Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Tout blanc tout noir


Par : Ploumi
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 26


Publié le 07/07/2010 à 20:36:40 par Ploumi

Une pression s’exerçait sur la paume et sur le dos de ma main. Petit à petit je me sentais revenir à la vie, la flamme de mon cœur se ravivait, j’avais des sensations ! Mes bras, mes jambes, mon ventre, mon torse, mes mains, mes pieds, ma tête, je ressentais tout mon corps, enfin, enfin... Je parvenais à entrouvrir mes paupières, je reniflais même une vive odeur très agréable, un parfum de femme me semblait-il. Oui une femme me tenait la main, je la percevais maintenant, elle me relâcha et cria allègrement que je me réveillais. Un gémissement étrange sortit du plus profond de moi-même, je revenais d’un combat qu’on ne mène pas deux fois sans y rester, mon corps s’était imprégné de blessures de guerres incommensurables, je garderai sans doute ces cicatrices jusqu’à mon dernier souffle de vie.


Et j’ouvris les yeux. Je voyais net, très net. À mes côtés se tenait une dame dont je ne soupçonnais pas l’existence, je ne l’avais jamais vue auparavant, ou alors ma mémoire en avait pris un coup.


- Bonjour
- Euh, aïe ma tête, mmh, bonjour...
- Tu as eu un traumatisme crânien important !
- Ah bon ?
- Oui tu es resté inconscient pendant 3 jours, mais ton état s’est amélioré :) .
- Euh, vous êtes qui ?
- Susie, c’est moi qui t’ai retrouvé sur la route, enfin, j’ai appelé les urgences !
- Oh, merci ... sur la route vous dites ?
- Oui, tu es tombé d’une camionnette, on t’a jeté je crois.
- Ils se sont débarrassés de moi, ils avaient prévu ça comme ça, j’aurais pu me faire écraser omg !
- Qui « ils » ?
- Euh, peu importe, dites, on est où ?
- Au CHU pourquoi ?
- Ah ouais, c’est où ça ?
- Ben en ville, à Lyon :)
- Que, QUOI ?
- Qu’y a t-il ?
- A LYON ? :ouch:
- C’est normal, tu t’attendais à un hôpital de campagne ?
- Mais OMFG, j’habite à Paris !
- Hein ? Tu es sûr que ça va ?
- Evidemment, je suis parisien !


O-M-G ! J’étais à Lyon, WTF ? À une éternité de la capitale, de mon chez moi ! Ils sont venus m’abandonner ici ? Pas possible qu’ils se soient faits chier à faire toute cette route... J’avais bien compris qu’ils voulaient éviter les soupçons et que pour cela ils devaient me relâcher mais là, j’étais estomaqué, j’étais ... à Lyon !


- Assommez-moi, j’ai besoin de me réveiller !
- Mais tu es très bien réveillé !


Je me touchais la tête, AÏE ! OMG, ça fait mal ! C’était donc ça mon traumatisme... Je scrutais mon corps dans la foulée, couvert de cicatrices, et je voyais mes abdos et même un peu de pectoraux, tout était caché par la graisse auparavant mais j’avais réellement maigri, seulement on voyait vraiment que j’avais souffert, comme un rescapé du Viêt-Nam ! Il me manquait encore le bras mécanique de Terminator et les yeux lasers, et on était dans un film de Science-Fiction pure. Mais non non, là je me trouvais au CHU de Lyon, tel un véritable vagabond, un nomade de première, un SDF confirmé. Je me sentais capable de marcher, cependant le médecin qui était rapidement venu me voir me conseilla de rester au moins 24h de plus, le temps de terminer de panser les blessures et de récupérer. J’acceptai sans broncher.


Assis confortablement sur mon lit, je passais donc des heures entières à réfléchir. Mais qu’allais-je faire ? La première idée qui me parvenu fût bien entendu de retourner à Paris, je n’avais visiblement pas perdu ma carte bleue, ils ne m’avaient pas volé ces cons, mon iPhone marchait même encore ! Mais j’avais paumé le chargeur, j’allais devoir en racheter un à la FNAC peut-être bien. Est-ce que j’avais des messages mh, je ne savais pas depuis combien de temps j’avais été enlevé mais à mon avis, ma boîte de réception va battre des records là. Donc je prendrai un billet de train pour la capitale et puis le tour sera joué, pas plus difficile que ça ! Les minutes défilaient, je me tapais mon cassoulet fait maison tout seul dans ma grande chambre complètement vide. Je n’avais aucune visite, sauf l’infirmière de temps à autre pour savoir si je ne manquais de rien. La télévision elle, était tout simplement en panne, mon seul ami : ma solitude. Rien à faire, je m’endormis donc sans trop tarder, une grosse journée m’attendait demain, une course folle en ville pour trouver la gare, un chargeur, acheter un billet, plus le temps du trajet, l’arrivée à Paris ... :peur: . Je n’aurai pas trop le temps de m’ennuyer, enfin si dans le train sans musique si je ne trouve pas de chargeur :-( .


Le lendemain matin...


- Bonjour David, comment vas-tu ce matin ?
- Bien merci et vous docteur ?
- La forme, es-tu prêt à partir dès aujourd’hui ?
- Oui il le faut, je ne connais personne à Lyon de toute façon, je vis à Paris normalement !
- Très bien, je vais demander à l’infirmière d’apporter toutes tes affaires, tu peux aller te doucher et te préparer.
- Merci.


Une bonne douche :bave: . Par contre le trajet jusqu’aux douches fût périlleux, un mec pissait le sang dans le couloir il était ouvert de l’arcade, un autre se tenait torse nu couvert de grosses verrues :malade: et dans la douche, à ma grande stupéfaction, alors que je franchissais la porte, un cadavre nu se tînt devant moi ! Une vieille octogénaire complètement dénudée sortait de la douche, sa graisse qui pendait généreusement ne me laissait même pas entrevoir l’horreur que devait être son appareil génital ni même son fessier abominable. Moi qui m’apprêtais à M+Z sous le jet d’eau, j’allais plutôt me retenir de dégueuler le cassoulet de la veille maintenant. Approximativement 15 minutes plus tard, après m’être rhabillé, avoir changé mes lentilles de contact, m’être ENFIN rasé, lavé les dents etc, je retournais dans ma chambre, mon gros sac se trouvait près du lit. Je signais un papier pour certifier de mon départ de l’hôpital, et hop à moi l’aventure lyonnaise !


Mes blessures multiples me faisaient encore mal mais le toubib m’avait refilé des antidouleurs, ça devrait me calmer un peu, du moins je l’espérais. Je ne connaissais ABSOLUMENT pas Lyon et on était mais alors en plein centre ville, aucun panneau n’indiquait une gare, chaud. Je décidais alors de demander ma destination à des passants, la plupart ne détournaient même pas le regard quand je les interpelais, de vrais robots :honte: . Mais une dame s’arrêta après deux minutes de galère :


- Bonjour madame euh, excusez moi de vous déranger mais je ne suis pas du tout d’ici et je cherche une gare !
- Bonjour, tu veux que je t’y emmène ?
- Euh bah, oui volontiers.


Une femme, la quarantaine, châtain, modestement vêtue, physiquement potable, voilà ce que j’avais à côté de moi dans la C4. Je lui racontais brièvement mon parcours de folie, et vînt un moment où elle me stoppa net dans mon récit :


- Mais attends, tu es passé aux infos dans la semaine je crois (COUCOU TF1 :hap: )
- C’est vrai ?
- Oui, il s’agissait d’un avis de disparition, même qu’ils ont montré la photo de plusieurs suspects !
- Ah ok chaud, ça fait longtemps ?
- Je dirais, 5-6 jours ! Ils t’ont torturé ?
- C’est le moins qu’on puisse dire ... et après ils m’ont amené ici, ils ont fait Paris-Lyon pour se débarrasser de moi sur une route je crois.
- Insensé, quelle bande de monstres !
- Oui ...


Nous arrivâmes à la gare après 15 petites minutes de trajet, elle insista pour descendre avec moi et m’accompagner pour que j’achète mon billet.


- C’est très aimable à vous madame mais ...
- Bah il ne faudrait pas que tu te perdes quand même, c’est très grand ici !
- Ok ok.


J’achetai mon billet, et elle repartit travailler en me souhaitant bon retour. « Il y a encore des gens qui ont du cœur » me disais-je. Bref, je n’avais pas déjeuné ce matin, je pris donc un bon sandwich très consistant jambon-beurre-fromage, quelques paquets de bonbons et de cochonneries très caloriques pour tenir le trajet. Me voilà paré, je n’avais plus qu’à attendre un bon quart d’heure avant le départ du train. Sur le quai, tout le monde était pressé, les visages dégageaient une impression bien pâle, je me fondais sans doute parmi des gens qui vivent au rythme du « métro-boulot-dodo », la France des travailleurs.


Une fois installé dans le train, seul dans un coin à l’abri de tous regards indiscrets, je mangeai gaiement mon sandwich, je crois que j’ai eu une érection tellement j’avais besoin d’être rassasié ! Après ce repas bien mérité, un bon rot, je voulus écouter de la musique mais, OMG, j’ai oublié le chargeur FFFUUUUUUUU. Alors dans un ennui profond, bercé par Chérie FM, je m’endormis...


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