendant un moment, car chaque réveil se transformait en horrible déception... 

« bon vas y tu fais chier, file moi ton portable » 

Non, il ne rêvait pas, il avait finit de rêver en fait. 

« oh tu m'écoutes bordel ? Ton portable fils de pute » 

Elle ne l'attendait pas sur le quai, elle ne l'aimait pas 

« Hey mec , je vais te défoncer si tu fais pas ce que je dis  
_tu ferais mieux de l'écouter l'alcoolo, il plaisante pas hein 
_Ouais :rire: vas y fait pas chier, on prend juste ton portable et ta thune et tu pourras retourner dormir :rire2: » 

Donc il n'irait pas au ciné avec elle ce soir, il ne passerait pas la fin de la journée, sa dernière journée ensemble. 

« Bon tu m'emmerdes, tu pourras pas dire on t'a pas pré... » 

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. D'un bon, JT s'était jeté sur lui. Ses poings qui n'avaient jamais serré autre chose qu'une manette de 360 s'abattirent avec rage à la face de son opposant. JT perdait la raison, lui qui était auparavant si effacé, rendu fou par le chagrin , n'avait pas hésité un seul instant à attaquer sauvagement le premier. Totalement pris au dépourvu, les 3 hommes ne réagirent pas tout de suite, puis, devant les cris de leur pote pris sous le feu de l'énergie du désespoir, les deux qui étaient resté en retrait jusque là saisirent JT et tentèrent de lui faire lâcher prise. 

Mais JT, ne voulait pas en rester là. Il aurait souhaiter mourir dans son sommeil pour que son rêve dur à jamais. Toute sa haine, sa frustration, sa tristesse qu'il avait si longtemps contenu derrière le masque du type normal un peu blasé explosaient au grand jour. Il restait agrippé à sa victime, le griffant au visage, lui mettant le plus de coup possible, il lui avait même arraché sa boucle d'oreille avec un bout de cette dernière. Il ne sentait pas ses poings, mais il sentait le sang coulé entre ses doigts. Il ne sentait pas non plus la douleur ni la pluie de coup qui s'abattait dans son dos, destinés à lui faire lâcher prise. 

Un bras vint s'enrouler autour de sa gorge, et le tiré en arrière. Jean lutta de toutes ses forces pour rester au contact, crachant son sang au visage de l'homme qui voulait l'heure. Celui ci, un peu dégagé grâce à l'action de ses deux équipiers, envoya une droite monumentale en plein à la face de Jean, il y eu un craquement sec, son nez venait de casser. Jean était sonné, il commençait à manqué d'air à cause de la pression exercé sur sa gorge. Il distingua furtivement d'autres passagers restés assis à lire leur journaux, à envoyer des sms, et même à se marrer entre potes, comme si JT n'existait pas. Cela lui rappelait ses bon vieux souvenirs en classe, pour le coup, il n'était plus le centre des attentions comme c'était le cas ce matin. 

Il fut finalement projeté au sol, et à partir de là, la grêle de coup et d'insultes redoubla de violence. Jean tenta vainement de se protéger au moins le visage, alors que tout son corps était en proie à une douleur qui allait crescendo. Il sentit distinctement un de ses 3 agresseurs sauter à pieds joints sur lui. Les rires avaient fini par prendre la place des insultes, sauf pour celui de la bande qui avait subit l'assaut de Jean, et qui plaquait la main sur son oreille mutilé en jurant qu'il allait le tuer. 

Il fut finalement calmé par ses deux compères. Ceux ci affirmèrent que c'était pas la peine d'aller plus loin, les flics ne feraient rien pour une simple agression, par contre, si ils le tuaient, ils risquaient d'avoir des ennuis. Le train s'immobilisa à un arrêt, et les 3 types sortirent, sans dépouiller Jean, mais en le laissant à moitié mort par terre. L'un d'eux salua quand même la combativité de JT, tout en ajoutant que c'était un gros taré. L'homme à l'oreille déchira le traita une dernière fois de fils de pute, avant de lui mettre un dernier coup, tandis que le 3ème larron se contentait de rire, puis il décrocha son téléphone pour appeler quelqu'un, pour eux, c'était fini, ils étaient déjà passé à autre chose. 

Personne n'aida Jean à se relever, et c'est avec la plus grande difficulté qu'il parvint à se redresser et se rasseoir à sa place. Son corps meurtri lui faisait mal, il devait sûrement avoir quelque chose de casser... Il ne voulait pas aller à l'hosto, si c'était pour se retrouver dans la chambre du mec à Sandra, et perdre sa dernière nuit, non, pas question. 

Au moment de descendre, un passager eut quand même le courage de proposer à Jean un paquet de mouchoir, histoire d'essuyer le sang qui dégoulinait sur son visage. Jean Théopolde tituba jusqu'à la sortie, et se retrouva sur le quai. Il regarda désespérément autour de lui. Elle n'était pas là.


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