<h1>Noelfic</h1>

Les chroniques de Karlfand


Par : Sipro

Genre : Fantastique

Status : Abandonnée

Note :


Chapitre 29

Publié le 24/05/11 à 20:05:40 par Sipro

Anthèlme traversa les longs couloirs du château, accompagné du soldat qu’il avait recruté pour le guider. Les tentures, les tapisseries, les tapis, les meubles, tout ça respirait le riche et l’ancien. Faits en ébène, ils avaient du valoir un paquet de pièces d’or lorsqu’on les avait acheté, et plus encore si on se décidait à les vendre. Le contact était rugueux, mais à la fois lisse. Du travail de maître, assurément. Bien que Garlach’ fut souvent touchée par les guerres, la richesse du château ne souffrait pas. Les pauvres, en revanche, en payaient le prix fort.

Puis il atteint finalement l’endroit où résidait le guérisseur du château. Contrairement à ce qu’on pouvait croire, la pièce était plutôt humble. Un lit, un coffre et un plan de travail, voilà tout ce qui composait la chambre de ce mage de sous rang. Anthèlme se présenta, fit révérence, puis expliqua son problème. Le mage de second ordre haussa un sourcil, et prit de son coffre plusieurs éléments, ailes, poudres, griffes, boisson, viande, botanique. Il amena tout ça à son plan de travail, où était entreposés alambic, cornues ainsi que mortier et pilon.

Il commença alors son ouvrage, écrasant, malaxant, distillant, mélangeant, puis redistillant. Ce mage était bien en deçà de ceux qu’Anthèlme avait déjà pu croiser au temple, mais il avait toutefois la qualification de mage, et même s’il ne valait pas grand-chose par rapport au reste de ses semblables, on ne pouvait pas le dévaloriser tant que ça. Il semblait jeune, mais fatigué. Tous ceux qui pratiquaient la magie paraissent fatigués, et il n’y a aucun remède à ça.

On parlait parfois d’un don, mais la plupart des mages en parlaient comme une malédiction. En effet, contrairement aux autres humains, les mages n’avaient pas la chance de vivre longtemps, et plus l’usage de la magie était fréquent, et poussé, plus leur espérance de vie se raccourcissait. Il était fréquent de voir les mages s’écrouler en pleins exercices, trop fatigués pour continuer, ou morts. Les plus paresseux des mages vivaient jusqu’à 45 ans, contrairement à ceux qui utilisaient la magie à toutes les occasions, qui vivaient jusqu’à 27 ans au mieux. Le dernier archimage était mort à l’âge de 32 ans, soit quelques années à peine après son élection. Actuellement, on lui cherchait un remplaçant.

Le mage, une fois son affaire finie, s’avança alors vers Anthèlme, en lui tendant un bol. Il conseilla à Anthèlme d’en boire le contenu d’une traite, même si cela avait l’apparence et la texture d’une pate jaunâtre, parsemée de points verts. Anthèlme avala donc la chose, et lâcha le bol en bois, prit d’une violente douleur au niveau du torse. Pour sûr la magie était redoutable, mais elle l’était encore plus à qui n’était pas formée à la recevoir, ou à la côtoyer régulièrement.

Puis cette douleur s’estompa petit à petit, lentement, au bout de quelques secondes. Anthèlme avait rougis, des larmes avaient perlées sur ses yeux, il avait du mal à respirer. Il s’en releva toutefois, et remerciant le mage pour son aide, sorti de cette pièce qu’il n’espérait jamais revoir. Il décida alors de rejoindre l’endroit qu’on lui avait donné, à lui et ses compagnons, pour qu’il y passe la nuit. Il traversa les couloirs, rapidement, puis s’arrêta un instant.

On entendait, effacée, un peu plus loin, une musique. Jouée par un instrument tel que la harpe, ou la cithare. La musique semblait triste, toutefois. Mélancolique. Elle touchait au cœur, émouvait, Anthèlme. Il y avait un chant aussi, clair. Incroyablement doux, léger, s’envolant parmi les autres notes. Anthèlme dévia sa course pour se diriger vers cette musique, et cette voix, qu’il voulait entendre désormais plus que tout. Le repos attendrait, cette chanson était magnifique, il lui fallait l’entendre.

A grande hâte, il se dirigea vers l’aile Est du château, où vivaient convives et famille du seigneur. Il s’approcha d’une porte en chêne, massive, comme toutes les portes de bois de Karlfand. Il tendit l’oreille, c’était là, il avait atteint son but. Il frappa, un instant la musique s’arrêta, le temps que la personne à l’intérieur de cette pièce eut donné son accord pour qu’on entre, puis elle reprit. Anthèlme poussa la lourde porte, et pénétra cette riche pièce. Il découvrit une fille, face à sa harpe, dos à Anthèlme.

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