Red Light Story
Par : King_Yugo
Genre : Sayks , Polar
Status : Terminée
Note :
Chapitre 6
La revanche des fourreurs
Publié le 10/06/11 à 15:47:40 par King_Yugo
De jour, l'allée de notre hôtel fait beaucoup moins peur. Je dois me rendre à l'évidence : Il est situé dans un coupe-gorge, y'a des vitrines juste à côté. Des détritus jonchent le sol, les quelques commerces hors de prix ont fermé, leur rideaux de fer tagués faisant office de galerie d'art nocturne. J'ai l'impression d'être le spectateur impuissant d'un vernissage diabolique, là ou les anges se relient tour à tour pour sucer la queue de Belzébuth. Comme je m'y attendais, les filles sont atroces. Le croissant de lune nous scrutes et nous toises, loin dans l'espace. J'ai débarqué ici avec des étoiles dans les yeux et du fric dans les poches. Maintenant, il ne me reste plus que la poussière et le bruit des trois pièces de mitrailles qui s'embrouille dans mon jean. j'ai en tête l'image de la mafia albanaise et de cette pute démoniaque qui dissimulait sous un voile de produit synthétique son atroce laideur. Elle n'avait que la peau sur les os, ses joues étaient creuses, son état de santé probablement catastrophique.
- C'est quoi déjà le code ?
- 152.
Mon acolyte compose le code, la porte se déverrouille, on l'ouvre. Son grincement strident vient percer le ballon du silence. La lumière crachée par le plafonnier est trop violente et m'aveugle en dépit des lunettes de soleil que j'ai oublié de retirer. Les tapisseries sont mauves, les murs étroits et des reproductions de Van Gogh y sont accrochés. Parmi eux, le vase à cinq tournesols. Je reste bloqué dessus pendant plusieurs minutes, il me fait sourire et oublier. Pendant ce temps, Mikael tente de hurler en chuchotant, ce qui n'est pas chose aisée :
- Ramène-toi, espèce de péquenaud !
Les escaliers sont si verticaux qu'on pourrait facilement tomber en arrière, ou se ramasser la face par terre un soir de cuite à l'absinthe. J'espère que Van Gogh vivait dans un plain-pied.
- Doucement, tu grinces.
Arrivé au deuxième étage, je me poste derrière la porte tandis que mon acolyte colle son oreille contre celle-ci tout en tenant fermement le katana entre ses mains. Je pense qu'il a un plan, mais je suis pas sur.
- Putain de merde ! Y'a quelqu'un ! Vas-y, frappe trois coups.
J'étouffe un cri d'effroi. Frappe. Agitation à l'intérieur, voix étouffées. Insultes en albanais. Il ouvre. Un type aux traits fin vêtu d'une veste beige et d'un jean 501. Les yeux de mon acolyte se remplissent de haine et il lui saute à la gorge, enfonce la lame au plus profond de sa glotte. Paniqué, ne sachant pas trop quoi faire, je suis le mouvement au feeling et m'introduis dans cette piaule minuscule en force. Je bouscule le deuxième type qui tape le coin du lit superposé avec sa tête. Mon cœur fonctionne comme une centrale japonaise, je suis écarlate. Le sang du premier enfoiré s'écoule et salope la moquette déjà pleine de chips. Mikael enjambe sa victime pour achever l'autre à coup de pied dans la gueule. Je vois son visage se disloquer, sa bouche se remplir d'un liquide noir. Privé de tous repères, j'agrippe le mur : Je suis encore sur Terre.
- C'est bon, mec, je … j'crois qu'il a son compte...
J'arrive pas à articuler correctement. Il ne m'a pas entendu et sa violence redouble d'intensité. Le visage du type est tellement déformé que même sa mère aura du mal à le reconnaître. Je regarde Mikael. Il sourit et respire fort, comme après un orgasme. Une fois que les spasmes de sa proie s'atténue, il allume une clope. Il tire une première bouffée pleine de rage.
- A la guerre comme à la guerre, hijo de puta.
Je ne sais pas si je dois le remercier ou partir en courant. Il me demande d'ouvrir la fenêtre parce que normalement on est pas autorisé à fumer dans les chambres mais là ça vaut vraiment le coup. Rapidement, on remballe toutes nos affaires. Je préfère ne pas trop réfléchir tandis que Mikael essuie ses mains sur les murs en proférant des tas d'insultes envers les mères de nos agresseurs. Je ramasse le 9 millimètre qui traîne par terre et l'enfonce entre ma ceinture et mes parties. Par hygiène, je change de tee-shirt et enfile celui à l'effigie de Sid Vicious. D'habitude, il me porte chance. Pour l'instance c'est plutôt mal parti mais j'ose encore espérer. L'acolyte m'imite et revêt son tee-shirt « Are you talkin' to me », en essayant de pas le salir.
- Et si la femme de ménage passe et découvre les corps ?
- Redescend, Jip, putain. On est à Amsterdam. Tu pourrais crever la gueule ouverte sur le trottoir, personne viendrait t'aider. Tu penses vraiment qu'ils vont envoyer quelqu'un pour changer nos draps ?
- Putain... Et dire qu'à ce prix-là, en Thaïlande, j'pourrais me payer la suite la plus stylée dans l'hôtel le plus friqué de Phuket...
- T'as vraiment des idées bizarre, des fois.
Je secoue la tête parce que les choses autour de moi semblent s'affaisser comme des murs de sable. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette ville. On planque les valises dans une poubelle aux abords de notre coupe-gorge et on détale.
On retourne dans le centre. C'est encore un peu animé et je propose à mon acolyte d'aller bouffer un space cake au Highway, un sympathique coffee-shop ouvert tard dans nuit. Il faut que l'on décompresse. L'écran plat fixé au mur diffuse MTV. On s'installe autour d'une petite table basse en bois laqué. On ne parle pas, on pense. Sur les murs sont dessinés des filets de fumée multicolore, sur un ciel bleu foncé dispensé de nuage. En fond sonore, Buffalo Soldier m' apaise. Je m'auto-rassure : C'était de la légitime défense. Mais la fureur de Mikael me secoue encore le crâne. Je sais que c'est un mec assez impulsif, je connais sa rage de vivre et sa connaissance pointue des arts martiaux. Mais je n'imaginais pas qu'un jour il puisse dépasser les limites de sa propre humanité.
- C'est quoi déjà le code ?
- 152.
Mon acolyte compose le code, la porte se déverrouille, on l'ouvre. Son grincement strident vient percer le ballon du silence. La lumière crachée par le plafonnier est trop violente et m'aveugle en dépit des lunettes de soleil que j'ai oublié de retirer. Les tapisseries sont mauves, les murs étroits et des reproductions de Van Gogh y sont accrochés. Parmi eux, le vase à cinq tournesols. Je reste bloqué dessus pendant plusieurs minutes, il me fait sourire et oublier. Pendant ce temps, Mikael tente de hurler en chuchotant, ce qui n'est pas chose aisée :
- Ramène-toi, espèce de péquenaud !
Les escaliers sont si verticaux qu'on pourrait facilement tomber en arrière, ou se ramasser la face par terre un soir de cuite à l'absinthe. J'espère que Van Gogh vivait dans un plain-pied.
- Doucement, tu grinces.
Arrivé au deuxième étage, je me poste derrière la porte tandis que mon acolyte colle son oreille contre celle-ci tout en tenant fermement le katana entre ses mains. Je pense qu'il a un plan, mais je suis pas sur.
- Putain de merde ! Y'a quelqu'un ! Vas-y, frappe trois coups.
J'étouffe un cri d'effroi. Frappe. Agitation à l'intérieur, voix étouffées. Insultes en albanais. Il ouvre. Un type aux traits fin vêtu d'une veste beige et d'un jean 501. Les yeux de mon acolyte se remplissent de haine et il lui saute à la gorge, enfonce la lame au plus profond de sa glotte. Paniqué, ne sachant pas trop quoi faire, je suis le mouvement au feeling et m'introduis dans cette piaule minuscule en force. Je bouscule le deuxième type qui tape le coin du lit superposé avec sa tête. Mon cœur fonctionne comme une centrale japonaise, je suis écarlate. Le sang du premier enfoiré s'écoule et salope la moquette déjà pleine de chips. Mikael enjambe sa victime pour achever l'autre à coup de pied dans la gueule. Je vois son visage se disloquer, sa bouche se remplir d'un liquide noir. Privé de tous repères, j'agrippe le mur : Je suis encore sur Terre.
- C'est bon, mec, je … j'crois qu'il a son compte...
J'arrive pas à articuler correctement. Il ne m'a pas entendu et sa violence redouble d'intensité. Le visage du type est tellement déformé que même sa mère aura du mal à le reconnaître. Je regarde Mikael. Il sourit et respire fort, comme après un orgasme. Une fois que les spasmes de sa proie s'atténue, il allume une clope. Il tire une première bouffée pleine de rage.
- A la guerre comme à la guerre, hijo de puta.
Je ne sais pas si je dois le remercier ou partir en courant. Il me demande d'ouvrir la fenêtre parce que normalement on est pas autorisé à fumer dans les chambres mais là ça vaut vraiment le coup. Rapidement, on remballe toutes nos affaires. Je préfère ne pas trop réfléchir tandis que Mikael essuie ses mains sur les murs en proférant des tas d'insultes envers les mères de nos agresseurs. Je ramasse le 9 millimètre qui traîne par terre et l'enfonce entre ma ceinture et mes parties. Par hygiène, je change de tee-shirt et enfile celui à l'effigie de Sid Vicious. D'habitude, il me porte chance. Pour l'instance c'est plutôt mal parti mais j'ose encore espérer. L'acolyte m'imite et revêt son tee-shirt « Are you talkin' to me », en essayant de pas le salir.
- Et si la femme de ménage passe et découvre les corps ?
- Redescend, Jip, putain. On est à Amsterdam. Tu pourrais crever la gueule ouverte sur le trottoir, personne viendrait t'aider. Tu penses vraiment qu'ils vont envoyer quelqu'un pour changer nos draps ?
- Putain... Et dire qu'à ce prix-là, en Thaïlande, j'pourrais me payer la suite la plus stylée dans l'hôtel le plus friqué de Phuket...
- T'as vraiment des idées bizarre, des fois.
Je secoue la tête parce que les choses autour de moi semblent s'affaisser comme des murs de sable. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette ville. On planque les valises dans une poubelle aux abords de notre coupe-gorge et on détale.
On retourne dans le centre. C'est encore un peu animé et je propose à mon acolyte d'aller bouffer un space cake au Highway, un sympathique coffee-shop ouvert tard dans nuit. Il faut que l'on décompresse. L'écran plat fixé au mur diffuse MTV. On s'installe autour d'une petite table basse en bois laqué. On ne parle pas, on pense. Sur les murs sont dessinés des filets de fumée multicolore, sur un ciel bleu foncé dispensé de nuage. En fond sonore, Buffalo Soldier m' apaise. Je m'auto-rassure : C'était de la légitime défense. Mais la fureur de Mikael me secoue encore le crâne. Je sais que c'est un mec assez impulsif, je connais sa rage de vivre et sa connaissance pointue des arts martiaux. Mais je n'imaginais pas qu'un jour il puisse dépasser les limites de sa propre humanité.
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