Je me réveil avec un horrible mal de tête. Allongée sur un lit au duvet violet et la tête couchée sur un coussin blanc. Je me lève et me met sur le rebord du lit. Je ne sens pas mes jambes, toucher le sol me fait une drôle de sensation. Au bout d'un certain je pouvais bouger mes orteils, mes pieds venaient de se réveiller. Je me mets debout, je vacille dangereusement, je ne tiens pas bien en équilibre comme si c'était la première fois que je marche. Mes jambes sont si fragiles à ce moment que ça m’effraie. C'est une petite chambre vide, le lit pour seul mobilier. Une petite fenêtre avec volet fermé laissait filtrer un mince rayon de soleil qui éclaire à peine la chambre obscure. Je m'avance la fenêtre, je saisis la poignet et je la tire vers moi pour l'ouvrir, puis décrochant et poussant le volet, je laisse entrer la lumière pénétrer toute la chambre. Dehors il y a une prairie. Je peux entendre des oiseaux chanter mais je ne les vois pas. Je me sens aspiré par ce spectacle printanier si reposant quand la porte s'ouvrit doucement.

– Ashlea ! M'exclamais-je en écarquillant les yeux de surprises. Tu es « vivante » ?
– Non, répondit-elle en secouant la tête. Je suis juste vivante. Comme Jodie.

Jodie venait de rejoindre Ashlea. Je peux les entendre respirer, mais comment est-ce possible qu’elles soient vivantes ? Mais... Et moi, si je suis vivante alors ?

– Et moi, moi je suis vivante ?
– Non Alice. Non, tu es toujours morte et...
– Peu importe Alice ! Coupât Jodie, voyant les larmes couler sur mes joues. Tu es notre amie !
– Je... Je sèche mes larmes. Je vous aime, toutes les deux.

D'un seul coup je me sentis mal. Je ressentais d'étranges sensations m'envahir tous le long de mon corps. Un violent mal de crâne résonna à travers ma tête et je perdis connaissance.

– Non ! Ashlea... Jodie... Debout, allez !
– Elles vont mal ?
– Très mal Justine... sanglotais-je.

J'avais vu Ashlea et Jodie se faire exécuter sous mes yeux. Le canon de l'arme du milicien à quelque centimètre de son front, je ferme les yeux pour attendre la mort... Puis ce rêve qui m'apparaît...
Quand j'avais ré-ouvert les yeux j'avais vu les trois miliciens morts. Il y avait une fille qui me regardait, plantée debout juste au-dessus de moi. C'était la fille que j'avais rencontrée en ville il y a quelques années qui se baladait avec son copain. Elle venait de me sauver. Elle avait grandi depuis que nous nous étions rencontrée et avait maintenant 20 ans. Me voyant ne pas comprendre ce qu'il venait de se passer elle se mit par terre à côté de moi pour m'expliquer.
Peu après notre brève rencontre en ville elle s’était séparée de son copain, lui reprochant de l’avoir lâchement abandonnée au « mains d’une mort-vivante ». De colère il est partie rejoindre la milice et à voulu se venger de Justine en détruisant tous ce qu’elle aimait. Par la suite il a alors descendu son meilleur ami dans la rue en l’accusant d’être un mort-vivant. Prenant plaisir à faire du mal à Justine.
Personne ne se rebellant contre cette milice devenue une véritable dictature locale, comme toute les milices remarquons, Justine avait vu chez les humains leur véritables natures : monstres ou soumis. Elle avait donc fuit la ville pour aller à la rencontre des mort-vivants. Même si cela devait lui coûter la vie. Grâce au hasard elle avait pris le chemin de l’ancienne école qui est maintenant occupée par un autre groupe de mort-vivant. L’école est située à deux heures à pied de l’hôpital et je n’ai que très peu de contacts avec eux. Pourtant, à sa grande surprise elle avait été accueillie amicalement, ce qui ne m’étonne pas puisque à l’image du groupe de mort-vivant de l’hôpital celui-là est aussi pacifique envers les vivants. Un des mort-vivant lui avait juste demandé ce qu’elle faisait ici, si loin de la ville et pourquoi une vivante irait à travers les bois alors qu’il est dangereux de s’y trouver seul et désarmé, ce à quoi elle lui expliqua toute son histoire qui s’était propagée parmi la vingtaine de mort-vivant peuplant l’école. Ils semblaient apprécier Justine… Elle venait de découvrir que nous avions aussi un cœur. Alors elle passa deux ans parmi eux, en tant que vivante.

Mes amies étaient toujours allongées par terre. Je leur priais de se réveiller, j’avais espoir chaque minute, en vain. Elles étaient mortes. Pour toujours.

- Et elles ne reviendront pas ?
- Ce serait un miracle Justine… Et je ne crois pas aux miracles… Et puis…

Je me coupais pour essuyer mes larmes avant de reprendre.

- Les miliciens. Je les tuerais. Tous ! Un soupçon amer et de haine dans mon intonation me surpris.
- Ce n’est pas une milice, c’est une dictature.
- Toutes les milices sont des dictatures Justine. Il faut que j’aille à l’hôpital prévenir les autres… Tu ne peux pas rester ici. Vient avec moi.
- Oui, bien sûr.

Je me levais pour retourner vers l’hôpital lorsqu’une main me saisit le bras en me faisant sursauter. Ashlea me regardait en souriant, les yeux ouverts. Jodie se tenait un peu plus loin était aussi debout, « coucou Alice ! » me fit-elle de sa petite voix agréable.

- Co… Comment est-ce possible ?! Ils vous ont…
- Je sais Alice, répondit Ashlea en secouant la tête. Mais il y a eu quelque chose. Un genre de trou noir… Une fille avec une robe rouge se tenait face à moi. Son visage n’était pas trop visible. Elle n’a pas parlé mais nous à juste dit un mot « Cyshnir ». Puis elle a disparue. Et toute ma vie a défilée dans une sorte de rêve avant que je n’atteigne la fin de cette dernière… Et je me suis réveillée.
- Tu n’as pas rêvée Ashlea ! J’ai eu la même chose !
- Justine m’a sauvé…Ils ne m’ont pas tuée. Mais avant de me faire exécuter j’ai fermé les yeux. J’ai eu une vision, j’étais dans une chambre. Vous étiez là… Mais vous étiez vivantes ! Et moi j’étais morte. Une drôle de sensation envahie mon corps et un mal de tête m’étourdie avant que j’ouvre les yeux. Je n’avais rien. Justine était là.
- Drôle de vision, commenta Ashlea. Qui est Justine ?

Je lui présentai Justine d’un mouvement de tête.
- Elle m’a sauvé en tuant les miliciens. Elle est parmi les mort-vivants de l’école.
- A l’école ? Mais c’est une vivante, intervint Ashlea.
- Je vais vous expliquer à vous aussi, s’exclama Justine.

Elle raconta à nouveau son histoire et ce qu’elle avait vécue à Ashlea et Jodie.

- Alors tu as fuis les vivants…
- Oui en effet.
- Justine, tu veux qu’on t’amène à l’école ? Demandais-je.
- J’aimerais rester avec vous, mais c’est chez moi là-bas maintenant, dit-elle avec un sourire.

Je lui rendis son sourire et nous nous miment en route pour ramener Justine à l’école. On se parle sur le chemin en se disant qu’on pourrait se revoir. Elle accepta avec plaisir. Justine était une fille sincère et très gentille. Elle avait beaucoup murit par rapport à notre première entrevue en ville.
Le temps d’arriver à l’école la nuit commençait à tomber. Mais en arrivant là-bas, nous avions pu constater les dégâts.