Purpose
Par : Pronche
Genre : Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 3
Publié le 06/12/12 à 19:24:04 par Pronche
Le duo observait l’escouade qui se trouvait devant eux, équipés de leurs armures et installés dans leurs sièges. Le capitaine avait fait un rapide résumé de chaque membre de l’équipe au jeune Gray, lui parlant de leurs missions passées ainsi que de leurs spécialités, niveau équipement et armement. Quelques minutes plus tard, leur navette ralentit et effectua une manœuvre d’atterrissage. Ethan se cramponna à son siège, le temps que leur moyen de transport s’immobilise. Juste après, il ouvrit le sas séparant le transporteur du monde extérieur et le franchit.
Sous les yeux du jeune homme, s’étendaient d’immenses plaines rocheuses. Un souvenir pour le moins désagréable lui revint en mémoire lorsqu’il contempla ce qui se dressait devant lui…Mars. L’ambiance désertique et dénuée de toute trace de vie en était la principale similitude. A l’horizon, il pouvait distinguer une ligne brumeuse, appartenant à l’une des rares forets qui habillaient ce monde. Contrairement à la planète rouge, Yangon disposait d’un sol marron très clair, allant presque sur le gris. Des cailloux et autres collines de diverses tailles le composaient, ainsi que des montagnes aux pentes escarpées. Le climat se trouvait être tempéré malgré l’apparence désertique et hostile qu’arborait Yangon. Tout comme lorsqu'il observait l'espace, une impression de solitude à laquelle il était habitué et qu'il appréciait l'envahi soudainement.
Alors qu'il effectuait ses premiers pas sur cette terre rocheuse, les autres enfilèrent leurs casques et sortirent.
— L’objectif se trouve actuellement à 1 kilomètre de notre position, au Nord-Est. Plus vite on sera arrivé, plus vite on pourra venir en aide aux survivants. Tout le monde reste groupé et avance à mon rythme, ordonna Anthony avant de commencer à courir en direction d’une montagne.
Sans un mot, les membres de l’escouade suivirent leur supérieur. Rapidement, l’esquisse d’un bâtiment aux murs fait de métal apparût au loin. Le gris arboré sur les murs avait une teinte terne. Il n’y avait qu'une immense baie vitrée, situé à une dizaine de mètres de hauteur, qui faisait office de fenêtre pour observer le monde extérieur. Le complexe en lui-même possédait une forme générale rectangulaire et mesurait près de deux cents mètres de large sur quinze de haut. L’unique entrée était composée d’une simple porte aux dimensions inhumaines. Trois personnes pouvaient passer côte à côte et il fallait qu’un homme mesurant une fois et demi la taille d’Anthony pour espérer toucher le haut de la porte.
Finalement, le groupe entra. Pareillement à l’habillage extérieur, le hall d’entrée avait un sol et des murs aux teints gris perle. Alors que tout le monde se trouvait à l’intérieur et que la porte se referma, un semblant d’éclairage prît vie. De rares ampoules à led illuminèrent la pièce tandis que d’autres vacillaient. Le bruit des pas, acier contre acier, se répercutèrent dans le hall. Ethan jeta un coup d’œil aux quatre coins de la pièce. Un soupir de soulagement s’échappa de sa bouche quand il vit qu’il n’y avait rien d’autre qu’eux ici.
— Le mieux serait de trouver un terminal, que l’on puisse télécharger une carte du complexe. Histoire qu’on n’avance pas à l’aveuglette, dit-il en s’approchant du capitaine.
Ce dernier tourna la tête dans sa direction et hocha la tête.
— Entièrement d’accord. Ça pourrait nous être très utile mais je doute que nous séparer serait une bonne idée. Qu’est-ce que tu suggère ?, demanda le colosse.
Ethan prit une inspiration avant d’exposer son plan.
— Restez ici jusqu’à ce que j’aie trouvé un moyen d’obtenir un plan des lieux. Et Anthony, si ça dérape…tu fais sauter le bâtiment, comme sur FG-870.
— Compris, bonne chance vieux.
Le major fit un clin d’œil à son ami et commença à s’éloigner lorsqu’une voix masculine, imprégnée de colère, s’éleva et, tel un serpent, cracha son venin vers le jeune Gray.
— On peut savoir qui tu es pour te permettre de donner des ordres, à nous ainsi qu’au capitaine ?
Le jeune homme tourna la tête vers le capitaine et haussa un sourcil.
— Ian ne les a pas mis au parfum ?
— Il semblerait que non.
Sur ces mots, Ethan se retourna et s’approcha de la personne qui avait parlé. Un petit sourire satisfait s’étira sur ses lèvres. Intérieurement, il jouissait. Il jouissait car il possédait des données qui lui permettaient de rabattre le caquet à celui qui avait osé élever la voix et pouvait le rabaisser plus bas que terre. L’occasion était trop rare et belle pour ne pas être saisie.
— Matricule n°534710. Major Ethan Alexandre Gray. Décoré de la Silver Star, la Medal Of Honor et de la Légion d’honneur au grade d’Officier pour services rendus envers l’Alliance lors de la crise ‘Purity’ et d’une mission de sauvetage d’unités alliées sur Endnil suite à la rébellion menée par le dirigeant local. Cela vous suffit ou faut-il que je passe le prochain quart d’heure à vous raconter dans les moindres détails mes états de service ?
Il blêmit.
— N…non Pas…pas besoin Major.
Satisfait, Ethan se contenta de lui donner une petite tape amicale sur le crâne avant de s’enfoncer dans les profondeurs de la base. Une fois la porte qui le séparait du hall fut passée, un long couloir s’étendit devant lui. Avançant prudemment, l’ancien soldat regarda son environnement avec méfiance. Que ce soit le plafond, les bouches d’aérations fixées aux murs ou même le sol…tout était passé au peigne fin. Finalement, il entra dans une nouvelle salle, répartie sur deux étages avec un élévateur. Des tables, des chaises, des ordinateurs ainsi que des projecteurs holographiques et des dizaines de feuilles, remplies avec diverses notes ou calculs jonchaient le sol. Pareil pour les cadavres humains qui baignaient dans leur propre sang et celui de leurs comparses. Une ambiance froide, presque angoissante émanait du lieu. Une sueur froide parcouru la colonne vertébrale du jeune homme.
[Signes vitaux : Aucun. Traces de brûlures aux troisièmes et quatrièmes degrés détectés. Les principales causes de décès sont dues à des tirs lasers et des explosions (comme les missiles de votre bras canon). La puissance de feu employé pour abattre ces personnes ne peut être celle d’un humain normal. Un robot de combat ou un cyborg seraient plus à même de faire ce genre de dégâts. La plus grande prudence est recommandée]
Continuant à balayer la pièce du regard, le major tomba sur un écran holographique, projeté sur une petite vitre transparente, accrochée à un mur et encore intacte. Il s’en approcha et commença à naviguer dans le logiciel avant de finalement tomber sur ce qu’il cherchait. Une poignée d’instant plus tard, la carte des lieux apparaissait sur son afficheur personnel. Il en profita pour l’envoyer au reste de l’équipe.
Ethan commença à fouiller parmi les papiers qui traînaient au sol en attendant l’arrivée de l’escouade. Ces derniers ne prirent qu’une demi-minute pour rejoindre l’ex-mercenaire. Anthony donna ses directives : un groupe de six personnes qui explorent la base tandis que les quatre restants fouillaient cette pièce. Le professeur décida de partir explorer dans son coin, sachant parfaitement que l’escouade n’avait nullement besoin de ses services pour le moment. Avec un peu de chance, il pourrait peut être découvrir ce qui s’était passé ici.
Il s’engagea dans un long et large couloir. Malgré l’impression de sécurité qui émanait de ces murs, le jeune Gray restait sur le qui-vive. Contrairement à ses collègues, le bruit de ses pas contre les plaques d’acier qui constituaient le sol, ne résonnaient pas dans l’air ambiant, lui permettant de rester inaudible aux oreilles de qui que ce soit. Les poils de ses bras et de sa nuque s’hérissèrent. Instantanément, il sauta sur le côté, finissant avec un genou à terre et le bras droit levé en direction de là où il se tenait précédemment…mais il n’y avait rien. Son radar n’indiquait aucune présence autre que la sienne.
A partir de cet instant, Ethan redoubla de méfiance. Quelqu’un ou quelque chose l’observait, il en était certain. Il continua à marcher, jetant des coups d’œil à chaque recoin qui pouvait cacher un éventuel ennemi. Une boule, créée par le stress, se forma dans son estomac et lui procura une sensation d’insécurité.
Malgré cela, son exploration continua. Il visita diverses salles : un quartier d’habitation, une cafétéria ainsi que plusieurs laboratoires. Des impacts de balles, des trous noircis ainsi que de nombreuses giclées de sang décoraient les murs et vitres, le tout accompagné d’une légère brume blanchâtre, flottant à même le sol. Des pans entiers de tôles d’acier ainsi que des morceaux de verre de différentes tailles et des câbles électriques jonchaient le plancher. La luminosité se voulait faible, éclairant juste assez pour pouvoir mettre un pied devant l’autre. Les rares lampes encore en état de fonctionnement vacillaient à un rythme inhumain. Si quelqu’un avait essayé de cligner des yeux aussi vite que les ampoules clignotaient, alors il n’aurait pas eu l’ombre d’une chance.
Finalement, le professeur arriva devant une gigantesque porte, bien plus épaisse que toutes celles rencontrées jusqu’à présent. Une inscription était marquée dessus : « Salle d’entrainement ». Alors qu’il allait accéder au système de sécurité qui permettait l’ouverture de la porte, des bruits de pas atteignirent son conduit auditif. En plusieurs mouvements habiles et inaudibles, Ethan se jeta dans un coin plus sombre que les autres, avec le sas dans son champ de vision. Rapidement, un groupe composé de six personnes arrivèrent au détour d’un couloir et s’arrêtèrent là où il se tenait quelques moments plus tôt. Reconnaissant immédiatement de qui il s’agissait, le jeune Gray sortit de sa cachette.
— Je pense qu’il vaudrait mieux essayer de pirater le système d’ouverture avant de penser à utiliser les explosifs.
Les membres de l’escouade se retournèrent et pointèrent leurs armes ainsi que leurs lampes-torches vers le jeune homme. Ce dernier porta une main devant ses yeux pour se protéger de l’aveuglante lumière.
— La prochaine fois que tu me fais une peur pareille, je te promets que je te colle une décharge de plasma entre les deux yeux.
Voyant qu’il s’agissait de l’ancien mercenaire, les soldats baissèrent leurs armes. Ethan en profita pour se rapprocher.
— Désolé de t’avoir effrayé Antho’ mais j’ai entendu des bruits de pas venant dans cette direction. Il fallait bien que je me cache pour savoir qui c’était.
Le colosse resta silencieux, se contentant d’hocher la tête.
— Si tu peux faire quelque chose pour ouvrir ce tas de ferraille blindé qui sert de porte, ça m’arrangerai beaucoup.
— Bien sûr, répondit l’homme aux courts cheveux gris avant de se frayer un chemin jusqu’à la console murale.
Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit. Le groupe, sauf Higgs, regardait le jeune homme d’un air choqué.
L’équipe entra dans une salle aux proportions cyclopéennes. Des bras articulés pendaient du plafond, des caisses en bois qui contenaient diverses pièces mécaniques étaient disposées un peu partout dans la pièce. Il y avait encore quelques tables qui tenaient debout, sur lesquelles étaient éparpillés divers morceaux de métal ainsi que des cartes électroniques et autres fers à souder. Ici, le nombre de cadavres se trouvait être moins important que dans le reste du bâtiment.
— Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici ?, murmura le capitaine, entre ses dents.
Alors qu’ils continuaient d’explorer les lieux, le groupe vit que des dizaines de robots, aux dimensions humaines, étaient alignés en deux rangées, le long de la salle. Leurs physiques variaient légèrement d’un exemplaire à l’autre. Certains se trouvaient être équipés d’un armement conséquent, comme deux fusils plasma à la place des bras, tandis que d’autres possédaient un équipement plus polyvalent avec des lames énergétiques, des pistolets et des systèmes de rétrofusées.
L'un des membres de l'équipe émit un sifflement admiratif.
— Il est vachement grand celui-là, comparé aux autres.
Les autres soldats s'approchèrent de leur collègue et admirèrent eux-aussi la bête. Il s’agissait d’un exosquelette de taille disproportionnée, grand de plus de quatre mètres. L’alliance de titane, d’aluminium et de carbone qui composait son habillage extérieur, servant aussi à couvrir les articulations, composés de câbles électriques et autres pistons, lui donnaient une prestance simple et neutre mais à la fois si noble et dangereuse. L’armure arborait un coloris rouge clair.
Lorsqu’Ethan s’en approcha, ses yeux s’écarquillèrent de stupéfaction. Les premières secondes passées et le choc recouvré, sa surprise laissa rapidement à une rage bien voyante. Ses mains formèrent deux poings qui se serrèrent jusqu’à en faire blanchir les jointures, sa respiration s’accéléra et devînt bruyante. Au moment où il parla, sa voix s’était emplie de haine et de colère, sentiments qu’il ne maîtrisait que difficilement.
— Il serait souhaitable que tout le monde fasse quelques pas en arrière. Anthony, profite du fait que cette abomination existe encore pour prendre une photo et garder une preuve tangible de son existence.
Le concerné lui lança un regard inquisiteur.
— Tu comptes détruire cette armure ? Pour quelle raison ? C’est une propriété de l’Alliance, tu ne peux pas faire ça !
Le major tourna la tête vers lui et le fixa intensément. Le capitaine y décela une lueur emplie de douleur et de rage. Depuis le temps qu’il connaissait son ami, jamais celui-ci ne s’était mis en colère à ce point.
— Ce qui se trouve sous nos yeux est un Mad Cat. Un exosquelette complexe à la puissance de feu dévastatrice. Amanda, le leader de Purity, en avait un. Je l’ai combattu et j’ai failli être réduit en charpie si Ian ne m’avait permit d’utiliser le module plasma. Mon travail est de protéger vos arrières. Je considère que ceci est une menace pour nos vies donc, je dois l’abattre.
Anthony s’apprêtait à répondre lorsque la radio de toutes les personnes présentes se mit à grésiller et des voix se firent entendre.
— C-capitaine ! Nous avons un problème, nos senseurs ont détectés l’arrivée d’une dizaine de formes inconnues dans notre direction. Qu’est-ce qu’on doit faire ?, demanda l’un des membres de la deuxième unité, restés dans la grande salle.
— Ne bougez surtout pas, on arrive.
Sur ces mots, la troupe commença à courir en direction de la sortie. Ethan lança un dernier regard au monstre mécanique avant de suivre les autres. Alors qu’il allait sortir, toutes les lumières utilisables et restées inactives jusqu’à maintenant prirent vie. Un bruit de frottement parvient aux oreilles du jeune homme qui se retourna pour voir le Mad Cat s’extraire de son emplacement.
— De tous les robots que je puisse éventuellement affronter, il faut que ce soit toi, murmura-t-il, dans un soupir exaspéré.
Ensuite, il se tourna vers son collègue et ami qui l’attendait. Les autres étaient déjà partis rejoindre le reste de l’escouade.
— Va aider les autres, celui-là est pour moi.
Sur ces mots, Ethan ferma les yeux, écarta les bras et se concentra. L’air qui se trouvait autour de son corps semblait de distordre, comme si quelque chose venu d’une autre dimension ou d’un autre temps apparaissait sur lui. Tout son être devînt instable, flou, pendant de longues secondes, avant qu’un ensemble noir et rouge le recouvre. Lorsqu’il rouvrit les yeux, un casque ainsi qu’une combinaison le recouvrait de la tête jusqu’aux extrémités. Un message qu’il ne connaissait que trop bien et qu’il n’avait pas vu depuis un long moment apparût devant lui.
[Tous les systèmes sont en ligne et opérationnels]
Un fin sourire s’étira sur son visage. Le spectacle pouvait commencer.
Sous les yeux du jeune homme, s’étendaient d’immenses plaines rocheuses. Un souvenir pour le moins désagréable lui revint en mémoire lorsqu’il contempla ce qui se dressait devant lui…Mars. L’ambiance désertique et dénuée de toute trace de vie en était la principale similitude. A l’horizon, il pouvait distinguer une ligne brumeuse, appartenant à l’une des rares forets qui habillaient ce monde. Contrairement à la planète rouge, Yangon disposait d’un sol marron très clair, allant presque sur le gris. Des cailloux et autres collines de diverses tailles le composaient, ainsi que des montagnes aux pentes escarpées. Le climat se trouvait être tempéré malgré l’apparence désertique et hostile qu’arborait Yangon. Tout comme lorsqu'il observait l'espace, une impression de solitude à laquelle il était habitué et qu'il appréciait l'envahi soudainement.
Alors qu'il effectuait ses premiers pas sur cette terre rocheuse, les autres enfilèrent leurs casques et sortirent.
— L’objectif se trouve actuellement à 1 kilomètre de notre position, au Nord-Est. Plus vite on sera arrivé, plus vite on pourra venir en aide aux survivants. Tout le monde reste groupé et avance à mon rythme, ordonna Anthony avant de commencer à courir en direction d’une montagne.
Sans un mot, les membres de l’escouade suivirent leur supérieur. Rapidement, l’esquisse d’un bâtiment aux murs fait de métal apparût au loin. Le gris arboré sur les murs avait une teinte terne. Il n’y avait qu'une immense baie vitrée, situé à une dizaine de mètres de hauteur, qui faisait office de fenêtre pour observer le monde extérieur. Le complexe en lui-même possédait une forme générale rectangulaire et mesurait près de deux cents mètres de large sur quinze de haut. L’unique entrée était composée d’une simple porte aux dimensions inhumaines. Trois personnes pouvaient passer côte à côte et il fallait qu’un homme mesurant une fois et demi la taille d’Anthony pour espérer toucher le haut de la porte.
Finalement, le groupe entra. Pareillement à l’habillage extérieur, le hall d’entrée avait un sol et des murs aux teints gris perle. Alors que tout le monde se trouvait à l’intérieur et que la porte se referma, un semblant d’éclairage prît vie. De rares ampoules à led illuminèrent la pièce tandis que d’autres vacillaient. Le bruit des pas, acier contre acier, se répercutèrent dans le hall. Ethan jeta un coup d’œil aux quatre coins de la pièce. Un soupir de soulagement s’échappa de sa bouche quand il vit qu’il n’y avait rien d’autre qu’eux ici.
— Le mieux serait de trouver un terminal, que l’on puisse télécharger une carte du complexe. Histoire qu’on n’avance pas à l’aveuglette, dit-il en s’approchant du capitaine.
Ce dernier tourna la tête dans sa direction et hocha la tête.
— Entièrement d’accord. Ça pourrait nous être très utile mais je doute que nous séparer serait une bonne idée. Qu’est-ce que tu suggère ?, demanda le colosse.
Ethan prit une inspiration avant d’exposer son plan.
— Restez ici jusqu’à ce que j’aie trouvé un moyen d’obtenir un plan des lieux. Et Anthony, si ça dérape…tu fais sauter le bâtiment, comme sur FG-870.
— Compris, bonne chance vieux.
Le major fit un clin d’œil à son ami et commença à s’éloigner lorsqu’une voix masculine, imprégnée de colère, s’éleva et, tel un serpent, cracha son venin vers le jeune Gray.
— On peut savoir qui tu es pour te permettre de donner des ordres, à nous ainsi qu’au capitaine ?
Le jeune homme tourna la tête vers le capitaine et haussa un sourcil.
— Ian ne les a pas mis au parfum ?
— Il semblerait que non.
Sur ces mots, Ethan se retourna et s’approcha de la personne qui avait parlé. Un petit sourire satisfait s’étira sur ses lèvres. Intérieurement, il jouissait. Il jouissait car il possédait des données qui lui permettaient de rabattre le caquet à celui qui avait osé élever la voix et pouvait le rabaisser plus bas que terre. L’occasion était trop rare et belle pour ne pas être saisie.
— Matricule n°534710. Major Ethan Alexandre Gray. Décoré de la Silver Star, la Medal Of Honor et de la Légion d’honneur au grade d’Officier pour services rendus envers l’Alliance lors de la crise ‘Purity’ et d’une mission de sauvetage d’unités alliées sur Endnil suite à la rébellion menée par le dirigeant local. Cela vous suffit ou faut-il que je passe le prochain quart d’heure à vous raconter dans les moindres détails mes états de service ?
Il blêmit.
— N…non Pas…pas besoin Major.
Satisfait, Ethan se contenta de lui donner une petite tape amicale sur le crâne avant de s’enfoncer dans les profondeurs de la base. Une fois la porte qui le séparait du hall fut passée, un long couloir s’étendit devant lui. Avançant prudemment, l’ancien soldat regarda son environnement avec méfiance. Que ce soit le plafond, les bouches d’aérations fixées aux murs ou même le sol…tout était passé au peigne fin. Finalement, il entra dans une nouvelle salle, répartie sur deux étages avec un élévateur. Des tables, des chaises, des ordinateurs ainsi que des projecteurs holographiques et des dizaines de feuilles, remplies avec diverses notes ou calculs jonchaient le sol. Pareil pour les cadavres humains qui baignaient dans leur propre sang et celui de leurs comparses. Une ambiance froide, presque angoissante émanait du lieu. Une sueur froide parcouru la colonne vertébrale du jeune homme.
[Signes vitaux : Aucun. Traces de brûlures aux troisièmes et quatrièmes degrés détectés. Les principales causes de décès sont dues à des tirs lasers et des explosions (comme les missiles de votre bras canon). La puissance de feu employé pour abattre ces personnes ne peut être celle d’un humain normal. Un robot de combat ou un cyborg seraient plus à même de faire ce genre de dégâts. La plus grande prudence est recommandée]
Continuant à balayer la pièce du regard, le major tomba sur un écran holographique, projeté sur une petite vitre transparente, accrochée à un mur et encore intacte. Il s’en approcha et commença à naviguer dans le logiciel avant de finalement tomber sur ce qu’il cherchait. Une poignée d’instant plus tard, la carte des lieux apparaissait sur son afficheur personnel. Il en profita pour l’envoyer au reste de l’équipe.
Ethan commença à fouiller parmi les papiers qui traînaient au sol en attendant l’arrivée de l’escouade. Ces derniers ne prirent qu’une demi-minute pour rejoindre l’ex-mercenaire. Anthony donna ses directives : un groupe de six personnes qui explorent la base tandis que les quatre restants fouillaient cette pièce. Le professeur décida de partir explorer dans son coin, sachant parfaitement que l’escouade n’avait nullement besoin de ses services pour le moment. Avec un peu de chance, il pourrait peut être découvrir ce qui s’était passé ici.
Il s’engagea dans un long et large couloir. Malgré l’impression de sécurité qui émanait de ces murs, le jeune Gray restait sur le qui-vive. Contrairement à ses collègues, le bruit de ses pas contre les plaques d’acier qui constituaient le sol, ne résonnaient pas dans l’air ambiant, lui permettant de rester inaudible aux oreilles de qui que ce soit. Les poils de ses bras et de sa nuque s’hérissèrent. Instantanément, il sauta sur le côté, finissant avec un genou à terre et le bras droit levé en direction de là où il se tenait précédemment…mais il n’y avait rien. Son radar n’indiquait aucune présence autre que la sienne.
A partir de cet instant, Ethan redoubla de méfiance. Quelqu’un ou quelque chose l’observait, il en était certain. Il continua à marcher, jetant des coups d’œil à chaque recoin qui pouvait cacher un éventuel ennemi. Une boule, créée par le stress, se forma dans son estomac et lui procura une sensation d’insécurité.
Malgré cela, son exploration continua. Il visita diverses salles : un quartier d’habitation, une cafétéria ainsi que plusieurs laboratoires. Des impacts de balles, des trous noircis ainsi que de nombreuses giclées de sang décoraient les murs et vitres, le tout accompagné d’une légère brume blanchâtre, flottant à même le sol. Des pans entiers de tôles d’acier ainsi que des morceaux de verre de différentes tailles et des câbles électriques jonchaient le plancher. La luminosité se voulait faible, éclairant juste assez pour pouvoir mettre un pied devant l’autre. Les rares lampes encore en état de fonctionnement vacillaient à un rythme inhumain. Si quelqu’un avait essayé de cligner des yeux aussi vite que les ampoules clignotaient, alors il n’aurait pas eu l’ombre d’une chance.
Finalement, le professeur arriva devant une gigantesque porte, bien plus épaisse que toutes celles rencontrées jusqu’à présent. Une inscription était marquée dessus : « Salle d’entrainement ». Alors qu’il allait accéder au système de sécurité qui permettait l’ouverture de la porte, des bruits de pas atteignirent son conduit auditif. En plusieurs mouvements habiles et inaudibles, Ethan se jeta dans un coin plus sombre que les autres, avec le sas dans son champ de vision. Rapidement, un groupe composé de six personnes arrivèrent au détour d’un couloir et s’arrêtèrent là où il se tenait quelques moments plus tôt. Reconnaissant immédiatement de qui il s’agissait, le jeune Gray sortit de sa cachette.
— Je pense qu’il vaudrait mieux essayer de pirater le système d’ouverture avant de penser à utiliser les explosifs.
Les membres de l’escouade se retournèrent et pointèrent leurs armes ainsi que leurs lampes-torches vers le jeune homme. Ce dernier porta une main devant ses yeux pour se protéger de l’aveuglante lumière.
— La prochaine fois que tu me fais une peur pareille, je te promets que je te colle une décharge de plasma entre les deux yeux.
Voyant qu’il s’agissait de l’ancien mercenaire, les soldats baissèrent leurs armes. Ethan en profita pour se rapprocher.
— Désolé de t’avoir effrayé Antho’ mais j’ai entendu des bruits de pas venant dans cette direction. Il fallait bien que je me cache pour savoir qui c’était.
Le colosse resta silencieux, se contentant d’hocher la tête.
— Si tu peux faire quelque chose pour ouvrir ce tas de ferraille blindé qui sert de porte, ça m’arrangerai beaucoup.
— Bien sûr, répondit l’homme aux courts cheveux gris avant de se frayer un chemin jusqu’à la console murale.
Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit. Le groupe, sauf Higgs, regardait le jeune homme d’un air choqué.
L’équipe entra dans une salle aux proportions cyclopéennes. Des bras articulés pendaient du plafond, des caisses en bois qui contenaient diverses pièces mécaniques étaient disposées un peu partout dans la pièce. Il y avait encore quelques tables qui tenaient debout, sur lesquelles étaient éparpillés divers morceaux de métal ainsi que des cartes électroniques et autres fers à souder. Ici, le nombre de cadavres se trouvait être moins important que dans le reste du bâtiment.
— Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici ?, murmura le capitaine, entre ses dents.
Alors qu’ils continuaient d’explorer les lieux, le groupe vit que des dizaines de robots, aux dimensions humaines, étaient alignés en deux rangées, le long de la salle. Leurs physiques variaient légèrement d’un exemplaire à l’autre. Certains se trouvaient être équipés d’un armement conséquent, comme deux fusils plasma à la place des bras, tandis que d’autres possédaient un équipement plus polyvalent avec des lames énergétiques, des pistolets et des systèmes de rétrofusées.
L'un des membres de l'équipe émit un sifflement admiratif.
— Il est vachement grand celui-là, comparé aux autres.
Les autres soldats s'approchèrent de leur collègue et admirèrent eux-aussi la bête. Il s’agissait d’un exosquelette de taille disproportionnée, grand de plus de quatre mètres. L’alliance de titane, d’aluminium et de carbone qui composait son habillage extérieur, servant aussi à couvrir les articulations, composés de câbles électriques et autres pistons, lui donnaient une prestance simple et neutre mais à la fois si noble et dangereuse. L’armure arborait un coloris rouge clair.
Lorsqu’Ethan s’en approcha, ses yeux s’écarquillèrent de stupéfaction. Les premières secondes passées et le choc recouvré, sa surprise laissa rapidement à une rage bien voyante. Ses mains formèrent deux poings qui se serrèrent jusqu’à en faire blanchir les jointures, sa respiration s’accéléra et devînt bruyante. Au moment où il parla, sa voix s’était emplie de haine et de colère, sentiments qu’il ne maîtrisait que difficilement.
— Il serait souhaitable que tout le monde fasse quelques pas en arrière. Anthony, profite du fait que cette abomination existe encore pour prendre une photo et garder une preuve tangible de son existence.
Le concerné lui lança un regard inquisiteur.
— Tu comptes détruire cette armure ? Pour quelle raison ? C’est une propriété de l’Alliance, tu ne peux pas faire ça !
Le major tourna la tête vers lui et le fixa intensément. Le capitaine y décela une lueur emplie de douleur et de rage. Depuis le temps qu’il connaissait son ami, jamais celui-ci ne s’était mis en colère à ce point.
— Ce qui se trouve sous nos yeux est un Mad Cat. Un exosquelette complexe à la puissance de feu dévastatrice. Amanda, le leader de Purity, en avait un. Je l’ai combattu et j’ai failli être réduit en charpie si Ian ne m’avait permit d’utiliser le module plasma. Mon travail est de protéger vos arrières. Je considère que ceci est une menace pour nos vies donc, je dois l’abattre.
Anthony s’apprêtait à répondre lorsque la radio de toutes les personnes présentes se mit à grésiller et des voix se firent entendre.
— C-capitaine ! Nous avons un problème, nos senseurs ont détectés l’arrivée d’une dizaine de formes inconnues dans notre direction. Qu’est-ce qu’on doit faire ?, demanda l’un des membres de la deuxième unité, restés dans la grande salle.
— Ne bougez surtout pas, on arrive.
Sur ces mots, la troupe commença à courir en direction de la sortie. Ethan lança un dernier regard au monstre mécanique avant de suivre les autres. Alors qu’il allait sortir, toutes les lumières utilisables et restées inactives jusqu’à maintenant prirent vie. Un bruit de frottement parvient aux oreilles du jeune homme qui se retourna pour voir le Mad Cat s’extraire de son emplacement.
— De tous les robots que je puisse éventuellement affronter, il faut que ce soit toi, murmura-t-il, dans un soupir exaspéré.
Ensuite, il se tourna vers son collègue et ami qui l’attendait. Les autres étaient déjà partis rejoindre le reste de l’escouade.
— Va aider les autres, celui-là est pour moi.
Sur ces mots, Ethan ferma les yeux, écarta les bras et se concentra. L’air qui se trouvait autour de son corps semblait de distordre, comme si quelque chose venu d’une autre dimension ou d’un autre temps apparaissait sur lui. Tout son être devînt instable, flou, pendant de longues secondes, avant qu’un ensemble noir et rouge le recouvre. Lorsqu’il rouvrit les yeux, un casque ainsi qu’une combinaison le recouvrait de la tête jusqu’aux extrémités. Un message qu’il ne connaissait que trop bien et qu’il n’avait pas vu depuis un long moment apparût devant lui.
[Tous les systèmes sont en ligne et opérationnels]
Un fin sourire s’étira sur son visage. Le spectacle pouvait commencer.
08/12/12 à 10:47:50
Super, de la baston
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