Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 16 : De vie ou de mort.


Publié le 01/03/2012 à 21:10:34 par Spyko

La repoussante tête du dragon s'éleva de plus en plus au dessus du bâtiment à moitié effondré, dissimulant presque complètement la lumière du soleil. L'immeuble trembla lorsque la créature avança encore un peu plus. Cette secousse acheva de faire descendre les escaliers, qui s'effondrèrent, moi compris. L'atterrissage fut assez brutal, et je fus éjecté de cet ascenseur improvisé pour finir ma course sur le trottoir.
Je posai les deux mains sur le sol pour me redresser et rouler sur le dos. Le bruit métallique causé par la chute des escaliers avait attiré le regard de la gargantuesque créature, qui braqua sur moi ses deux lanternes rouges. Je me mis à ramper aussi vite que possible, incapable de décrocher mon regard des deux lueurs perchées à deux dizaines de mètres au-dessus de moi.
J'arrivais de cette manière jusqu'au milieu de la route, jusqu'à ce qu'une porte claque en s'écrasant contre le mur, derrière moi.

« Alex, par ici, grouilles! »

La créature abaissa lentement son long cou, et ses babines déchiquetées se retroussèrent peu à peu, découvrant les doubles rangées de dents qui s'alignaient en haut, ainsi qu'en bas de sa mâchoire. Un malheureux laser fonça droit dedans, faisant cligner des yeux le monstrueux nécromorph, et rompant le lien. Je secouais légèrement la tête, avant de me remettre sur mes jambes, et de courir vers mes deux camarades. La chose poussa un grondement en me voyant m'échapper, et avança à nouveau, entrainant la chute d'un bâtiment.
Mike referma la porte derrière moi, et nous nous en éloignâmes aussi vite que possible à travers les décombres. Le crâne de la créature enfonça le mur, faisant pleuvoir une multitude de débris dans le couloir.
Max ouvrit une autre porte, qui donnait sur une petite ruelle. Nous le suivîmes, puis commençâmes à courir pour nous éloigner de la masse qui s'acharnait à détruire le bâtiment. Après quelques minutes, nous fîmes une pause, écoutant toujours d'une oreille inquiète les grognements du monstre ailé, et les chutes des bâtiments.

« Nous refait jamais un coup pareil, éclata finalement Max, pourquoi tu bougeais pas? »
« Je... Je sais pas, j'arrivais pas à m'arracher à ses yeux... »
« Toi aussi? Ca m'a fait la même chose avant qu'on se sépare... »
« Ouais, je sais pas pourquoi son regard a cet effet, mais ça marche plutôt bien... »
« Je crois qu'il a perdu notre trace, intervint Mike en jetant de fréquents regards en arrière. Pour le moment... »

En effet, le dragon semblait avoir été dans une autre direction, s'éloignant par ailleurs de notre position. La ville avait retrouvé un calme assez inhabituel. Le soleil fut à nouveau brièvement caché, et je crus un instant que la créature nous avait retrouvé. Mais, en allant dans un endroit plus dégagé, je vis que ce n'était pas le cas. Notre gigantesque adversaire avait décollé, et s'éloignait de la ville.

« Il est... parti? fis-je à mi-voix. »
« Ces trucs sont vraiment imprévisibles, murmura Mike, y a pas cinq minutes, il nous traquait comme du gibier. »
« Alex? »

Nous sursautâmes tous les trois en entendant cette voix. Je tournai la tête en tous sens, avant de comprendre qu'elle provenait de mon communicateur.

« Steph'? Qu'est-ce qu'il y a? »
« Vous en êtes où? répondit l'intéressée. »
« Pas bien loin, mais on devrait arriver au réfectoire bientôt. »
« Ok, je voulais juste savoir si vous alliez revenir, mais on dirait que c'est pas pour tout de suite. »
« Et Matt, il va bien? »
« Il s'est réveillé, mais il est encore un peu sonné. »
« ...quoi...truc? »

L'écho de la voix de Carmen me parvint à peine tant elle semblait lointaine.

« Je sais pas, c'est pas la bestiole qui a détruit le canon? commenta Steph'. »
« ...dirait....s'éloigne, enchaina Carmen, presque inaudible. »
« Bah, tant mieux. Bon, vous pensez que vous serez de retour dans combien de temps? »
« Je sais pas, une fois qu'on aura de quoi manger, on foncera vers une des portes, et on verra si on trouve de quoi s'armer, se soigner et se déplacer. Et si c'est pas le cas, on en essaiera d'autres. »
« Ca va vous prendre encore un moment alors. Essayez de revenir avant la nuit, ce serait mieux, acheva t-elle. Qu'est-ce que tu dis Matt? »

Je jetai un regard interrogateur à mes deux coéquipiers, et m'apprêtai à couper la transmission, tout étant dit. Le changement de ton de Stéphanie me força à arracher mon oreillette pour l'éloigner un peu.

« Il a changé de cap, il est en train de foncer droit sur nous! »
« Quoi!? »
« Merde, Carmen, Matt, prenez vos armes, on doit se tirer! »

Je sentis un frisson me remonter le long du dos, et mes deux coéquipiers pâlirent à vue d'œil. La colline où nous les avions laissé n'offrait aucun point d'abri, encore moins contre la créature gigantesque.

« Où est-ce que vous allez vous planquer? »
« Je sais pas, on a pas beaucoup de choix, et encore moins de temps. Merde, cette saloperie va vite! »
« On va faire aussi vite que possible pour revenir. »
« Compris. Carmen, grouilles-toi! »

La communication s'arrêta là. Je fixai d'un regard vide le petit objet entre mes doigts, n'arrivant pas à assimiler ce que je venait d'entendre. Mike et Max étaient aussi abattus que moi, car nous savions tous qu'ils n'avaient aucune chance face à cette créature. Je finis par me ressaisir, car leur seule chance de survie était de nous voir revenir rapidement. Nous savions que nous ne pourrions jamais aller assez vite, mais cette pensée était la seule qui nous faisait progresser.
Nous nous mîmes donc à courir vers le réfectoire, qui n'était plus très loin désormais. Les rues étaient silencieuses, car les deux titans de chair étaient partis explorer une autre partie de la ville. Etant le premier de la file, je vis le premier notre destination, qui avait souffert, mais semblait encore entière. Je franchis rapidement la porte pour me retrouver dans la salle où nous mangions.
Je pivotai immédiatement pour me rendre à la cuisine, et nous entreprîmes de fouiller les placards. Après quelques minutes, nous rassemblâmes sur la table centrale une montagne de conserve, les seuls mets que nous pouvions transporter sans crainte de les voir pourrir. Après les avoir mis dans trois sacs, nous partîmes du réfectoire, pour rejoindre la rue.
Cela faisait déjà dix minutes que nos trois compagnons avaient vu la créature se diriger vers eux. Je contemplai à nouveau le communicateur, espérant recevoir un appel indiquant qu'ils s'étaient mis en sécurité, et que la créature n'avait pas pus les attraper. Mais rien ne vint.
Dans toute la ville, un rugissement surpuissant ébranla les bâtiments,. Un rugissement de gloire, de rage, ou de dépit. C'était impossible à déterminer. Une chose était sûre, c'était que ce rugissement ne provenait pas de la ville.


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