<h1>Noelfic</h1>

Projet Source Rouge


Par : picsou_riche

Genre : Action , Science-Fiction

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 9

« Je suis ta nature »

Publié le 23/09/14 à 00:16:51 par picsou_riche

Je m’étais réveillée à l’infirmerie. Amy, l’un de nos infirmières, une femme âgée de 24 ans plutôt jolie avec ses longs cheveux blonds cendrés qui lui tombent sur le bas du dos et son visage harmonieux dont les yeux marron clairs et les lèvres ressortent parfaitement de son teint pâle. Elle est aussi très gentille, douce et plutôt charismatique.

- Oh salut Alice, fit-elle en me voyant réveillée.
- Amy ? Il y avait longtemps. Tu vas bien ? Ma voix était morne.
- Moi oui. Mais toi, ça n’a pas l’air d’aller fort… Néanmoins tu devrais être mieux maintenant, il y avait une pointe d’amitié dans la façon qu’elle avait de me parler.
- Tu ne m’en veux pas, toi ? Tu es contente de me voir.
- T’en vouloir ? Tu es une amie ! Elle me sourit.
- Ash’, Jodie, Justine et Max’ étaient mes amis pourtant.
- Elles sont déçues de toi. Et Maxence, il t’aimait. Il me l’a dit un soir.
- Quoi ?! Maxence, m’aimer ? Moi ?

Ashlea entre au même moment, elle lançât un regard froid à Amy. Elles n’avaient pas l’air d’être de relation amicale. Ashlea prit Amy par le bras pour la sortir de l’infirmerie. Elles me laissèrent seule quelques minutes. Finalement la porte s’ouvrit à nouveau et Jodie entra avec un couteau à la main. Elle s’avançât vers moi, pris ma main en la tournant paume vers le plafond pour me tailler à ce niveau. Le sang inonda alors le creux de ma main. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait et qu’est-ce que ça voulait dire. Elle sourit puis sortie sans me dire quoi que ce soit. Maxence et un autre mort-vivant entrèrent aussitôt pour me faire sortir à mon tour. Quelques instants après je me retrouvais dehors, devant l’hôpital. Tous les autres étaient rassemblés ici. Ashlea sortit du groupe et l’on me mit à genoux devant elle.

- Alice. Tu as trahie nos règles concernant les meurtres en tuant de nombreux vivants. Et par ta faute l’honneur des mort-vivants de l’hôpital comme étant pacifiques a été bafoué. Tu connais les règles puisque ce sont les tiennes, et tu connais la sentence à ceux qui brisent notre ligne de conduite.

En effet, la sentence à ceux qui tués des vivants était la décapitation, celle que j’avais moi-même établie. Mais à ces mots il se passa quelque chose, je sentie une puissance monter en moi. Je fermais les yeux, en les ré-ouvrant je pouvais voir les autres effrayés en me voyant. Je ne comprenais pas pourquoi.

- Ton visage Alice… Dit visiblement choquée Ashlea. Qu’est-ce que c’est ?
- Quoi, qu’est-ce qu’il a mon visage ?
- Il est affreux ! Tu as le sang qui coule de tes yeux et qui inonde tes joues… Et tes yeux sont injectés de sang, c’est pire que d’habitude. Et puis ta bouche, elle saigne aussi.

Je mis mes mains sur mon visage. Sous mes yeux, sur mes lèvres. En les regardant, elles étaient effectivement rouge sang. Un sifflement aigu vrilla dans ma tête et je perdis connaissance.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Ma voix était fantomatique.
- Tu as libéré la véritable Alice, dit une voix lointaine.

Tout était noir, face à moi se tenait une jeune fille au corps nu décharné et brisé : un cadavre. Elle avait mon visage, avec un brin de folie et de méchanceté dans ses yeux qui pétillaient d’un doux sadisme. Il s’agissait de ma part obscure… De mon virus.

- Tu as libéré ta véritable nature Alice. Tu n’as jamais été faite pour être la gentille fille que tu penses être. Tu es une arme et tu en es consciente. Tu ne peux pas t’échapper de ta nature, tu es moi Alice.
- Jamais ! Hurlais-je.


Je venais de me rendre compte que j’avais hurlé devant les autres. Ce que je venais de voir n’avait en réalité duré qu’une seconde et je n’avais pas perdu connaissance. Ashlea vint vers moi.

- Alice ?
- Je n’ai jamais voulu tuer, sanglotais-je. Je suis une arme, c’est un virus qui veut me faire devenir cette arme, elle est dans mon inconscient mais elle est là. Elle me gagne petit à petit. Aidez-moi s’il vous plaît ! Aidez-moi à rester quelqu’un de bien…

Ils me regardaient. Ils devaient penser que j’étais complètement folle, et ils n’avaient sans doute pas tort. Mais aucun d’eux ne bougea. Une voix intérieure me répétait « Ta véritable nature Alice, libère-là ! ». Je me refusais de l’écouter, et ma tête me faisait affreusement mal. Mais si personne ne venait m’aider, j’allais sombrer dans cette folie, dans cette véritable nature que je crains tant. J’étais à genoux, mais sur la tête, larmes aux yeux. Je commençais à y voir flou, puis je voyais ma nature dans son corps nu et détruit s’avancer peu à peu vers moi. Le goût de sang dans ma bouche me dégoutait. J’allais partir, perdre la raison et laisser ma nature prendre possession de moi quand j’entendis la voix d’Amy.

- Putain, aidez-là ! Elle va devenir folle ! Si elle perd le contrôle Alice va devenir une machine à tuer, et elle ne retrouvera jamais son contrôle. Elle sera consciente et prendra un véritable plaisir à tuer. Alors aidez-là à rester ce qu’elle est.
Les autres hésitèrent encore avant de répondre aux supplications d’Amy. Mais ils finirent tout de même par me venir en aide. Je fermais mes yeux.

Je m’étais réveillée en sursaut. J’étais dans ma chambre toujours aussi triste. Je me levais pour sortir, dans le couloir il n’y avait personne. Je longeais le mur avec ma main en me dirigeant vers l’escalier. Alors que je descendais doucement les marches une à une Amy me prit par l’épaule en me tirant vers un placard à balais et ferma la porte derrière elle.

- Qu’est-ce qui est arrivé tout à l’heure ?
- Je me suis retrouvé dans un endroit de mon cerveau… Je ne sais pas. C’était tout noir, et il y avait mon virus qui me parlait…
- Ton virus ?
- Oui ! Mais… Il était personnalisé tu vois ? Il avait une forme humaine pour être quelque chose de descriptible, et il me ressemblait. C’était moi, mais en version du Mal.
- Tu as donc inconsciemment donné forme humaine à ton virus. Qu’est-ce qu’elle voulait ?
- Prendre mon contrôle. Je ne devrais pas être en mesure d’avoir encore la notion de la pitié, de la tendresse. Tu sais une arme à feu, c’est juste un objet fabriqué de toute pièce qui tir des projectiles, et cette arme à feu peut tuer, mais elle n’en a pas conscience puisque c’est un objet. Et moi, je suis censé être comme ça : un objet manipulé par autrui dont la seule utilité est de tuer, sans que j’en aie conscience ou que j’en ai un sentiment de regret. Et c’est horrible de penser que je puisse perdre le contrôle et devenir une arme. J’ai tellement peur Amy, peur de moi, peur de vous faire du mal aussi. Merci… Pour m’avoir aidé.
- Tu es quelqu’un de bien Alice. Ça me rend toute chose de me dire que tu n’es pas humaine, et que tu es artificielle, elle s’arrêta deux secondes. Que tu as été faite pour être une arme. Toute de même c’est bizarre de choisir une fille de 17 ans pour une telle expérience.
- Une lubie de fanatiques de films d’horreur, la petite fille mort-vivante, sans doute, dis-je avec un peu d’humour.
- Peut-être ! Vient Ashlea veut te parler au fait.

Je baissais la tête. Ashlea… Je n’avais pas tellement envie de la voir. Mais il le fallait alors je suivis Amy pour me trouver en face à face avec mon ancienne amie dans le bureau de la Direction encore une fois. Cette fois il n’y avait qu’elle, et Amy sortit de la pièce en me disant qu’elle m’attendrait devant la porte. Je la remerciais.

Ashlea se leva du fauteuil de derrière le bureau pour s’avancer vers moi. Elle me prit la main. A son contact j’eu un petit frisson. Je devais vraiment avoir des sentiments plus fort que je ne le pensais pour elle, des sentiments incontrôlables, car je me sentais pas très bien dans cette situation, je sentais en même temps une excitation monter en moi.

- Alice, dit-elle d’une voix douce. Je suis désolée. Ça ne doit pas être facile pour toi non plus. Je veux dire que j’ai lu ton dossier, je sais tout, je comprends mieux. Mais si je me suis tellement énervée sur toi, ce n’est pas parce que tu as juste trahie notre ligne de conduite vis-à-vis des vivants, ni parce que tu es mon amie… J’ai été déçue de toi… Mais c’est parce que je t’aime ! Alice, je sais que ça peut te paraître bizarre, mais je t’aime… D’amour…

Ashlea se coupa quelques temps, un blanc s’installa parce que je ne savais pas quoi lui répondre. Elle cherchait à finir sa phrase sans en trouver les mots pendant un instant avant d’y arriver.

- Oui, je t’aime d’amour. Oui je suis lesbienne, et je t’aime depuis les premiers instants où j’ai été avec toi, quand on était seule dans cet hôpital. Voilà, ça fait tellement longtemps, tellement d’années que j’ai ce sentiment sur le cœur, je n’ai jamais osé te le dire. J’avais peur que ce ne soit pas réciproque. Mais merde, je t’aime parce que ouai t‘es une fille bien… Et je t’admire. Et maintenant que je connais tout sur toi, je ne peux même pas t’en vouloir… Merci d’être encore là, d’être encore toi… S’il te plaît, reste la personne que tu es, ne laisse pas le virus reprendre le dessus sur toi. Je ne veux pas te reperdre. Tu m’as manqué tout ce temps où tu n’étais pas là parce que le virus avait le dessus… Je t’aime Alice.

Autant vous dire que cette déclaration eu l’effet d’une bombe à retardement. Si mon cœur pouvait battre, je pourrais le ressentir. Mais je pouvais tout de même sentir cette crampe d’estomac agréable ou non qui nous surprend quand on ressent une forte émotion. Néanmoins, il était triste d’en être passé par-là pour qu’elle m’avoue enfin ses sentiments.

Je pense qu’à partir de ce jour-là tout avait changé pour moi comme pour elle. Nous passions déjà plus de temps ensemble qu’auparavant. Et nos rapports s’étaient améliorés, avec Ashlea mais aussi avec les autres mort-vivants qui m’en voulaient avant. Un ne pouvait pas me supporter, il s’agissait de Guillaume. Je comprenais bien évidemment pourquoi, parce que j’avais tué sa famille.

Un mois de calme, sans problème où je suis restée avec Ashlea et mes amis. Un mois où j’étais un peu plus heureux, où le virus n’avait pas de prise sur moi. J’étais normale, ça faisait du bien d’être gentille et non pas une psychopathe en désir de sang.
Il ne s’est rien passée de notable pendant ce mois-là. Pas de conflit entre les vivants et les morts. Pas de problèmes venant de chez nous non plus, nous restions dans l’hôpital ou chassions les mort-vivants que j’appelle sauvages. C’est-à-dire ceux qui sont psychopathes de nature, et qui, contrairement aux mort-vivant normaux qui sont sous la folie temporairement, tuent sans aucune pitié.

Pendant ce mois, Ashlea et moi étudions plutôt mes déclarations vis-à-vis de mon expérience vécue pendant ma période de folie et ce que j’avais appris sur le virus. J’étais contente qu’elle ne m’en voulait plus, mais surtout qu’elle s’intéressait à moi et mon bien-être. Je pouvais voir sa peur que je perdre encore le contrôle, elle redoutait plus que tout de me perdre une nouvelle fois, surtout que maintenant nous étions ensemble toute les deux. Perdre sa copine parce que le virus prend le pas sur son cerveau, elle ne préférait pas y penser. Et personnellement, moi non plus. J’espère ne plus jamais perdre le contrôle… Mais c’est impossible. Parce que je suis vouée à le perdre. C’est cette fille que j’ai vois dans mes nuits et dans mes rêves, que j’entends aussi, qui me répète « Je suis ta nature ». Cette fille qui est mon virus, et même mon subconscient, mon moi en somme me répétait qu’elle finirait par gagner contre moi. Je ne voulais pas de ça.

La seule façon de me débarrasser de mes cauchemars était sans doute de me tuer. Je ne cacherais pas qu’Ashlea n’était pas tellement d’accord pour ce fait, estimant qu’il y avait un autre moyen. J’eu beau lui dire que non, que c’était ma nature d’être mauvaise elle ne voulait rien y croire. Alors plutôt que de chercher de nous-même en vain une solution à mon triste problème j’eu l’idée de retourner voir mon créateur, le Docteur Xicluna. Il avait peut-être la solution, lui.
Ashlea se mit de mon côté et partit avec moi dans la soirée en route vers la ville. Je n’avais pas prévenu mes autres amis de mon départ avec elle, ni de notre relation entre Ashlea et moi.

Commentaires

Vous devez être connecté pour poster un commentaire