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The Fate of the Doctor


Par : Fallavier
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7 : Le Plan des Pictes


Publié le 18/01/2014 à 19:52:14 par Fallavier

« Ave Tiberius Marcius Longus ! » scandèrent les soldats d'une seule voix.

Le Commandant se tenait sur une estrade de pierre, le Docteur à ses côtés. Tiberius traversa la sombre salle de pierre du regard, considérant chacun des soldats qui lui restaient. Une trentaine, tout au plus, avaient été épargnés par les enlèvements journaliers des Pictes. Je m'étais installée à une table, à l'écart du rassemblement de soldats, et personne ne m'aurait remarqué si le Docteur ne m'avait pas fait un signe de main indiscret, un sourire inconscient dessiné sur son visage.

« Soldats, commença le Commandant d'une forte voix, vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes en situation très critique. Hier encore, l'un de vos compagnons d'armes a été capturé par ces chiens de Pictes. Et, la nuit tombée, cela recommencera encore. C'est pour cela que moi, Tiberius Marcius Longus, ai dû faire recours à cet homme. Il se nomme le Docteur.
– Salut, sourit ce dernier.
– Il dit pouvoir nous aider. Je dois donc demander à chacun d'entre vous de lui faire confiance et d'obéir à ses ordres comme s'il est mon égal »

Un murmure général s’éleva dans la froide salle de pierre, mais un geste de main agacé de Tiberius vint y mettre un terme.

« Docteur, vous avez la parole, lui dit le Commandant.
– Tout le monde arrive à m'entendre ? demanda le Docteur en s'avançant d'un pas. C'est bon ? »

Le Docteur attendit qu'on lui réponde, mais le long soupir de Tiberius l'obligea à poursuivre :

« Donc, donc, donc, donc. Donc.
– Êtes-vous sûr, Commandant Tiberius Marcius Longus, toussa un soldat, que c'est le bon homme ?
– Ne me coupez pas, si vous voulez être encore tous là dans trente-sept jour, avertit mon ami. Nous avons envoyé des messages aux autres garnisons du Mur d'Hadrien pour leur demander s'il se produisait les mêmes enlèvements, chez eux, et nous avons reçu trois réponses disant de nous débrouiller et une qui dit qu'il n'y a rien d'aussi anormal qui se passe chez eux. Cela touche donc uniquement la dix-neuvième garnison.
– Et en quoi cela nous avance ? demanda le même soldat.
– Oh, toi, j'espère que tu seras le prochain à être enlevé ! s'agaça le Docteur. Bref, où en étais-je ? Ah oui, que ça ne touchait que cette garnison. Il y a quelque chose ici qui attire les Pictes. Je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont attendu trois cent jours pour diminuer nos effectifs au lieu de simplement nous attaquer, mais ce n'est pas important... Euh, Commandant ?
– Quoi donc ? interrogea Tiberius.
– Donnez-leur l'ordre de fouiller chaque recoin de votre partie du Mur et d'amener ici tout ce qui ne paraît pas naturel, ce serait magnifique de votre part.
– Pourquoi ne le faîtes-vous pas vous-même ?
– C'est mieux quand ça sort de la bouche du Commandant »

Tiberius regarda le Docteur sauter de l'estrade et s'éloigner pour me rejoindre, avant de soupirer et de s’exécuter. Mon ami m'aida à me lever et je sortis de la salle en sa compagnie.

« On vous a déjà dit que vous étiez fort étrange, Docteur ? fis-je en rigolant légèrement tandis que nous traversions un long couloir.
– Oh, vous ne m'avez pas vu par le passé, Catrin ! s'exclama mon ami. Toujours à sautiller partout. Mais j'ai changé, je porte un chapeau maintenant.
– C'est exactement ça, vous êtes complètement fou, Docteur.
– Holà, vous me blessez en disant ça »

Nous continuâmes à bavarder de tout et de rien tout en marchant, jusqu'à ce que la porte du fond du couloir ne s'ouvre violemment. Trois hommes apparurent alors, l'un armé d'une lance, l'autre d'une hache, et le dernier d'une épée. Quand je vis leur torse nu couvert de motifs bleus ainsi que les fourrures qui leur servaient de vêtements, je sus alors à qui j'avais à faire.

« Pictes, murmura le Docteur, figé. Diantre, pourquoi toujours courir ? »

L'un des trois Pictes nous poursuivit, avant de s'arrêter brusquement. Serrant la main du Docteur, je jetai un coup d’œil en arrière et vis le Picte en train de se tordre de rire. Pourquoi riait-il ainsi, au lieu de nous pourchasser ? J'eus la réponse quand je vis cinq autres guerriers du Nord venir droit sur nous. Nous nous arrêtâmes de courir, essoufflés. Tous les pictes nous encerclèrent alors, nous menaçant de leurs haches et de leurs lances.

« C'est bon, nous nous rendons, souffla le Docteur en levant les bras au ciel.
– Ils ne parlent pas notre langue, murmurai-je à mon ami.
– Comme les Romains » se contenta-t-il de me répondre.

L'un des assaillants fit deux pas en notre direction, après avoir baissé son arme. Il semblait plus sage que ses compères, avec sa barbe plus galante, mais tout-de-même aussi importante. C'était sans doute leur chef.

« Vous n'êtes pas comme les autres, vous deux, déclara-t-il. Non, ces vêtements... Pas d'ici...
– Oui, en effet, ajouta le Docteur.
– La ferme. Je parle, vous vous taisez. Fotla, Bridei, Drest, emmenez-les avec tous les autres »

Une femme vint me tirer le bras brusquement, et je grimaçai en entendant un craquement. Un autre Picte fit mettre à genoux le Docteur du dos de sa lance, avant de ricaner et de le relever sans ménagement. Le dernier resta en arrière, tandis que nous nous mettions en marche. Certainement chargé d'abattre celui tenterait de fuir...

Les Pictes nous menèrent à un chemin souterrain, certainement celui par lequel ils étaient venus. Je restais perdue dans mes pensées, me laissant guider par la femme qui me traînait. Qu'allaient-ils donc faire de nous ? Allaient-ils nous tuer ? Pourquoi étaient-ils passé à l'attaque seulement maintenant ? Peut-être que le plan du Docteur était parvenu à leur chef... Mais comment ? Y avait-il donc un traître dans la garnison romaine ?

Mais ce qui me terrifiait le plus, c'était bien ce que les Pictes feraient de nous. Je ne pouvais mourir ici, aussi loin de chez moi. Je ne pouvais disparaître du jour au lendemain de chez moi. Edwen et Cerdic me chercheraient dans tout le pays, sans jamais savoir que je serais morte mille ans plus tôt... Et le Docteur, qui m'avait amené sur le Mur d'Hadrien pour me montrer « la magie de son Tardis » ! J'allais me faire tuer car j'avais eu le caprice de le suivre... Je jetai un regard de reproche au Docteur, qui se contenta de hausser les sourcils et de crisper la bouche en signe d'excuse. J'allais mourir, mais pas de problèmes, le Docteur s'était excusé !

La lumière du soleil nous parvint bientôt. Nous étions arrivé au pied d'une colline enneigée, certainement bien loin du Mur d'Hadrien, étant donné tout le temps que nous avions mis à traverser le passage secret. Le bois d'une lance me frappa le dos et je lançai un petit « Ah ! » de douleur.

« Avancez » ordonna le Picte à la lance.

Les trois guerriers nous firent alors monter la colline. À son sommet se trouvait, creusé dans un immense rocher, une profonde grotte. Avec deux trois jurons, le Picte qui se chargeait de nous surveiller par derrière alluma une torche, et fit signe à ses deux compagnons d'avancer dans la grotte.

Les ténèbres étaient omniprésentes et seule la torche nous arrivait à nous faire voir où se mettait nos pieds.

Et, soudain, les deux Pictes qui nous tenaient, le Docteur et moi, nous lancèrent dans ce qui semblait être une fosse. Je sentis m'être salement écorché le genou, et le Docteur devait être en plus mauvais état que moi pour répéter « Oh, ma main, oh, ma main... » inlassablement. Grimaçant de douleur, je parvins à me redresser et tentai de voir quelque chose à travers les ténèbres.

« On dirait bien qu'on se retrouve de nouveau » ricana amèrement Tiberius.


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