Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Red Light Story


Par : King_Yugo
Genre : Sayks, Polar
Statut : Terminée



Chapitre 2 : Fourreurs d'élite


Publié le 08/06/2011 à 20:03:16 par King_Yugo

J'étais complétement défoncé, j'avais squatté une dizaine de coffee-shop différent et je voyais d'étranges formes et couleurs se dessiner dans ma tête lorsque que je fermais les yeux. En parlant d'eux, ils étaient vraiment dans un sale état. Plus délavés qu'un jean diesel. Pour ne pas paraître dépassé par les événements, je portais des lunettes de soleil que je ne pouvais enlever sous peine d'être immédiatement repéré. Peu à peu, au cours de la journée, je sombrais dans la paranoïa. L'impression de m'enfoncer dans la ville du vice et du crime me saisissait la gorge et m'étranglait jusqu'à faire bleuir ma langue. Mon acolyte ne disait plus rien depuis environ trois quart d'heures cependant que nous titubions dans ces ruelles coupe-gorge parsemées de graffitis.

On était arrivé en début d'après-midi. Notre chambre d'hôtel devait faire dans les six mètres carrés et il était impossible d'y circuler. Pas de place pour l'espace vital. On prenait un sac à dos et des provisions, avec la ferme intention d'y revenir le plus tard possible.

La lune se profilait dans le ciel dégagé du printemps et le vent marin ébouriffait nos sens. Nous marchions depuis une bonne heure. Parfois, on faisait quelques haltes pour rouler un stick, boire une bière et pour visiter une boutique à touriste en projetant d'absurdes achats. Mon acolyte songeait à ramener une pipe en bois de chêne sculpté pour une modique somme de trois cent euros et il me prit un certain temps avant que je réussisse à l'en dissuader. La jungle nocturne achevait de remplacer les touristes sympathiques de l'après-midi et je me rendis compte qu'il était inutile de sombrer dans des délires psychotiques pendant la journée. Ouais. C'était bien pire le soir.

Des petites lanternes rouges fixées en hauteur sur les murs indiquaient aux baiseurs l'emplacement des vitrines. Il y avait plusieurs secteurs, disséminés ça et là dans la ville. Le plus gros morceau se trouvait dans le quartier d'Oude Kerk plein, à quelques minutes du Dam square. Selon les endroits, on voyait différent type de pute. Les blacks, les filles de l'est en représentaient la majeur partie. Il y avait également pas mal de travelos ainsi que des asiatiques, en nombre plus restreint. Elles étaient pour la plupart extra-aguicheuse et très bien foutue, améliorées par les teintes nacrées diffusées par la lueur des néons pourpres. Elles s'exhibaient derrière leurs vitrines. On lisait l'envie dans certains regards, le désespoir dans d'autres. On trouvait tout type de femmes. N'importe quel homme pouvait y trouver son compte. Certaines jouaient de la langue pour ameuter les mecs, d'autres tortillaient du cul. Il y avait aussi celle qui jouaient sur leur personnalités en s'amusant avec un objet, en diffusant une musique particulière, en aspergeant les clients de parfums sucrés. Je détestais les indifférentes, celles qui téléphonaient ou regardaient ailleurs, attendant patiemment la fin de leur service. Elles souffraient probablement et je les comprenais mais elle faisait mal leur boulot de pute. J'étais encore naïf à ce moment là et je pensais qu'elles tapinaient par choix, parce qu'elles trouvaient ça plus drôle que de faire caissière ou balayeuse. Leurs corps étaient beaux, souvent sans défaut, mais aucune d'entre elles ne possédaient l'aura sexuelle de Dream.

On en était à notre huitième tour, je ne sentais plus mes chevilles ni mes bras, ni rien. Je me sentais léger mais inévitablement fixé à un socle de béton. Mon acolyte trépignait d'excitation. Il jeta son dévolu sur une blonde avec une tresse. Elle était bonne. Elle portait une minuscule petite robe noire qui moulait son cul en forme de cœur, avec des bottes en cuir assortie. Soucieuse d'accomplir son labeur dans les règles, elle lui demanda en premier lieu sa carte d'identité, lui expliquant en anglais qu'elle voulait vérifier car elle risquait gros. Il s'exécuta, rentra dans la vitrine et elle tira le rideau acajou. Je me postais au bout de la ruelle, allumais une clope et regardais le ciel dans l'espoir d'apercevoir des étoiles, une comète ou un vaisseau extra-terrestre. Rien ne se passa alors je balayais la ruelle du regard. Bondée. Devant l'étroitesse du couloir séparant les deux rangées de vitrine, les fourreurs s'entremêlaient, s'entrechoquaient. Il était difficile de ne pas frôler les gens qui arrivaient en face. On restait souvent bloqué, à cause des groupes de touristes qui s'extasiaient devant la chaire fraîche. Mais tout changea quand un gros type chauve pénétra dans le passage, la mine tendu. Nerveux, il bousculait les gens sur son passage, sans y prêter attention. Il portait un pull vert, un pantalon clair et des baskets. Quelques minutes plus tard, il fit le même chemin, en sens inverse. Il regardait attentivement les vitrines, sans avoir l'envie ou la prétention de pouvoir tremper son biscuit. Il était un peu bizarre, et franchement flippant. J'entamais une réflexion sur ma sécurité en ces lieux de débauche. J'étais conscient qu'il suffisait d'une étincelle pour tout faire péter.

J'entreprenais un classement de mes attentes pour ce soir en matière de salope quand Mikael réapparu l'air satisfait, remettant ses couilles en place tout en allumant un joint roulé à l'avance. Il portait un blouson en faux cuir noir dont la capuche dissimulait ses traits, un pantalon Levi's vieux d'environ cinq ou six ans et une paire de Puma noire, ses pompes fétiches. Il renifla. Ses joues étaient rosées et une fine couche de sueur faisait luire son front.

- Alors, c'était bien ?
- Ouais, j'me suis bien fait plaisir.
- Elle t'a sucé ?
- Ouais.


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