Incarnation
Par : Sheyne
Genre : Science-Fiction , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 10
Publié le 30/11/15 à 00:43:34 par Sheyne
«Alors c'est vrai, cette rumeur...»
Abasourdi, le capitaine recula jusqu'au mur derrière lui. Soulagé, il y trouva un siège duquel il ne se leva plus avant longtemps. Tout en s'asseyant, il poursuivait dans un souffle. :
«Il se dit que le Roi serait devenu fou. Il y a deux jours, il aurait totalement changé d'attitude, oublié le nom de ses propres officiers... Pire, il se serait mis à signer des décrets en pagaille et semblait décidé à mener le royaume dans une nouvelle aire de changement.
— Quel genre de décret ?»
Le temps d'une méditation, l'autre secoua la tête, peinant à y croire. Et pourtant tous les signes étaient devant lui. Alors, considérant le véritable seigneur dans la pièce, Yves annonça d'une voix faible ce qu'il avait à l'esprit :
«L'interdiction de tuer, notamment, quelle que soit l'origine sociale. Il veut transformer le royaume en un havre de repos, mais il ne va pas jusqu'à prôner l'égalité. J'ai entendu dire qu'il projetterait même de faire monter de palier en fonction du comportement, de redistribuer les richesses... Comme si par son attitude combative un pauvre méritait une meilleure vie qu'un riche paresseux. Aucune surprise si des complots naissent déjà parmi les nobles... Une telle vision des choses ne s'était encore jamais vu et ils craignent pour leurs privilèges.
— Une aberration ! La jeune femme explosa. Il faut stopper ce fou !
— C'est certain qu'il s'attire la haine de tous... En tous cas, il commence à s'entourer d'inconnus. On dit que ce sont des gens intelligents, alors même si l'on pourrait penser qu'il se fera destituer, rien est moins sûr.»
Le seigneur déchu fit quelques pas pour se poster à l'une des fenêtres. Au loin, il vit le grand escalier. Et s'il perdait son regard en hauteur, il pouvait à peine discerner la fin du septième palier. S'étendant au-dessus et derrière lui, le reste de l'arbre était bien trop élevé pour être aperçu sans se pencher.
Pour le moment, tout se passait bien. L'autre avait admis sa véritable identité, c'était un coup de chance et le commencement d'un nouveau combat. Le but, à présent, était de se créer un large réseau et se rallier à ses anciens généraux. Apeurés par l'attitude du Philosophe, ils l'accepteraient tout comme le capitaine l'avait accepté.
«Maintenant... La jeune femme parla de manière solennelle. Il faut me mettre en contact avec les généraux ayant eu vent de ces rumeurs. Yves Menalt, ceci est un arrêté officiel. Dès aujourd'hui, je fais de vous mon général en chef. Contactez vos hommes et dites-leur de nous accompagner jusqu'au sixième niveau. Nous partons cette nuit. Là bas, en petit comité nous augmenterons nos forces en grimpant chaque niveau, et ce jusqu'au palais. Je vous le demande, que pourra bien faire l'usurpateur, lorsqu'une armée de dix mille hommes en colère sonnera à sa porte et que ses propres aides de camps nous ouvriront afin de le destituer ? Que vaudront alors toutes ses idées hérétiques sur la nature et la valeur humaine ?
— Rien... Assurément, il ne pourra rien faire.»
Satisfaite de la réponse, la jeune femme inspira un grand coup, soulevant sa poitrine délicieusement féminine. Le capitaine n'en croyait toujours pas, timide il demanda des explications :
«Au fait... Monseigneur... Comment vous êtes-vous retrouvé dans un corps pareil ?
— L'usurpateur maîtrise une magie impie.»
Serrant des dents, le roi garda la réalité cachée et modifia ses propos à sa guise. Il désirait conserver le secret de la relique pour en tirer parti plus tard :
«Il a le pouvoir d'échanger deux corps selon sa volonté... M'attaquant avec l'apparence d'une femme, il m'a volé la mienne. Puis, jugeant selon ses idéaux qu'il était mauvais de tuer, m'a lâchement abandonné aux plus bas étages.
— Ainsi, acheva l'hôte, vous vous feriez tuer de vous-même à cause de votre comportement et il ne se serait pas blâmé. Cet homme tordu voulait se débarrasser définitivement de vous sans sacrifier ses idées. C'est ce qui vous a sauvé.
— C'est ce qui causera sa perte. Cet homme est un psychopathe persuadé de faire le bien.»
Tous deux marquèrent une pause, après quoi le capitaine se leva enfin de son siège pour s'agenouiller. Stoïque, il évita le regard du seigneur en clamant :
«Moi, Yves Menalt, ancien capitaine de la garde du cinquième niveau accepte l'évidence. Vous étiez l'unique seigneur de ses terres. J'accepte cela et jure avoir toujours considéré celui-ci en tant qu'unique maître. Ainsi, j'irai avec vous jusqu'aux plus hauts sommets. Mon aide inconditionnelle appartient au roi aujourd'hui et à jamais, tout comme elle lui appartenait il y a vingt ans de cela. Donnez-moi vos ordres.
— Allez me chercher des vêtements décents, général.
— Vous entendez des habits d'hommes ? Ils seront tous trop grands. Est-ce que cela ne risquerait pas de vous nuire à votre image, monseigneur ? Après tout, l'âme n'a pas de sexe.»
Celui-ci enragea. Tapant du pied, sa voix fluette porta loin :
«Et quand bien même ?! Je ne vais pas me balader en robe, je suis l'unique seigneur de ses terres ! Né dans un corps d'homme, je resterai un homme. Dépêchez-vous !»
Bien que ce soit une femme qui prononce ces paroles, cela n'eut rien de drôle. L'hôte s'inclina avant de franchir le seuil de la porte, décidé à ramener de sa garde-robe ses plus beaux atours. Alors, le seigneur porta encore son regard vers les cieux. Désormais rubescent ils laissaient imaginer la possibilité de rentrer chez lui. Le palais l'attendait, ce ne serait l'affaire que de quelques jours et il se voyait déjà à nouveau régner. Rien ne pourrait l'empêcher de reprendre son trône, le Philosophe avait été bien trop impatient de changer le royaume. Sa hâte lui avait attiré le courroux de ses suivants et c'est ce qui allait lui permettre de le renverser.
Mais bien que l'aventure soit loin d'être finie, la seule pensée d'un retour imminent à son ancienne existence le rendit nostalgique et le plongea dans une sombre mélancolie. Combien d'années était-il demeuré à la tête de ce monde ? Peut-être trente ou quarante. Son esprit connaissait le nombre exact, mais ne voulait pas le donner, cela faisait toute une vie, bien trop de temps. En regardant en arrière tout était passé à une vitesse incroyable et il n'avait rien accompli d'assez grand pour marquer l'histoire.
Enfin... Marquer son époque il s'en moquait bien au fond. Ce qui l'embêtait c'était de n'avoir pas pu savourer chaque instant. Pourtant, il avait vécu ses jours dans le plaisir total, enchainant les maîtresses, les bains et les drogues. Mais quelque chose au fond de lui soufflait qu'il n'en avait pas assez profité, comme si savoir qu'il ne perdrait jamais rien l'empêchait de goûter chaque seconde.
En comparaison avec ces trente-deux années de règne, ces deux jours vécus dans la boue avaient semblé interminables. Jamais il n'avait ressenti tant de frissons, d'horreur et parfois même de joie. Il pourrait décrire chaque émotion, se remémorer chaque scène sans s'en lasser jamais, il vivait vraiment... Mais aujourd'hui qu'il récupérait son confort, c'était comme une nouvelle mort et le présent s'écoulait sans qu'il ne le sente passer.
Perdu dans la contemplation de son existence vide de sens, il ne vit pas non plus son récent général regagner la pièce. Ce qu'il constata en revanche, c'est la déflagration sonore qui déchira l'espace d'un éclat de lumière. Un coup de feu inouï, qui sembla consumer la réalité pourtant jusqu'ici tranquille de l'instant. Alors, tétanisée, la jeune femme se retourna lentement pour faire face à l'homme.
Armée d'un révolver, le bras tendu dans l'encadrement de la porte, sa figure sèche était indiscernable. Le canon, encore fumant, sonnait comme une fatalité et elle ne réalisa que trop tard la douleur fulgurante qui lacérait sa poitrine. Ses yeux écarquillés par la vision mirent un moment à accepter, le temps que ses jambes ne la portent plus. Son général l'avait trahie, elle se sentait partir, un trou rouge au côté droit. Et alors qu'elle était sur sa fin, ses pensées divaguèrent. Et si elle ne revenait pas à la vie... Y resterait-elle ? Est-ce que toute son histoire allait se finir si lamentablement ? Elle avait affreusement peur et se savoir mourir lui redonnait un soupçon d'énergie. Loin du confort passé, le temps s'égraina à nouveau et elle rassembla ses forces pour crier :
«Pourquoi, vous avez juré !
— J'ai juré de servir les intérêts du roi. Vous ne l'êtes plus. Ses intérêts actuels sont de vous voir mort et enterré. Je n'ai que faire de vos promesses, le mois prochain notre bon roi m'augmentera pour mon geste d'aujourd'hui. Vous êtes une âme en peine à qui j'accorde le repos, selon la volonté du seigneur unique. Ça... et pour le sort de mon épouse.»
Le corps en pleure, l'esprit en ébullition, la victime à l'agonie plongea ses doigts dans son sac à main. Le capitaine était distrait. Aussi choqué de son geste qu'elle, il la regardait se débattre au sol sans comprendre. Pourquoi se donnait-elle tant de mal, pourquoi ne mourrait-elle pas simplement ? Lorsqu'il vit l'éclat métallique du second pistolet, il était trop tard. Une vague de terreur le submergea pendant qu'elle hurla, furieuse.
«Le seul roi, c'est moi !»
Ce fut son dernier souffle. Son coeur ne battait déjà plus depuis quelques secondes. Alors, dans un ultime mouvement, ses doigts frottèrent la gâchette et l'arme dans ses mains sembla exploser d'un terrible bruit d'engrenage, scellant son destin.
Abasourdi, le capitaine recula jusqu'au mur derrière lui. Soulagé, il y trouva un siège duquel il ne se leva plus avant longtemps. Tout en s'asseyant, il poursuivait dans un souffle. :
«Il se dit que le Roi serait devenu fou. Il y a deux jours, il aurait totalement changé d'attitude, oublié le nom de ses propres officiers... Pire, il se serait mis à signer des décrets en pagaille et semblait décidé à mener le royaume dans une nouvelle aire de changement.
— Quel genre de décret ?»
Le temps d'une méditation, l'autre secoua la tête, peinant à y croire. Et pourtant tous les signes étaient devant lui. Alors, considérant le véritable seigneur dans la pièce, Yves annonça d'une voix faible ce qu'il avait à l'esprit :
«L'interdiction de tuer, notamment, quelle que soit l'origine sociale. Il veut transformer le royaume en un havre de repos, mais il ne va pas jusqu'à prôner l'égalité. J'ai entendu dire qu'il projetterait même de faire monter de palier en fonction du comportement, de redistribuer les richesses... Comme si par son attitude combative un pauvre méritait une meilleure vie qu'un riche paresseux. Aucune surprise si des complots naissent déjà parmi les nobles... Une telle vision des choses ne s'était encore jamais vu et ils craignent pour leurs privilèges.
— Une aberration ! La jeune femme explosa. Il faut stopper ce fou !
— C'est certain qu'il s'attire la haine de tous... En tous cas, il commence à s'entourer d'inconnus. On dit que ce sont des gens intelligents, alors même si l'on pourrait penser qu'il se fera destituer, rien est moins sûr.»
Le seigneur déchu fit quelques pas pour se poster à l'une des fenêtres. Au loin, il vit le grand escalier. Et s'il perdait son regard en hauteur, il pouvait à peine discerner la fin du septième palier. S'étendant au-dessus et derrière lui, le reste de l'arbre était bien trop élevé pour être aperçu sans se pencher.
Pour le moment, tout se passait bien. L'autre avait admis sa véritable identité, c'était un coup de chance et le commencement d'un nouveau combat. Le but, à présent, était de se créer un large réseau et se rallier à ses anciens généraux. Apeurés par l'attitude du Philosophe, ils l'accepteraient tout comme le capitaine l'avait accepté.
«Maintenant... La jeune femme parla de manière solennelle. Il faut me mettre en contact avec les généraux ayant eu vent de ces rumeurs. Yves Menalt, ceci est un arrêté officiel. Dès aujourd'hui, je fais de vous mon général en chef. Contactez vos hommes et dites-leur de nous accompagner jusqu'au sixième niveau. Nous partons cette nuit. Là bas, en petit comité nous augmenterons nos forces en grimpant chaque niveau, et ce jusqu'au palais. Je vous le demande, que pourra bien faire l'usurpateur, lorsqu'une armée de dix mille hommes en colère sonnera à sa porte et que ses propres aides de camps nous ouvriront afin de le destituer ? Que vaudront alors toutes ses idées hérétiques sur la nature et la valeur humaine ?
— Rien... Assurément, il ne pourra rien faire.»
Satisfaite de la réponse, la jeune femme inspira un grand coup, soulevant sa poitrine délicieusement féminine. Le capitaine n'en croyait toujours pas, timide il demanda des explications :
«Au fait... Monseigneur... Comment vous êtes-vous retrouvé dans un corps pareil ?
— L'usurpateur maîtrise une magie impie.»
Serrant des dents, le roi garda la réalité cachée et modifia ses propos à sa guise. Il désirait conserver le secret de la relique pour en tirer parti plus tard :
«Il a le pouvoir d'échanger deux corps selon sa volonté... M'attaquant avec l'apparence d'une femme, il m'a volé la mienne. Puis, jugeant selon ses idéaux qu'il était mauvais de tuer, m'a lâchement abandonné aux plus bas étages.
— Ainsi, acheva l'hôte, vous vous feriez tuer de vous-même à cause de votre comportement et il ne se serait pas blâmé. Cet homme tordu voulait se débarrasser définitivement de vous sans sacrifier ses idées. C'est ce qui vous a sauvé.
— C'est ce qui causera sa perte. Cet homme est un psychopathe persuadé de faire le bien.»
Tous deux marquèrent une pause, après quoi le capitaine se leva enfin de son siège pour s'agenouiller. Stoïque, il évita le regard du seigneur en clamant :
«Moi, Yves Menalt, ancien capitaine de la garde du cinquième niveau accepte l'évidence. Vous étiez l'unique seigneur de ses terres. J'accepte cela et jure avoir toujours considéré celui-ci en tant qu'unique maître. Ainsi, j'irai avec vous jusqu'aux plus hauts sommets. Mon aide inconditionnelle appartient au roi aujourd'hui et à jamais, tout comme elle lui appartenait il y a vingt ans de cela. Donnez-moi vos ordres.
— Allez me chercher des vêtements décents, général.
— Vous entendez des habits d'hommes ? Ils seront tous trop grands. Est-ce que cela ne risquerait pas de vous nuire à votre image, monseigneur ? Après tout, l'âme n'a pas de sexe.»
Celui-ci enragea. Tapant du pied, sa voix fluette porta loin :
«Et quand bien même ?! Je ne vais pas me balader en robe, je suis l'unique seigneur de ses terres ! Né dans un corps d'homme, je resterai un homme. Dépêchez-vous !»
Bien que ce soit une femme qui prononce ces paroles, cela n'eut rien de drôle. L'hôte s'inclina avant de franchir le seuil de la porte, décidé à ramener de sa garde-robe ses plus beaux atours. Alors, le seigneur porta encore son regard vers les cieux. Désormais rubescent ils laissaient imaginer la possibilité de rentrer chez lui. Le palais l'attendait, ce ne serait l'affaire que de quelques jours et il se voyait déjà à nouveau régner. Rien ne pourrait l'empêcher de reprendre son trône, le Philosophe avait été bien trop impatient de changer le royaume. Sa hâte lui avait attiré le courroux de ses suivants et c'est ce qui allait lui permettre de le renverser.
Mais bien que l'aventure soit loin d'être finie, la seule pensée d'un retour imminent à son ancienne existence le rendit nostalgique et le plongea dans une sombre mélancolie. Combien d'années était-il demeuré à la tête de ce monde ? Peut-être trente ou quarante. Son esprit connaissait le nombre exact, mais ne voulait pas le donner, cela faisait toute une vie, bien trop de temps. En regardant en arrière tout était passé à une vitesse incroyable et il n'avait rien accompli d'assez grand pour marquer l'histoire.
Enfin... Marquer son époque il s'en moquait bien au fond. Ce qui l'embêtait c'était de n'avoir pas pu savourer chaque instant. Pourtant, il avait vécu ses jours dans le plaisir total, enchainant les maîtresses, les bains et les drogues. Mais quelque chose au fond de lui soufflait qu'il n'en avait pas assez profité, comme si savoir qu'il ne perdrait jamais rien l'empêchait de goûter chaque seconde.
En comparaison avec ces trente-deux années de règne, ces deux jours vécus dans la boue avaient semblé interminables. Jamais il n'avait ressenti tant de frissons, d'horreur et parfois même de joie. Il pourrait décrire chaque émotion, se remémorer chaque scène sans s'en lasser jamais, il vivait vraiment... Mais aujourd'hui qu'il récupérait son confort, c'était comme une nouvelle mort et le présent s'écoulait sans qu'il ne le sente passer.
Perdu dans la contemplation de son existence vide de sens, il ne vit pas non plus son récent général regagner la pièce. Ce qu'il constata en revanche, c'est la déflagration sonore qui déchira l'espace d'un éclat de lumière. Un coup de feu inouï, qui sembla consumer la réalité pourtant jusqu'ici tranquille de l'instant. Alors, tétanisée, la jeune femme se retourna lentement pour faire face à l'homme.
Armée d'un révolver, le bras tendu dans l'encadrement de la porte, sa figure sèche était indiscernable. Le canon, encore fumant, sonnait comme une fatalité et elle ne réalisa que trop tard la douleur fulgurante qui lacérait sa poitrine. Ses yeux écarquillés par la vision mirent un moment à accepter, le temps que ses jambes ne la portent plus. Son général l'avait trahie, elle se sentait partir, un trou rouge au côté droit. Et alors qu'elle était sur sa fin, ses pensées divaguèrent. Et si elle ne revenait pas à la vie... Y resterait-elle ? Est-ce que toute son histoire allait se finir si lamentablement ? Elle avait affreusement peur et se savoir mourir lui redonnait un soupçon d'énergie. Loin du confort passé, le temps s'égraina à nouveau et elle rassembla ses forces pour crier :
«Pourquoi, vous avez juré !
— J'ai juré de servir les intérêts du roi. Vous ne l'êtes plus. Ses intérêts actuels sont de vous voir mort et enterré. Je n'ai que faire de vos promesses, le mois prochain notre bon roi m'augmentera pour mon geste d'aujourd'hui. Vous êtes une âme en peine à qui j'accorde le repos, selon la volonté du seigneur unique. Ça... et pour le sort de mon épouse.»
Le corps en pleure, l'esprit en ébullition, la victime à l'agonie plongea ses doigts dans son sac à main. Le capitaine était distrait. Aussi choqué de son geste qu'elle, il la regardait se débattre au sol sans comprendre. Pourquoi se donnait-elle tant de mal, pourquoi ne mourrait-elle pas simplement ? Lorsqu'il vit l'éclat métallique du second pistolet, il était trop tard. Une vague de terreur le submergea pendant qu'elle hurla, furieuse.
«Le seul roi, c'est moi !»
Ce fut son dernier souffle. Son coeur ne battait déjà plus depuis quelques secondes. Alors, dans un ultime mouvement, ses doigts frottèrent la gâchette et l'arme dans ses mains sembla exploser d'un terrible bruit d'engrenage, scellant son destin.
30/11/15 à 11:31:06
Oh putain, c'est excellent !
Suite suite suite !
30/11/15 à 05:26:58
Il y en avait une où il se faisait sequestrer dans une cave, et n'annonçait même pas qu'il était le roi, au final il se suicidait.
Une autre où le capitaine l'embarquait avec lui jusqu'au palais. Finalement il l'emmenait sur la place publique pour l'executer à la place devant la foule.
Dans tous les cas il mourrait avant d'atteindre son but.
Mais ça va lui confirmer plein de chose et le détraquer pas mal d'avoir raté sans trop comprendre où il a foiré.
30/11/15 à 02:58:03
Excellent chapitre ! C'est très inspiré, à la fois drôle et surprenant.
Tu as probablement choisi la meilleure de tes possibilités de scénario, mais du coup je me demande quelles étaient les autres.
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