<h1>Noelfic</h1>

Purpose


Par : Pronche

Genre : Science-Fiction

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 8

Publié le 29/12/12 à 12:18:22 par Pronche

— Sortie du sous-espace dans 3…2…1. Séquence d’approche initialisée. Point de chute : Kruah. Arrivée prévue dans dix minutes.
Ethan se trouvait dans son siège, solidement attaché. Son sommeil fut interrompu une demi-heure plus tôt par la douce voix robotisée de Light, le tirant ainsi du pays des songes. Ces sept heures de sommeil lui firent le plus grand bien, tant sur le plan physique que mental.
Il fallait dire que les récents évènements commençaient doucement à peser sur ses épaules, le laissant éreinté. Le jeune homme avait préféré rentrer à la capitale parce qu’il s’y savait bien plus en sécurité que dans n’importe quel autre coin de la galaxie et personne n’oserait attenter à sa personne aussi loin dans le territoire Keidran, pas même Purity. Mais, il y avait tout de même une faiblesse exploitable chez lui : ses proches. Même s’il n’y avait que peu de personnes qui pouvaient se vanter d’avoir une relation privilégiée avec lui, ceux-ci pouvaient finir comme cibles et être enlevées pour forcer le professeur à sortir de sa cachette et se rendre. Ça et la guerre qui se profilait à l’horizon. La situation devenait de plus en plus tendue et délicate. Il lui faudrait se servir de toutes ses relations ainsi que de son influence et sa position quelque peu "unique" pour calmer le jeu entre les deux belligérants ou retarder autant que possible l’issue finale. Quoi qu’il en soit, l’Univers était à un tournant décisif de son existence et n’importe quelle action le mènerait à son apogée ou à sa perte. Aujourd’hui encore, c’était à Ethan de veiller à tout cela, comme sept ans auparavant. Sauf que cette fois-ci, il était prêt à assumer pleinement ce rôle ainsi que les conséquences qui en résulterait. Malgré sa récente décision de ne pas intervenir dans les affaires humaines, le jeune homme ne pouvait pas rester indifférent aux problèmes de ceux-ci dans leurs relations avec les Keidran. Trop de choses, de vies, en dépendaient.
Mais avant qu’il n’ait pu penser plus, un crépitement suivi d'une voix le tira de ses pensées.
— Ici l’officier Rygar, de l’unité de reconnaissance Aleph 1. Veuillez vous identifier et indiquer vos intentions.
— Ici le Major Ethan Alexandre Gray, à bord de l’Asmodeus. Matricule n°534710. Je souhaiterai rallier Kruah.
Les secondes s’écoulèrent dans le silence. Le professeur croisa les bras, attendant patiemment.
— Allô, M. Gray ? Vous avez l’autorisation de vous poser sur la plate-forme B56, coordonnées MY783.96-J.
— Merci.
Le jeune Gray ne prit même pas la peine de ralentir et pénétra dans l’atmosphère, se dirigeant vers la plateforme indiquée par l’officier quelques instants plus tôt et qui se trouvait être à trois petits kilomètres de son domicile. Ce jour-là, contrairement à tous les autres, il n’y avait pas beaucoup de véhicules dans les cieux de Kruah, une centaine, tout au plus. Rapidement, l’ancien soldat traversa l’étendue bleutée qui composait l’énorme océan de la planète avant d’arriver aux bords de la ville. D’un simple bouton, il repassa en mode manuel et prit le manche entre ses mains. Les minutes passèrent avant que sa destination n’arrive dans son champ de vision.
Il s’agissait d’un gigantesque carré de goudron, mesurant cinq à six fois un terrain de football en longueur et largeur. Dessus, étaient installés de grands hangars, identiques les uns aux autres. Tous étaient grand ouverts, permettant ainsi les allées et venues plus facilement. Ethan allait ordonner mentalement à sa monture de ralentir lorsqu’il se ravisa et secoua la tête pour chasser cette pensée. Il lui faudrait agir différemment maintenant qu’il n’avait plus son armure et son implant. Finalement, il baissa la manette des gaz au minimum et entama sa descente. Le professeur entra dans un des hangars et s’installa à un emplacement libre.
— Tu devrais penser à acheter un module pour me commander et me joindre à distance, vu que ton armure n’est plus là pour le faire, lui conseilla Light, sur un ton neutre.
Un soupir s’échappa de sa bouche pendant qu’il retirait sa ceinture et se levait pour s’étirer. Il eût même un douloureux pincement au coeur.
— Merci de me le rappeler, comme si je ne m’en étais pas rendu compte lorsque j’ai voulu diminuer la vitesse d’approche de l’Asmodeus. Je m’occuperai de cela dès que j’en aurais le temps.
Même s’il n’avait eu aucune intention de le dire méchamment, les propos de l’ex-mercenaire étaient sortis plus sèchement qu’il ne le voulait ou l'aurait souhaité. La culpabilité s’empara de lui et il ne put se retenir de légèrement mordre sa lèvre supérieure.
— Ne le prends pas comme ça Ethan. Je ne le disais pas comme un reproche.
— Je le sais Light et je m’excuse de ma réaction, c’est juste que... ça parait tellement impossible. C’est comme s’il fallait que je réapprenne à marcher, tout reprendre depuis le début. Oublier tous les réflexes acquis jusqu’ici...on se contacte plus tard, faut que je me change les idées.
Sans un mot de plus, le jeune homme sortit de son vaisseau et le verrouilla. Quelques instants plus tard, il sortit du bâtiment et s’aventura dans les rues de la capitale.
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Le ciel se voulait bleu, limpide et vide de tout nuage. Le soleil était haut dans le ciel mais loin derrière son point culminant. Ses rayons réchauffaient l'atmosphère, juste assez pour ne pas faire suffoquer les habitants de la planète. De nombreuses rues se trouvaient être partiellement protégées de la chaleur par de longues rangées d'arbres, aux nombreuses branches feuillues. Ces ombres naturelles avaient pour but d'empêcher une exposition trop longue des habitants aux ondes solaires et faisaient leur travail à merveille. Une douce chaleur printanière régnait dans les avenues de la ville, accompagnée par de légères brises rafraîchissantes voire limites froides, rappelant ainsi que septembre se finissait et que l'été indien touchait à sa fin, annonçant ainsi le début de l'automne.
D'un pas sûr, Ethan déambulait dans les rues de Kruah, sachant précisément où il se dirigeait. Comme à chaque fois, dès qu'il passait près d'une personne, celle-ci ne pouvait s'empêcher de le dévisager ou de faire semblant de regarder ailleurs tandis que d'autres le regardait avec une curiosité et une admiration hors du commun mais personne n'osait s'approcher de trop près, craignant qu'il puisse leur arriver quelque chose. Le professeur s'était habitué à ce genre de comportement depuis un bon moment et ne s'en préoccupait plus désormais. Malgré sa notoriété, son visage passait encore pour celui d'un parfait inconnu aux yeux de certains. À l'époque, lorsque Purity fut détruit, son nom s’était répandu comme une traînée de poudre, aux quatre coins de l'espace. Bien sûr, il avait veillé à ne pas ébruiter l'affaire en demandant à son neveu de ne pas donner de visage sur son nom et de classer le dossier comme étant au rang de Secret Défense. Empêchant ainsi les curieux de vouloir creuser trop profondément.
Ethan secoua légèrement la tête, faisant bouger ses courts cheveux gris, récemment coupés et adoptant la coupe des marines: court sur le devant, légèrement coupe au bol, et séparé par une raie au milieu. Il devait oublier tout cela. Ce qui s’était passé sur Yangon et ce qui avait résulté donnaient la possibilité au jeune homme de commencer une nouvelle vie, quittant ainsi le costume de militaire qu’il avait porté jusqu’à présent.
Après quelques minutes de marche supplémentaire, il arriva devant une bâtisse grise, carrée, composée d’une demi-douzaine d’étages. Le hall dans lequel il entra était banal : des boîtes au lettres avec les noms de tous les habitants de lieux, des escaliers menant à la cave ainsi qu’aux paliers supérieurs et un ascenseur. Grimpant les marches deux à deux, Ethan continua jusqu’à se retrouver face à une porte, au second étage.

Un clavier numérique se situait en-dessous de la sonnette. Il composa un code à cinq chiffres et fut récompensé en entendant la porte se déverrouiller et s’ouvrir en disparaissant dans le mur. A peine entré, le professeur se dirigea vers sa chambre et s’agenouilla devant le lit avant de mettre le bras en dessous pour y ressortir une petite mallette noire. Une fois l’objet en main, il repartit en sens inverse et s’installa sur une chaise, face à sa table basse. Ensuite, Ethan ouvrit la mallette pour y laisser apparaître un objet noir mât, long de quinze centimètres, équipé d’un viseur laser sous le bout du canon et accompagné de dix chargeurs, tous remplis avec dix-sept projectiles mortels chacun. L’arme n’était autre qu’un Glock 17 de 3ème génération dont les premiers modèles furent fabriqués en 1980. Le jeune homme avait réussi à l’acheter pour un montant assez élevé, à un collectionneur d’armes, lors d’un marché d’armes, dans l’un des vieux quartiers de Monroe, en Louisiane. La personne a qui il l’avait acheté entretenait régulièrement l’objet et s’entraînait avec de temps en temps. En six mois de possession, Ethan n’avait encore eu la possibilité de l’utiliser et espérait ne jamais avoir recours à une telle extrémité.
D’un geste expert, il enleva le chargeur qui se trouvait dans la chambre en appuyant sur un petit bouton, sur le côté gauche. Le conteneur de balles tomba sur la table. L’ancien militaire tira la culasse vers lui, faisant ainsi sortir le projectile qui se trouvait dans la chambre de tir. Puis, il récupéra la munition et la replaça parmi ses congénères, dans le chargeur qui rentra à nouveau dans son emplacement. Finalement, le petit objet fait d’acier reprit sa place dans la chambre de tir. Par cette méthode, Ethan venait de s’assurer que l’arme fonctionnait toujours et ne risquait pas de s’enrayer du fait qu’il n’avait rencontré aucune résistance lorsqu’il avait extrait la balle.
Satisfait, il hocha très légèrement la tête et sourit avant de mettre le Glock dans son étui en cuir et de l’installer à sa ceinture, au niveau de la hanche droite. Souplement, il se leva et avança jusqu’à la cuisine où il sortit une bouteille de whisky et un verre d’un placard. Tenant chaque objet dans une main, Ethan se rassit dans son siège et ouvrit la bouteille pour déverser son contenu dans le récipient, le remplissant aux trois quarts. Ensuite, il alluma sa télévision et prit ses aises dans son siège.
— Plus qu’une journée avant de reprendre les cours, c’est tenable, murmura-t-il, entre ses dents et tout en regardant sa montre avant de vider le contenu de son verre en deux-trois gorgées.

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