Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Tout blanc tout noir


Par : Ploumi
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 27


Publié le 11/07/2010 à 19:57:14 par Ploumi

Le départ du train m’avait réveillé. Ah j’aurais pu prendre le TGV qui lui au moins, ne grinçait pas ! Seulement je me devais de faire attention, mon compte en banque ne s’approvisionnait pas, je ne gagnais pas d’argent, mis à part peut-être quelques aides qui m’étaient versées mais je n’en savais encore rien. Sur le quai je remarquais une adolescente sans doute plus jeune que moi, un visage pâle mais magnifique, une très belle chevelure châtaine, deux perles au coloris émeraude ancrées dans ses orbites et un sourire inquiet qui venait nuire à cette lueur divine. Si le cœur m’en avait dit davantage j’aurais bien été lui murmurer quelques paroles réconfortantes, cependant le courage manquait, et le train, chaque seconde, s’éloignait. Je me remémorais alors un morceau de musique contemporain, un morceau de slam :



« J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un... »



Qui ne le connaissait pas ? On aimait ou on n’aimait pas. Toujours était-il que cela se prêtait bien à la situation, la splendide lueur s’éteignait pour laisser place à la pénombre dans mon esprit, je me sentais bien misérable. On n’avait qu’une seule vie et à chaque seconde on pouvait rater le coach, rater la femme de ses rêves, celle avec qui nous aurions pu bâtir un empire, notre empire. Une famille avec des enfants, une vie de couple et professionnelle stable, tout un chemin qui nous mènerait au bonheur avant de finalement et inévitablement nous mener ... jusqu’à la mort. J’ai médité des heures ainsi tout en observant les paysages monotones des provinces, pourtant il était évident qu’ils évoluaient au fil du temps mais mon esprit lui n’en voyait qu’un seul, et il paraissait bien morne, bien triste.



Malgré toutes ces réflexions que je m’imposais, j’étais pressé ! J’avais hâte de revoir Paris, de revoir mes « amis », de revoir Valentine... Mais, j’avais peut-être omis un détail. Si le père de Valentine avait coopéré avec les mafieux, ou s’il était carrément l’un d’entre eux, plus jamais il ne me relaisserait approcher sa fille et il signalerait ma présence à ses collègues si je tentais quoi que ce soit. Valentine... Je me demandais sans arrêt comment elle allait, si son père ne l’avait pas battue de manière trop abusive ou si elle n’avait pas tiré un trait sur moi. Après tout il fallait se rendre à l’évidence, elle était impuissante face à tout ça, et je n’étais pas non plus son meilleur ami alors je doutais fort qu’elle eut pu se risquer à vouloir m’aider au dépend de sa propre sécurité. Je ne pouvais cependant pas rentrer à Paris sans passer devant chez elle, cette idée n’était pas envisageable. Le sommeil finit par l’emporter sur mon désir de rester éveiller pour réfléchir.



- Jeune homme ?
- Mh, gRRMBLGRrRMBLRBLLLM.... Gné ?
- Jeune homme, nous allons arriver ?
- Gueugueu ? Quoi ?
- Vous vous êtes endormi, nous arrivons à Paris.
- Wouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, okay, merci papy !
- ... Ah le respect ... :honte:



Ouep, Paris, nous y étions enfin ! Pas trop tôt quand même, j’avais failli attendre ! Une fois sur le quai, je bousculais tout le monde pour sortir le premier et respirer un air qui m’avait vraiment manqué, je reniflais le sol et l’embrassais même ! Avant de me rendre compte que c’était foutrement dégueulasse et que les gens me prenaient pour un dégénéré échappé d’un hôpital psychiatrique, hem. Bref, mon sac imposant en main, je sortais de la gare, et là, ce fut le drame, je ne savais pas du tout où j’étais, pourquoi ne m’avait-on pas greffé un guide aux fesses, mon sens de l’orientation laissait vraiment à désirer, dans un mauvais jour il pouvait me re-mener jusqu’à Lyon :peur: . Mais je n’y retournerai jamais, c’était une promesse de faite. Maintenant, je devais me bouger.



Après un gros quart d’heure, je réussis enfin à me repérer ! Eh oui, j’avais trouvé la FNAC par le plus grand des hasards. Je m’étais donc acheté un chargeur pour mon iPhone, mais force était de constater que la merde me poursuivait partout où j’allais, je ne pouvais toujours pas le brancher :honte: . Après une petite escapade dans les souterrains parisiens et plusieurs métros pris, je me retrouvais enfin proche de mon ancien foyer. Souvenirs souvenirs... Le détour vers la maison de Valentine devenait inévitable, je ne pus m’en empêcher. Je m’y rendis donc, le cœur serré mais déterminé. Les interrogations fusaient dans ma tête, mon pouls s’accélérait, et des flashbacks m’empêchaient d’avancer sereinement. Je me souvenais du moment où on m’avait embarqué, et même avant, quand le père m’avait gueulé dessus, toute cette merde à cause d’un éternuement, et à cause d’un directeur de foyer malpoli si on remontait à la source, et à cause de ma condition d’orphelin même.



J’apercevais enfin la belle baraque familiale, mine de rien il gagnait bien sa vie le père, mafieux ça payait bien :ouch: . Mais à mon grand étonnement, les volets étaient ouverts alors que la nuit surplombait déjà la capitale, et il n’y avait pas la moindre lumière... Nous n’étions pas en période estivale ni même en vacances scolaires (enfin, je crois), ça me semblait relativement louche tout ça. Je faisais un peu le tour pour voir sur les ailes de la maison s’il n’y avait pas non plus de signe de vie. Non, rien. J’avouais ne pas comprendre. Peut-être qu’ils étaient tous en prison ? Ou pas :honte: . Bref il se faisait tard, je baillais sans même m’en rendre compte, mais je n’avais nul part où aller. Il y avait un arrêt de bus au bout de la rue, au moins je serai à l’abri des courants d’air. Malgré la fatigue, je ne trouvais pas le sommeil facilement, j’avais peut-être mis une heure et demie avant de fermer mes paupières définitivement. En attendant, j’avais médité, les yeux rivés sur le bitume lugubre devant moi. C’était recroquevillé sur moi-même que j’avais pu dormir un peu dans la fraîcheur automnale.



Le lendemain matin, je fus réveillé brusquement, par un klaxon :ouch: . Des gamins riaient débilement autour de moi, et le chauffeur de bus faisait de même.



- Ça ne vous dérange pas de vous moquer d’un SDF bande d’enfants de putes ? HEIN ? Et toi Robear bien ton butin avec ton bus plein aux as ? Je vous en**** tous moi, foutez les moi la paix, dégagez !
- Eh oh oh, calme-toi petit les enfants y comprennent pas que tu es un ...
- Et toi tu comprends pas gros lard ? Allez, ciao !
- Pffff... tu te demandes qui c’est l’enfant de pute après...



La dernière réplique ne m’avait pas laissé indifférent. J’ouvrais les yeux, il avait raison au fond, mais même sans avoir eu une bonne éducation je ne me serais jamais moqué d’un SDF, qui plus est orphelin, blessé encore un peu partout, asocial etc. Bref, je passais devant chez Valentine, toujours rien, absolument rien. D’habitude il y avait une voiture devant le garage d’ailleurs, ils n’avaient donc pas dormi ici. Ils s’étaient enfuis ? Possible me disais-je. Je me rendais en ville à pied pour acheter quelques bricoles, prendre un petit déjeuner dans un café, deux croissants et un café noir avec un sucre. Je me trimbalais toujours mon pauvre sac, partout où j’allais, d’ailleurs mon dos en prenait un coup et mes épaules aussi. Et puis je me décidais d’acheter le journal pour une fois, à défaut d’avoir la télévision (HS dans le café où j’étais) il fallait bien que je sache ce que le monde subissait, surtout après mon séjour prolongé hors de toute civilisation.



Dans un bureau de tabac, j’achetai donc Le Parisien, puis je sortis dans la rue, m’assis sur une bordure, et je lus attentivement. Rien de bien exceptionnel, jusqu’à la page 5 qui me coupa la respiration net ! « Les mafieux arrêtés, une famille inculpée, une ado persécutée ! ». C’était l’intitulé en gras, avec la photo du fameux Marco et de ses gorilles, menottés, entrain de rentrer une voiture de police, OMFG ! Ça alors ... Je lisais attentivement l’article. En gros, il était indiqué que le père de Valentine semblait être à la tête du groupe mafieux dans ce secteur de la ville, et qu’il n’était autre qu’un des bras droits du grand patron de la mafia française qui demeurait libre pour l’heure :ouch: . EH MAIS CHAUD ! Comment pouvait-on être aussi « puissant » tout en étant un père de famille insoupçonné ? Je continuais. Apparemment sa femme – la mère présumée de Valentine – était au courant et le couvrait, elle va donc aussi avoir des ennuis. Ils espéraient cependant en tirer bien plus que ça et arrêter les plus gros cerveaux du groupe en interrogeant tout le monde et jouant sur la durée de la peine qui ne serait autre que de la taule (coucou « maman » :hap: ). Et à la fin il était expliqué que ... sans la fille du mafieux rien n’aurait été possible, elle avait osé dénoncer son père aux autorités ! Putain, le courage qu’elle avait eu ! Et les derniers mots parlaient de moi, elle avait dû parler de on enlèvement etc à la police, j’étais recherché :coeur: . Effectivement, je ne l’avais pas remarqué au début mais une photo de moi se trouvait en bas de l’article. À ce moment précis j’entendis un mec crier mon nom :( .

- Eh, David ?


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