Projet Source Rouge
Par : picsou_riche
Genre : Action , Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 8
Mes larmes coulent en vain...
Publié le 07/09/14 à 04:03:52 par picsou_riche
Jour d’automne. La forêt est jaune. Je suis en ville en plein après-midi couvert, le vent gèle les passants. Je ne me cache plus, le visage à découvert, mes blessures bien visibles. Je m’affirme comme mort-vivant.
Je me dirige vers cette maison au bout de la rue, déterminée. C’est une petite maison beige, il y a fenêtre qui donne sur la salle à manger. Je m’approche et regarde à travers la vitre discrètement. Et je les vois, ces gens autour de la table à partager un repas convivial en famille, ils sourient et sont joyeux. Mais ça n’allait pas durer… Non, parce que j’étais là. Je pouvais sentir la jalousie me poignarder, mon estomac se nouer d’envie, d’un désir inconnu. Jamais je n’avais ressenti autant d’émotions douloureuses et haineuses en même temps. Une émotion qui a fait de moi ce qui m’a détruit pendant un temps… Pendant longtemps. Car à partir de ce jour, j’ai tant perdu que nul regret ne vaut la peine d’être mentionné, qu’il faudrait simplement effacer cette période de ma mémoire. Et pourtant, aussi fort que je le voudrais, tout ça m’est impossible. Et même mourir pour sauver le monde ne pourrait me pardonner. Mes erreurs sont commises, elles resteront gravées dans le temps.
Ils étaient autour de cette table, joyeux comme toutes familles normales. Ils discutaient.
- Alors papa, quoi de beau ?
- Pas grand-chose ma puce. Ah si, vous avez-vu que les chefs de la milice ont été jugés et condamnés à perpétuité ?
- La milice démantelée, les chefs condamnés… Et le gouvernement qui ne fait rien… Mais pourquoi ils ne font rien merde, des gens meurent ! S’exclama un garçon au tempérament assez « j’en ai marre de l’injustice ».
- Qui va nous défendre d’eux maintenant ? Repris la fille, sans doute sa sœur.
- Je ne sais pas, dit son père, je ne sais pas Sara…
Je m’approchai de la porte d’entrée et sonne. J’entendis le père se lever et venir ouvrir. Quand il me vit, il resta sur place deux secondes avant de fermer la porte violemment et de donner des ordres à ses enfants et à sa femme.
- Y a un mort-vivant devant la porte… Vite, les enfants sortez dehors et allez prévenir la police. Chérie, accompagne-les.
- Non, coupât-elle, tu viens avec nous !
- Je… Merde ça vaut mieux que la mort. On va passer par derrière.
Je rentrais dans la cuisine où se trouvait une porte vitrée pour sortir dans le jardin.
- C’est trop tard. Personne ne peut vous protégez. Et maintenant, vous êtes morts.
Je pris un couteau qui était sur le plan de travail de la cuisine et le planta dans le ventre du père de famille trois fois de suite avant qu’il ne s’écroule par terre, mort. Je me tournais lentement vers les autres. Voilà qu’une chose me sauta à l’œil : il manquait quelqu’un. La fille, Sara, avait disparue.
Je tuai les deux autres, le fils et la mère avant de me mettre à sa recherche. Je n’avais pas eu de mal à la retrouver en écoutant sa respiration saccadée et trop forte pour qu’elle reste assez discrète. Elle s’était juste refugiée derrière le canapé. Je la pris par les cheveux et elle cria.
- Lâche-moi ! S’il te plaît, ne me fais pas de mal.
- …
- S’il te plaît… Je ne veux pas mourir.*
- Dommage.
Un sentiment de domination m’envahie quand une idée me vint, une chose dont je ne m’aurais jamais crue capable. J’attachais alors la fille sur une chaise. Elle ne cessait de gesticuler et de se débattre en vain. Je lui mis finalement une gifle pour qu’elle se taise.
- Tait-toi.
- Je t’en supplie… Pleurnichait-elle.
Je ne lui répondis pas. Je pris mon couteau pour lui planter dans la main droite. Elle cria et je salivais de sa douleur. La vue du sang couler de sa main alimentait ma folie. J’allais torturer cette fille pour assouvir mes pulsions sanguinaires. J’aimais ça. Après de longues minutes de tortures affreuses, douloureuses, monstrueuses je mis fin à son calvaire en l’égorgeant purement et simplement. Par la suite je me retirais simplement de la maison où avait eu lieu ce massacre avant de sortir dans la rue, couteau à la main, visage en sang, corps tremblants. Et me mis à tuer toutes les personnes qui avaient le malheur de croiser ma route. J’étais folle de joie à massacrer ces gens.
Je ne rentrais plus à l’hôpital, je m’amusais à tuer les gens que je croisais en ville ou dans la forêt. Tous les jours je faisais de nouvelles victimes et j’y prenais plaisir ! Mais finalement un jour je pris la décision de retourner voir mes amies à l’hôpital qui ne m’avaient pas vu depuis un bon moment. Mais quand je me retrouvais enfin à l’hôpital, une mauvaise nouvelle m’attendait. Ashlea, Jodie, Justine et Maxence étaient dehors, ils discutaient ensemble. Justine me vit et Ashlea se tourna vers moi, elle semblait en colère.
- Alice ! Criât-elle. Sa voix était menaçante. Qu’est-ce que tu as fait ? Tu es folle ? Putain.
- De quoi tu parles ? Dis-je naïvement en faisant semblant de ne pas comprendre.
- Ne nous prends pas pour des idiots, répondit-elle sèchement. Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu as tué ces gens ? Répond.
- Je… Je ne sais pas.
- T’es qu’une conne Alice, m’insulta Maxence en me toisant du regard. Jodie reprit.
- Je ne comprends pas. T’es pourtant une fille bien… Allez.
- Je ne le suis plus maintenant. De toute façon j’avais déjà tué Ash’…
- Alice, coupât Ashlea. J’ai lu le dossier sur toi. Tiens.
Je pris le dossier qu’elle tenait dans sa main. Ils s’en allèrent en me laissant seule. Je partis monter dans ma chambre pour lire tranquillement. Sur le chemin j’ai pu croiser d’anciens mort-vivants amis qui me regardaient avec froideur, et de nouveaux dont parmi eux des victimes que j’avais faite. Je me cachais le visage. Mais je ne faisais pas attention à leurs regards méchants et méfiants envers ma personne. J’ouvris la porte de ma chambre, elle était toujours en si piteux état qu’avant. La tenue d’infermière que j’avais était encore sur mon lit. Maintenant j’avais de nouveaux habits. Mais une bouffée de nostalgie m’envahie, je me mise nue pour me remettre en tenue d’infermière, les seuls vêtements que j’ai eu pendant quelques temps. J’ai eu une drôle de sensation.
Je mise sur le rebord du lit pour lire le dossier. En feuilletant, je tombais sur un dossier intéressant.
Dossier #C6 – Projet Source Rouge.
// Alice. Sujet N°14.
- Expérience de création de corps artificiel réussie pour le sujet N°14.
- Expérience d’implantation d’une intelligence artificielle et d’une mémoire programmée réussie pour le sujet N°14.
SUJET. DOCUMENTION :
La création du corps artificiel du sujet et l’implantation de l’IA et de la MProg est une réussite. Il s’agit de notre 14 ème tentative. Les autres ont toutes échouées, corps ratés ou IA et MProg échouée. Alice est née. Mais maintenant il faut expérimenter le virus biologique AL0B3. C’est-à-dire le virus « Source Rouge ». Que fait-il ? C’est simple. Il ramène un mort à la vie. Mais à l’inverse du solanum, celui-ci ne fait pas perdre au mort-vivant sa raison et son ancienne humanité, en bref il conservera ses souvenirs d’avant et ainsi que ses traits de caractères. Le virus que nous créons se transmet par le contact physique, de la peau à la peau, mais aussi par spores ou la respiration. Pour infecter notre sujet il va falloir lui donner vie avant de le tuer pour lui injecter le virus par la suite. Mais elle ne doit pas se rendre compte qu’elle est morte. Pour cela nous allons lui donner vie avant d’activer sa mémoire. Malheureusement en faisant cela, nous alterneront la MProg et elle n’aura aucun souvenir d’un possible vivant.
- Docteur Julien Xicluna.
Génial ! Je venais de confirmer que je n’étais même pas humaine comme je l’avais laissé entendre à ma première lecture des documents du dossier sur l’expérience. Bon je suis passée de « A71C3 » à « Sujet N°14 », sympa.
Une larme coulait sur ma joue, que j’essuyai très vite avec ma main tremblante. J’avais mal au cœur. Il restait une petite note au dos de ce document. Prenant mon courage à deux mains je me mis à lire clairement et doucement.
Aujourd’hui le sujet N°14 c’est réveillé en pleine analyse. Les scientifiques ont pris peurs et le sujet s’est enfuit dans la nature. Le problème, c’est qu’entre temps notre expérience à changer de politique, en réalité « Alice » est une véritable arme biologique que nous avons créé pour le compte du gouvernement. Qu’allait-il advenir de notre sujet dehors… Seul l’avenir nous le dira.
Un petit gloussement s’échappa. Maintenant ils savent, et doivent s’en mordre les doigts. J’avais de la chance, car le dossier me donnait le nom du docteur chargé de mon expérience, mais aussi son adresse. Tant pis pour lui.
Quelques semaines passèrent, toujours sous l’emprise de ma folie, je tuais des personnes par plaisir. Quand finalement je me décidai de rendre une visite à mon « créateur ».
Nuit douce et pluvieuse, vêtue de ma tenue d’infermière, le visage mouillé par les gouttes tièdes de la pluie qui s’écoulent sur mon visage, le sang qui coule de mes yeux sur mes joues. Je me tenais debout devant la porte de l’appartement du Docteur. Il vint m’ouvrir après avoir sonné deux ou trois fois. Un homme assez grand, plutôt mince aux cheveux bruns, aux yeux noirs et une peau typée espagnole m’apparut dans l’encadrement de la porte. Il portait aussi une chemise blanche et un jean avec seulement des chaussettes aux pieds. Il semblait avoir une soixantaine d’années.
Il semblait étonner de me voir, mais n’avait pas l’air de savoir qui je suis.
- Qui…Qui êtes-vous ?
- Vous ne vous souvenez pas de moi ? Ah bon ? Dis-je sur le ton de l’ironie.
- Non, répondit-il sèchement. Qui êtes-vous ?
- Alice. Sujet N°14. Ou A7173, Source Rouge… Vous me reconnaissez ?
- Mon expérience…
- Ouai ! Votre putain d’expérience ! Vous me reconnaissez maintenant hein ? Oh, vous n’en connaissez pas les dangers ? Alors quand je vous arracherais les yeux et que je vous taillerez les oreilles ça va vous faire drôle d’en savoir les conséquences de votre expérience ! Votre expérience qui a tué nombreuses personnes. C’est votre faute ! Vous avez dirigé cette expérience. Je dois vous tuer, j’ai souffert à cause de vous, j’ai fait souffrir des gens parce que vous m’avez créée.
J’étais au bord des larmes sur la fin. Mais je soutenais toujours une présence de haine dans mon regard, je me rapprochais de lui.
- Attends ! Me dit-il avec peur dans la voix. On peut… Discuter…
- Discuter de quoi ? J’ai votre dossier, je peux tout savoir sur moi. Trop tard.
- Non, non… Non !
Je le pris par la gorge pour le pousser contre le mur en face de la porte d’entrée. Il se débattait mais mal volonté était plus forte, je l’étranglais petit à petit. Son visage commençait à rougir du manque d’air. Mais il était plus fort que moi, il finit par réussir à me repousser, il courût jusque la cuisine et pris un couteau. Cela ne m’inquiétait pas, mais savoir que je peux ressentir la douleur me refroidit un peu. Malheureusement je ne pus réagir et il réussit à me planter le couteau dans le ventre. J’eu mal. J’eu tellement mal… Et sous l’effet d’une adrénaline spécifique aux mort-vivants et différente de celle des vivants, j’enlevais le couteau pour le placer sous sa gorge. Il ne bougeait plus, je lui glissais un adieu doucement à l’oreille pour me préparer à en finir quand une voix fluette me fit me retourner.
- Grand-père ?
Il y avait là un petit garçon à peine âgé de six ans sans doute. Mon visage empli de colère et de haine se changea en surprise. Puis je fus prise de chagrins. Finalement, je retirais le couteau de sa gorge pour me reculer. Mes mains tremblantes firent tomber le couteau par terre. Je bredouillais quelques excuses avant de partir en pleurant.
Une fois dehors je m’assoie sur les marches devant la porte de l’immeuble. Je m’étais mis à pleurer. Plusieurs personnes passent devant moi pour se mettre à couvert sous un préau un peu plus loin, ou marchent en téléphonant à l’abri de l’eau avec un parapluie quand une femme s’arrête à mon niveau. En sentent sa présence je levai la tête. Elle me dévisageait, son visage semblait tordu par la douleur. Je me demandais ce qu’elle avait à me regarder ainsi. Je pensais qu’elle avait peur de moi parce que j’étais une mort-vivante. Mais ce qui l’effrayait, c’était autre chose.
- Cette tenue, dite-elle en avalant sa peur. C’est… C’est ma tenue.
- Comment ? J’étais assez perturbée par cette déclaration.
- Ta tenue d’infermière, c’est la mienne… C’est celle de l’hôpital abandonné dans les bois.
- Donc vous êtes Adeline c’est ça ? Celle qui a été aidée à sortir par un des patients ?
- Oui, comment tu peux savoir ça ?
- Il tenait un journal intime, il l’a écrit. Mais pourquoi votre tenue est restée là-bas ?
- Pour pas que les autres fous sachent que je suis du personnel, pour pas être reconnue, il m’avait trouvée une tenue des malades me faire sortir.
- Je me demandais si vous étiez vivante. D’un coup, je me mis à pleurer.
- Pourquoi tu pleures ?
- C’est… A cause de cet homme qui habite ici. C’est mon créateur.
- Tu veux dire qu’il a fait de toi un mort-vivant ?
- Oui… Vous n’avez pas peur de moi ?
- Pourquoi j’aurais peur de toi ? Et puis tu me sembles plus vivante que morte !
- J’ai fait des choses affreuses, soupirais-je.
- On en fait tous. Vient avec moi, tu devrais aller lui dire ce que tu as sur le cœur.
- J’ai peur d’y retourner.
- Je t’accompagne si tu veux.
J’acceptais, après tout qu’avais-je à perdre ? Je me levais alors et retourna jusque devant la porte de l’appartement du Docteur en présence d’Adeline. Elle sonnât.
- Qui est là ? Dit-il à travers la porte.
- C’est moi Adeline, ouvre moi.
- Adeline… Bien sûr je t’ouvre.
- Merci mon oncle. Ça fait longtemps non ?
- Cette fille ! Fit le Docteur en me voyant. Elle a voulue me tuer. Eloigne-toi d’elle vite !
Adeline fit non de la tête. Elle m’invita à rentrer, je m’exécutais. Elle m’expliqua que le Docteur Julien Xicluna était son oncle et qu’ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps bien qu’elle passait devant chez lui tous les jours depuis des années, elle n’avait jamais eu le courage de retourner le voir après quelques différents entre lui et la mère d’Adeline. Bien sûr, tout cela se déroula après l’évènement de l’hôpital. En somme Adeline qui n’avait que 20 ans à cette époque en a maintenant 48. Cette dispute entre sa mère et son frère (le Docteur) avait éloigné Adeline de son oncle. Aujourd’hui, en me voyant, elle se décida à aller voir son oncle.
- Tu sais, ta création. Elle a quelque chose à te dire.
- Euh… Oui, je m’appelle Alice en fait, je m’adressais à Adeline qui visiblement ne savait pas mon prénom. Elle me sourit. Je voulais m’excuser pour tout à l’heure. C’est difficile d’apprendre que l’on n’est même pas humain… Savoir qu’on n’a jamais été vivant finalement. Ne pas avoir de souvenirs d’un « avant » quand tous peuvent parler de leur vivant. Et le pire, savoir qu’on est une « arme biologique » porteuse d’un virus transmissible capable de transformer les gens en mort-vivant… Et qui les fait devenir temporairement des horreurs assoiffées de sang. Mais chez moi, cet effet secondaire du virus est permanent sauf qu’il se manifeste uniquement quand je ne peux pas garder le contrôle sur moi, quand je suis énervée ou triste par exemple. Et maintenant je sais que je n’ai jamais été vivante, je sais pourquoi je n’ai pas de souvenirs. Pourquoi m’avoir fait ça ? Pourquoi avoir juste fait « ça » ?
- Pour la science, répondit-il en mâchant ses mots. Tu n’aurais pas dut te réveiller ce jour-là… Tu es défaillante, voilà pourquoi le virus agit de cette façon sur toi, pourquoi tu n’as pas de souvenirs…Quand tu t’es réveillée seul ton IA était complète. Ce jour-là nous allions justement te poser ta Mprog. Quant au virus, nous devions y travailler dessus pour le rendre parfaitement adapté à ses qualités d’arme par la suite, mais il fallait pouvoir travailler dessus après avoir installé ta Mprog, pour voir les effets sur la mémoire. Nous voulions que le virus puisse altérer la mémoire des personnes contaminées pour qu’ils oublient avoir étés vivants, qu’ils deviennent des « zombies », mais à contrario, ce que nous avons, ce sont des infectés mort-vivant.
- Pourquoi me poser une IA et une Mprog si c’est pour la détruire, si c’est pour faire de moi une simple arme, un monstre sans autre idée que de tuer ? C’est idiot.
- Déjà pour savoir si le virus pouvait effacer les souvenirs, ensuite car nous voulions pouvoir t’utiliser autrement qu’arme de destruction massive. Tu n’es pas une bombe atomique non plus. Ton comportement humain devait être crucial. Nous voulions pouvoir contrôler ton IA à travers une PDC, une puce de contrôle, mais malheureusement nous ne l’avions pas encore implantée quand tu t’es réveillée.
- Comment j’ai pu me réveiller ?
- Je n’en ai aucune idée.
- Vous vous rendez-compte de ce que vous dites ?
- Tu es une expérience Alice. Un simple cobaye. Un projet secret ! Financé par le Gouvernement lui-même. Et tu as disparue dans la nature, quand les mort-vivants ont commencés à apparaître tout a été hors de contrôle, nous avons tentés de te retrouver, mais impossible. Et le Gouvernement n’a rien fait pour arrêter ce qu’il arrivait, ils ont fait fermer le laboratoire. Et tous ceux qui bossaient sur le programme ont mystérieusement disparus, parce que les morts ne parlent pas. J’y ai échappé grâce à quelques connaissances… Les dossiers ont étés effacés. Mais j’en avais une copie. Je les ai amenés au laboratoire après sa fermeture définitive en sachant qu’ils n’y reviendraient pas, pour qu’il reste une trace de cette histoire. Et le laboratoire était la meilleure cachette pour les dossiers.
- Allez-vous faire foutre ! Hurlais-je d’une voix d’une voix aigüe. Adeline, excuse-moi, je m’en vais.
Je partis de l’appartement et m’enfuis vers l’hôpital sans m’arrêter.
Putain… Je suis vraiment qu’une idiote. J’avais faux sur toute la ligne. J’en ai assez de tout ça. Les filles, je suis désolée.
Je me lamentais seule dans les bois en pestant contre mes erreurs quand une voix que je reconnue entre milles m’interrompis.
- Au moins tu t’en rend compte.
- Quoi ? Jodie ? Que fais-tu ici ?
- Je t’ai vue traverser la rivière et je t’ai suivie. Pourquoi tu pleures ?
Je baissais ma tête pour essuyer mes larmes et essayer de me cacher les yeux. Je lui demandais où trouver Ashlea.
- A l’hôpital. Ça fait un mois que tu es partie. Ils ne t’en veulent plus.
- Conduit moi à elle s’il te plaît, demandais-je doucement.
Jodie accepta. Elle me fit signe de la suivre, je lui emboitais le pas. Après 20 minutes de marche silencieuse nous arrivions enfin à l’hôpital. Nous entrions sous les regards effarés et étonnés de me revoir. Nous montions sans s’arrêter les escaliers qui menaient aux bureaux de l’administration tout en haut de l’hôpital après avoir « visité » les étages un et deux. L’escalier de l’étage trois déboulait sur un couloir rouge pâle de l’aile droite. Jodie m’amena devant la porte du bureau de la direction. Il était au centre de l’hôpital, au dernier étage. Elle toqua à deux reprises. Une voix nous invita à entrer et Jodie ouvrit la porte. Je ravalais ma salive au moment de passer l’encadrement de la porte. Le bureau était maintenant soigneusement rangé, et Ashlea était assisse sur le fauteuil, en compagnie de Maxence, de Justine et d’un garçon que je ne connaissais pas.
- Tenez donc. Alice ! Dit Ashlea sur un ton amer.
Ils se tenaient tous debout à part Ashlea. Ils me dévisageaient d’un air grave. Jodie les avait rejoints après avoir fermé la porte. Elle partageait les mêmes sentiments que ses amis. Le ton monta assez vite.
- Que nous vaut ta visite ici après tant de temps ?
- Je devais connaître la vérité sur moi. C’est tellement douloureux.
- Que de massacrer des vivants ?
- Tu te trouves mal placée pour parler de ça Ashlea.
- Ferme là, intervint le garçon inconnu. Elle a payé sa dette, elle a aidé des vivants. Et toi tu oses parler ? Car c’est toi qui as tué Ashlea non ? Et c’est toi qui portes le virus. C’est de ta faute.
- Non ! C’est de la faute de mes créateurs ! Répondis-je les larmes au bord des yeux.
- Quels créateurs ? Tu es une mort-vivante. Tu parles de tes parents, de ton tueur ? Demandât-il.
Je ne lui répondis pas. Me tourna et saisit la poignet de la porte pour sortir. La porte était fermée à clé.
- Jodie ! Qu’est-ce que…
- Tu croyais que nous allions te laisser partir sale hypocrite ? Tu nous faisais la morale à tous. Et au final, c’est toi qui as tué, tué et tué.
Entendre Jodie dire « sale hypocrite » me fit mal. Ce n’était pas son genre que de parler ainsi.
- Je n’y peux rien ! Je ne suis même pas une mort-vivante… Et je n’ai jamais été vivante. Je ne suis même pas humaine, ma voix s’étouffa en prononçant le mot « humaine ». Je suis une expérience, une chose artificielle faite pour le Projet Source Rouge…
- Alors tu es pire que je ne le pensais. Parce que tu es une créature…Un monstre, hurla l’inconnu, crachant sa phrase comme du venin.
La colère monta et je lui mis une claque en guise de réponse. Il me prit alors le bras droit pour me le briser, j’entendis mes os se cassés alors que je criais de douleur en tomba à genoux et en le suppliant de me lâcher, en vain. Finalement il arrêta de continuer à me tordre mon bras déjà fragmentait pour me coller une droite dans la joue gauche, sur la puissance de son attaque je tombais à la renverse en cognant ma tête sur le sol.
- Une chieuse, une pleureuse… Une pourriture ! Tu sais quoi, un jour tu es venue chez une famille, tu as massacré ces gens, torturé une fille… Cette famille, c’était ma famille, ce jour-là j’étais partit chez un ami… Et quand je suis rentré quelques heures après ton passage, j’ai vu ça… Mes parents morts, ma petite sœur attachée à la chaise. Ils n’étaient pas encore devenus des mort-vivants. C’était horrible à voir. Alors je suis partit à l’hôpital où j’ai rencontré Justine, j’ai appris que c’était une de tes amie en parlant avec elle, et j’ai connu tes autres amis. Puis n’ayant plus de famille je leur ai demandé de me tuer pour que je devienne un mort-vivant. Pour que je te trouve. Et je t’ai trouvé… Je veux te voir avoir mal. Et tous ceux de l’hôpital ne veulent que te voir souffrir pour ce que tu as fait !
Il me mit un coup de pied au ventre. Je pleurais. Il m’écrasa le bras tandis qu’aucun de mes amis ne bougeait. Ils voulaient tous la justice. Et ils pouvaient en être satisfaits, car il m’avait tellement frappé que je ne bougeais plus. Je ferme les yeux…
Tu es fière de toi ?
Arrête, arrête Guillaume !
Non, elle doit avoir mal !
C’est bon… Tu dois te calmer. Justine, amène là à l’infirmerie.
C’est… C’est injuste !
Stop, elle a eu sa leçon. Merci.
Je me dirige vers cette maison au bout de la rue, déterminée. C’est une petite maison beige, il y a fenêtre qui donne sur la salle à manger. Je m’approche et regarde à travers la vitre discrètement. Et je les vois, ces gens autour de la table à partager un repas convivial en famille, ils sourient et sont joyeux. Mais ça n’allait pas durer… Non, parce que j’étais là. Je pouvais sentir la jalousie me poignarder, mon estomac se nouer d’envie, d’un désir inconnu. Jamais je n’avais ressenti autant d’émotions douloureuses et haineuses en même temps. Une émotion qui a fait de moi ce qui m’a détruit pendant un temps… Pendant longtemps. Car à partir de ce jour, j’ai tant perdu que nul regret ne vaut la peine d’être mentionné, qu’il faudrait simplement effacer cette période de ma mémoire. Et pourtant, aussi fort que je le voudrais, tout ça m’est impossible. Et même mourir pour sauver le monde ne pourrait me pardonner. Mes erreurs sont commises, elles resteront gravées dans le temps.
Ils étaient autour de cette table, joyeux comme toutes familles normales. Ils discutaient.
- Alors papa, quoi de beau ?
- Pas grand-chose ma puce. Ah si, vous avez-vu que les chefs de la milice ont été jugés et condamnés à perpétuité ?
- La milice démantelée, les chefs condamnés… Et le gouvernement qui ne fait rien… Mais pourquoi ils ne font rien merde, des gens meurent ! S’exclama un garçon au tempérament assez « j’en ai marre de l’injustice ».
- Qui va nous défendre d’eux maintenant ? Repris la fille, sans doute sa sœur.
- Je ne sais pas, dit son père, je ne sais pas Sara…
Je m’approchai de la porte d’entrée et sonne. J’entendis le père se lever et venir ouvrir. Quand il me vit, il resta sur place deux secondes avant de fermer la porte violemment et de donner des ordres à ses enfants et à sa femme.
- Y a un mort-vivant devant la porte… Vite, les enfants sortez dehors et allez prévenir la police. Chérie, accompagne-les.
- Non, coupât-elle, tu viens avec nous !
- Je… Merde ça vaut mieux que la mort. On va passer par derrière.
Je rentrais dans la cuisine où se trouvait une porte vitrée pour sortir dans le jardin.
- C’est trop tard. Personne ne peut vous protégez. Et maintenant, vous êtes morts.
Je pris un couteau qui était sur le plan de travail de la cuisine et le planta dans le ventre du père de famille trois fois de suite avant qu’il ne s’écroule par terre, mort. Je me tournais lentement vers les autres. Voilà qu’une chose me sauta à l’œil : il manquait quelqu’un. La fille, Sara, avait disparue.
Je tuai les deux autres, le fils et la mère avant de me mettre à sa recherche. Je n’avais pas eu de mal à la retrouver en écoutant sa respiration saccadée et trop forte pour qu’elle reste assez discrète. Elle s’était juste refugiée derrière le canapé. Je la pris par les cheveux et elle cria.
- Lâche-moi ! S’il te plaît, ne me fais pas de mal.
- …
- S’il te plaît… Je ne veux pas mourir.*
- Dommage.
Un sentiment de domination m’envahie quand une idée me vint, une chose dont je ne m’aurais jamais crue capable. J’attachais alors la fille sur une chaise. Elle ne cessait de gesticuler et de se débattre en vain. Je lui mis finalement une gifle pour qu’elle se taise.
- Tait-toi.
- Je t’en supplie… Pleurnichait-elle.
Je ne lui répondis pas. Je pris mon couteau pour lui planter dans la main droite. Elle cria et je salivais de sa douleur. La vue du sang couler de sa main alimentait ma folie. J’allais torturer cette fille pour assouvir mes pulsions sanguinaires. J’aimais ça. Après de longues minutes de tortures affreuses, douloureuses, monstrueuses je mis fin à son calvaire en l’égorgeant purement et simplement. Par la suite je me retirais simplement de la maison où avait eu lieu ce massacre avant de sortir dans la rue, couteau à la main, visage en sang, corps tremblants. Et me mis à tuer toutes les personnes qui avaient le malheur de croiser ma route. J’étais folle de joie à massacrer ces gens.
Je ne rentrais plus à l’hôpital, je m’amusais à tuer les gens que je croisais en ville ou dans la forêt. Tous les jours je faisais de nouvelles victimes et j’y prenais plaisir ! Mais finalement un jour je pris la décision de retourner voir mes amies à l’hôpital qui ne m’avaient pas vu depuis un bon moment. Mais quand je me retrouvais enfin à l’hôpital, une mauvaise nouvelle m’attendait. Ashlea, Jodie, Justine et Maxence étaient dehors, ils discutaient ensemble. Justine me vit et Ashlea se tourna vers moi, elle semblait en colère.
- Alice ! Criât-elle. Sa voix était menaçante. Qu’est-ce que tu as fait ? Tu es folle ? Putain.
- De quoi tu parles ? Dis-je naïvement en faisant semblant de ne pas comprendre.
- Ne nous prends pas pour des idiots, répondit-elle sèchement. Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu as tué ces gens ? Répond.
- Je… Je ne sais pas.
- T’es qu’une conne Alice, m’insulta Maxence en me toisant du regard. Jodie reprit.
- Je ne comprends pas. T’es pourtant une fille bien… Allez.
- Je ne le suis plus maintenant. De toute façon j’avais déjà tué Ash’…
- Alice, coupât Ashlea. J’ai lu le dossier sur toi. Tiens.
Je pris le dossier qu’elle tenait dans sa main. Ils s’en allèrent en me laissant seule. Je partis monter dans ma chambre pour lire tranquillement. Sur le chemin j’ai pu croiser d’anciens mort-vivants amis qui me regardaient avec froideur, et de nouveaux dont parmi eux des victimes que j’avais faite. Je me cachais le visage. Mais je ne faisais pas attention à leurs regards méchants et méfiants envers ma personne. J’ouvris la porte de ma chambre, elle était toujours en si piteux état qu’avant. La tenue d’infermière que j’avais était encore sur mon lit. Maintenant j’avais de nouveaux habits. Mais une bouffée de nostalgie m’envahie, je me mise nue pour me remettre en tenue d’infermière, les seuls vêtements que j’ai eu pendant quelques temps. J’ai eu une drôle de sensation.
Je mise sur le rebord du lit pour lire le dossier. En feuilletant, je tombais sur un dossier intéressant.
Dossier #C6 – Projet Source Rouge.
// Alice. Sujet N°14.
- Expérience de création de corps artificiel réussie pour le sujet N°14.
- Expérience d’implantation d’une intelligence artificielle et d’une mémoire programmée réussie pour le sujet N°14.
SUJET. DOCUMENTION :
La création du corps artificiel du sujet et l’implantation de l’IA et de la MProg est une réussite. Il s’agit de notre 14 ème tentative. Les autres ont toutes échouées, corps ratés ou IA et MProg échouée. Alice est née. Mais maintenant il faut expérimenter le virus biologique AL0B3. C’est-à-dire le virus « Source Rouge ». Que fait-il ? C’est simple. Il ramène un mort à la vie. Mais à l’inverse du solanum, celui-ci ne fait pas perdre au mort-vivant sa raison et son ancienne humanité, en bref il conservera ses souvenirs d’avant et ainsi que ses traits de caractères. Le virus que nous créons se transmet par le contact physique, de la peau à la peau, mais aussi par spores ou la respiration. Pour infecter notre sujet il va falloir lui donner vie avant de le tuer pour lui injecter le virus par la suite. Mais elle ne doit pas se rendre compte qu’elle est morte. Pour cela nous allons lui donner vie avant d’activer sa mémoire. Malheureusement en faisant cela, nous alterneront la MProg et elle n’aura aucun souvenir d’un possible vivant.
- Docteur Julien Xicluna.
Génial ! Je venais de confirmer que je n’étais même pas humaine comme je l’avais laissé entendre à ma première lecture des documents du dossier sur l’expérience. Bon je suis passée de « A71C3 » à « Sujet N°14 », sympa.
Une larme coulait sur ma joue, que j’essuyai très vite avec ma main tremblante. J’avais mal au cœur. Il restait une petite note au dos de ce document. Prenant mon courage à deux mains je me mis à lire clairement et doucement.
Aujourd’hui le sujet N°14 c’est réveillé en pleine analyse. Les scientifiques ont pris peurs et le sujet s’est enfuit dans la nature. Le problème, c’est qu’entre temps notre expérience à changer de politique, en réalité « Alice » est une véritable arme biologique que nous avons créé pour le compte du gouvernement. Qu’allait-il advenir de notre sujet dehors… Seul l’avenir nous le dira.
Un petit gloussement s’échappa. Maintenant ils savent, et doivent s’en mordre les doigts. J’avais de la chance, car le dossier me donnait le nom du docteur chargé de mon expérience, mais aussi son adresse. Tant pis pour lui.
Quelques semaines passèrent, toujours sous l’emprise de ma folie, je tuais des personnes par plaisir. Quand finalement je me décidai de rendre une visite à mon « créateur ».
Nuit douce et pluvieuse, vêtue de ma tenue d’infermière, le visage mouillé par les gouttes tièdes de la pluie qui s’écoulent sur mon visage, le sang qui coule de mes yeux sur mes joues. Je me tenais debout devant la porte de l’appartement du Docteur. Il vint m’ouvrir après avoir sonné deux ou trois fois. Un homme assez grand, plutôt mince aux cheveux bruns, aux yeux noirs et une peau typée espagnole m’apparut dans l’encadrement de la porte. Il portait aussi une chemise blanche et un jean avec seulement des chaussettes aux pieds. Il semblait avoir une soixantaine d’années.
Il semblait étonner de me voir, mais n’avait pas l’air de savoir qui je suis.
- Qui…Qui êtes-vous ?
- Vous ne vous souvenez pas de moi ? Ah bon ? Dis-je sur le ton de l’ironie.
- Non, répondit-il sèchement. Qui êtes-vous ?
- Alice. Sujet N°14. Ou A7173, Source Rouge… Vous me reconnaissez ?
- Mon expérience…
- Ouai ! Votre putain d’expérience ! Vous me reconnaissez maintenant hein ? Oh, vous n’en connaissez pas les dangers ? Alors quand je vous arracherais les yeux et que je vous taillerez les oreilles ça va vous faire drôle d’en savoir les conséquences de votre expérience ! Votre expérience qui a tué nombreuses personnes. C’est votre faute ! Vous avez dirigé cette expérience. Je dois vous tuer, j’ai souffert à cause de vous, j’ai fait souffrir des gens parce que vous m’avez créée.
J’étais au bord des larmes sur la fin. Mais je soutenais toujours une présence de haine dans mon regard, je me rapprochais de lui.
- Attends ! Me dit-il avec peur dans la voix. On peut… Discuter…
- Discuter de quoi ? J’ai votre dossier, je peux tout savoir sur moi. Trop tard.
- Non, non… Non !
Je le pris par la gorge pour le pousser contre le mur en face de la porte d’entrée. Il se débattait mais mal volonté était plus forte, je l’étranglais petit à petit. Son visage commençait à rougir du manque d’air. Mais il était plus fort que moi, il finit par réussir à me repousser, il courût jusque la cuisine et pris un couteau. Cela ne m’inquiétait pas, mais savoir que je peux ressentir la douleur me refroidit un peu. Malheureusement je ne pus réagir et il réussit à me planter le couteau dans le ventre. J’eu mal. J’eu tellement mal… Et sous l’effet d’une adrénaline spécifique aux mort-vivants et différente de celle des vivants, j’enlevais le couteau pour le placer sous sa gorge. Il ne bougeait plus, je lui glissais un adieu doucement à l’oreille pour me préparer à en finir quand une voix fluette me fit me retourner.
- Grand-père ?
Il y avait là un petit garçon à peine âgé de six ans sans doute. Mon visage empli de colère et de haine se changea en surprise. Puis je fus prise de chagrins. Finalement, je retirais le couteau de sa gorge pour me reculer. Mes mains tremblantes firent tomber le couteau par terre. Je bredouillais quelques excuses avant de partir en pleurant.
Une fois dehors je m’assoie sur les marches devant la porte de l’immeuble. Je m’étais mis à pleurer. Plusieurs personnes passent devant moi pour se mettre à couvert sous un préau un peu plus loin, ou marchent en téléphonant à l’abri de l’eau avec un parapluie quand une femme s’arrête à mon niveau. En sentent sa présence je levai la tête. Elle me dévisageait, son visage semblait tordu par la douleur. Je me demandais ce qu’elle avait à me regarder ainsi. Je pensais qu’elle avait peur de moi parce que j’étais une mort-vivante. Mais ce qui l’effrayait, c’était autre chose.
- Cette tenue, dite-elle en avalant sa peur. C’est… C’est ma tenue.
- Comment ? J’étais assez perturbée par cette déclaration.
- Ta tenue d’infermière, c’est la mienne… C’est celle de l’hôpital abandonné dans les bois.
- Donc vous êtes Adeline c’est ça ? Celle qui a été aidée à sortir par un des patients ?
- Oui, comment tu peux savoir ça ?
- Il tenait un journal intime, il l’a écrit. Mais pourquoi votre tenue est restée là-bas ?
- Pour pas que les autres fous sachent que je suis du personnel, pour pas être reconnue, il m’avait trouvée une tenue des malades me faire sortir.
- Je me demandais si vous étiez vivante. D’un coup, je me mis à pleurer.
- Pourquoi tu pleures ?
- C’est… A cause de cet homme qui habite ici. C’est mon créateur.
- Tu veux dire qu’il a fait de toi un mort-vivant ?
- Oui… Vous n’avez pas peur de moi ?
- Pourquoi j’aurais peur de toi ? Et puis tu me sembles plus vivante que morte !
- J’ai fait des choses affreuses, soupirais-je.
- On en fait tous. Vient avec moi, tu devrais aller lui dire ce que tu as sur le cœur.
- J’ai peur d’y retourner.
- Je t’accompagne si tu veux.
J’acceptais, après tout qu’avais-je à perdre ? Je me levais alors et retourna jusque devant la porte de l’appartement du Docteur en présence d’Adeline. Elle sonnât.
- Qui est là ? Dit-il à travers la porte.
- C’est moi Adeline, ouvre moi.
- Adeline… Bien sûr je t’ouvre.
- Merci mon oncle. Ça fait longtemps non ?
- Cette fille ! Fit le Docteur en me voyant. Elle a voulue me tuer. Eloigne-toi d’elle vite !
Adeline fit non de la tête. Elle m’invita à rentrer, je m’exécutais. Elle m’expliqua que le Docteur Julien Xicluna était son oncle et qu’ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps bien qu’elle passait devant chez lui tous les jours depuis des années, elle n’avait jamais eu le courage de retourner le voir après quelques différents entre lui et la mère d’Adeline. Bien sûr, tout cela se déroula après l’évènement de l’hôpital. En somme Adeline qui n’avait que 20 ans à cette époque en a maintenant 48. Cette dispute entre sa mère et son frère (le Docteur) avait éloigné Adeline de son oncle. Aujourd’hui, en me voyant, elle se décida à aller voir son oncle.
- Tu sais, ta création. Elle a quelque chose à te dire.
- Euh… Oui, je m’appelle Alice en fait, je m’adressais à Adeline qui visiblement ne savait pas mon prénom. Elle me sourit. Je voulais m’excuser pour tout à l’heure. C’est difficile d’apprendre que l’on n’est même pas humain… Savoir qu’on n’a jamais été vivant finalement. Ne pas avoir de souvenirs d’un « avant » quand tous peuvent parler de leur vivant. Et le pire, savoir qu’on est une « arme biologique » porteuse d’un virus transmissible capable de transformer les gens en mort-vivant… Et qui les fait devenir temporairement des horreurs assoiffées de sang. Mais chez moi, cet effet secondaire du virus est permanent sauf qu’il se manifeste uniquement quand je ne peux pas garder le contrôle sur moi, quand je suis énervée ou triste par exemple. Et maintenant je sais que je n’ai jamais été vivante, je sais pourquoi je n’ai pas de souvenirs. Pourquoi m’avoir fait ça ? Pourquoi avoir juste fait « ça » ?
- Pour la science, répondit-il en mâchant ses mots. Tu n’aurais pas dut te réveiller ce jour-là… Tu es défaillante, voilà pourquoi le virus agit de cette façon sur toi, pourquoi tu n’as pas de souvenirs…Quand tu t’es réveillée seul ton IA était complète. Ce jour-là nous allions justement te poser ta Mprog. Quant au virus, nous devions y travailler dessus pour le rendre parfaitement adapté à ses qualités d’arme par la suite, mais il fallait pouvoir travailler dessus après avoir installé ta Mprog, pour voir les effets sur la mémoire. Nous voulions que le virus puisse altérer la mémoire des personnes contaminées pour qu’ils oublient avoir étés vivants, qu’ils deviennent des « zombies », mais à contrario, ce que nous avons, ce sont des infectés mort-vivant.
- Pourquoi me poser une IA et une Mprog si c’est pour la détruire, si c’est pour faire de moi une simple arme, un monstre sans autre idée que de tuer ? C’est idiot.
- Déjà pour savoir si le virus pouvait effacer les souvenirs, ensuite car nous voulions pouvoir t’utiliser autrement qu’arme de destruction massive. Tu n’es pas une bombe atomique non plus. Ton comportement humain devait être crucial. Nous voulions pouvoir contrôler ton IA à travers une PDC, une puce de contrôle, mais malheureusement nous ne l’avions pas encore implantée quand tu t’es réveillée.
- Comment j’ai pu me réveiller ?
- Je n’en ai aucune idée.
- Vous vous rendez-compte de ce que vous dites ?
- Tu es une expérience Alice. Un simple cobaye. Un projet secret ! Financé par le Gouvernement lui-même. Et tu as disparue dans la nature, quand les mort-vivants ont commencés à apparaître tout a été hors de contrôle, nous avons tentés de te retrouver, mais impossible. Et le Gouvernement n’a rien fait pour arrêter ce qu’il arrivait, ils ont fait fermer le laboratoire. Et tous ceux qui bossaient sur le programme ont mystérieusement disparus, parce que les morts ne parlent pas. J’y ai échappé grâce à quelques connaissances… Les dossiers ont étés effacés. Mais j’en avais une copie. Je les ai amenés au laboratoire après sa fermeture définitive en sachant qu’ils n’y reviendraient pas, pour qu’il reste une trace de cette histoire. Et le laboratoire était la meilleure cachette pour les dossiers.
- Allez-vous faire foutre ! Hurlais-je d’une voix d’une voix aigüe. Adeline, excuse-moi, je m’en vais.
Je partis de l’appartement et m’enfuis vers l’hôpital sans m’arrêter.
Putain… Je suis vraiment qu’une idiote. J’avais faux sur toute la ligne. J’en ai assez de tout ça. Les filles, je suis désolée.
Je me lamentais seule dans les bois en pestant contre mes erreurs quand une voix que je reconnue entre milles m’interrompis.
- Au moins tu t’en rend compte.
- Quoi ? Jodie ? Que fais-tu ici ?
- Je t’ai vue traverser la rivière et je t’ai suivie. Pourquoi tu pleures ?
Je baissais ma tête pour essuyer mes larmes et essayer de me cacher les yeux. Je lui demandais où trouver Ashlea.
- A l’hôpital. Ça fait un mois que tu es partie. Ils ne t’en veulent plus.
- Conduit moi à elle s’il te plaît, demandais-je doucement.
Jodie accepta. Elle me fit signe de la suivre, je lui emboitais le pas. Après 20 minutes de marche silencieuse nous arrivions enfin à l’hôpital. Nous entrions sous les regards effarés et étonnés de me revoir. Nous montions sans s’arrêter les escaliers qui menaient aux bureaux de l’administration tout en haut de l’hôpital après avoir « visité » les étages un et deux. L’escalier de l’étage trois déboulait sur un couloir rouge pâle de l’aile droite. Jodie m’amena devant la porte du bureau de la direction. Il était au centre de l’hôpital, au dernier étage. Elle toqua à deux reprises. Une voix nous invita à entrer et Jodie ouvrit la porte. Je ravalais ma salive au moment de passer l’encadrement de la porte. Le bureau était maintenant soigneusement rangé, et Ashlea était assisse sur le fauteuil, en compagnie de Maxence, de Justine et d’un garçon que je ne connaissais pas.
- Tenez donc. Alice ! Dit Ashlea sur un ton amer.
Ils se tenaient tous debout à part Ashlea. Ils me dévisageaient d’un air grave. Jodie les avait rejoints après avoir fermé la porte. Elle partageait les mêmes sentiments que ses amis. Le ton monta assez vite.
- Que nous vaut ta visite ici après tant de temps ?
- Je devais connaître la vérité sur moi. C’est tellement douloureux.
- Que de massacrer des vivants ?
- Tu te trouves mal placée pour parler de ça Ashlea.
- Ferme là, intervint le garçon inconnu. Elle a payé sa dette, elle a aidé des vivants. Et toi tu oses parler ? Car c’est toi qui as tué Ashlea non ? Et c’est toi qui portes le virus. C’est de ta faute.
- Non ! C’est de la faute de mes créateurs ! Répondis-je les larmes au bord des yeux.
- Quels créateurs ? Tu es une mort-vivante. Tu parles de tes parents, de ton tueur ? Demandât-il.
Je ne lui répondis pas. Me tourna et saisit la poignet de la porte pour sortir. La porte était fermée à clé.
- Jodie ! Qu’est-ce que…
- Tu croyais que nous allions te laisser partir sale hypocrite ? Tu nous faisais la morale à tous. Et au final, c’est toi qui as tué, tué et tué.
Entendre Jodie dire « sale hypocrite » me fit mal. Ce n’était pas son genre que de parler ainsi.
- Je n’y peux rien ! Je ne suis même pas une mort-vivante… Et je n’ai jamais été vivante. Je ne suis même pas humaine, ma voix s’étouffa en prononçant le mot « humaine ». Je suis une expérience, une chose artificielle faite pour le Projet Source Rouge…
- Alors tu es pire que je ne le pensais. Parce que tu es une créature…Un monstre, hurla l’inconnu, crachant sa phrase comme du venin.
La colère monta et je lui mis une claque en guise de réponse. Il me prit alors le bras droit pour me le briser, j’entendis mes os se cassés alors que je criais de douleur en tomba à genoux et en le suppliant de me lâcher, en vain. Finalement il arrêta de continuer à me tordre mon bras déjà fragmentait pour me coller une droite dans la joue gauche, sur la puissance de son attaque je tombais à la renverse en cognant ma tête sur le sol.
- Une chieuse, une pleureuse… Une pourriture ! Tu sais quoi, un jour tu es venue chez une famille, tu as massacré ces gens, torturé une fille… Cette famille, c’était ma famille, ce jour-là j’étais partit chez un ami… Et quand je suis rentré quelques heures après ton passage, j’ai vu ça… Mes parents morts, ma petite sœur attachée à la chaise. Ils n’étaient pas encore devenus des mort-vivants. C’était horrible à voir. Alors je suis partit à l’hôpital où j’ai rencontré Justine, j’ai appris que c’était une de tes amie en parlant avec elle, et j’ai connu tes autres amis. Puis n’ayant plus de famille je leur ai demandé de me tuer pour que je devienne un mort-vivant. Pour que je te trouve. Et je t’ai trouvé… Je veux te voir avoir mal. Et tous ceux de l’hôpital ne veulent que te voir souffrir pour ce que tu as fait !
Il me mit un coup de pied au ventre. Je pleurais. Il m’écrasa le bras tandis qu’aucun de mes amis ne bougeait. Ils voulaient tous la justice. Et ils pouvaient en être satisfaits, car il m’avait tellement frappé que je ne bougeais plus. Je ferme les yeux…
Tu es fière de toi ?
Arrête, arrête Guillaume !
Non, elle doit avoir mal !
C’est bon… Tu dois te calmer. Justine, amène là à l’infirmerie.
C’est… C’est injuste !
Stop, elle a eu sa leçon. Merci.
01/10/14 à 00:24:03
Désolé c'est un peu long pour la suite mais je manque d'idées. ^^
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